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 Les vieux cartons de Baragon : Mythe

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Baragon
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MessageSujet: Les vieux cartons de Baragon : Mythe   Les vieux cartons de Baragon : Mythe EmptyVen 24 Fév - 15:00

Et ben voilà...
Je me descide à ouvrir mes vieux cartons pour ressortir des trucs un peu poussiéreux, mais que j'aurais aimé partager pour avoir des avis...


Premier dans les racs : Vagabond

Je vais le mettre par partie, ça prend quand même quelques pages dans son fichier Word Wink


Dernière édition par le Lun 13 Mar - 14:27, édité 2 fois
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Baragon
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MessageSujet: Re: Les vieux cartons de Baragon : Mythe   Les vieux cartons de Baragon : Mythe EmptyVen 24 Fév - 15:02

Extrait du journal d'Ethan Liderdal
Empire State University, New-York





20 septembre 1999

En préparant mon cours d'histoire, j'ai découvert un manuscrit étrange rédigé en araméen mais sur un support récent. L'écriture est fluide. Il était dissimulé dans la couverture d'un livre d'histoire ancienne rarement emprunté, que ce soit par les élèves ou les professeurs. Je m'attellerai à sa traduction plus tard…

28 septembre 1999

Je viens de finir la traduction du manuscrit… C'est incroyable ! Soit cette histoire est vrai et révolutionnerait notre conception du monde, soit c'est le plus doué et acharné des plaisantins qui en est l'auteur. En voilà le contenu :

Mon nom est Eizekiel, je suis né au environ de l’an 1860 avant notre ère à une date qui correspondrait au 29 février. Ce récit peut sembler fantaisiste, mais c’est une partie de mon histoire. Cela fait trop longtemps, je dois me confier. Le poids du passe est bien trop lourd, surtout le mien. Contempler tous ces événements au cours des siècles a parfois été difficile. Mais revenons-en au commencement. A 12 ans j’aurais dû mourir de maladie, mal soigné à l’époque, alors IL m’est apparu, Le seigneur ou quel que soit le nom que vous lui donnez. Il me rétablissait si je lui servais de témoin de mon époque. J’ai tenu ce rôle pendant 17 ans. Jusqu’au jour fatidique : Durant un tremblement de terre j’ai commis une erreur. Je suis intervenu pour sauver une enfant, acte charitable s’il en est, mais il n’était pas «écrit » qu'elle dut survivre, elle aurait dû périr avec sa famille. Mon rôle d’observateur excluait le droit d’intervenir. La sanction arriva : puisque j’avais voulu sauver une vie j’en aurais l’occasion. Je ne pourrais plus mourir jusqu’au jugement dernier et même alors je serais le dernier à passer les portes. On peut penser que ce n’est pas si terrible, surtout en ayant obtenu des pouvoirs pour ma tâche... Mais je découvris bien vite le revers de la médaille. Incapable de vieillir, je vis tous ceux que je connaissais et auquel je tenais dépérir et s’éteindre les uns après les autres. De même que ceux que je sauvais. J’étais condamné à vivre et sauver des gens que je savais, de toute façon, destinés à périr des outrages du temps, alors que je continuais à vivre. Depuis lors j’erre à la surface du monde, j’ai assisté à toutes les guerres, dans les pavillons d’infirmeries, comme brancardier, passeur de réfugiés et bien d’autres rôles encore. Dans l’ombre, disparaissant pour ne pas éveiller les soupçons par ma longévité excessive. Mon récit approche pour l’instant de sa fin. J’ai porté d’innombrables noms depuis. Mais celui qui me va le mieux est encore l’Errant, vagabond des temps toujours sur les chemins de l’histoire. Il a été agréable de me confier quelque peut. Peut être recommencerai-je un jour, dans une autre vie. Qui sait...


2 octobre 1999

Mes recherches sur la précédente personne à avoir emprunté le livre conduisent à une impasse : c'est un véritable fantôme. Ce professeur d'histoire ancienne est arrivé et reparti en l'espace de 2 mois. Ces références étaient irréprochables, ainsi que le contenu de son cours. D'après certains élèves il donnait l'impression de vivre son cours, le rendant des plus attractifs.


12 octobre 1999

Comme je le disais, cet homme est un véritable fantôme. Aucune adresse connue. Il semblerait même qu'il n'ait jamais existé. Pourtant les annales disent qu'un professeur aurait sauvé un élève du suicide. Puis disparut. Aucun dossier ne mentionne son nom, mais je suis persuadé que c'est lui. Les similitudes avec le personnage du manuscrit sont troublantes.


25 octobre 1999

J'ai pu réunir des informations sur plus de 200 cas similaires sur les 3 dernières années : un homme arrive d'on ne sait où, trouve un emploi, reste quelques temps, sauve une à plusieurs personnes sans distinction d'âge, race ou sexe et disparaît presque aussitôt sans laisser de trace. Tout juste s'il reste parfois un nom. Et encore le plus souvent, ce renseignement est le fruit d'enquêtes tardives auprès des habitants.
Je vais entreprendre le voyage sur les lieux postérieurs à l'université. J'ai pour projet de visiter les bibliothèques des villes, certaines sont de faible importance et devrait prendre peu de temps.
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Baragon
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MessageSujet: Re: Les vieux cartons de Baragon : Mythe   Les vieux cartons de Baragon : Mythe EmptyVen 24 Fév - 22:23

12 décembre 1999

Je désespérais de trouver quelque chose et me voilà enfin récompensé. Il a aussi été enseignant ici, instituteur pour être précis. C'est à la bibliothèque de l'établissement que j'ai trouvé la suite, cachée dans les mêmes conditions. Il n'a pas été facile d'avoir accès aux livres, J'ai dû prétexter une visite académique, il est vrai que je suis loin de mes fonctions habituelles, tant au niveau du type d'établissement, que géographiquement.


20 décembre 1999

J'ai fini la traduction. C'est de mieux en mieux. L'histoire se précise, je sens que j'approche…
Il faudra que j'appelle Emma et la petite : je ne pourrai pas être la pour Noël, je suis trop proche pour renoncer : aux dates des événements, je n'ai plus que 2 mois de retard sur lui.
Voilà une traduction du deuxième manuscrit :

...Je vais reprendre une partie de mon histoire, l’une des rares périodes heureuses : cette enfant qui provoqua mon destin, je l’ai recueillie et élevée. Malgré l’impossibilité à rester au même endroit bien longtemps, elle eut une bonne éducation et surtout instruction. Chose plus dure pour une enfant à l’époque. Elle semblait heureuse. J’enchaînais les rôles au fil des années, père, frère, neveu... Après quelle se fut mariée, je pris mes distances. Elément gênant dans une famille, je gardais néanmoins un œil sur elle et les siens. Je me présentais auprès de sa nouvelle famille, 25 ans plus tard, comme son neveu, fils du frère qu’ils ont connu lors du mariage. Quelques années plus tard, elle mourait de sa belle mort. J’étais auprès d’elle... Depuis j’évite de me faire de véritables amis ou de tisser des liens de famille supplémentaires, quelques connaissances tout au plus. Toutefois j’ai toujours gardé un œil plus ou moins attentif sur les descendants de ma famille, intervenant parfois pour éviter ou régler de trop importants problèmes. C’est l’une de mes rares activités durables. Mais disparaître devient de plus en plus difficile de nos jours, changer d’identité ne suffit plus. Les fichiers, les photos, les vidéos, beaucoup trop d’éléments peuvent faire resurgir une ancienne identité. Durant les derniers siècles les choses étaient plus simples. Il suffisait de quitter la région et d’attendre quelques décennies avant de revenir. Les gens vous avaient oublié sinon il suffisait d’expliqué la ressemblance par une filiation. Mais de nos jours, les distances ne veulent plus rien dire. Les empreintes vous poursuivent aussi il m’arrive d’effacer mon passage en m’introduisant dans les archives des journaux ou des services légaux d’où mes dossiers ont souvent mystérieusement disparu.


20 janvier 2000

Un problème imprévu se pose : j'arrive à remonter sa trace, certes, mais comment prévoir sa prochaine destination ? J'ai toujours un coup de retard sur lui, ça devient vexant. Je devrais arrêter un peu le café et prendre du repos… Depuis quand n'ai-je pas appelé Emma ?


19 février 2000

Je viens, de retrouver un texte de plus. Il a l'air plus vieux que les précédents, pourtant c'est la dernière ville où il est passé. Une partie est très endommagée par le temps et ma traduction sera sûrement incomplète. Toutefois avant toute traduction je dois en avoir le cœur net. Je ne comprends plus…


22 février 2000

J'aurai dû le comprendre bien avant. Avec une telle longévité, il a dû visiter chaque ville de ce pays, peut être même du monde, plus d'une fois. En compulsant les archives des journaux locaux, j'ai trouvé une trace possible de son passage en 1905. Après ça, je me suis mis à la traduction, en voilà le contenu :

je me trouvais à [passage endommagé]… 3 semaines que j'avais été attiré ici. Un tremblement de terre ne devait pas tarder à raser une partie de la ville et je me devais d'observer et consigner les événements. Une enfant avait attiré mon attention, elle était curieuse et pleine de vie. Je comblais souvent mes moments d'attente en donnant des "cours". Elle avait une soif d'apprendre qui faisait plaisir à voir. Les choses se sont précipitées quelques jours plus tard… Le sol se rebella et s'ébroua tel une bête blessée. Les demeures des riches marchands croulaient aussi sûrement que celles des mendiants. Là été la faille, l'enfant était prise au piège dans le temple… bon sang, mourir dans la "maison du seigneur", à cet âge… (il y a de petits ronds plus foncés sur la page. Des larmes?) Alors le voile s'est brisé, IL n'intervenait pas aussi sûrement qu'on voudrait nous le faire croire. Laisser crever une enfant aussi innocente sous SON regard, en SA demeure… [passage endommagé]… et bien moi j'interviendrai. Je me suis rué dans le temple au milieu des gravats qui chutaient de toutes parts, l'un d'eux m'a même démis un bras. Quand je l'ai trouvée, elle pleurait, recroquevillée dans un coin de plancher branlant, sur le point de s'écrouler. J'eus tout juste le temps de l'arracher à la tourmente de ces bloques de roche qui volaient littéralement autour de nous. L'extérieur n'était pas plus sûre, j'ai couru au travers des rues en ruine. A cet instant, le séisme sembla enfler et me suivre, nous suivre… c'est hors d'haleine que j'ai atteint la sortie de la bourgade, une cheville foulé, les poumons en feu. A cet instant, je me suis cru revenu au temps de l'enfance et de la maladie, mourir maintenant ? Pourquoi pas, au moins elle était sauve… Alors IL intervint et [la fin du manuscrit tombe en loques, je n'ai pu en traduire d'avantage.]
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MessageSujet: Re: Les vieux cartons de Baragon : Mythe   Les vieux cartons de Baragon : Mythe EmptySam 25 Fév - 21:45

28 février 2000

Cette fois, j'étais à 2 doigts de le rencontrer. Il vient d'intervenir dans la ville ou je me trouvais… je l'ai même vu ! Il s'est littéralement volatilisé dans une ruelle. Ce coup-ci, je dois retrouver sa trace avant qu'il ne quitte de nouveau la ville…
Une question me taraude : Et s'il était déjà parti ?


12 mars 2000

Je l'ai encore raté, mais cette fois de très peu. Je suis dans le car pour Pittsburgh, il a pris le précédent et c'est une ligne directe…


20 mars 2000

J'ai eu confirmation de son arrivée. Cependant il n'a toujours pas agi. Je surveille les informations presque jour et nuit sans rien de concluant. Sait-il que je le suis ? Va-t-il quitter la ville pour brouiller les pistes ?


6 avril 2000

Il est près de 5 heures du matin, j'ai encore du mal à me rendre réellement compte de la situation. Il vient de me parler… enfin je crois… c'est tellement dingue que je dois absolument mettre tout ça par écrit avant de risquer de tout oublier…

Alors vous m'avez retrouvé. En êtes-vous certain ? Si je vous disais que vous êtes dans la chambre de cet hôtel miteux, étendu dans un profond sommeil. Inutile d'avoir cet air ahuri, je dis la vérité et vous le sentez au fond de vous-même. Depuis combien de temps me suivez-vous ? Six mois, huit ? Combien de bibliothèque, avez vous écumer depuis que vous êtes tombé par hasard sur mon premier manuscrit ? Maintenant vous savez que si nous nous rencontrons c'est que je l'ai voulu. Pensez à ce que vous êtes devenu ces derniers mois, cette poursuite futile vous a rongé. Vous rendez-vous compte que votre femme vous attends ? J'ai beau être une mine d'informations pour un historien, cela vaut-il tous ces sacrifices ? Maintenant nous allons converser si c'est ce que vous attendez mais je choisirai les sujets. Je reviendrais d'abord sur l'enfant, la petite Jesebel, l'instrument de mon destin. Je dois avouer que dans un premier temps, quand je l'ai recueilli je ne voyais pas l'inconvénient de mon état: Ma santé allait en s'améliorant, je ne craignais plus rien… pauvre fou que j'étais alors. J'ai vu les autres dépérir, la maladie, la guerre. Au mieux je pouvais les soulager temporairement. Cela m'a terriblement abattu, j'ai même haï la petite comme cause de mon état… Je compris très vite la folie de ce raisonnement, c'était mon choix et moi qui lui avais imposé, pas le contraire. Comme je vous l'ai dis, j'ai pris en charge son éducation durant de longues années, prenant parfois mes distances pour la laisser vivre sa vie, comme après son mariage. Bien qu'à aucun moments je n'ai cessé de veiller sur elle. C'est lorsque la fin se fit sentir que je retournai la voir une dernière fois. Fils de ce frère que sa nouvelle famille avait connu au moment du mariage. Je suis resté à son chevet jusqu'à la fin. Elle m'appelait son "ange gardien". Je trouvais la comparaison ironique pour un banni du seigneur. Aussi étrange que cela puisse paraître, alors qu'elle était étendue sur son lit de mort, c'est elle qui m'a consolée.
(son visage eut l'air soudain plus sombre)… Elle était devant moi, symbolisant ma vie future : je l'avais veillée, vue grandir, vieillir et dépérir. Telle serait ma vie, observateur impuissant du temps qui passe. En cet instant cela m'a terrifié. Mais comme la mort, le doux refuge de la folie se refuserait à moi. Elle me dit que j'avais une chance unique : grâce à moi elle avait pu vivre et estimait sa vie heureuse et bien remplie, comme tant d'autres que j'avais aidé durant cette période. Même si nous avions souvent dû fuir les lieux par la suite. Je restais auprès d'elle jusqu'à la fin, elle me dit partir heureuse, fière des vies que j'aiderai de part le futur… Selon ses dernières volontés j'ai surtout gardé l'image de la fillette enjouée, rayon de soleil dans les ténèbres de ce monde, fraîcheur de l'innocence (Un vague sourire passa sur ses lèvres accompagné d'une larme)… Elle pensait que ma présence lors de ces instants était un signe de son salut dans l'au-delà. D'autres, de part les époques ont eu les mêmes pensées… et je ne saurais probablement jamais si c'est le cas, bien que cette idée m'apporte parfois un peu de réconfort. Quand je pense au nombre de personnes que j'ai "accompagné" lors des guerres, éternel médecin ou infirmier, présent au côté des blessés et des mourants. Près de quatre milles ans de veille et d'impuissance. N'apportant qu'un réconfort temporaire. Contemplant les horreurs que l'homme invente pour s'entre-tuer, de plus en plus atroce. Parfois je dois avouer que j'ai essayé de mettre fin à mes jours, par lassitude, par dédain ou simplement par lâcheté. Un jour, j'ai cru voir l'opportunité quant ce galion a coulé en pleine mer, loin de tout. Pauvre fou… Je suis rester à dérivé durant des semaines. Trop faible pour me "déplacer" vers un rivage, dont j'ignorais de toute façon la direction, mais affreusement vivant. Voilà la fin de notre rencontre pour cette fois, notre prochaine rencontre aura lieu au moment et à l'heure de mon choix, vous vous souviendrez de tout à votre réveil, j'y veillerai. Maintenant vous pourrez reprendre votre vie, c'est la plus grande des valeurs, prenez soin de vous et des vôtres d'ici là…

Je suis épuisé, je pense que je devrais prendre du repos et revoir tout ça à tête reposée…

…même jour, plus tard

J'ai l'impression de voir le monde sous un jour nouveau…
Peut-être que tout cela ne fut qu'un rêve, une chimère issue de la fatigue accumulée ces derniers mois. En tout cas je pence qu'il est temps de rentrer, Je vais appeler Emma et me confondre en excuses en espérant qu'il ne sera pas trop tard. Quoi qu'il puisse arriver, je garderai ce journal secret. S'il existe bel et bien je suis sûre que de toute façon, nous nous reverrons… il l'a dit et je lui fais confiance…



Ethan Liderdal
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MessageSujet: Re: Les vieux cartons de Baragon : Mythe   Les vieux cartons de Baragon : Mythe EmptySam 25 Fév - 21:49

16 février 2001

Je n'aurai jamais cru reprendre ce journal si tôt. Les conditions sont assai surprenantes et pourtant malgré leur réalité je les appréhende encore mal. C'était mon anniversaire hier et ce matin un colis m'attendait au bureau. L'expéditeur était impressionnant, la grande bibliothèque de Paris… Le courrier joint faisait pars de ma demande d'emprunt d'un ouvrage original sur les guerres Napoléonienne, ce qui bien entendu n'a jamais était le cas. D'ailleurs le colis ne contenait pas que l'ouvrage, il y avait aussi un masque de théâtre : le visage triste, agrémenté d'une fine larme noire sous l'œil droit. C'est le type de masque qu'il utilise pour ses "interventions" les plus spectaculaires, pour ne pas être reconnu. J'ai évidemment trouvé un manuscrit supplémentaire dissimulé avec soin dans la couverture, sa traduction ne saurait tarder. Drôle d'attention pour un anniversaire… Je n'aurais réellement jamais cru avoir de ses nouvelles si tôt.


18 février 2001

J'ai mis un peu plus de temps à traduire le manuscrit cette fois. Emma serait nerveuse si elle me voyait me replonger dans cette affaire. Encore une fois le texte et d'un âge intermédiaire entre deux autres. Soit il écrit son histoire dans le désordre, soit il la reprend régulièrement…

1812, Napoléon vient de décider d'attaquer la Russie. Ses campagnes me prennent beaucoup de temps, les blessés sont nombreux et ont besoin d'aide et de soutien, les médecins manquent. Celle ci me parait particulièrement ardue et inutile… Je dois tenter de l'en dissuader dès cette nuit, durant son sommeil… Dur échec, il dort peu, de plus il est plus têtu qu'une mule corse. Il ne me reste qu'à accompagner les soldats au front et espérer pour leur survie. L'avancé est difficile mais pas insurmontable, comme à son habitude. Toutefois l'hiver approche et s'avère terrible en cette région, c'est la meilleure arme de défense du pays. Le tzar le sait depuis longtemps, il nous englue dans l'attente des premières neiges, le temps se rafraîchi déjà. Tant que faire ce peut j'aide à soigner les soldats des deux camps. Les hommes de l'empereur ne sont pas formés au froid intense qui sévit ici, de plus le ravitaillement devient épisodique et les Russes pratiquent la terre brûlée : rien ne peut être tiré des terres qu'ils concèdent.
(Ici il semble y avoir une coupure sur plusieurs semaines)
La plupart des grognards ne sont plus que l'ombre d'eux même. Certain se sont jeté tel des loups sur un cheval qui venait de mourir pour se réchauffer de son sang. Instant déplorable mais qui leur apporta répit et réconfort. Je fais passer des provisions mais je ne peu en emmener qu'une quantité limitée et le besoin et si grand… Je pourrais rapatrier les blessés les plus grave mais leurs esprits supportera-t-il de s'endormir dans le pavillon de médecine et de s'éveiller chez eux ? De plus ils deviendraient des déserteurs et leur destin n'en serait pas plus enviable.
L'armée, ou du moins ses restes, va battre en retraite. J'ai peur qu'il y ai eu des fuites et que l'adversaire ne se prépare à sonner l'hallali. Les stratèges ont été manipulés, ils ont été forcés de couper par la Bérésina encore gelée. J'étais certain que la glace ne supporterait pas un passage massif mais l'adversaire sur leurs talons ne leur a pas laissé le choix. La boucherie fut horrible, ils nous ont rattrapés durant la traversé. Etait-ce le poids des corps en pleine chute, les cries d'agonie des mourants, la chaleur du sang ou bien tout cela à la fois qui fit craquer la glace ? Qui le saura jamais ? Ayant été assommé par un bloque de glace je suis resté au fond du fleuve jusqu'au printemps. Comme je le craignais très peu d'hommes s'en sont sortis, mais dans quel état. La guerre est en définitive la pire des folies de l'homme…



16 juin 2002

Il est de retour en ville. Etonnamment il est intervenu plusieurs fois et ne semble pas encore parti. Pourquoi ?


25 juin 2002

Il a encore été vu. En recoupant ses dernières apparitions il y aurait un dénominateur commun entre les personnes qu'il a aidé récemment. Il serait plus en train d'affronter quelque chose ou quelqu'un que d'aider des individus au cas par cas. Il reste une question : qu'affronte-t-il ?


30 juin 2002

2 heures du matin… je l'ai suivi cette nuit. Il n'avait même pas l'air de s'en rendre compte, quoique qui sait avec lui…
Il a sortit une femme des griffes d'une créature étrange. Rien que d'y penser j'en ai encore la chaire de poule. On aurait dit un démon de légende, tout en cornes, griffes, crocs et muscles. Il y avait un autre corps dans la ruelle. Mon dieu, il était déjà trop tard pour lui. Ce n'était plus qu'un tas de chaire sanguinolent. Je suis heureux qu'Emma dorme en ce moment, si elle voyait mon visage elle serait folle d'inquiétude. J'ai encore du mal à ma remettre de cette soirée. En tout cas ils se sont affronté dans un déchaînement de mouvement fluide, trop rapide pour être totalement appréhendé. Je n'ai même pas vu d'où il avait sortit cette lame étincelante, elle a entamé l'épaule de la créature sans même rayer le couvercle de poubelle qu'elle utilisait pour se protégeait…
J'ai trouvé son hôtel, dès demain je le suivrai…


2 juillet 2002

La curiosité est un vilain défaut, j'en ai eu la preuve hier soir. Ma filature se déroulait bien. Quand nous avons retrouvé le démon son apparence s'était grandement modifiés : sa blessure était purulente et des excroissances osseuses couvraient ses épaules, son dos et ses bras. Sa mâchoire s'était allongée et dégoulinait d'une salive épaisse et corrosive. Il s'apprêtait à fondre sur ses proies dans un appartement au moment où mon "ami" s'interposa en le plaquant au sol. Je voulait absolument une photo… andouille !! Les griffes de la créature mon labourée le torse. J'eus à peine le temps de voir la lame étincelante pourfendre le cœur de la bête, si elle en avait un, avant de sombrer dans l'inconscience.
C'est à l'hôpital que j'ai repris conscience. Emma était présente, elle m'a dit qu'une personne se disant un de mes amis m'avait déposé aux urgences et l'avait prévenu. Il ne m'a pas laissé… il aurait de toute façon fait la même chose pour n'importe qui…


15 juillet 2002

Etrangement les blessures que la créature m'a infligées se sont vite résorbée. Toutefois la douleur reste lancinante, Emma insiste pour que j'aille voir un médecin. Mon "ami" n'a pas encore quitté la ville, qui peut-il bien encore vouloir aider ? A moins que…


25 juillet 2002

Mon dieu… un cancer… son évolution est fulgurante d'après le médecin. Je comprends pourquoi il prenait tous ces coups pour protéger la jeune femme… et moi qui me suis jeté dans la gueule du loup.
Mon cas a presque atteint le point critique. Les médecins font de leur mieux mais… non, je ne dois pas y penser. Pour Emma, pour Marianne…


6 août 2002

Je suis sur un lit en soin intensif, mon cancer c'est généralisé. Les traitements se succèdent mais je sens bien que la fin soit proche. Ces appareils me maintiennent, mais pour combien de temps ? Je suis de plus en plus las, nous avons décidé avec Emma qu'il serait préférable pour Marianne de ne pas venir me rendre visite… à son âge ce ne serait pas raisonnable.


18 août 2002

Je me sens au bout du rouleau. Tous ces tubes qui me percent de toutes parts… Hier encore Emma à eu du mal à tenir, ses yeux rougis en disaient long. J'admire et j'envie sa force en ce moment, je suis totalement terrorisé. Les infirmières m'ont annoncé une visite, d'après la description c'est lui… il ne vas pas tarder à arriver. Je vais mettre en route mon dictaphone, je retranscrirai plus tard…


[ici l'écriture est différente]

3 heures plus tard

on frappe à la porte

- Entrez.
- Bonsoir. Je suis navré de vous voir dans cet état, Sincèrement.
- Il faut dire que je l'ai bien cherché…

(une toux déchirante coupe net la conversation)

- Ménagez-vous bon sang. J'étais trop absorbé par la traque. J'aurais dû remarquer votre présence et faire le nécessaire…
- Pourquoi me ménager ? De toute façon je suis condamné à plus ou moins brève échéance. Quelle différence ?
- Peut être que je m'acharne trop a chercher l'espoir où qu'il se trouve. On ne se débarrasse pas des vieilles habitudes.
- Actuellement ce qui m'inquiète ce sont ma femme et ma fille. Mes élèves auront un autre professeur, mais elles…

Les larmes précédèrent une nouvelle quinte de toux catastrophique

- Vous ne pourriez jamais être remplacé de ce côté. Mais leur cœur porterons toujours votre vie. Votre assurance vie les aidera.
- Une assurance vie ? Je n'en ai jamais eu…
- Disons que quand vous avez commencé à vous ruiner la santé en me suivant j'ai pris des dispositions. J'ai horreur de faire courir des risques aux gens. Comme je ne pouvais avoir l'œil partout, cela limitait les risques à une personne. Même si c'est déjà trop.
- Comment vous remercier ? Malgré mes erreurs et mon indiscrétion vous veillez au grain…

(une fois encore la toux le cloua au lit)

- Je suis épuisé… ces traitements finiront par avoir raison de moi avant la maladie…
- Prenez donc un peu de repos, je resterai quelque temps.
- Vous veillerez, comme d'habitude dans ces cas là…
- Allons, vous n'allez pas trépasser dans l'instant, le repos ne pourra empirer votre situation de toute façon.
- Sûrement… nous continuerons plus tard, à mon réveille…


Ses yeux se sont fermés. Il ne les ouvrira plus jamais. Les siens le pleureront longtemps mais il est parti serein, presque sans douleur, dans son sommeil. Il n'aura pas fini ce manuscrit, je l'ai donc repris. Je ne pence pas le garder, bien qu'il ait voulu le dissimuler il doit être lu, pour sa mémoire. Je trouverai un endroit où je pourrai le laisser sans trop me compromettre… en fait je pense connaître un tel endroit…




Eizekiel
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MessageSujet: Re: Les vieux cartons de Baragon : Mythe   Les vieux cartons de Baragon : Mythe EmptySam 25 Fév - 21:51

Et ben voilà, c'est le premier truc que j'avais écrit, juste avant le "journal de guerre" qui est parue dans Urban Légende...


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Firediablo
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MessageSujet: Re: Les vieux cartons de Baragon : Mythe   Les vieux cartons de Baragon : Mythe EmptyDim 26 Fév - 14:54

Cest ton premier "essai"?

Chapeau, j'ai beaucoup aimé Wink

Une tres bonne idée, j'aurais aimé en lire plus (c'est pour dire!)


Bravo... Very Happy
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MessageSujet: Re: Les vieux cartons de Baragon : Mythe   Les vieux cartons de Baragon : Mythe EmptyLun 27 Fév - 2:36

Merci bien Very Happy

J'aime le style "epistolaire" et c'est un peux ce qu'on retrouve dans ce que j'ai fais ensuite.

Une louche de mélancolie, une belle couche d'espoire, on melange...
Et on ouvre un sachet de cahuètes avant de commencer à tout lancer sur le papier Wink
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Baragon
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MessageSujet: Re: Les vieux cartons de Baragon : Mythe   Les vieux cartons de Baragon : Mythe EmptyVen 3 Mar - 22:13

Et voilà un autre carton qui s'ouvre (avec pas mal de poussière qui en sort...) c'est pas grand chose mais faut re situer :
A mes moments perdus, je suis MJ à "MARVEL SUPER HEROES" (trop rarement d'après mes joueurs... mais bon, ils pourraient aussi s'y mettre) et un pnj totalement "inocent" et improviser est projeté sur le devant de la scène par des joueurs qui s'y interesse alors qu'il n'y a pas vraiment de raison... ah le hasard...
Voilà un test que j'avais fais, présentant le personnage et ce qui lui est arrivé avec les PJ


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"A peine" 9 heures et je rentre enfin dans mon bureau, l'immeuble du journal est toujours aussi délabré. Pourtant quand M. Curtis l'a racheté, on se serait attendu à des rénovations… et ben peau de bal… le redac' chef doit s'en mettre un bon paquet dans les fouilles !
Au moins on a quasiment des payes descente maintenant, même les pigistes et je l'ai été suffisamment pour connaître la condition dans les détailles. Mais depuis peu, avec ma série de photos et articles sensationnels je suis enfin sortie du trou pour devenir titulaire.

Evidement sans me connaître ça ne doit pas vous avancer à grand chose…
J'm'appel Woodman, Eugène Woodman. Reporteur, photographe et indic reconnu, je bosse au "DAYLY INQUISITOR". Avant c'était une feuille de choux qui tournait au sensationnel autant qu'a l'irrationnel, du genre "Les ovnis existent", "Big-foot à New York", "Le King est vivant"…
Depuis mes super photos, qui ont provoqué le rachat par la C.M.C, les choses ont changé… c'est le même torchon mais au moins on dépasse les 200$ de budget…

Plus sérieusement, je dois mon ascension sociale (de 15$ la semaine) à 2 catégories de personnes : D'abord mes contacts dans la police… enfin pour être précis à mon frère, l'agent Fernand Woodman. Il a reprit le flambeau de papa. Mais plutôt qu'inspecteur il serait plutôt le gaffeur/tête de turc de son commissariat. Ensuite j'ai une bande de dingues costumé qui se prennent pour des super héros. Leur plus gros avantage et de découvrir des tas de trucs avant les flics…

Pour en revenir à ses fameuses photos, ça a été la plus grande aubaine de ma vie. Fernand m'a bipé un samedi soir, il me conseillait de le rejoindre au "Queen Lounge", la dernière boite de nuit à la mode, ses collègues et lui venaient d'être appelé. Enfourchant ma mobilette (ben quoi ? Vous vous attendiez à une voiture de sport ?) je suis arrivé sur les lieux presque en même temps que les flics. La sortie se faisait dans une belle émeute et mes "confrères" n'allaient pas tarder. Alors j'ai fais comme d'habitude. Je suis passé par derrière avant que le cordon de sécurité soir établi. Pour trouver le sensationnel c'est pas compliqué : Pour la source regardez à l'opposé de la direction prise par la foule affolée. Et de fait y avait quelqu'un qui avait rendu son quatre heure devant les toilettes des dames. Doutant que ça suffisent à un tel ramdam, j'y suis entré. Après tout ça devait être une overdose ou un coup de surin.
Y a pas à dire, j'étais pas préparé à voir ça. Cette pov' fille gisait sur la cuvette, elle devait être blonde à en juger par la tignasse imprégnée de boue de chair qui collait au mur. On aurait dit que son corps avait été dépiauté par un fauve, des petits morceaux collant un peu partout aux parois de la cabine. Ma description vient de mes photos. Sur le coup tout ce que j'ai réussi à faire c'est déclencher l'appareil, mitraillé un bon coup, puis apporter ma modeste contribution à la flaque de l'entrée avant de rejoindre les restes de la cohue de sortie. Ce qui m'a chiffonné dans ces photos c'est qu'il n'y ai pas eu une goutte de sang autour du co… de cette malheureuse carcasse.

Dès le lendemain c'était la folie, aucun journal n'avait mieux à présenter qu'un vague communiqué de commissaire et des photos du sac de morgue. Tous sauf nous et mes photos exclusives… un type plein aux As a commencé à racheter tous les exemplaires en kiosque avant de s'intéresser à la rédaction en elle-même. Il était pas seul sur le coup et douze heures de bataille financière bien au-delà d'une vie de salaire plus tard c'était le rachat. Dans les deux jours qui ont suivit, tout un tas de zigotos a défiler dans mon "bureau", une espèce de cagibi aménagé dans lequel j'entasse mes dossiers et passe la moitié de ma vie. Je ne compte plus le nombre de fois où la femme de ménage m'a réveillé à 6 heures de matin en passant la cireuse. Enfin bon… dans le lot on trouve la police et autre organisme officiel, pour eux j'avais la chance d'avoir été là au bon endroit au bon moment. Bête à ce point c'est pas croyable. Comme si un journaleux fauché avait une chance de rentrer normalement dans une des boites les plus sélect de la ville. Après j'ai eu des types plus louche, certain m'ont fait penser à la bande qui avait empêché le braquage des transports de fond quelque semaine plus tôt. L'un d'eux, un type pâle comme un cachet d'aspirine et sérieux comme un sermon du dimanche a joué carte sur table : il voulait toutes mes infos plus des renseignements et en échange, je serais le premier averti de ses propres découvertes dans l'affaire. J'étais sceptique, mais en même temps vu qu'il était un poil menaçant…

Finalement ça a payé. Je lui ai dis tout ce que je savais accompagner de mes conclusions. Il à l'air de pencher pour le vampire. Pourquoi pas. Il m'a appelé cet après midi. Après un petit voyage dans les égouts il m'a indiqué un autre corps dans le même triste état. Avec l'odeur ambiante et l'habitude que j'en avais suite au trajet, j'ai presque gardé mon hot dog en voyant le spectacle. M'enfin, presque seulement. Une nouvelle série de cliché et un coup de fil au frangin plus tard, il m'a remis une sorte de flyers pour la réouverture de la boite de nuits. Elle se fera dans un entrepos sur les quais. D'après lui on devrait y retrouver les coupables. Et avec une telle info il voudrait que j'attende en dehors des lieux que "lui et quelques camarades en aient fini à l'intérieur". Il est doué pour trouver, c'est sûr (il a retrouver d'emblée le croque-monsieur que j'avais perdu le mois dernier la première fois qu'il est entré dans mon bureau… serte, c'était en marchant dessus…) Mais il est pas futé s'il croit que je vais rater une telle occasion.

J'aurais mieux fait de me pendre quand j'ai suivi cette bande de zigotos. Ils m'ont joué l'apocalypse en boite ce soir là. Au début tout c'est bien passé, du moins je le pensais. En fait nos "hôtes" bloquaient systématiquement les issus pour tous nous garder à… dîner…
Ben 1 à 0 pour le cachet d'aspirine, c'était bien des vampires ou des dingues qui le croyaient trop. Ils se sont mis à égorger les quidams avec leur dent quant mon contact et ses amis ont commencé à leur tomber dessus. Ca a giclé dans tous les coins, surtout autour des portes pour permettre au civil d'évacuer. Moi j'étais planqué derrière le bar à lever mon appareil pour photographier au juger. Comme le disent les pros, "un flou qui suggère et laisse penser peu avoir plus de valeur qu'un cliché sans équivoque". Et ben du flou j'en aurais eu ce soir là. C'est que nos aimables défenseurs étaient comme qui dirait un poil débordé quand même. A peu prêt à ce moment, vous savez comme dans les films, la cavalerie est arriver. Un truc brillant comme un soleil est passé par le toit et quand on a enfin pu voir quelque chose toutes ces saloperies avaient cramé. J'ai tenté la photo pendant qu'on était aveuglé mais elle est plus que sur exposée, pourtant je suis certain que c'est une silhouette qui flotte dans cette cochonnerie de lumière. Toujours est il que derrière ça les "héros" ce sont encore débiner avant l'arrivé des flics… en même temps la lumière était plus là et les deux tiers de la ville avaient du la voir.

Après ça j'ai pas eu trop de nouvelle de ce gars… dernièrement j'ai vu des reportages sur des événements plutôt grave en Tchéquie et je suis sûr de l'avoir entr'aperçu sur l'image. Mais bon…
Là je laisse ma machine à écrire vu que mon bip fraternel viens de sonner. Le métro visiblement. A plus…
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MessageSujet: Re: Les vieux cartons de Baragon : Mythe   Les vieux cartons de Baragon : Mythe EmptySam 4 Mar - 16:31

J'ai tout lu.
J'aime beaucoup la première histoire : exceptionnelle ! Un grand bravo, je n'ai pas pu m'arrêter de lire avant d'avoir tout terminé. Certainement un de tes meilleurs boulots, même si je n'ai jamais lu quelque chose de vraiment mauvais de ta part. Wink
Le deuxième, j'ai un peu moins accroché. C'est sympa et cool, mais je pense qu'un tel personnage n'est peut-être pas "bon" pour toi...On sent que tu assures un peu moins que dans l'histoire précédente, et c'est un peu dommage. Mais ça reste de la qualité.
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MessageSujet: Re: Les vieux cartons de Baragon : Mythe   Les vieux cartons de Baragon : Mythe EmptySam 4 Mar - 22:56

Disons que c'était moins muri comme projet Embarassed

Pour le reste des commentaires ça fait vraiment plaisir thumright

mais je suis capable d'écrire des trucs franchement pas terrible... sisi je vous assure...

Enfin, semblerait que je me débrouille mieux sur le larmoillant Wink

Dans le post qui suit encore une excavation de ma reserve, cette fois c'était un petit "background personnage" pour un projet de jeux php d'un ami.

Pour info : c'est un peu terminator dans l'esprit, avouons le...


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MessageSujet: Re: Les vieux cartons de Baragon : Mythe   Les vieux cartons de Baragon : Mythe EmptySam 4 Mar - 22:59

Nathanael

Les machines avaient pris les devants pour corriger la "petite erreur" qui dévisageait la terre… l'humanité…
L'intention de refaire partir la planète sur des bases saines pouvais être séduisante. Le problème c'est que l'humanité se retrouvait du mauvais côté du changement… celui de l'extinction.

Nous en étions réduits à vivre sous terre dans de grand complexe, froid comme des morgues. Les nouveau-nées ne verraient jamais d'arbre ou d'oiseau sous un ciel bleu. Ils ne verraient plus non plus de saison, les teintes rougeoyantes, les premières neiges, les bourgeons, la canicule… tout ça était bien loin maintenant. J'étais encore un enfant, mais tout le monde était d'accord sur ce point. L'humanité était condamnée à plus ou moins courte échéance... et ce après avoir échapper au piège des envahisseurs grâce à Techno-Corps. Belle ironie en vérité.

Le seul homme qui gardait espoir et faisait tout son possible était le père Nathanael. Il était toujours présent pour les blessés et les désespéré. Toujours un mot gentil ou une parole apaisante pour ceux qui en avaient le plus besoin. En sa présence on y croyait presque. Mais dieu nous avait tous abandonné, et nous n'avions le cœur de le dire à un tel homme.

Notre colonie était l'une des plus grande à notre connaissance, environs trente millier d'âme comme aimait à le dire le père Nathanael. Il s'occupait de notre "congrégation" avec une douzaine d'aide, des diacres je crois. Le travail n'était facile pour personne et ils étaient plus souvent les outils ou les médicaments en main qu'avec leur soutane sur le dos. Le petit groupe qu'ils formaient comprenait la plupart des corps de métier, le père en lui-même n'était pas sensé avoir d'autre formation que celle de prêtre mais était un formidable touche-à-tout.

Il était plutôt grand et mince, trop mince en fait. Les adultes parlaient d'ascétisme… une belle formule pour dire qu'il laissait sa part à ceux qu'il estimait en avoir plus besoin les trois quarts du temps. Ses cheveux clairs étaient réunis en catogan. Ses yeux avaient la couleur des glaciers. Le plus marquant été finalement l'effet d'ensemble, il dégageait autant de mélancolie douce que de réconfort. Un mélange étrange mais rassurant... celui dont nous avions tous besoin je suppose.

J'ai grandi jusqu'à être presque un homme dans ce climat étrange. Cinq années se sont écoulées avec la même monotonie. Entretenir les brouilleurs pour éviter que les machines ne nous trouvent, surveiller les cultures hydroponique assurant notre subsistance et s'assurer que tout le reste ne tombe pas en pièce détachée. Certain avait réussi à faire fonctionner un bloque radio et maintenait la liaison avec d'autres enclaves. La plus importante, à une centaine de kilomètre à l'Ouest de notre propre position, était tenu par les forces de Techno-Corps. De temps à autre nous avions des échanges, mais la plupart du temps il s'agissait de certain de nos hommes les rejoignant pour la résistance ou de livraison de matériel. Moi-même à cette époque j'étais presque en âge de les rejoindre et j'attendais mon tour avec impatience. Jusqu'au jour de L'Avènement…

Les écrans des radars montrez une concentration anormale de machine aux abords de notre enclave, bien plus qu'a l'accoutumé. C'est quand ces même écrans diffusèrent les messages de propagande de La Conscience Centrale que nous avons compris qu'il était trop tard.

Nos premières bombes télécommandées les ralentirent dans les tunnels d'accès. Puis elles trouvèrent la fréquence et nous empêchèrent de les déclencher. Très peu d'entre nous avaient déjà pus commencer à évacuer le complexe. Les tunnels d'arrivé des machines menaient à la surface et nos sorties s'enfonçaient dans la terre vers les autres enclaves, mais à la vitesse ou elles progressaient, elles nous auraient balayées et pourraient commencer à attaquer les prochaines colonies avant qu'un tiers des nôtres aie pu fuir. Même des barricades et une résistance acharnée nous auraient à peine gagnée une heure de survie.

C'est à ce moment que le père Nathanael escalada un camion bloqué par la foule et s'adressa à elle. Il dit qu'au nom de la vie et dans le souffle de dieux nous partirions tous seins et saufs. Lui et ses diacres allaient déclencher les explosifs pour retarder les machines. Quand nous serions tous sortis, ce qui en ordre et en aidant les plus faibles nous prendrais cinq heures selon lui, ils déclencheraient notre ultime dispositif grâce à un mécanisme à distance auxiliaire que l'esprit machine n'avait pas encore corrompu. Ce dispositif faisait écrouler l'ensemble de l'enclave par une série d'explosions qui ne pouvaient être enrayée à des endroits stratégiques de la voûte, avec un tel dispositif elles ne pourraient jamais nous rejoindre. Alors ils nous rejoindraient.

Les premières explosions retentir quelques temps après. Il tenait une sorte de poste radio en contact avec ses diacres et contrôlait les progressions de l'avancé ennemi. Alors que nous n'étions plus qu'une poignée, les plus vieux ne pouvais retenir une larme en s'éloignant du saint homme. Alors que nos chefs, qui avaient supervisé l'évacuation, lui serraient la main, il s'approcha de moi et me remis une holo-puce. Me faisant promettre de ne l'écouter qu'une fois en sécurité, et avec tous les autres réfugiés. Sans me laisser lui poser la moindre question, il s'éloigna pour retourner à sa tâche.

Nous avions quitter l'enclave depuis un quart d'heure quand la formidable explosion retentit. Alors que les plus jeunes voulaient attendre le père, et j'en faisais parti, les plus âgé nous poussèrent de l'avant, nous disant qu'il avait convenu que le petit groupe nous retrouve à la prochaine enclave, encore à quelques heure de route.

Plusieurs heures après notre arrivé et n'ayant toujours pas de nouvel de Nathanael, je me souvint de l'holo-puce qu'il m'avait remise. Commençant à l'écouter, les larmes me vinrent bientôt et c'est totalement en pleur que je relayais l'appareil à de plus fortes enceintes. Le texte était le suivant, et encore longtemps, maintenant que mes vieux jours approchent, je m'en souviendrais…

"Mes enfants, puisse le seigneur vous avoir gardé de la vilenie et vous avoir mené sous sa garde jusqu'à bon port.
Mes diacres et moi-même avons retardé l'ennemi aussi longtemps que possible. Seul un déclenchement manuel des charges était encore possible et nous ne pouvions demander la moindre de vos vies. Le seigneur veille pardonner notre acte, nous qui vous abandonnons maintenant.

Lors de l'activation de la dernière charge je porterais chacun de vous dans mon cœur. Mes diacres ont reçu les derniers sacrements et pour la survie de tous je m'en passerais. Je ne vous demanderai qu'une seul chose, si chacun de vous est arrivé à bon port, c'est de ne pas nous pleurer.

Le seigneur nous guide et nous avions accompli notre chemin. La seule personne que je vous demanderai humblement de garder en vos cœurs est notre vrai sauveur... dieu tout puissant. Et qu'en vos instants de doute vous tourniez vos cœurs vers lui.

Amen."


Ainsi disparut un cœur pur.
Son sacrifice ne marqua pas seulement notre survie mais aussi la fin de l'avancé inexorable de l'esprit machine. Enfin il avait été stoppé. La surface avait été balayée, les colonies avaient ployé une par une sans jamais faire obstacle… même la guérilla mené par Techno-Corps n'avait jamais eu de réel impact.
Et ce jour, une poignée d'homme mené par la fois avait suffit à tenir les machines en échec…
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MessageSujet: Re: Les vieux cartons de Baragon : Mythe   Les vieux cartons de Baragon : Mythe EmptyLun 13 Mar - 14:22

Encore un carton qui traine tranquilement dans un coin de pc...
Cette fois on part sur la première partie d'un projet medieval fantastique :


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MessageSujet: Re: Les vieux cartons de Baragon : Mythe   Les vieux cartons de Baragon : Mythe EmptyLun 13 Mar - 14:25

MYTHE



…La soirée était bien avancée dans le village. La nuit d'hivers promettait d'être longue et ennuyeuse, la pluie battait la façade de l'auberge. La plus part des villageois était réunis dans la vaste salle commune de l'auberge, prévu pour servir de salle des fêtes.Les grands parents cotoyaient les plus jeunnes dans ce qui aurait pus être une soirée à conte si quelqu'un avait eu une histoire et le cœur de la raconter. Les récoltes avaient étés décevantes, juste suffisante pour tenir la mauvaise saison. Aussi le silence fut-il complet lorsque la porte souvrit sur une sombre silhouette. A mesure qu'il avançait, l'homme, car c'en était un, se révéla en fait vétu d'une ample et épaisse cape gris clair, détrempé et même souillé par l'intempéris. Quand il enleva sa capuche, il dévoila une cascade de cheveux et une barbe finement taillée, aussi blanche que l'albatre. Ses traits doux et harmonieux étaient parcheminés, signe d'un grand âge. Une mèche, toujours élégament pendante, dissimulait son œil gauche, mais le droit était vif, d'un vert sombre. D'une voix suave et musicale il demandea un repa légé avant de s'asseoir sur un tabouret banqual auprès du feu.

Quand il fut servi, il s'adressa en ces thermes à l'aubergiste

"Je suis navré de vous l'apprendre ainsi, cher hôte, mais il me semble bien ne plus avoir de quoi vous payer en monnaie sonnante."

Comme pris par la voix de son interlocuteur, l'aubergiste mis un long instant avant de réagir. Notant le trouble de son interlocuteur, l'étranger repris

"Toutefois, si vous aceptez un conte pour payement… la nuit prommet d'être longue et l'orage percévérant, je ne saurais partir ainsi et laisser un si généreux hôte dans l'embaras…"

"Oh oui ! Un conte ! Avec des Héros et des monstres"

Les voix des enfants avaient fusé de plusieurs endroit de la salle. D'un replie de sa cape dont on aurait pas attendu un tel volume, il sortit un luth et esquissait quelques notes pour en vérifier l'accord. Mis au pied du mur par la meute d'enfants se préssant déjà au premières places, l'aubergiste aquiessa, un peu ennuyé il est vrai, mais une animation serait tout de même bien venu en cette longue soirée. Tandis qu'il en finissait de ses menu préparatif, tous s'instalèrent autour de lui en un demi cercle dense, nul ne voulait risquer d'être trop loin pour entendre.
D'une voix posée, rassurante, il commença le récit…


Celui Qui n'a Plus de Nom, de la création des terres d'entropie

L'Ennemie, Le Félon, Celui Qui n'a Plus de Nom…
Autrefois il fut le Dieu Vert, époux de LaTerre. Il remplissait son office avec zèle, mais malheureusement il en tirait aussi fierté et orgueil qui furent sa perte…

Comme ses époux terrestres le Dieu Vert n'a qu'un temps. Après celui-ci il doit rejoindre le sein de La Terre pour y reposer. Alors un autre Dieu Vert, jeune et vigoureux comme la nature au printemps, prend sa place. Mais Celui Qui n'a Plus de Nom avait trop d'orgueil pour céder la place…

Parmi les premiers êtres qui forment les "jeunes dieux" se trouvaient deux frères, Morr et Taal, Morr avait les faveurs de La Déesse par l'intermédiaire de sa fille Shaïla. Taal n'avait pas notion de jalousie : son frère était heureux, comblé ? Tant mieux.

Mais l'Ennemie ne soufrait pas ce rival, il sentait par trop son heure venir. Ne parvenant pas à monter Taal contre son frère il prit l'initiative. Par une nuit sans lune, comme elle l'était toutes à l'époque, il mit son plan à exécution. En cette seule nuit, ivre de rage, il tua Morr sous les yeux de Shaïla. Empalant et lacérant le corps de celui-ci à l'aide de ses bois puissants. Son forfait accompli, sombrant dans la folie, il s'enfuit au Nord et là il réunit le limon des fonds des mers, créant une lande, frange de terre pervertie, blasphème aux yeux de La Terre, La Déesse. En ces lieux il utilisa son pouvoir dénaturé pour créer de nouvelles races. Les orcs, trolls, ogres, hommes bêtes et autres abominations virent le jour en ces lieux d'horreur. S'il ne pouvait plus être le Dieu Vert il serait le père des abominations et menacerait à jamais les créations de La Déesse…


Les nouveaux dieux, du changement de l'ordre des choses

La Déesse découvrit alors le carnage : sa fille en pleure, son élu mort et le frère de celui-ci ivre de vengeance.

Elle prit alors des décisions qui modifièrent l'essence même de la vie telle qu'elle fut connue jusque là. Taal devint le nouveau Dieu Vert, créant ainsi le côté sauvage de la nature par la rage vengeresse qui l'animait. Shaïla, inconsolable, devint la lune. Sa pale et triste lueur veilleraient désormais sur la nuit, comme son père Solial éclaire le jour, trahissant l'assassin caché dans l'ombre. La plus grande décision fut de ralentir le cycle des réincarnations pour en bannir les créations de l'Ennemie. Il fallait aux âmes en attente un gardien qui veille sur elle et dont la vigilance ne relâcherait pas les créations impies, un gardien qui comprenne leur douleur. Ainsi Morr, précipité dans l'abîme par le Félon devint le protecteur des défunts, veillant au repos des âmes dans l'attente de la réincarnation.

Malgré son retour et sa charge Morr souffrait encore de ses blessures. Son âme avait été remise en son corps, celui-ci n'en fut pas soigné pour autant, le laissant dans d'indicibles souffrances mais se refusant à abandonner ceux qui dépendaient de lui. Shaïla, n'en pouvant plus du sort de son bien aimé au corps brisé, enquit une dernière faveur de sa mère : pouvoir par intervalles retrouver celui-ci, apaisant de ses larmes les douleurs de son bien aimé. C'est ainsi que naquirent les phases de la lune. Chaque mois elle disparaît petit à petit vers le monde d'en dessous pour rejoindre Morr, puis reparaît à mesure qu'elle le quitte.


La lame de Corr, de l'alliance de l'homme

Les larmes de Shaïla se changèrent en cristal au contacte de sa mère La Terre. Elle pleura tant et tant, avant de se consoler par le retour de son aimé, que le cristal atteint la taille d'un bloque de la taille d'un homme. Taal prit le bloque, plus translucide que l'eau des torrents, et entreprit de le tailler en une arme, fruit de sa vengeance et de la douleur de Morr et Shaïla. De ce labeur naquit une lame de longue taille effilée et cinglante comme le vent, la lame acquit le don de vérité, voir au travers d'elle dévoilant ce qui est au-delà des apparences. Mais la brandir n'était plus du ressort des dieux. C'est parmi les derniers enfants de La Déesse, les hommes, que le porteur devrait être désigné. L'affront les concernait tout autant, la réincarnation ne serait plus que rarement leurs lots et les créations de Celui Qui n'a Plus de Nom les malmenaient régulièrement lors de leur descente des landes du Nord.

Taal chargea Gorar, le premier parmi les loups, de rejoindre les hommes pour y découvrir un être digne. Après de longues recherches il feinta d'être acculé devant un parti de chasseur. Ceux-ci s'avancèrent pour l'hallali, en cet instant leur chef s'interposa. Il estimait qu'ils n'avaient nullement le droit d'en finir avec le noble animal qu'ils n'avaient eux même mené en ces extrémités. Impressionné par tant de droiture Gorar entretint l'homme de sa mission et de la réussite qu'il y voyait en cette rencontre. Ne se voyant pas refuser la demande de ses dieux l'homme accepta et donna au loup son nom, Corr. Gorar lui donna le sien en signe de respect et renchérit en le nommant Corr, premier parmi les hommes. De cette rencontre naquit une amitié à mesure de leur long voyage, car malgré sa mission "divine" Corr ne pouvait s'empêcher de venir en aide aux autres sur leur chemin. Plus d'une fois il se sauvèrent mutuellement face aux créations de l'Ennemie. Le loup, d'une taille proche de celle d'un cheval, ne pouvait imaginer son peuple et celui de son nouvel ami devenir ennemi. Aussi, lors d'un bivouac, les deux êtres devinrent-ils frère de sang. Aucun des loups sous la responsabilité de Gorar ne s'en prendrait aux hommes sans affront et aucun homme ne nuirait au loup sans encourir la colère de Corr même, ainsi fut forgé l'alliance de l'homme.
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MessageSujet: Re: Les vieux cartons de Baragon : Mythe   Les vieux cartons de Baragon : Mythe EmptyLun 13 Mar - 14:26

La confrontation, du dernier combat de Corr

Longtemps ils voyagèrent en direction de leur dos*, Ils traquèrent les créatures de l'Ennemi. Ils arrivèrent au pied des montagnes qui s'étaient formées par le dégoût de La Déesse, isolant la lande maudite des terres saines. Depuis leur départ le Félon avait tenté de les monter l'un contre l'autre sans plus de succés qu'avec Taal et Morr. Mais pour les recevoir "dignement" il mit en place ses meilleurs atouts : Knalack, un énorme loup au pelage argenté et couvert de givre, version dénaturée de Gorar qui engendrerait les loups des glaces et les Worgs. Accompagné de Skedeleck, le premier et le plus grand des serpents-béliers, nouveau symbole de l'Ennemi, son corps ophidien aurait pus étouffer deux bisons en même temps dans ces anneaux, son crâne de bélier aussi large qu'un ours pouvait fendre la roche tant il était dur et son venin dissolvait le fer tant il était corrosif.
Ces deux créatures issues des cauchemars d'un dément menaient les troupes, les horreurs vivantes pour Knalack et les "deux fois née", le corps profané des défunts en ultime insulte à Morr, suivraient Skedeleck.

Les deux compagnons pénétrèrent le domaine de Celui Qui n'a pas de Nom pour trouver une forêt torturée. Leur première nuit en ces lieux fut étrange, le paysage changeant les avait piégé. La clairière où ils avaient trouvé refuge avaient de nombreux accès à leur arrivée, au matin la végétation était si dense que seul un couloir entre les arbres leur était ouvert vers le plus profond de la forêt. Là, au cœur de ces bois maudits ils rencontrèrent Knalack et sa horde. Il tenta de gagner Gorar à sa cause, l'appelant son frère tout en le faisant encercler pour le séparer de Corr. Sourd aux arguments mielleux du loup des glaces Gorar lança l'assaut, signe convenu avec Corr à mesure de leur combats pour qu'ils se rejoignent au cœur des troupes ennemies. A deux ils formaient une force qui ne pouvait être stoppée. Knalack, voyant ses suivants aussi fort que nombreux refluer, prit une décision : il s'en prendrait à Corr, il bondirait dans son dos et lui briserait l'échine entre ses crocs gelés. Profitant du tumulte des combats il se glissa dans le dos du héros aussi silencieusement que pour un lapereau. Mais nul être n'était suffisamment silencieux pour Gorar qui, devinant les intentions de son congénère de givre, s'élança pour s'interposer entre son camarade et cette mort gelée. Les crocs, plus froid que le cœur des glaciers, se plantèrent dans la chaire. Le pelage d'ébène de Gorar était couvert de givre autour de la plaie béante. Sans qu'un cri ne passe sa mâchoire Gorar s'ébroua pour repousser Knalack. Corr temporairement débarrassé de ses assaillants se remit en garde face à la bête écumante qui s'apprêtait à exhaler son terrible souffle, véritable tempête de neige. Plus vif que son état ne l'aurait laissé croire, Gorar se jeta à la gorge de l'abomination d'albâtre, déviant le souffle vers les cieux. Une lutte acharnée commença entre les deux loups, danse mortelle entre la neige et la nuit, sous les yeux impuissants de Corr recherchant une faille pour atteindre le loup des glaces en un point vital. Alors que les deux protagonistes s'entre déchiraient, il saisit le moment propice. Gorar venait de saisir fermement la gorge de Knalack déjà blessé, soulevant légèrement du sol les pattes avant et dévoilant ainsi son torse exposé. Il n'en fallut pas plus à Corr qui s'élança en avant et transperça le cœur de la bête qui s'écroula au sol. Cette vision ébranla la détermination de la horde qui s'éparpilla bientôt.

Cependant la bataille avait une autre victime, Gorar gisait au sol près du corps inerte de son adversaire. Ses ultimes forces avaient été consacrées à cet assaut et maintenant la vie s'écoulait lentement de ses multiples plaies. Corr résolut de veiller son ami mourant selon ses coutumes, la nuit approchait et malgré son propre état il refusait de s'abandonner au sommeil en laissant son compagnon agoniser seul. Ainsi commença la nuit sous la lune pleine. Shaïla ne put retenir ses larmes de compassion qui tombèrent en une pluie fraîche et apaisante. Corr baignait dans le sang des deux grands loups quand la pluie commença, lavant les corps de leur douleur sans pour autant parvenir à les soigner. Au petit matin Gorar sentit son esprit sur le point de quitter son corps, il en appela alors au dieux ses maîtres pour qu'ils viennent en aide à Corr là où lui ne le pourrait plus. Navré de l'issue de ce combat, les dieux accédèrent à l'humble requête de leur envoyé. Ils firent tomber Corr dans un profond sommeil et chacun agit en prévision des futurs événements. La Déesse restaura son corps et lui permis de canaliser l'énergie de la terre, son énergie, au travers de son corps. Taal, seigneur de la nature et des bêtes, acheva le processus commencé par le sang qui avait imprégné les blessures et transféra en Corr l'essence de Gorar au moment de son dernier souffle, rendant l'homme plus grand, fort et rapide. Shaïla le rendit insensible à la douleur pour trois jours, durée de la pleine lune. Morr et Solial unirent les pouvoirs de leur charge respective, le repos des âmes et le soleil, pour lui conférer le don de rendre les non-morts au repos de la terre, son corps irradiant d'une faible lueur. A son réveil il était plus grand que tout homme et trouva la peau tannée de son compagnon là où aurait dû se tenir le corps. Sentant la présence de l'esprit du grand loup dans cette dépouille il s'en vêtit et jura de détruire l'Ennemi avec une ardeur renouvelée et une rage presque animal héritée du sang des deux loups. Ce sentant infatigable il parcourut des distances phénoménales à travers la lande jusqu'au Septentrion. Là, la peau de Gorar et le sang de Knalack absorbé par ses propres plaies le préservèrent du froid mordant. C'est dans une plaine couverte d'une brume délétère, à l'atmosphère pesante pour tout être vivant, qu'il rencontra Skedeleck et ses légions de non-morts.

Le combat était sur le point de s'engager. Suffisamment de jours s'étaient écoulés depuis le dernier affrontement pour que Shaïla soit de nouveau pleine au-dessus du vallon. L'Ennemie avait eu tout le loisir de se préparer. Il avait donné aux morts l'apparence des tributs connus de Corr, ses propres parents tenaient la première ligne. L'espace d'un instant sa volonté flancha, le Félon jubilait de ce désarroi. Abattu, le regard de Corr croisa sa lame, présent de La Déesse. Au travers du cristal la vérité se fit jour. Le rire de Celui Qui n'a Pas de Nom s'étrangla, Corr s'avançait de nouveau. Pire, les dons de Morr et Solial décimaient les rangs des morts sans qu'une arme n'ai été levée.
Skedeleck profitait de son corps ondoyant pour contourner Corr et le prendre de flanc. La vitesse et la force de l'attaque prirent Corr de court, l'énorme crâne de bélier venait de le percuter. Un craquement sinistre signifia à tous que plusieurs côtes venaient de céder sous le formidable impact. Malgré tout, Corr se releva, l'enchantement de Shaïla le rendait insensible à la douleur durant la pleine lune. Voyant l'homme debout, l'Ennemie prit panique et renforça son serviteur en lui insufflant ses propres énergies. Les deux élus, l'homme et la bête, se toisaient et, alors que la foudre frappait au loin, il se jetèrent l'un sur l'autre. La bataille dura deux jours et deux nuits aux cours desquels il traversèrent les terres du Félon, les imprégnant de leur sang et donc de leur dons divins.

A l'aube du troisième jour, le dernier où Shaïla pourrait protéger Corr, ils atteignirent La Terre, corps de La Déesse. Skedeleck avait le dessus dans cet affrontement titanesque, son assurance fut pourtant ébranlée par la réaction du corps de son adversaire. Celui-ci semblait pris de spasme, Corr canalisait en lui les énergies de La Terre. Son enveloppe charnelle semblait se révulser par endroit. L'un de ses yeux s'enfonça dans son crâne tandis que l'autre s'enflait et s'exorbitait. Ses joues se retournèrent, expulsant presque sa mâchoire. Son poitrail était sur le point d'exploser sous la poussée de nouveaux muscles. De nouvelles articulations déchiraient ses membres alors que son bassin faisait un quart de tour. C'est au milieu de ce spasme de fureur que Corr se jeta sur son adversaire abasourdis. Durand ce dernier jour de combat, Corr arracha la victoire qui avait pourtant parut or de portée. Aux derniers instants de la nuit, il enfonça la longue lame de cristal au travers du crâne de la bête, mettant fin à ce combat titanesque. L'épaisse fourrure de Gorar l'avait protégé du venin mais son corps était brisé par le combat ainsi que par son "spasme de fureur", insufflé par les forces de La Terre. Quand le soleil se leva, le charme de Shaïla atteint son terme. Submergé par la douleur jusque là refoulé, il ne put qu'atteindre le village le plus proche pour y mourir parmi ses semblables.


Les esprits, des conséquences des actes des dieux

Corr venait, malgré sa mort, de porter un coup décisif à l'Ennemi. Celui-ci avait perdu toute la puissance investie dans sa créature et en sortait suffisamment amoindri pour ne plus être une menace.
Les dieux voulurent accueillir les deux compagnons parmi eux en récompense de leur abnégation. Cependant un problème se posait : comment faire pour leur corps perdu ? Gorar se résumait à une peau tannée et son âme avait partagé le corps brisé de son compagnon. Quant à la dépouille de Corr, il était impossible de rendre vigueur à cette coquille mortelle brisée par ses efforts. Et pourtant tous étaient d'accord, les deux êtres avaient plus qu'amplement mérité leurs places.
La solution vint de Corr. Du royaume des défunts il dit à Morr qu'il ne demandait rien, avoir protégé les siens lui avait suffit.

Bien sûre… veiller sur les siens…

Avant même d'en parler aux autres dieux, Morr avait pris sa décision. Gorar et Corr resteraient des esprits, mais des esprits protecteurs, chacun en charge de sa race, l'incarnant complètement. Gorar devint "L'esprit du loup" et Corr "Le père des hommes"…

Bien des événements agitèrent encore homme et dieux au fil du temps…

Mais ceci est une autre histoire…
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MessageSujet: Re: Les vieux cartons de Baragon : Mythe   Les vieux cartons de Baragon : Mythe EmptyLun 10 Avr - 0:56

(Ouille... ça faisait un moment tient... fin du projet med-fan pour la peine...)

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…Bien que la légende soit plus ou moins connu, le récit avait entièrement captivé l'assemblée. Quand arriva la fin du récit, un long silence la suivit. Sortant de la torpeur d'un rêve, les villageois s'animèrent joyeusement, semblant avoir oublié leurs soucis du moment. Les enfants pressaient le ménestrel de questions sur les détails tandis que l'aubergiste, visiblement très satisfait, lui ramenait à boire ainsi qu'aux autres clients. Bien que visiblement touchés par la fatigue en cette heure de la soirée, les enfants réclamaient déjà un autre conte…
Qu'ils écoutèrent avec autant d'attention que leurs parents captivé…




…Bien plus tard, alors que certains hommes avaient fondé un royaume "civilisé", une nouvelle menace se fit jour. De puissants nécromants complotaient dans l'ombre. Depuis que l'homme avait appris la magie par les elfes, certains s'étaient laissé corrompre par ce nouveau pouvoir. Les vils nécromants réussirent à monter "la montagne contre la forêt". Les nains sont rancuniers, c'est un fait, les traîtres en profitèrent. L'attaque d'une forge par les elfes lança les hostilités. Aucun des braves nains ne reconnus les gestes saccadés des zombies derrière le masque d'elfes. Le chaos de la guerre ravagea bientôt les terres. Palpitant de l'énergie des morts, les nécromants l'insufflèrent à Celui Qui n'a Plus de Nom, lui rendant vigueur et hargne. Ce détournement n'échappa nullement aux dieux. Morr fut pris de colère, tout comme Corr. Aidé de Solial, ils réunirent les dieux des deux peuples pour les confronter aux faits. Ils s'empourprèrent de honte de l'erreur de leurs peuples et prirent la décision d'aider Solial et Corr. Car pour ne pas favoriser l'un des deux belligérants, il fut décidé que l'instrument de la justice serait l'homme. Solial ayant suivi avec Corr l'évolution des hommes, il sut qu'il leur fallait un champion de conviction et non de force. Ce fut un jeune guerrier au cœur pur qui fut désigné. Les dieux coopérèrent à lui fournir un instrument de victoire. Les nains forgèrent un masque à partir des rayons de Solial, puis les elfes enchantèrent l'objet, enchâssant un diamant dans le masque d'or. Mais l'Ennemi ne l'entendait pas de cette oreille. Puisant dans ses nouvelles réserves, il tenta de détruire l'objet. Malgré sa rage et ses efforts il ne parvins pas à vaincre les autres dieux, toutefois il était en parti parvenu à ses fins. L'objet avait été perverti, le diamant été devenu une larme d'obsidienne sous l'œil droit. N'ayant guère de temps et l'objet ne semblant pas plus altéré, le jeune Lyr devint le premier paladin et reçut le masque. C'est alors que la malédiction se révéla au grand jour. Au moment où il le mit, il eut une vision :
IL tenait seul un étroit passage, bloquant une marée de créature corrompue, donnant aux renforts le temps d'arriver et de s'organiser. Il vit des heures et des heures de combat en un instant. Puis vint la conclusion. Il vit les renforts arrive, au même moment, une petite créature trouvait le défaut de son armure, lui perforant les poumons. Il se vit agonisant, ses camarades continuant de luter. Le jeune homme tomba à genou à l'issue de cette vision. Les dieux craignirent qu'il ne soit définitivement brisé. Il se releva pourtant, une lueur de détermination et de résignation mêlée dans le regard…

Mais Shaïla n'eut pas envie de laisser les choses ainsi, en étant mise à l'écart. C'est pourquoi elle en référa à ses filles jumelles, Fialdana et Fildirini. C'est Fialdana, patronne des artistes et de la poésie, qui répondit la première à sa mère.
"Il ne nous est plus possible d'intervenir directement sur le destin de ce mortel. Mais nous pourrions nous pencher sur un autre, qui, l'accompagnant, relayerait nos bénédictions…"
Se mettant d'accord, la mère et ses filles laissèrent Fialdana choisirent leur propre champion, puisque l'idée venait d'elle. Ce fut un jeune et fringant ménestrel qui attira son attention. Tout d'abord, en tant qu'artiste il était sous sa protection, ensuite, il connaissait Lyr depuis l'enfance. Ainsi donc, ce jeune homme dont l'histoire à perdu le nom devint le vecteur de la volonté des déesses. Lui aussi reçut une marque, un croissant de lune noir autour d'un œil qui devint entièrement blanc. Encore une fois distraite, Fildirini fit une légère erreur dont les conséquences ne furent pas immédiatement visible…

Les compagnons reprirent les routes et l'arme et l'armure de Lyr se modifièrent majestueusement tout au long des combats de cette guerre. Car si les nains et les elfes acceptèrent leurs erreurs, les hordes du Félon se déversèrent sur la terre des jeunes. Escarmouches et batailles épiques se succédèrent durant trois ans. L'or de ce qui semblait devoir être l'ultime bataille, les hordes acculèrent Lyr et ses proches compagnons dans une petite forteresse abritant des civils. Attendant des renforts, ils défendirent la place forte avec l'aide de tous les hommes et femmes valide, le ménestrel apaisant ceux qui étaient trop jeune, trop vieux ou simplement trop affaibli pour prendre part à l'affrontement.
Alors qu'une brèche était sur le point de se former dans la muraille, il se souvint de sa vision. Il hurla un adieu à ses camarades, leur intimant l'ordre de ne pas le suivre et de garder le reste des remparts. Il teint la brèche, seul, durant un jour et une nuit. Quand il vit les renforts au loin, il ressentit une vive douleur à l'aine…

La horde fut écrasée entre la muraille et les renforts tant attendus. Ce fut son camarade poète qui retrouva le corps de Lyr au milieu de la brèche, sans le masque. Il était couvert de mille petites blessures mais son visage était serein. Il n'avait à aucun moment reculé, même devant sa mort annoncée. Le ménestrel colporta son histoire, nommant l'objet "visage du preux" en souvenir de son camarade. Lyr gagna son paradis par sa dévotion, accueillit par les dieux.

D'autres élus portèrent le masque avec dignité au fil du temps et des menaces. Et tous rencontrèrent le ménestrel. Car là était l'erreur de la distraite Fildirini, il était désormais lié non pas au porteur du masque, mais au masque lui-même… or, l'un étant indestructible et donc immortel…

Tous les élus portèrent leur charge avec honneur et pureté. Tous sauf Mestériof le déchu…

Les paladins étaient devenus un ordre puissant et respecté. Mestériof en était le grand maître, juste et respecté de ses paires. Le besoin s'en faisant sentir, il deviendrait le prochain porteur. Le Félon entrevoyant une faille dans le cœur de celui-ci, décida de l'exploiter. Fildirini serait son instrument, cette jeune déesse espiègle veillait sur les voleurs et autres filous de manière innocente. La lancer dans un paris serait chose facile. Détourner le paladin de son destin par l'orgueil, sans le destituer de son statut, l'escroquerie ultime.
Mestériof était fier de son ordre et, malheureusement, de la place qu'il y occupait. Fildirini joua sur ce point, infiltrant délicatement l'esprit du paladin pour que les dieux tutélaires de celui-ci ne puissent en avoir vent. Petit à petit, elle y distilla ses idées. Elle le conforta dans sa fierté, lui disant qu'il était indispensable à l'ordre, qu'il se devait de le diriger sans relâche, qu'il se devait à son poste. Bien que sa dévotion resta intacte, son cœur s'était bouffi d'orgueil. IL devint hautain envers ses camarades et presque obséquieux avec les prêtres.

Or, vint le jour où le masque lui parvint. D'abord honoré et fier comme un coq d'avoir été désigné, le doute lui vint à l'esprit, aiguillonné par Fildirini. Ce changement signifiait l'errance sur les routes, à la recherche de l'heure fatidique, peut être même mourir héroïquement mais anonymement. Alors, lâchement, il fit faire une copie et dissimula l'original. Fildirini cacha la déviance de son esprit aux yeux de Corr, parachevant son œuvre. Mestériof fit organiser une grande cérémonie pour le moment où il porterait sa copie. L'artisan, trop gourmand, fut éliminé pour s'assurer de son silence. Le soir venu, ses frères d'armes et les prêtres était à peine une poignée, noyés au milieu des nobliaux, notables et autres courtisants. Au moment du "couronnement", le grand prêtre de l'ordre éventa la supercherie. Lui qui était un tout jeune enfant, mis à l'abri dans la place forte par ses parents, le jour où Lyr se sacrifia. Il ne put reconnaître le masque qu'il n'avait pourtant oublié malgré son grand âge. Le vénérable père se porta au devant de la foule et admonesta le traître. Fière de son œuvre et sentant le moment de s'éclipser venu, Fildirini abandonna bien vite les lieux. Bien qu'incrédules, les quelques paladins présents se rangèrent autour du prêtre. Quand Mestériof fit donner sa garde rapprochée de mercenaire, le prêtre l'excommunia sous la protection des paladins loyaux. Le traître se saisit d'une javeline et l'envoya transpercer le cœur du vieux prêtre, le tuant sur le coup. La colère des dieux s'abattit alors sur lui, le foudroyant sur place. Celui Qui n'a Plus de Nom canalisa alors la colère du déchu pour en faire une monstrueuse parodie de vie, intelligente et enragée de sa déchéance. Son visage, autrefois beau et vivant, devint plus une parodie de crâne expressif, son armure blanche finement ouvragée se ternie et noircie, passée au brasier de la colère et de la haine. Dans un déchaînement de violence et de puissance, il tua indifféremment ses anciens camarades, ses mercenaires et les invités. Amenant à la non-vie ses anciens compagnons, il en fit sa garde personnel de mort d'élite, le servant dans la mort comme ils l'avaient accompagné de son vivant, sombre reflet de ce que fut son ordre. Il s'enfuit et massacra encore nombre d'innocents et de braves sur sa route. Celle-ci le mena au cœur des montagnes frontière du royaume de Celui Qui n'a Plus de Nom. La forteresse qu'il s'y battit reflète les tourments de son âme et de son esprit. Ses chants de lamentation démente résonnent encore parfois jusqu'aux vallée, ces soirs là, les gens se calfeutrent et prie pour qu'il reste en sa demeure…

Le masque n'a pas encore était reporté depuis. Mais un jour il le sera de nouveau. Et ce jour, il y a fort à parier que l'élu et le déchu s'affronteront…






Dans la grande salle de l'auberge le silence était complet à la fin du récit. Les enfants s'étaient endormis en cour de route, sauf un qui regardait encore le ménestrel avec des yeux plein d'étoiles.

"Et bien le matin et proche désormais, et la pluie s'est décidée à nous laisser en paix. Il va être temps que je reprenne mon chemin…"

Rangeant son instrument sous les regards pensif de la foule, il se leva et s'apprêta à sortir

"J'espère que mes récits auront compensé l'admirable repas que vous m'avez servi."

S'enquit-il dans une ample révérence à l'intention de l'aubergiste. Comme émergent d'un rêve, celui ci lui fit vaguement signe de la tête…
Passant auprès du seul enfant encore éveillé, l'artiste le regarda attentivement

"Quel est ton nom petit ?"

"Parcivan m'sieur, j'suis le fils du fromager…
Vous croyez que je serais chevalier moi aussi un jour ?"

Avec une lueur de malice dans le regard, il ébouriffa les cheveux de l'enfant. Il reprit alors avec un fin sourire…

"C'est fort possible mon petit... c'est fort possible…"

Reprenant son chemin sous le regard ébahi de l'enfant, il sortit comme il était venu, sans explications…

"Papa… dis, tu as vu ? Le monsieur il a une lune sur l'œil… comme dans le compte…"

Plus tard, sur la route…

"Oui mon petit. Tu deviendras chevalier toi aussi... et nous nous reverrons…"








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Et voilà... c'est encore un carton qui se referme... un avis ?

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