Avant "X-Men: L'Affrontement Final"...

Les mains irradiées par des piques de glace, Iceberg projete une poussière de glace qui aveugle le mutant enflammé.
L’X-Man, mains en avant et dégageant des cristaux de glace, se jette sur Pyro qui finit d’essuyer ses yeux. Entre deux bribes de glace, il aperçoit les mains de Bobby le menacer. Il contient alors l’attaque imminente d’Icerberg en plaquant ses paumes ardentes contre celles, glacées, de son assaillant.
Un face à face acharné se crée pendant lequel Pyro et Iceberg déversent toute la puissance de leur pouvoir dans leurs mains.
Des explosions de feu et des gerbes glacées jaillissent par intermittences de leur violent contact.
Chacun tente de repousser l’autre jusqu’à le faire tomber. Mais Pyro use de son pouvoir en traître en transformant la pièce en vraie fournaise grâce aux flammèches situées en rideau au pied de chaque mur.
Devinant la fourberie, Iceberg réplique en gelant tout flammes naissantes en poussant un souffle terriblement glaçée.
L’issue du combat est difficile à cerner pour Iceberg. Ce dernier réfléchit à un moyen pour se sortir de cette situation interminable.
- Dès que j’en aurais fini avec toi,ce sera le tour de ta donzelle que j’embrocherais avant de la faire hurler de douleur, râle Pyro.
- Que tu crois, répond Iceberg qui se replie sur lui-même en érigeant une boule de glace protectrice.

Les flammes destructrices de Pyro viennent mourir sur la coquille de glace avant d’être soufflées par une soudaine explosion de neige émanant d’Iceberg.
Dans un hurlement rageur, il donne la pleine mesure à son pouvoir et se concentre sur le corps de son adversaire.
Pyro tente de contenir l’attaque, sans succès.
L’X-Man, tout en convergeant ses rafales glacées sur Pyro, crée d’une main une massue de glace très dense, qu’il lance sur la tête de son ennemi, qui ne parvient pas à voir quoi que ce soit.
La massue, suffisamment solide et froide, résiste durant sa lancée aux brûlantes flammes de Pyro, si bien qu’elle vient frapper sa tempe de plein fouet.
Tombant d’un seul coup, Pyro fait disparaître avec son inconscience les flammes tout autour de lui.
Iceberg pose alors un genou et souffle un court instant pour recouvrir ses forces. Le dernier quart d’heure a été éprouvant pour son corps.
Les changements, l’affrontement contre Pyro ont considérablement secoués les dons du jeune homme. Mais un claquement de verre venant de sa droite le fait instinctivement réagir, tous ses muscles bandés, prêt pour un nouvel assaut.
Il s’aperçoit alors qu’une jeune femme le regarde depuis un petit hublot situé en réalité au plafond, tout au fond de la salle, derrière l’appareil, un appareil photo à la main. Elle est en train de prendre en photo l’installation gelée de Magnéto et commence alors à le mitrailler, lui.
Iceberg fait un pas vers elle, lorsque tout à coup un fusible de la machine explose, suivi d’une autre. Un court-circuit parcours alors la machine et tout se met alors en branle. Voyant la jeune femme afficher un visage blême, Iceberg court à sa rencontre. A quelques pas du hublot, il sent un terrible souffle le propulser en avant.
La machine explose.
Par pur réflexe, il saute vers la jeune femme au travers du verre brisé, les poings dressés en avant avec un dôme de glace formé sur ceux-ci.
Projetés par la déflagration, Iceberg et la jeune femme prennent une trajectoire qui les emporte au travers de deux parois vitrée et après une ascension fulgurante de plusieurs mètres, tous deux se retrouvent à une hauteur vertigineuse au dessus du niveau de la mer démontée et froide.
- Et merde, se dit Iceberg alors qu’il attrape la femme par la main. Et maintenant ? Vous savez nager ?
- Non, hurle la jeune femme.

Quelques secondes plus tôt, dans le fond de cale du navire, les X-Men Bleu essaient de parler avec les Morlocks et leur chef, Callisto.
- Comment êtes-vous censés être l’armée de Magnéto, demande Le Fauve, intrigué.
- Il devait nous faire passer par une porte qui devait optimiser nos pouvoirs et nous droguer avec une substance injectée directement à la base du cou. Ca s’est déjà produit, mais jusqu’à présents, deux des nôtres montrent des signes de faiblesse depuis cette foutue opération.
- Une drogue de soumission, répète Tornade. Le fluide de Jason. Mais comment est-il parvenu à en produire ?
- On n’en sait rien, mais sortez-nous de là, demande sèchement une jeune femme ornée de cornes assise par terre juste à coté de Callisto.
- Marrow, calme-toi et voyons ce que veulent ces gens.
- Ecoutez, on n’a pas le temps de tout vous expliquer, intervient Psylocke, mais si on perd notre temps à parler, dans quelques instants on aura tout le loisir de faire connaissance dans l’au-delà. L’ONU a programmé le lancement des Sentinelles ce soir et nous devons agir coûte que coûte.
- Alors faites ce que vous avez à faire, acquiesce Callisto.
- Très bien, éloignez-vous des barreaux, lance alors Colossus.

Il saisit les barreaux d’acier par dizaines les serre contre et, à bras le corps, les arrache violemment de la structure du navire. C’est alors qu’une détonation résonne dans les couloirs du bateau.

- Vite, dépêchons-nous, s’exclame Le Fauve tout en prenant des enfants à sa portée dans ses grands bras.
- Le navire est probablement en train de couler.
- Et pour Iceberg ?
- Quoi, il y a quelqu’un d’autre, demande Callisto.
- Oui, un de nos camarades est parti à la recherche de Pyro.
- Alors espérons que l’explosion que nous venons d’entendre provienne de cette satanée machine et que votre ami soit parti à temps.
- Je vais aller le chercher, propose Banshee.

Mais la structure du navire, prit d’une violente secousse, s’ébranle et la tôle se ploie sous la force des eaux qui commencent à submerger tout le monde.
Banshee, au lieu d’aller chercher Iceberg, préserve la sécurité des X-Men et des Morlocks en dressant un champ sonique par ses formidables cordes vocales.
Tous s’extirpent du navire dans le dédale d’escaliers et de couloirs étroits par une violente poussée de vent crée par Tornade et appuyé par Banshee.
Arrivés sur le pont, une cheminée manque d’écraser Psylocke qui est sauvée à temps par Angel.
Celui-ci déployant son aile gauche pour couver l’asiatique, il use de son aile droite pour repousser l’énorme débris.
Colossus lève alors les yeux vers le ciel grondant et hurle d’une voix sonore :
- Regardez, voilà Iceberg !

Au moment où l’assistance suit le regard du Russe, Iceberg, tenant la femme par la main, lui hurle de se cramponner à lui. Angel étant trop occuper à repousser les débris qui s’effondrent, de même que Banshee, Iceberg se voit obligé d’improviser.
- On va voir à quoi on servi les cours à l’Institut, se dit-il à lui-même.

Pendant leur chute, il crée d’une main une pente de glace légèrement oblique qui accompagne leur descente tout en la freinant. Il surfe sur la plaque de glace en tenant la jeune femme contre lui.
La pauvre est trop sous le choc de la situation pour dire ou faire quelque chose.
Sur les cinq derniers mètres, la rampe improvisée esquisse alors une forme de tremplin. Le coude, abrupt, les envoie tous les deux en l’air, mais ce qu’Iceberg n’a pas pris en compte, c’est que la jeune femme, trop légère, lui est arrachée par la vitesse du saut.
Mais Colossus et Le Fauve, témoins de la scène, décident d’intervenir à leur tour.
Le géant de fer saisit le généticien velu et le lance avec une force redoutable.
Ce dernier esquisse une figure acrobatique et rattrape en plein vol la jeune reporter sans lui causer le moindre choc.
Tous deux plongent dans les eaux froides du Pacifique.
Tornade tente alors d’entrer en communication d’urgence avec l’Equipe Or, sans succès.

A SUIVRE…

Chap18
Révélations

A l’intérieur de la Base, Magnéto se raidit l’espace d’un court instant et jauge d’un œil froid celui qui vient de lui adresser la parole.
- …Pietro ?

Magnéto n’a jamais bégayé depuis qu’il a découvert ses pouvoirs pendant la Seconde Guerre Mondiale. Rien ne l’a pourtant préparé au retour du fils prodige qu’il a renié voilà treize ans.
Il lui avait arraché un œil lors d’une dispute au sujet de la mort de sa mère à l’aide d’une broche. Un fâcheux accident. Un collectionneur fanatique, avait recueilli le globe oculaire et le nerf perdus de ce mutant rejeté lors d’illicites enchères.
Ils étaient encore intacts, et ils s’étaient mit en tête d’en étudier la biologie.
Magnéto avait ensuite cherché son fils sur tout le globe durant 14 mois, disparu comme un courant d’air. L’ayant retrouvé quelque part dans l’Antarctique, il l’avait fait enfermer pour le préserver de ce pouvoir qu’il ne contrôlait pas, et par la même occasion, jeter aux oubliettes ce fils désobéissant.
Ce fils, qui avait découvert son formidable et impressionnant pouvoir sur la vitesse lors de cette violente dispute.
Mais cet enfant n’est plus le même désormais. Magnéto a devant lui un jeune homme de vingt cinq ans ans plein de fierté du haut de son mètre quatre-vingt.
La crinière de la même couleur que son paternel, Pietro fixe son père de ses yeux gris. Le torse bombé, comme lui quelques instants plus tôt, il arbore une combinaison bleu nuit et argent au tissu épais.
Il n’est pas très musclé, mais on devine sans difficultés qu’ils sont fins et nerveux, prêts au moindre mouvement.
- En ce qui concerne ton œil, j’avais perdu sa trace, mais je suis remonté jusqu’à lui grâce à une connaissance, Emma Frost, explique Magnéto d’un ton froid, les yeux menaçants. Ce geste de ma part n’était que de la pitié, rien de plus, je te l’ai déjà dit et je déteste me répéter.
- Merci, P’pa, c’est si bienveillant de ta part… mais ce n’est pas ce qui nous amène ici tous les deux, et nous le savons tous les deux.

Magnéto plisse les yeux, plus colérique que jamais. Intérieurement, il s’arrange pour que les droïdes se reprogramment selon son désir pour tuer cet élément gênant.
- Quoi, on est si surpris de revoir son rejeton, «Maître du Magnétisme», interroge Pietro. Tu n’auras pas le temps de leur dire de me tuer, je les détruirais tous en un éclair. Je suis au courant pour le Portail.
- QUOI, laisse échapper Magnéto, les yeux écarquillés.
- Tu penses quoi de ma tenue, au fait? La classe, hein ? je l’ai piqué à la NASA, il paraît que c’est le meilleur tissu pour l’aérodynamisme. Toutes mes fringues se déchiraient dès que je dépassais les 450 km/h.
- Pietro, tu n’es pas allé…
- Mais bien sûr que si ! Dès que je me suis libéré de cette infecte geôle, dans cette caillasse pourrie où tu m’as laissé croupir au loin de la rive de l’Ile de Muir.
- Comment oses-tu…gronde Magnéto d’une voix rauque.
- NON, C’EST TOI «COMMENT OSES-TU» ! Comment oses-tu délaisser la chair de ta chair. Car non seulement tu m’as abandonnée, mais tu as aussi abandonnée Wanda, qui ne t’avait rien fait, hurle Pietro en lâchant des gerbes de postillons au visage de son père, impassible.
- Elle est ici, n’est-ce pas ? Je m’en doutais bien depuis que nous avons jetés l’ancre, énonce Magnéto.
- Tu vois, P’pa, ce soir je vais te montrer ce dont ton fils est réellement capable. Je suis parvenu à faire des choses ces dernières semaines dont que tu es tout à fait incapable d’accomplir. Imagine donc : je suis même parvenu à menacer ce taré de Xavier au travers du Cérébro, sans même être connecté à lui ! Je n’avais pas de signature génétique. J’ignore encore comment cela a pu se produire. Ce sentiment de colère que je nourris envers toi depuis tout ce temps sans doute. OU peut-êtrer que je suis insaissiable aux yeux de cette machine. Mais j’oublie d’être poli. Laisse-moi te présenter les quelques compères que j’ai trouvé sur mon fugace passage.

Pietro passe derrière Mystique et la jauge des pieds à la tête. La métamorphe ne relève même pas le geste et préfère le descendre de ses yeux jaunes.
- Dommage que mon père t’ais déjà embauché lui adresse-t-il d’un ton charmeur. Tu as trouvé une jolie plante, P’pa.
- Arrête tes simagrées…
- Laisse-moi finir les présentations, je te prie, réplique sèchement Pietro.
Celui-ci fait quelques pas et s’arrête à coté du géant iroquois. Vêtu d’un simple débardeur noir et d’un jeans épais, il croise les bras et jauge Magnéto du regard.
- Lui, c’est Blob, t’auras beau le taper ou essayer de le soulever, il ne bougera pas. Il est indestructible, affirme Pietro. Je l’ai trouvé qui tabassait un lion dans un zoo en Afrique du Sud alors qu’il lui avait agrippé le bras par mégarde.

Il poursuit sa marche et passe sa main sur l’épaule d’un homme ténébreux au long manteau gris sans manches, laissant à l’air libre ses bras marqués de cicatrices affreuses. Avec un pantalon rouge sombre et un bracelet de cuir, c’est tout ce qu’il porte sur sa carrure élancée. Ses yeux restent cachés par de larges mèches noires.
- Voici Avalanche. Il va bien m’aider dans les minutes qui suivent. Tu verras par toi-même. Et je suppose que tu connais ta charmante fille, Wanda, ajoute-t-il en se plaçant à cote de la sculpturale jeune femme à la peau ambrée. Toute la beauté et la splendeur de l’Europe de l’Est, n’est-ce pas, P’pa ?
- Bonsoir, dit la jeune femme. J’imagine que tu ne te doutais pas de nous serions réunis, Pietro et moi. Pourtant dès qu’il s’est libéré en usant les chaînes aimantées par tes soins – et ce au prix d’une longue détention - , il a rapidement remonté ma trace et m’a proposé ce sulfureux projet. Au détour de la restitution de son œil grâce à mes pouvoirs, nous nous sommes mis sur ce projet. Chose qui évidemment, me réjouissait, depuis que je devais me débrouiller seule après l’épisode sinistre de l’orphelinat. Il est temps pour nous de reprendre les choses en main. Tu frappes fort, P’pa, mais pas assez pour faire mal.
- Laissons de côté la famille brisée, coupe Pietro, car voici pour toi, «Maître du Magnétisme», le clou de notre groupe.

Un homme bondit d’un tas de carcasses de droïdes et lance de son regard vairon sur l’assemblée des yeux empreint de pitié et esquisse un maladroit sourire. La Crapaud vient de faire son apparition.
- Toi, espèce de vermine, tu…
- Il a rejoint la meilleure Confrérie des Mutants, acclame Pietro. Le pire, c’est que toi, l’éminent «Homo Superior» tu ne parviens même pas à t’apercevoir que tu possèdes une taupe dans ton cercle très select de mutants.
- Mystique…

A ces mots, la métamorphe dégaine une télécommande surgit de nulle part et la braque sur le Crapaud. Celui-ci déglutit dans l’attente d’une mort imminente. WooOOOoooooosh !
Une bourrasque de vent frappe d’un coup le visage de Magnéto. La seconde suivante, il n’a plus de casque, brandit d’une main arrogante par Pietro.
De l’autre la télécommande de Mystique soigneusement démontée. Il jongle avec ses deux prises et fait intervenir un troisième objet, petit et rond, semblable à une grenade.
- Faire avaler une mini-bombe à ses partenaires, c’est pire que de faire avaler des couleuvres, hahahaha ! Tu es méfiant P’pa, mais pas assez comme tu le vois. Au fait, Pietro est mort depuis le jour où tu m’as enfermé. Maintenant, c’est Quicksilver.

Magnéto garde un silence amer et repense à sa bille de fer.
Celle-ci siffle dans l’air et vise le visage de Quicksilver. Mais celui-ci laisse passer les toutes dernières millisecondes pour bien prouver à son père que c’est lui qui a les cartes en main. Aussi la bille frappe le creux de la paume de sa main droite à la place de sa pommette.
Le casque lévite alors vers Magnéto qui le remet sur son crâne.
- Je n’ai plus de temps pour ces enfantillages, fit Magnéto en brandissant ses mains devant lui. Je te laisse une dernière chance de vivre comme un pauvre fou errant.
- Je la laisse passer…

Magnéto referme les mains et toutes les machines, en état de marche ou non, se ruent sur Quicksilver, très vite encerclé par plusieurs centaines de droïdes surgissant de tous les recoins de la vaste cour.
Le fils de Magnéto réagit juste avant que le premier robot ne fasse un pas en avant dans sa direction.
Il court si vite qu’il crée un petit cyclone qui envoie tous les robots reprogrammés dans les airs. Seulement six secondes plus tard, on les entend au loin qui s’écrasent à la surface de l’eau comme on déverse du sucre en poudre dans une tasse de café.
- C’est trop, j’ai à faire, siffle Pietro. Tu m’excuseras, P’pa.

La réponse de Magnéto ne dépasse même pas sa propre gorge qu’il est soufflé comme un brin d’herbe par Quicksilver.
Ce dernier lui inflige un coup rapide et invisible à l’œil nu.
Porté avec son avant-bras sur la poitrine de son père, l’attaque encastre Magnéto contre le poteau de bois d’un réverbère de fortune.
Mystique n’a même pas le temps de répliquer car elle se voit à son tour évincée par le Crapaud qui lui ligote les pieds de sa visqueuse langue extensible avant de l’envoyer se briser contre une fenêtre de la plus lointaine maison de bois, au fond de la cour.
- Blob, fait le guet et vérifie si il n’y a pas d’autres vermines à écraser dans le coin. Mon petit doigt me dit que les protégés de Xavier ne doivent pas être bien loin. Avalanche, fais-moi sortir ces géants de leur cercueil de fer.
- Entendu, rétorque le mutant ténébreux.

Pendant ce temps, alors que Diablo s’habitue à la lumière et distingue l’immensité des lieux, il voit Cyclope recroquevillé, incitant le reste du groupe à faire de même.
Le niveau est surveillé par des soldats, humains et droïdes.
Une fois l’effet de vertige passé, l’Equipe Or se tient prêt à passer à l’action lorsque les rampes se mettent subitement à trembler.
Au dessous d’eux, les Sentinelles, sans bouger, commencent à s’élever, avec leur rampe à leurs pieds.
- Merde, on est en train de monter, s’écrie Cyclope dans le vacarme du séisme en portant la main à son émetteur. A toute l’Equipe Or, ordre d’évacuer immédiatemment ! Evacuation d’urgence, les Sentinelles bougent vers la surface. Je répète, évacuez les lieux !

En espérant que le message soit passé, Cyclope est tiré par la bras par Malicia.
- On va pas se faire écraser, regarde ! Tout le niveau monte avec nous, constate la jeune femme.
- Uh-Oh…dit Gambit en voyant les gardes lever les yeux sur eux avant de pointer leurs armes.

Dans l’obscurité de la Base, Wolverine, les nerfs encore à vifs suite à la confrontation avec ce droïde qui lui a causé bien du mal, se met à désosser dans une rage frénétique tout ce qui bouge, caméras comme droïdes.
Si bien que le ménage est rapidement fait. Ce n’est qu’en abattant la dernière caméra-laser et le dernier système d’alimentation du tunnel, qu’un débris tombe sur l’épaule.
N’ayant pas entendu le message de Cyclope, il voit alors que le sol tremble de plus en fort et de plus en plus vite. Il court alors aussi vite qu’il peut vers la surface, sentant que le danger vient de plus bas.
- Faut retrouver les autres maintenant… Merde mais pourquoi chuis pas resté au Manoir garder les mômes, moi?

Dents-de-Sabre est un perdu dans le complexe souterrain. Il a reçu pour ordre de trouver le super ordinateur pour Mystique. Mais cela fait trop longtemps maintenant qu’il a l’impression de tourner en rond.
Gagnant les niveaux souterrains de la Base, il se jure à lui-même de mettre un terme à toute cette mascarade et d’en finir avec Logan avant la fin du Projet Aurore.
Il en a toujours eu marre de s’être fait passer pour un molosse sans cervelle. Cette fois-ci, il faut que ça change.
Et Dents-de-Sabre tombe malheureusement mal, car devant lui se dresse un Ange au visage déformé de colère.
Se ramassant sur lui-même, Dents-de-Sabre sent le sol vibrer par de fortes secousses et décide tout de même de bondir sur l’X-man.
Angel déploie ses ailes et prend son envol. Le mutant félin dresse ses griffes à hauteur de son visage, prêt à frapper, lorsqu’il voit derrière la tête de son adversaire quelque chose qui attire son attention.
Une immense vague ascendante déferle dans un bruit tonitruant dans l’ensemble du niveau, causant des destructions importantes de l’installation.
Angel en profite pour l’assommer d’un coup d’aile en pleine tempe. C’est alors que surgit du tas de feraille et de terre Wolverine et attrape Angel par le bras.
- Viens beau blond, on s’arrache.
- Et on fait quoi de lui, demande Angel en regardant Dents-de-Sabre.
- J’m’en charge. Pars devant, je te suis, réponds Wolverine qui porte la lourde masse de muscles sur son épaule.

Alors que le séisme s’apprête à faire sortir l’imposant bunker des Sentinelles, Avalanche, frappé par un coup sec sur la nuque, sombre dans l’inconscience.
BAMF !
Quicksilver, surpris, ne parvient qu’à distinguer un résidu de fumée bleu et de ce qu’il lui semble être une petite queue fourchue. La foudre le frappe alors en pleine poitrine et l’envoie rejoindre son père qui se remet de l’attaque de son rejeton. Le vieil homme est plus ivre de colère que jamais.
Il lève alors les yeux et assiste à un spectacle horrifiant à ses yeux.
Les X-men, au grand complet, anciens et nouveaux réunis, se rassemblent lentement devant lui et tous le regardent d’un œil hostile.
Ils se mettent tous de concert en position d’attaque.
SNIKT
- Vieux fossile, il est temps pour toi d’faire partie d’l’histoire, dit Wolverine.

A SUIVRE…

Chap 19
Brûlante renaissance

A la fin de l’après-midi, la tension qui règne désormais est palpable dans la nuit.
Wolverine le sent au moment même où il finit de s’extirper d’une bouche d’aération.
En sueur, il décide de se ventiler en découpant avec ses griffes un bout des manches de son uniforme avant de les arracher d’une coupe nette.
Dans son oreillette, il entend Cyclope réinstaurer la connexion radio avec tous les X-men et ordonne un rassemblement d’urgence dans la cour de la Base.
Rapidement, le mutant retrouve Banshee, Gambit, Malicia, Angel, Iceberg, Colossus, Le Fauve, Psylocke et Diablo.
Le leader se joint à leur coté en formant une ligne étroitement fermée.
Les Morlocks sont placés en lieu sûr par les soins de Tornade, qui les mène à la soute du Jet, malgré l’opposition de Marrow. Cette dernière est rapidement remit en place par Callisto, le visage grave et l’oeil vitreux. Son bandeau sur son autre œil tremble, témoignant d’une certaine anxiété.
Ils ne peuvent qu’attendre car désormais, la situation leur est totalement hors de contrôle.
Alors que Tornade rejoint la bande, une fine pluie ruisselle maintenant sur l’île et tous les mutants présents dans la cour entendent la sinistre mélodie des gouttes frappant le métal des cadavres de robots éparpillés un peu partout.
Magnéto, constatant l’ampleur de la situation avec un sourire carnassier à l’idée d’en découdre avec les X-men, dresse tout autour de lui un écran magnétique de grande amplitude.
L’ancien ami de Xavier caresse alors de ses doigts fins le potentiel immense de son pouvoir qui vient lécher l’espace occupé par les X-Men.
Impassible malgré sa nervosité, Cyclope évalue d’un regard la situation et commence à établir un plan adéquat.
Devant la ligne de front des X-men placée à l’entrée de la cour et occupant ainsi toute la largeur du site, une diagonale formée par les têtes immergentes des Sentinelles trace une diagonale énorme. Des gravats et des morceaux de robots sont éparpillés un peu partout sur le sol boueux. La pluie ne gêne guère à la visibilité tant qu’elle n’est que bruine.
La mer hurle derrière eux.
Devant, d el’autre coté de la diagonale, Magnéto, rempli d’amertume pour les Hommes. Entre Magnéto et les X-men se trouve Le Crapaud, qui jauge lui aussi la situation du regard.
A la gauche de Cyclope, au pied d’un mur éclaté par un violent impact, Quicksilver gît inconscient.
Avalanche et Blob sont proches du mutant à la rapidité effroyable. Les deux compères se retrouvent là un peu hébétés, sans savoir trop quoi faire, à part essayer de relever leur chef.
Mystique, qui se déplace par pas chassés d’un bruissement feutré, n’est pas dupe et voit que le chef de troupe des X-men regarde de part et d’autre pour se rendre compte de la situation. Ayant échappé à son regard, elle se place à quelques pas sur le coté du groupe derrière un poteau, attendant le signal de son mentor qui la distingue d’un furtif regard.
Wolverine se tourne vers le large, sentant que son flair lève une subtile odeur, quelque chose légèrement changeant dans le vent marin, sans toutefois en avertir qui que ce soit. En ramenant son regard vers Magnéto, il croise celui de Psylocke, qui adresse alors à l’océan ce même regard.
Voilà que cette sensation étrange émanant au loin dresse les fins cheveux de sa nuque et la met en garde.
Malicia, quant à elle, n’a de cesse de sentir une force de plus en plus colossale faire bouillir son sang. Electrisée par ce changement quasi imperceptible de sa personne, tous ses muscles roulent lentement dans une mécanique de rouages huilés avec une grâce et une féminité que relève aussitôt le Cajun. Malicia se tient prête à la moindre incartade et serre les mâchoires.
Angel pousse alors un hoquet de stupeur qui fait tressaillir tous ses camarades. Le mutant ailé voit surgir la plantureuse femme écarlate d’une fissure crée par deux murs d’enceinte encastrés.
- Wanda, murmure le jeune milliardaire.
- Pour te servir, dit-elle. Je ne suis pas là pour vous, ajoute-t-elle en embrassant les X-men du regard comme si c’était un public de fans. Je suis là pour lui…

Elle se dirige alors vers Quicksilver, vers la gauche des X-men. Ces derniers sont si tendus qu’ils en restent figés. Elle brandit une main rayonnante d’une lueur verte vers le torse de Quicksilver. Aussitôt, le terroriste mutant reprend ses esprits.
- Tu vas bien petit frère ?
- Merci, soeurette. Je me sens bien mieux grâce à toi, répond Quicksilver en faisant craquer ses cervicales d’une lente rotation de tête.
- Soeurette, reprend, Le Fauve, stupéfait. Vous êtes donc de la même famille?
- Ces cloportes sont effectivement mes rejetons, crache Magnéto. Ils étaient le symbole d’un renouveau pour moi autrefois… Mais plus rien ne me lie à eux, désormais. Ma déception fût énorme et seule ma cause m’importe dorénavant.
- Comment se fait-il que le Professeur ne nous ait rien dit au sujet de lui, dit Cyclope en se tournant vers Quicksilver.
- Je l’ai caché aux yeux de tous pendant un moment, en dupliquant ceci, dit Magnéto en tapotant machinalement la tempe de son casque.
- Tais-toi, vieux grincheux, à cause de toi j’ai été un légume pendant trop longtemps, réplique sèchement Quicksilver.
- Cependant, toi Wanda, poursuit Magnéto à la jeune femme, comment as-tu fait pour être mis en relation de toute cette opération ?
- Quand j’ai su qu’il y avait eu du mouvement du coté de ta Confrérie, répond Wanda, j’ai tout de suite infiltré ton réseau d’informateurs sur l’affaire de la Sphère que tu cherchais tant pour Pietro… J’ai ainsi loué mes services auprès d’Emma Frost en tant que tueuse professionnelle. J’ai ainsi remonté par la même occasion la piste de ce voleur, ajoute-t-elle en pointant son regard sur Gambit. La Sphère, je l’ai tout de suite remise à Pietro et greffé son œil manquant grâce à mon pouvoir.

Alors que Wanda termine son explication quant à son rôle dans cette histoire, Magnéto est content de lui.
Ayant gagné suffisamment de temps avec ces longs discours, le champ magnétique finit alors d’envelopper l’ensemble de la station de lancement des Sentinelles et Magnéto esquisse un rictus de satisfaction. Chaque parcelle de métal dans un rayon d’un kilomètre appartient à sa volonté.
Les gouttes de pluie se brisent sur le champ magnétique érigé à plusieurs mètres au-dessus de leur tête. L’eau s’arrête de tomber sur le tête de chacun.
- Tout ce dont tu racontes, dit Magnéto d’une voix étrangement douce, je n’en ai cure car tout cela prend fin maintenant…

Mais avant que Magnéto n’aille plus avant, la charge des X-men fait trembler le sol boueux de leurs pas lourds et déterminés. Le Crapaud, surpris d’être entre deux feux, bondit et se place en hauteur sur un mirador situé à proximité pour constater l’ampleur de la situation.
Un combat sans précédent s’engage alors, opposant une nouvelle fois encore les X-men, plus nombreux cette fois, à Magnéto.
Quicksilver rétorque aussitôt en faisant tonner l’air par une course effréné vers Cyclope qui, à peine son doigt porté sur la commande de sa visière, s’arrête soudain.
BRRRRRRRRRRRRRAAAAT !
Une pluie de coups venant de nulle part frappe, en un battement de cils, le faciès devenu douleurs, ecchymoses, lèvres éclatées et bleus engrossés de ce qui fut, deux secondes plus tôt, le visage de Cyclope.
Ce dernier, immobile, tombe dans la boue. Malicia, excédée, pousse un terrible cri de guerre. En un pas, elle glisse au dessus du sol et franchit l’espace qu’il y a entre Quicksilver et elle. Elle répond d’un formidable et puissant crochet du gauche, qui ne rencontre hélas que du vide.
Wolverine suit le mouvement et s’en prend à Blob par de violents coups de griffes, qui ne font que glisser sur l’épaisse couche graisseuse du géant, tandis que Gambit s’occupe d’Avalanche par une impressionnante pluie de cartes meurtrières.
Les éboulis de terre font mourir les explosions mortelles dans des éclats de ciment, de boue et de béton.
Avalanche en profite pour finir l’émergence des Sentinelles sur leur rampe de lancement par une terrifiante secousse venant des entrailles de la Terre.
Chaque X-man aurait souhaité se mesurer à une personne plus appropriée, mais l’urgence de la situation ne peut le leur permettre et l’improvisation est de mise, malgré Cyclope et son plan tactique tombé à l’eau.
Iceberg et Psylocke se ruent sur Wanda, dague psychique et javelots de glace dressés. La jeune femme n’est pourtant pas en difficultés, grâce à de prodigieuses illusions d’optiques et d’apparitions fortuites de boucliers d’énergie.
Diablo, en retrait, parvient à distinguer les frappes éclair de Quicksilver dans l’immense cohue et s’élance à sa poursuite.
Rapidement, les uniques traces de leur combat fugace sont les traînées de fumée bleuâtre des téléportations de Diablo, plaçant un coup de pied dans le ventre, une projection de Quicksilver par sa queue préhensile ou encore un étonnant coup de poing au visage.
Colossus dresse son armure de métal et déploie une effroyable puissance en frappant par d’assourdissantes détonations un crochet du droit, puis du gauche, tout en se protégeant de la main libre son visage, paume vers l’extérieur. Il les fracasse tour à tour dans la mêlée de robots, en les envoyant valdinguer par lot de quatre ou de cinq par coup sur plusieurs mètres à la ronde.
Tornade tente de foudroyer Magnéto, sans succès. Les éclairs se répandent sur la coque invisible d’un nouveau champ défensive modelé tout autour de la silhouette du Maître du Magnétisme. La foudre meurt donc en de puissantes vagues électriques alors que les rafales soniques de Banshee sont absorbées par le dôme protecteur.
En voyant les robots déchiquetés, Magnéto se met à rire.
Pendant quelques secondes, le combat se fige, tout mouvement en suspens par ce rire froid et poussé à gorge déployé par Magnéto.
Même Le Crapaud, devenu simple témoin de ce combat ahurissant, sent sa peau se muer en chair de volatile déplumée.
Le temps au-dehors du dôme relève de l’Apocalypse.
Tornade, dans un état proche de la furie, laisse exploser les éléments en de terribles souffles glacées et les éclairs qu’elles crée ont rarement atteints un tel degré d’intensité.
A l’idée de faire revivre les cadavres des droïdes, Magnéto cesse son rire aussi promptement qu’il l’a commencé.
D’un ample geste du bras, il voit ainsi revivre les gardes de métal, en leur insufflant une impulsion magnétique suffisante pour que cette nouvelle armée de droïdes macabbées se remette en faction. Pré programmant leur cible, les X-men en l’occurrence, Magnéto s’allège de la tâche d’élimination de ennemis. Magnéto ferme subitement le poing et tous les robots se mettent dans une posture brinquebalante proche du garde-à-vous. Ces derniers subissent la volonté du Maître du Magnétisme qui opère sur chacun d’eux et referme leurs plaies.
Mystique, ayant prit les traits d’un droïde dont elle feint un dysfonctionnement, conclut en voyant cette scène que son mentor s’en sort très bien sans elle.
Aussi applique-t-elle le plan qu’ils se sont fixés à l’origine.
Elle cherche son objectif et se dirige finalement, avec une discrétion à faire pâlir un caméléon, vers la source des câbles et des alimentations externes des Sentinelles en quête du Super Ordinateur, Créateur du Programme Aurora.
- Toutes ces semaines d’infiltration vont se montrer payantes, murmure-t-elle à elle-même.

Entre-temps, Magnéto achève son œuvre et ordonne l’ordre d’attaque sur les X-men en les pointant de deux doigts, tel un pistolet imaginaire.
Par la même occasion, il offre par pure pitié envers sa progéniture une infime chance à Wanda et Pietro de s’en sortir dans ce combat titanesque.
De nouveau la bataille fait rage, encore plus chaotique.
- Comment as-tu pu devenir aussi puissant, demande alors, Le Fauve, qui essuie un échec en tentant une incroyable projection acrobatique de ses jambes musclées sur Magnéto.

Ce dernier ne répond par rien d’autres que par de projections meurtrières de bouts de carcasses de fer empruntés aux cadavres jonchant le sol. Le Fauve, esquivant la plupart d’entre elles par des prouesses quasi divines en face d’un champion olympique de gymnastique, se retrouve tout de même recouverts de coupures.
Il tente de voir au travers du rideau de sang qui suinte de son front.
Son regard rencontre celui de Magnéto qui se dirige vers la plage et suit la même direction. Les yeux de Magnéto s’emplissent de malice avant de refléter un brasier ardent dévorant la plage.
- Demandez-le lui, finit-il par dire.

Pyro, revenant du bateau, surgit dans une explosion de flammes illuminant l’endroit plongé dans les ténèbres. Colossus profite de la distraction pour soulever Blob du sol, en vain. Il puise alors dans sa chair métallique la force nécessaire et gagne une énorme puissance sur le lourdaud, qui se retrouve à une trentaine de centimètres au dessus du sol, comme une carotte que l’on vient de déraciner.
Wolverine assène ainsi le coup fatal au géant en le frappant aux oreilles avec brutalité bestiale, toutes griffes dehors après avoir effectué un bond magistral.
Neutralisé et jeté à bas, Blob se brise dans une mare de terre spongieuse, un filet de sang coulant de chacune de ses grosses oreilles.
C’est alors qu’un autre ennemi attrape Wolverine par le cou. Mais l’étreinte est de courte durée, car un coup de pied en pleine volée de la part de Malicia écarte Wolverine de l’attaque éclair perpétrée par Dents-de-Sabre.
- Laisse-le-moi gamine, lui dit le mutant griffu, il est pour moi c’bisounours.
- Où en étions nous, lui demande Creed de façon sarcastique.

Les deux mutants se livrent alors un combat d’une violence extrême d’où s’échappent des râles et bruits d’os brisés et de chairs déchirés.
Pyro, arrivant au loin à toute trombe, choisit précautionneusement sa cible et frappe de plein fouet Malicia qui est emportée dans une gerbe de flammes là où le flot d’attaques des robots est le moins dense.
Iceberg, cerné de robots, ne peut qu’assister à la scène, impuissant.
- Elle s’en sortira, lui dit Cyclope dans un ton proche du réconfort.
- Cyclope ? Est-ce que… ?
- Concentre-toi sur ce que tu fais, coupe le chef de meute. Les questions seront pour après !

Les réserves de Cyclope sont saisissantes de vérité lorsqu’il déploie toute sa force physique à pulvériser du mieux qu’il peut les assaillants d’acier et de pistons à coups de manchettes ou de coups de poings marteau.
Quicksilver tente de se débarrasser de Diablo, mais celui-ci est devenu plus coriace depuis son précédent combat contre le Crapaud.
Le nouvel X-man parvient même à prendre le dessus sur Quicksilver par une malicieuse immobilisation avec ses mains, ses pieds et sa queue fourchue.
Prisonnier de cet étau, Quicksilver entame alors un tour sur lui-même, puis deux, puis trois… Jusqu’à donner forme à un tourbillon où la force centrifuge à raison de Diablo. Quicksilver met un point final à cette rencontre musclée en l’encastrant dans une clôture de barbelés situés vers l’entrée principale de la Base, là où les fils entortillés et coupants comme des lames de rasoir s’enroulent avec aisance autour des membres du mutant bleu.
C’est à cet instant que Quicksilver voit Magnéto évoluer vers la rampe de lancement des Sentinelles enfin visible à ciel ouvert. D’un pas furtif, il s’interpose alors entre l’installation et son père. Celui-ci tend la main vers le visage de son fils, doigts écartés et aussitôt, des dards de métal se placent autour du crâne de Pietro, telle la couronne d’épines du Christ.
- Une tentative de plus et tu y laisseras la vie, dit simplement le vieil homme.
- Mourir en martyr? Pourquoi pas! Mais ce sera moi qui en finirai avec les hommes, et non toi ! Je les tiens responsables de ta folie et ce n’est pas par pur racisme que j’agis, contrairement à toi !
- Mon pauvre, tu es loin de la vérité et ma folie n’est pas plus grande que la tienne, soupire faussement Magnéto

Silencieusement, Magnéto referme légèrement ses doigts. Les pointes acérées percent la chair, mais pas suffisamment pour que le sang ne coule encore. Wanda intervient alors à son tour et se place devant Magnéto pour lui cracher au visage.
- Si tu t’es donné tant de peine à garder ton «rejeton» en vie toutes ces années pour le flinguer en une seconde, tu n’as même pas le statut de tuteur à nos yeux, dit-elle avec véhémence.
- Amen, rétorque simplement le vieux mutant en fermant définitivement ses doigts.

La couronne vibre intensément, mais ne rencontre que du vide et un nuage velouté bleu. Diablo, étant parvenu à se dégager des barbelés, téléporte Wanda et Pietro hors de portée de Magnéto en leur serrant la main. Excédé, le vieil homme refuse de rester sur ce prompt échec et lance une pluie de projectiles sur Diablo.
C’est sans compter sur Cyclope, placé au beau milieu de la trajectoire.
Il évite le premier jet en roulant sur le coté et réagit aussitôt. Les avant-bras en croix pour se protéger, il enclenche son viseur sur la puissance maximale, et un énorme rayon optique d’environ deux mètres de circonférence fend l’air, balaie et brise la totalité de l’attaque de Magnéto ainsi qu’une bonne partie des droïdes tueurs avant de heurter le champ défensif de celui-ci.
Sa rafale éclate alors sur un mur affaissé sur le coté, à quelques mètres à droite de Magnéto dans une gerbe de roches éclatées et d’épaisses tiges d’acier pliées.
Mystique, toujours aussi discrète jusqu’à présent, remarque alors la présence de Diablo et ne peut s’empêcher d’écarquiller les yeux à la vue du mutant.
- Quelle surprise de te trouver là, toi, se dit-elle à elle-même…

Elle sort de sa planque et riposte contre le téléporteur en l’engageant dans un combat à mains nues des plus complexes. Elle l’attire vers lui et ne cesse de faire des chassés-croisés avec Diablo.
Leur mode de combat étant bien distinct l’un de l’autre, Diablo et Mystique tente de percer la défense de l’autre en jouant sur les feintes et les jeux de jambes. Cependant, l’X-man ne se fait pas avoir et parvient à amocher sévèrement Mystique d’un uppercut frappé de coté.
- Comment oses-tu faire ça, s’époumone Mystique. Sais-tu seulement qui je suis?
- Simplement une folle qui croit en la cause d’un vieux fou, rétorque Diablo en tenant ses distances de la métamorphe.
- Cette folle, c’est ta mère, espèce de chien galeux !

La révélation jetée en pleine figure frappe Diablo en plein cœur. Ne sachant quoi répondre, son esprit rejette immédiatement cette idée.
- Tu… Tu mens, vipère !

Mais les yeux de la terroriste ne font que refléter une amère vérité qui tire une larme de Diablo. Il plaque alors par un assaut eefectué en un éclair la métamorphe contre un des rares murs tenant encore debout.
- Comment as-tu osé me laisser seul tout ce temps si tu es ma mère, demande Diablo.
- Crois-moi je ne l’ai pas fait de gaieté de cœur, dit Mystique, le visage sombre. Je regrette aussi que tu aies aussi mal tourné, mon fils, ajoute-t-elle.
- Kurt, par ici, hurle Banshee dans la tempête, prisonnier d’une poutre de béton alors qu’il repousse des assaillants par rafales soniques. J’arrive pas à me déloger !!
- Moi aussi, je suis désolé, murmure Diablo à lui-même.

Diablo, interpellé par l’appel de détresse du X-man, relâche suffisamment son étreinte sur Mystique qui profite du dos tourné de son fils pour lui asséner un coup sévère du tranchant de la main sur sa nuque.
Le Crapaud ravi de l’occasion, riposte depuis sa position en hauteur pour déployer sa langue télescopique qu’il enroule autour de la cheville de Diablo et l’emporte avec lui sur la petite tour qui sert de relais radio. L’enchevêtrement de tiges et de paraboles est telle que Diablo percute plein fouet une antenne en plein dans l’abdomen, lui arrachant un cri de douleur.
Diablo stabilise son équilibre grâce à sa queue préhensile et dessine un parcours entre les poteaux du mirador en contournant, slalomant et tournoyant dans ce dédale de barres de fer.
Enfin de nouveau face-à-face, Diablo serre les poings d’une force et d’une haine qu’il n’a jamais ressenti auparavant.
Toute cette guerre, cette dernière et terrible révélation, la perte de Rahne lors de sa mission.
Tout cela fait beaucoup trop pour son esprit si doux et calme.
Le mutant libère sa colère en un assaut formidable sur le Crapaud qui riposte par une feinte de corps tout en frappant avec sa langue télescopique le cou dévoilé de Diablo.
Celui-ci voit le coup et se téléporte pour se placer derrière le Crapaud en saisissant une barre au dessus de lui. Emporté par l’élan de son action, son corps exerce un puissant mouvement de balancier et Diablo place à pieds joints, un coup qui jette Le Crapaud dans le vide. Celui-ci, la langue toujours à l’extérieur, cherche prise en fouettant l’air et se rattrape de justesse.
Mais c’est sans compter la hargne de Diablo, les yeux injectés de sang, qui se rend sans même ce téléporter vers lui et l’ejecte de nouveau de l’installation. Mais il prend le soin cette fois-ci de l’accompagner dans sa chute et l’immobilise en l’attrapant par les épaules et cingle ses chevilles avec sa queue.
Mieux encore, il aperçoit un poteau effilé, lui rappelant Rahne et son épaule transpercée. Par une téléportation, Diablo rectifie sa trajectoire pour se placer convenablement dans l’axe et jette au tout dernier instant le corps impuissant du Crapaud et l’empale dans une impressionnante gerbe de sang.
Essouflé, Diablo reprend ses esprits en se mettant en hauteur, mais est rapidement submergé par des droïdes qui montent sur l’échafaudage et tendent vers lui des mains menaçantes.

Interminable compte à rebours

Pendant ce temps, Mystique se dégage de la marée de robots et aboutit devant la source d’alimentation de la rampe de lancement. Une pièce cubique à la forme grossière d’une tête de Sentinelle embusquée derrière d’épaisses plaques de laiton.
Cherchant le sas d’ouverture, elle adresse à Magnéto un regard interrogateur.
Ce dernier répond alors d’un geste de la main en écartant les doigts.
Aussitôt, sous l’effet de la colère, le pouvoir de Magnéto agit comme une formule magique : les verrous de sécurité implosent les uns après les autres et le visage sculptée de la pièce s’ouvre en deux pour découvrir un splendide assemblage de moniteurs et de composants électroniques.
- Abracadabra, dit Mystique tout en s’introduisant dans la pièce.

Dehors, Malicia étouffe et commence à paniquer. Incapable de réfléchir, elle se braque sur elle-même et puise dans le peu d’air dont elle dispose. Elle a du mal à se défaire du jeu sadique de Pyro qui la tient à sa et fait tournoyer des nuages de flammes autour d’elle sans lui laisser la moindre chance de s’échapper.
- Au secours, crie-t-elle.
- Merde, dit Gambit. J’arrive, ma belle !
Le Cajun arrive dans l’air chargé de flammes en se protégeant de son épais manteau de cuir endossé par-dessus la combinaison prêté par les X-men.
L’air consumé par le feu, l’oxygène se fait maintenant extrêmement rare.
Malicia se sentant défaillir, Gambit la saisit par la taille afin de l’emmener ailleurs. Il s’empresse alors de courir, traverse le tuyau de feu et prend un maximum d’élan pour frapper Pyro.
Surpris, celui-ci ne remarque pas l’arrivée d’un puissant coup de talon portée sur son diaphragme par le Cajun.
Toutes les flammes virulentes qui les entourent s’étouffent progressivement et Pyro, le souffle coupé, s’écroule dans la boue, inanimé.

Le Fauve, témoin de l’entrée de Mystique dans une pièce cachée, se fraye un passage parmi les quelques robots restants avec l’aide précieuse de Banshee et de Colossus. Wolverine, occupé à régler ses comptes avec Dents-de-Sabre, laisse exploser sa rage
- Noeinoeil s’est contenté de t’éjecter de la Statue de la Liberté, moi, je me contenterais juste de te liquider…
- Viens-y donc, nabot, répond Creed entre ses crocs.

Hank, remarque alors l’entrée de la pièce centrale de la rampe et constate l’ampleur du phénomène.
- Dieu me patafiole !
- Quoi donc, demande Colossus.
- Ces empaffés se sont basés sur ma théorie d’expansion de la conscience humaine en codification numérique par rétroprojection binaire pour l’utiliser sur leur stupide projet !
- Tu peux être plus clair, dit Banshee.
- En gros, ils ont pris un cerveau humain et on téléchargé son esprit dans un ordinateur en y ajoutant la logistique implacable d’un ordinateur basique !
- Ils arrivent à faire ça ?
- La preuve en est sur l’écran : c’est Stephen Lang, l’auteur de la première théorie, répond Mystique tout en s’attelant au clavier principal large comme un clavier de synthétiseur.
- Qu’est-ce que tu lui fais, interroge Le Fauve, inquiet.
- Un retour à l’envoyeur, sourit-elle.
- C’est sans compter sur moi, ajoute Psylocke qui frappe la tempe de Mystique avec sa dague.

Mais la métamorphe voit le coup venir et anticipe l’attaque en frappant la poitrine de l’asiatique. Elle s’en retourne au clavier tandis que La Fauve la charge de ses muscles puissants, en vain. Sans détourner les yeux de l’écran elle bloque chaque coup en dressant un bras ou un jambe au moment opportun. Elle va même jusqu’à enrouler son bras autour de Colossus et le projeter contre Le Fauve en ayant fait un tour complet.
Les robots derrière eux relèvent leur présence et s’attaquent au X-men. Mais Angel intervient avec ses ailes imposantes et les envoie s’empaler sur des pylônes à une dizaines de mètres en retrait.

Chapitre 20
Secrets révélés

Westchester, New York. 15h.
Charles Xavier, s’apprête à se rendre dans les sous-sols de l’Institut.
Dirigeant silencieusement son fauteuil, il remarque que la plupart des élèves, dispensés de cours pour cause de mission de sauvetage par leurs aînés, les X-Men, se sont retrouvés devant l’écran géant de la Salle Commune.
En voyant passé leur directeur dans l’encadrement de la grande porte à doubles battants, l’un d’eux s’avance, la mine triste.
Le télépathe reconnaît aussitôt dans la clarté la jeune et talentueuse Katherine « Kitty » Pride qui est en dernière année.
Grâce à elle, Charles Xavier avait pu prouver au Président des Etats-Unis que William Stryker avait établi un plan visant à déclarer la guerre entre les humains et les mutants, avec la sombre affaire d’Alkali Lake.
La jeune mutante passe nerveusement sa main dans ses longs cheveux châtains et s’adresse à son Professeur.
- Professeur Xavier, venez voir les infos, il y a du grabuge sur un cargo de marchandises qui a jeté l’ancre en Australie.

Surpris, Charles Xavier change son fauteuil de trajectoire lorsque soudainement, le téléphone sonne.
Le Professeur se place parmi les enfants pour entendre rapidement les explications supplémentaires de cette information spéciale avant de prendre la communication.
- Jenny, vous êtes en direct de Rockhampton, à cinq cents kilomètres au nord de Sydney, en Australie. Qu’avez-vous de nouveau à nous raconter sur cet accostage insolite ?
- Et bien, Bill, depuis l’arrivée catastrophique de ce bâtiment maritime, le Bowen-Ithaque, nous venons d’assister à une arrivée importante de forces de police et de l’armée. Ce cargo, qui devait apparemment acheminer de la marchandise du Mexique jusqu’en Corée du Sud, a été détourné de son cap au large de l’Amérique Latine. D’après les appels radio de l’équipage que nous avons entendus tout à l’heure, un géant se serait introduit à bord et causé la mort de nombreux d’entre eux. Mais attendez, de la coque encastrée dans le port, j’aperçois… Mon Dieu ! Mais qu’est-ce que c’est que ça ?

Le cameraman a beaucoup de mal à cadrer son image, tant la peur le fait trembler. Tous les élèves dans la salle retiennent leur souffle.
- Bill, les coups de feu de la police et les tirs de dissuasion des hélicoptères de l’armée australienne ne font strictement rien à cet homme. Pourquoi les autorités s’acharnent-elles sur lui ? Vraisemblablement, ils possèdent plus d’informations que nous. Est-il vraiment un homme ? Il s’approche maintenant d’un des tanks et… Seigneur, il s’en saisit comme d’un marteau pour frapper un autre tank ! Il envoie le canon réduit en boule sur un hélicoptère ! L’explosion est gkhjzzzhttohtt….
- Jenny, Jenny, êtes-vous toujours avec nous, demande Bill, visiblement fébrile et inquiet pour sa collègue.
- Oui, je suis toujours là, mais nous avons reçu l’ordre d’évacuer les lieux. Rien n’arrête ce véritable colosse. Je ne parviens pas à voir à quoi il ressemble. Il y a beaucoup trop de fumée et de débris qui volent dans l’air, mais il semblerait que… Attendez, il prend un camion et éjecte son conducteur d’une simple pichenette ! Sa force est incroyable ! Je n’avais jamais rien vu de pareil ! Il sème la cargaison du poids lourd derrière lui, des poteaux d’acier probablement et fonce à toute allure vers… nous ! Il va nous percuter, il va nous…

Puis plus rien. Le reporter reste stupéfait devant ces images.
Le téléphone continue de sonner et le Professeur décide de répondre depuis la Salle Commune en retrait des enfants, tout en ne quittant pas des yeux le bulletin d’informations qui annonce maintenant l’imminent discours politique des mutants par le Président des Etats-Unis.
Une voix très polie et avec un fort accent invite expressément le fondateur de l’Ecole pour Jeunes Surdoués à une interview télévisée en direct depuis Sydney pour une rencontre exceptionnelle avec un personnage-clé de l’actualité mutante.
Charles réfléchit un moment, plongé dans ses pensées.
Il ne veut par pour autant laisser le Manoir sans défense contre les paparazzi et autres assaillants de tout poils. Après l’assaut militaire de Stryker en son absence, alors qu’il se rendait à la cellule de Lensherr, un sentiment logique de paranoïa s’est emparé du mentor des X-men qui reste plusieurs secondes en ligne sans dire un mot, totalement perplexe.
Il décide finalement de se rendre à cette émission, en sachant qu’il a après tout la possibilité de toucher le public par son charisme médiatique important.
Charles Xavier a déjà eu l’occasion de donner une conférence de presse par le passé, lors de l’ouverture de son école il y a bientôt 15 ans.
Il se souvient alors que son passage à la télévision avait marqué les esprits, sans qu’il ait eu pour autant à user de son pouvoir télépathique en guise d’instrument de persuasion forcée.
Mais qui, en son absence, peut tenir le manoir en toute tranquillité ?
Charles Xavier se résout bien à accepter l’interview, mais il ne comprend pas pourquoi la chaîne en question ne souhaite pas installer un système d’écrans et de caméras interposés, en duplex ?
Ainsi, il peut garder un œil sur la résidence.
La voix à l’autre bout de la ligne rétorque, toujours de façon polie, qu’une rencontre entre deux icônes médiatiques ne doit pas se faire en différé, mais bel et bien en face à face.
Elle ajoute même se porter garante d’un voyage tout frais payé aller-retour de douze heures maximum par trajet, en affrétant pour l’occasion le Jet attitré de la chaîne.
Poussant un soupir, Xavier repense également au fait qu’il est la cible du Président des Etats-Unis d’Amérique.
Et passer à la télévision pourrait tourner en sa défaveur.
Jouer la carte de la médiation peut faire pencher la balance. Le télépathe se renseigne toutefois sur la nature de l’interview et de son émission.
«Lumière sur la Vérité», présenté par Damian Dovolan, porte sur le sujet de la nature des mutants et de leur degré d’implication réelle dans l’actualité.
Face à Charles, une célébrité qui possède une opinion opposée à la sienne.
Il défend farouchement la place de l’Homme et n’accepte pas les mutants comme égal.
Finalement, Xavier accepte de jouer ce curieux va-tout, en se rendant à ce curieux rendez-vous et raccroche le combiné en regardant ses élèves.
Kitty Pride s’avance alors lentement du professeur, consciente qu’elle le dérange.
- Excusez-moi Professeur, mais est-ce que nous allons mourir, demande-t-elle avec ses yeux noirs fixés sur le sol. J’veux dire, les X-Men sont partis pour une mission contre la montre. Je suis désolée, mais j’ai entendu Logan qui en parlait avec Bobby Drake et j’ai peur qu’ils échouent.
- Non, Kitty, il n’échoueront pas, rassura Xavier de sa voix posée. Nos amis s’en sortiront, ils sont soudés et forme tous une équipe soudée. Par ailleurs, j’ai un service important à te demander. Tu es en dernière année et tu es sans aucun doute l’une des filles les plus mûres pour ton âge. Je vais devoir m’absenter du Manoir pendant trois jours. Piotr n’étant pas là, c’est à toi que revient la garde de tes camarades. Je compte sur ton sérieux. En ces temps difficiles, l’heure n’est pas à la plaisanterie. N’hésite pas à te faire aider de Jubilee. Je devrais rentrer Mardi dans l’après-midi. Et interdiction formelle d’emprunter les sous-sols, ni même d’utiliser la Salle des Dangers.
- Très bien, Professeur. Vous pouvez compter sur moi.

C’est le cœur serré mais aussi avec l’intime conviction de toucher l’esprit des gens par son art de la rhétorique que Xavier part et délègue de cette manière la lourde responsabilité de surveiller l’Institut pour Jeunes Surdoués à Kitty Pride.
Durant son trajet à l’aéroport de Newark, Charles Xavier se demande comment, depuis plusieurs jours, les journaux télévisés ont pu contourner soigneusement les faits divers dans le monde entier à propos des Sentinelles.
Il est clair qu’une personne influente souhaite étouffer toute cette affaire.
Mais qui ?
Coupé dans sa réflexion, il est très rapidement prit en charge par un personnel très select, qui se félicite de servir Monsieur.
Le télépathe met seulement quelques heures pour faire le trajet et il ne peut s’empêcher d’avoir une petite pensée pour ses élèves.
Le regard porté au loin au travers du hublot, il ne peut réprimer un sentiment de crainte étrangement mêlé de confiance envers son équipe.
- Quelle situation, soupire-t-il. D’ici Minuit, le sort mondial des mutants sera réglé selon la réussite ou l’échec de mes X-men pour arrêter le mutant terroriste et Erik. Pourvu que les Sentinelles ne soient pas lâchées…
- Monsieur, coupe une ravissante hôtesse de l’air, nous allons atterrir à l’aéroport de Sydney avec un léger retard. De légères perturbations atmosphériques venant du Pacifique nuit à la bonne progression de notre Jet. Mais n’ayez aucune crainte, tout se passera pour le mieux.

Xavier fronce subtilement les sourcils avant d’acquiescer à la jeune femme.
Perturbations atmosphériques ?
Ce doit probablement être Tornade qui œuvre à plusieurs pieds en dessous de ce Jet.
Un voile d’appréhension parcourt son visage.
Mis à part quelques soubresauts dus à deux ou trois mauvaises turbulences, rien d’alarmant n’est à déplorer, si bien que l’avion se pose dans un crissement de pneu qui rassure et détend le visage de l’hôtesse.
En descendant du jet sur le sol Australien, la ville offre ses attraits les plus charmants et Charles se surprend à sourire devant tant d’émerveillement alors qu’il se trouve, lui et ses protégés, sur une corde raide.
Un chauffeur tenant une pancarte à son nom le repère et le prend personnellement en charge.
Emmenant le Professeur dans une berline noire des plus racés, la voiture parvient à l’entrée d’un énorme studio de télévision, semblable à un hangar d’avions, où quelques manifestants hurlent et crient des insanités les uns les autres derrière des barrières de sécurité, tout en frappant parfois la carrosserie du véhicule avec des projectiles.
- Pourquoi cette véhémence, demande Charles Xavier.
- Ce sont des partisans mutants et anti-mutants qui se disputent, Monsieur. Je ne sais pas comment ils ont su votre venue, cela était censé demeurer secret.
- Secret ?
- Pour un effet de surprise important, sans doute, répond le chauffeur.
- Sans doute… Espérons qu’il n’y ait pas de débordements.
- Ne vous en faites pas pour cela, Monsieur. Une sécurité exceptionnelle a été mise en place. Des gardes vous escorteront et des agents de sécurité encadreront les tribunes du public.
- Très bien.

En s’extirpant de la berline, Charles Xavier est porté jusqu’à son fauteuil motorisée et se dirige lui-même vers les coulisses.
Un homme l’aborde et le briefe rapidement sur le déroulement de l’émission.
Tout d’abord, rester calme quoi qu’il advienne, l’éclairage surpuissant provoque toujours une sudation démesurée.
Ensuite, l’invité auquel il parlera ne se manifestera qu’après une courte biographie. Toute personne dans le public susceptible d’agir à l’encontre de sa personne sera contenue par des agents postés aux différents endroits stratégiques des tribunes.
Le dialogue ne doit pas déborder ou être injurieux.
Après cela, on fixe sur le costume bleu nuit de Charles un micro ainsi que son relais à sa ceinture, vers l’arrière.
Enfin, on lui annonce que pour clore l’émission, l’allocution du Président des Etats-Unis sur le Projet de Loi des Mutants tant attendu sera prononcée.
Durant tout ce briefing, le Professeur ne peut s’empêcher de relever la présence de toutes ces nombreuses personnes affairées à la sécurité du studio.
Malgré leur discrétion professionnelle, Charles peut discerner chacun d’entre eux.
Il a toujours su quelque part au fond de lui, qu’il est là.
Le Président des Etats-Unis.
Après un compte à rebours, le télépathe fait appel à son sang-froid et se rend sur le plateau de l’émission, le visage impassible.
Le présentateur, un trentenaire aux dents exagérément blanchies et taillé dans un costume bleu pastel l’accueille avec un bras tendu vers lui, le sourire aux lèvres.
- Voici le fondateur de la prestigieuse Ecole pour Jeunes Surdoué de Salem Center, l’homme qui défend la cause mutante, Mesdames et Messieurs, veuillez accueillir comme il se doit l’éminent Professeur Charles Xavier !

Une petite salve d’applaudissements retentit dans le studio.
- Professeur Xavier, bonsoir et tout d’abord, je vous remercie au nom de toute l’équipe de l’émission «Lumière sur la Vérité» d’être venu à nous aujourd’hui.
- Merci beaucoup, Monsieur Dovolan pour votre invitation.
- Alors comme vous le savez peut-être déjà, le Président des Etats-Unis va très bientôt exposer son point de vue sur les mutants et la place qu’ils tiennent dans notre société actuelle. La plupart des médias pensent que les autres pays se calqueront sur la politique américaine. Votre opinion ?
- Je pense que chacun d’entre nous est libre de ses choix et dans le cas du Président des Etats-Unis, je pense qu’il fera le meilleur choix pour ces concitoyens. Quant aux autres pays, qu’ils agissent en accord avec leur conviction et ce qu’ils estiment être juste pour eux.
- Un magazine people a diffusé récemment une information selon laquelle vous seriez vous-mêmes un mutant. Un télépathe plus précisément. Démentez-vous cette rumeur ?
- Vous savez tous ce que l’on dit des rumeurs. Généralement, c’est pour attirer les foules et optimiser son chiffre de ventes, sourit avec confiance le télépathe. Il y en a même une qui circule sur Internet qui raconterait que des robots géants s’en prendraient à eux dans certains pays. Est-elle vraie pour autant ?
- Pour répondre à cette question, cher Professeur, adressons-nous directement à l’intéressé. Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, je vous demanderais de faire une ovation à la légende de la robotique récompensé de deux Prix Nobel de physique, à ce Multimilliardaire qui pèse au bas mot pas moins de trente milliards de dollars, troisième fortune des USA derrière Stark et Oscorp… Monsieur Bolivar Trask !

Le Professeur voit s’approcher un homme dynamique et souriant, aux tempes grisonnantes et à la mâchoire fuyante. Il s’avance vers la scène d’un pas assuré.
Bien portant, sa grosse poigne s’avère molle dans la main de Charles.
Le public l’ovationne, emplissant les hautes voûtes du studio d’un épais brouhaha.
Dans son complet vert foncé, Bolivar ne montre aucune sympathie envers le télépathe. Pendant leur échange, il n’a même pas levé les yeux sur lui.
Ainsi donc, le Professeur se tient devant sa mystérieuse célébrité.
Le présentateur le fait asseoir en face de Charles, jubilant face à ce duel médiatique.
- Je dois admettre que j’ai du mal à contenir mon excitation, Messieurs. Permettez-moi de vous dire que c’est une première dans l’histoire de la télévision que les deux plus grandes icônes médiatiques sur le thème des mutants se voient pour un face-à-face. Monsieur Trask, depuis les coulisses, vous avez pu entendre ce que disait tout à l’heure Monsieur Xavier sur cette rumeur de robots géants traqueurs de mutants. Quelle réponse pouvez-vous apporter.
- Et bien, sachez tout d’abord que contrairement à ce monsieur dont on parlait dans les journaux, William Stryker, je suis contre le fichage des mutants.
- Monsieur Stryker n’était pas pour le fichage mais pour l’éradication simple et total de tous les mutants vivants, coupe Charles Xavier d’une voix à la fois douce et ferme.
- Cette sombre affaire d’Alkali Lake rendue public par notre Président, poursuit Bolivar Trask, a soulevé de nombreuses questions quant aux rôles que nous devons tous jouer, humains comme mutants. Je suis pour un traitement radical et ferme.
- Expliquez-vous, demande le présentateur.
- Voyez-vous, dans la justice actuelle, il faut pouvoir traduire devant les tribunaux les criminels selon un processus défini et connu. De là, nous pouvons déterminer son potentiel destructeur via un portrait psychologique dressé par une personne habilité. Or, ne connaissant encore que très peu le phénomène mutant et l’étendu réel de ce qu’il apporte, pouvons-nous pour autant agir de même avec un humain qu’avec un mutant ? Assurément non.
- J’imagine que cela doit prendre plus de temps avec un mutant qu’avec un homme normal, suggère Damian Dovolan.
- Sauf lorsqu’il s’agit de cas exceptionnel, tel que les tueurs en série schizophrène. N’oubliez pas que la psyché humaine possède encore de nombreuses zones à ce jour inexplorées. Nous ne connaissons les maux psychologiques que depuis deux siècles à peine, ce qui ne représente rien face à l’histoire de l’humanité, commente le Professeur Xavier.
- Précisément, ajoute Bolivar qui regarde alors pour la première fois son interlocuteur dans les blancs des yeux. C’est pourquoi durant de nombreuses années et avec l’aval de la Sécurité National mes laboratoires ont mis au point des logiciels indépendants et poussés capables des traiter chacun des cas qu’il pourraient rencontrer avec les mutants.
- Sur quelles données vous basez-vous, alors que vous venez de dire que nous ne connaissons rien du phénomène mutant, demande curieusement Xavier.
- Des dossiers saisis dans les locaux de William Stryker à Washington, sourit Bolivar Trask. Des fichiers fondés. Tout est vrai. La plupart des mutants y sont référencés. Y compris vous, Professeur.
- Alors vous êtes un mutant ? Pourquoi nous l’avoir cachés, interroge Dovolan, choqué par la nouvelle.
- Pour éviter une réaction de votre genre, répond Charles Xavier. L’anonymat est la seule défense face à un individu qui méprise ce qu’il ne connaît pas.
- Il est télépathe, ajoute Bolivar Trask à l’attention de la foule, médusée. Même le cordon de sécurité est abasourdi par la nouvelle.

Dans les coulisses, des hommes en homme en noir et à lunettes épaisses surgissent de l’ombre, une main sur leur oreillette, l’autre sur la crosse de leur arme.
- Voilà pourquoi il y a effectivement des robots traqueurs nommés Sentinelles, fiables à cent pour cent, lâchés un peu partout sur le globe pour des phases de tests. Toutes se sont révélées concluantes. Et quelqu’un va annoncer la mise à pied de ce Projet à l’échelle mondiale, annonce Bolivar Trask de son regard glacial.
- Chers téléspectateurs je crois qu’il est temps de marquer une pause pour nous remettre de ces émotions, reprend Damian Dovolan. Nous revenons toute de suite, avec la présence exceptionnelle du Président des Etats-Unis d’Amérique et c’est après ça !

A SUIVRE…

Chap 21
Au revoir…

Durant deux minutes de réclamations, le plateau change de forme. On installe des drapeaux américains, un pupitre à deux micros tiges, serti de l’emblème officiel de la Maison Blanche et de l’Aigle Fédéral et son fameux « In God We Trust ».
Charles Xavier comprend alors que le Président des Etats-Unis, qui se place debout à coté de lui, s’apprête à marquer l’Histoire.
Il comprend aussi son erreur d’avoir ainsi lâché sa garde et respecter sa règle solennelle de ne jamais pénétrer les esprits des humains sans leur accord.
En faisant appel à son pouvoir, il voit alors tout le drame qui se dévoile autour de lui.
Le Projet va être lancé.
Les mutants vont vivre une Ere de répression.
Lui-même est menacé. Emprisonné ou pire :
Exécuté.
Une Sentinelle a été amené pour une démonstration et se trouve dans un hangar voisin, en veille.
Toutes les personnes ici présentes ont un sentiment de frayeur à l’égard des mutants.
Atterré, Xavier se frotte les yeux du pouce et de l’index.
Pour lui, il est en train de vivre un cauchemar.
Il espère alors de tout cœur que ses X-Men oeuvrent pour déjouer cette erreur.
La publicité arrive à terme et le Président se tient à son pupitre. Il parle d’une voix calme et posée. Il n’a pas de prompteur, mais récite par cœur le texte qu’il énonce avec une pointe d’émotion.
- Mesdames et Messieurs, mes Chers Concitoyens. Nous sommes dans une Ere nouvelle. Depuis plusieurs mois déjà, notre planète a été secouée par des événements d’une rare intensité.
Les images du cas de la Statue de la Liberté ont circulés dans vos télévisions, dans vos journaux. Ils mettaient à jour un nouveau type de terrorisme : le terrorisme mutant. Malgré le fait que le plan de ce terroriste ait échoué, vos cœurs ont saignés, vos yeux ont pleurés la perte des quelques personnes touchées par la déflagration argentée de cette curieuse machine. Ces proches qui étaient vôtres ont changés avant de disparaître de vos vies. Vos pensées ont alors haï ces êtres différents de nous. Les mutants. J’ai partagé avec vous cette colère et cette tristesse.
Puis est venu l’étrange affaire d’Alkali Lake. Chaque personne ici, humaine ou mutante, n’a pas oublié la douleur effroyable qu’elle a subie, au seuil de la mort. Cette fois encore des mutants étaient impliqués dans cette affaire. Des mauvais comme des bons. Oui, des bons. Car il existe des mutants bienveillants qui clament depuis le début leur place qui leur est dû : Etre semblable à nous autres, les humains.
Cependant, afin d’éviter toute amalgame entre les bonnes personnes des mauvaises, afin de ne pas revoir de pareilles choses se reproduire, nous devons prendre les devants et proposer une solution à ce terrorisme et à cette criminalité grandissante. Dans nos rues, dans vos rues, un nouveau voisin est apparu et s’appelle « mutant ». Tous n’ont pas un mauvais fond, tous n’ont pas de mauvaises pensées. C’est pourquoi j’ai décidé de mettre en application, dès ce soir, avec l’accord tacite international de l’ensemble des pays de l’ONU, le Projet Aurore. Pour celles et ceux qui ne savent pas de quoi il s’agit, sachez que ce projet a pour but de réprimer la menace mutante. Des robots, baptisés Sentinelles, sont dotés d’une technologie de pointe et ont pour but de repérer et d’appréhender tout mutant représentant un danger potentiel pour la communauté. Une fois appréhendé, le mutant sera amené en un lieu prévu à cet effet pour être incarcéré, sur l’île tropicale de Genosha, au large de l’Inde. Il bénéficiera d’un système juridique inédit dont le projet de loi doit être présenté demain matin. Tout comme nous, ils recevront un traitement approprié, avec une batterie de tests physiques réalisés dans des conditions de sécurité optimales ainsi que des tests psychologiques exercés par les meilleurs psychanalystes. Mesdames Messieurs, pour illustrer mes propos, voici l’une des Sentinelles qui sera chargé de notre sécurité à tous.

Un assistant en blouse, placé en retrait, appuie sur une télécommande sur l’ordre de Trask qui fléchit la tête.
Un sourd vrombissement résonne dans le corps de chacun avant de frapper les tympans de chacun et de se taire définitivement.
Les portes s’ouvrent sur un appareil énorme, de la taille d’un immeuble de trois étages. Les articulations coulissent et se contorsionnent.
Rapidement sous leurs yeux se dresse une Sentinelle, avec sa tête carrée et aux traits peu amicaux. Des diodes azurées s’allument par intermittences dans les replis de son épaisse armure métallique d’un pourpre sombre.
*Initialisation en cours-bzt-Initialisation terminée-bzt-Attente directive*, fait la Sentinelle.

Bolivar est appelé par l’assistant, qui apparaît nerveux. Il lui avoue à voix basse avoir perdu contact avec la Base de Lancement.
La programmation reste intacte selon les dernières indications, bien qu’il soit impossible de confirmer.
La démonstration commence par Bolivar trask en personne.
Il débute en la présentant le modèle exposé, alimenté en permanence par une énergie nouvelle, entièrement brevetée et totalement non polluant, ce qui est, selon son créateur, une révolution dans l’énergie durable.
La pile positronique dans le crâne du robot n’est pas l’alimentation principale. Une seconde, de moindre taille, réside dans son dos en cas d’incidents techniques ou d’imprévus.
Son autonomie est quasi-totale, car relié à un central qui regroupe toutes les informations émises par les Sentinelles qui seront disposées dans le monde entier.
Il est capable de prendre lui-même des directives, tant que cela ne va pas à l’encontre des règles primaires inscrit dans son programme initial.
Là, le Multimilliardaire avoue avoir copié le génie d’Isaac Asimov, l’auteur avant-gardiste en matière de robotique.
Un logiciel, connecté dans le Central, lui donne la faculté d’analyser et de prendre les décisions qui s’imposent.
L’armure est composée d’un alliage de titane léger et d’acier expansé.
Capable de voler, la Sentinelle est équipée de deux nouveaux rotors de type Airbus A-380, à démarrage instantané et à refroidissement rapide.
De puissantes lentilles lui permettent de lire son environnement par toutes les possibilités connues : thermiques, infrarouges, ultraviolets, rayons X et énergétiques.
Pour appréhender un mutant, la Sentinelle dispose dans ses paumes de canon laser qui équipera bientôt tous les tanks des armées de l’ONU, de câbles rétractables d’une longueur de soixante mètres, d’une cage en adamantium logé dans son thorax pour l’incarcération temporaire du criminel jusqu’à Genosha.
La machine pèse un total de cent vingt cinq tonnes.
Coût total d’une Sentinelle :
Un milliard huit cents cinquante millions de dollars.
Coût total pour le Projet Aurore :
Personne n’a voulu l’indiquer, mais cela semble battre des records de conception de navettes spatiales de la NASA.
D’autant plus que la prestigieuse agence d’aérospatial n’est que l’un des participants de cette opération.
La Sentinelle s’apprête à démarrer son exhibition, lorsqu’un cri strident de frayeur retentit.
L’oeil des caméras ne rate rien du spectacle.
Au fond de la salle, une poutre de maintien se plie comme un fétu de paille avant de se briser net. Toute la foule s’éparpille pour éviter les débris de verre brisé lâché depuis la structure du toit.
Trois personnes trouvent pourtant la mort, leur corps empalé par les bris de verre.
Les caméramans se retournent de nouveau sur la scène, zoomant sur le visage stupéfait du Président des Etats-Unis.
Le poteau brisé fait place à un rugissement de tôle froissée et à une ouverture qui s’ouvre brutalement par deux mains énormes. Avec cette ouverture, l’air apporte des cris et des coups de feu.
Dans le studio, c’est la panique totale.
Le Sentinelle se réveille et s’élance droit comme un piquet dans les airs, arrachant la toiture du studio. D’une main, la machine envoie la charpente de fer au loin.
Les gardes du corps s’occupent du Président et de Bolivar Trask, tandis que tout le monde s’affaire à regagner la sortie la plus proche.
Les deux personnalités sont rapidement mise en sécurité dans des berlines blindés avant de regagner l’aéroport le plus vite possible.
Des gens sont piétinés ou frappés d’une balle perdue.
Xavier assiste, médusé, à la scène.
Son pouvoir télépathique, si puissant soit-il, ne suffit pas à figer toute cette pagaille qui s’agite autour de lui. C’est alors qu’il découvre le responsable de cette panique.
Et pour la première fois depuis vingt cinq ans, Charles Xavier a peur.
Alors que de ses puissants bras il écarte civils et objets, Caïn Marko marche d’un pas lourd tout droit vers son demi-frère.
Les policiers pénètrent dans le studio et encerclent le Fléau pour tenter de le noyer sous une pluie de balles.
Toutes tombent comme des mouches à ses pieds après avoir tracées un cercle éphémère sur sa peau. Malgré ses attaques télépathiques, Charles Xavier ne parvient pas à stopper l’assaut du colosse.
La Sentinelle intervient à son tour, évalue la situation et frappe Le Fléau par des rafales lasers avant de tenter de le saisir avec ses câbles.
Marko balaie les projectiles d’u revers de la main et se laisse volontiers attraper les épaisses tiges de fer qui s’enroulent autour de ses avant-bras.
Avant même que la Sentinelle ne remonte son butin, Marko sourit et pivote sur lui-même pour envoyer la gigantesque machine contre terre.
Le robot s’écroule dans le terrain vague extérieur, où les manifestants sont contenus par l’armée. D’un bond, Le Fléau retombe sur le poitrail de la Sentinelle qui lance un missile à bout portant.
D’un rire froid, le colosse accuse le coup et attrape au tout dernier instant le projectile, qu’il renvoie aussitôt dans la tête du robot par un jet terrible.
La tête du missile perfore la pile positronique et la déflagration est si puissante que tout le monde tombe à la renverse.
Seul, Xavier tient péniblement sur son fauteuil. Il ne se résout pas à contrôler les esprits des quelques personnes pour se protéger.
Il sait que cela ne servirait qu’à retarder l’inévitable.
Charles attend alors son heure, en se demandant comment diable son demi-frère a pu échapper au bunker le plus sûr du monde, perdu au milieu de nulle part dans l’épaisse jungle tropicale du Nicaragua.
Dans les fines flammes bleutées de la machine calcinée, Le Fléau reprend sa marche et s’en prend alors à chacun des policiers
L’un après l’autre, il les brise dans d’atroces craquements d’os sans quitter des yeux sa cible, qui assiste impuissant à la scène.
Entre-temps, tous les cameramen ont pris la fuite, de peur de subir un dommage involontaire.
Excepté un, qui prend son courage à deux mains et continue de filmer cette scène incroyable.
Arrivé à portée de main de Charles, un missile lâché par un hélicoptère de l’armée siffle sur sa tête.
Marko ne bronche pas et encaisse.
L’explosion projette le mutant paralysé au fond du plateau.
Il est rapidement rejoint par Le Fléau, qui le saisit d’une main ferme par le cou et le soulève à un mètre du sol comme un lapin.
- J’attends cela depuis tellement longtemps, petit frère.
- Caïn…ggghk…Non ne fais pas çaaaak, prononce Charles entre ses dents.
- Ton vieux pote Lensherr a vraiment été sympa de me filer de quoi me protéger de toi, dit Marko en effleurant l’épais casque noir. Maintenant, je suis venu te rendre la monnaie de ta pièce.

Charles Xavier, au seuil de la mort, est stupéfait de la nouvelle. Du bout des doigts, il tente péniblement d’enlever le casque posé sur le crâne de Marko pour infiltrer son esprit.
D’un geste brutal de la tête, Marko se met hors de portée.
Il met fin à cette bataille et encastre Charles dans le sol d’un puissant coup de poing, avant de frapper violemment de l’autre.
L’onde du choc est si puissante que tous les projecteurs du studio éclatent et rompt la diffusion de l’image par le seul caméraman
Les quelques personnes présentes sur place, qui vienne de vivre les derniers instants de Charles Xavier, étouffent un hoquet de stupeur.
De sa main ensanglantée, Caïn Marko fait signe à la foule. Le pouce vers le sol, le signe distinctif de mise à mort que font les empereurs romains, le monstre invincible rit sourdement avant de repartir parmi les tanks et les ricochets de balles.

A SUIVRE…

Chap 22
La Fin d’une Epoque

Quelques instants plus tôt, juste avant le drame.
Tous les élèves de l’Institut se sont réunis dans la salle de séjour pour assister à l’émission, exceptées Jubilé et Kitty, parties faire un rapide tour des lieux pour s’assurer que tout aille bien.
Elles se sont réparties chacune des ailes du Manoir pour ne rien laisser au hasard.
Au dehors de la prestigieuse propriété, une foule houleuse est amassée contre les grilles de l’Ecole. Les quelques meneurs scandent des slogans anti-mutants en brandissant des pancartes au contenu très explicite.
Deux ou trois feux sont installés ici ou là, conçus à partir de branches et de pneus de voitures et restent alimentés en permanence malgré une légère pluie.
Aucun des manifestants ne témoignent de peur sous la menace des lourds nuages noirs qui se font toujours plus denses au dessus de leur tête.
Un énorme camion d’une chaîne télévisée locale stationne au beau milieu de la foule et diffuse sur un écran géant l’émission « Lumière sur la Vérité ».
Kitty atteint à présent l’aile est de l’Institut, le dortoir des garçons, en arborant un simple T-shirt long et une culotte à la suite d’un mauvais pari.
A chacun de ses pas feutré sur le parquet lustré, ses fins cheveux châtains ondulent de façon surnaturelle.
Lorsqu’elle est arrivée ici, il y a cinq ans, Kitty était en état de choc, persuadée d’avoir péri dans un accident de vélo sur une route de campagne. En réalité, son corps avait phasé et s’était rendue intangible par pur réflexe défensif.
Convaincue de n’être qu’un spectre, ce sont Jean et Tornade qui s’étaient chargées d’elle.
Deux semaines durant, elles ont tout fait pour que l’adolescente soit de nouveau tangible. Depuis ce jour, Katherine a appris à contrôler son pouvoir, en dépit de quelques maladresses. Mais toutes les fois où elle s’est rendue à la Salle des Dangers pour qu’on évalue son potentiel pendant les simulations, elle a toujours eue la sensation d’être un cobaye.
Même si après tout, elle apprécie de glisser au travers des matières, elle déteste plonger intégralement son corps au travers d’autres individus, humains ou mutants. Une affreuse sensation hérisse tous les poils de sa nuque et frigorifie sa colonne vertébrale quand cela se produit.
La dernière fois que c’est arrivé, l’Ecole avait été prit d’assaut par les hommes de Stryker et Katherine s’était échappée en phasant au travers d’un soldat.
Pendant qu’elle ressasse tout cela, les vitres tremblent sous les coups de tonnerre qui annoncent l’orage imminent.
Le son de la télévision est suffisamment fort et Kitty perçoit l’écho lointain de la voix de son Professeur, quelques niveaux plus bas.
De l’autre coté du bâtiment, Jubilé inspecte soigneusement les moindres recoins et s’assurent que les trappes d’évacuation sont en place. Depuis Alkali Lake, tous les élèves ont reçus une formation de sauvetage et d‘évacuation.
Mais la jeune asiatique a cultivé depuis un étrange sentiment de rancœur qu’elle n’associe pas à de la haine ou du mépris. Elle se préserve des humains plus qu’elle ne doit censé s’en approcher.
Alors qu’elle regagne la Salle Commune, un énorme éclair frappe le paratonnerre de l’Institut. Tous étouffent un hoquet de surprise, de mêmes pour les manifestants, au dehors.
Kitty finit par rejoindre Jubilé, échange quelques mots en bas de l’escalier et retourne devant la télévision.
Bryan, le jeune mutant insomniaque que tous les élèves ont baptisé ‘Harry Potter’ en rapport avec ses lunettes rondes et sa coupe de cheveux, leur fait un rapide résumé de l’émission.
Présentation du Professeur et exposition de son avis sur les mutants avant l’intervention d’une certain multimilliardaire du nom de Bolivar Trask qui revendique le droit à l’incarcération de tous les mutants en vue d’un jugement approprié.
Le vent froid claque sur les larges fenêtres du salon et tous les regardent, avec le sentiment d’être heureusement au sec et au chaud.
Lorsque l’incroyable se produisit.
Les élèves assistent médusés à la présentation du robot nommé Sentinelle et observent quelques instants plus tard, impuissants, à l’assassinat de Charles Xavier, puis l’écran devient neige.
Aux portes de l’Ecole, c’est la folie.
Les gens hurlent de joie, laissent exprimer leur rire tonitruant et commencent à se bousculer sur les grilles. Les élèves se sentent menacés et commencent à paniquer.
Kitty, tremblante et terrifiée, prend sur elle et se rappelle son rôle. S’apprêtant à donner des directives à tout le monde, un autre éclair frappe l’Institut. Mais cette fois, l’alimentation est coupée.
Et le générateur de secours tarde à prendre le relais.
Tous se retrouvent plongés dans le noir.
Au bout de quelques secondes, la Lune leur offre la seule source de lumière.
C’est l’opportunité rêvée pour les manifestants qui ébranlent les grilles, avant de les jeter à bas sur le sol spongieux dans un bruit métallique sourd.
En regardant par les fenêtres, les X-kids s’aperçoivent que le système de sécurité ne marche plus et que les personnes colériques brandissent des armes et des bâtons en hurlant et en se ruant vers les portes de l’Institut.
Kitty rappelle tout le monde à l’ordre dans un cri et les fait se diriger par les sorties de secours, comme la dernière fois, sous la tutelle de Jubilé qui s’exécute aussitôt.
Sauf que, contrairement à la dernière fois, les enfants ont beaucoup moins de temps pour manœuvrer. Déjà les premières personnes cassent les fenêtres et éventrent les portes à coups de haches et de machettes.
L’un des assaillants abat même les verrous à coups de cartouches de fusil.
Dans le corridor, Kitty est face à une ombre qui s’allonge lentement.
Elle phase aussitôt.
Elle sent un objet, le fusil à double canon encore fumant et déjà rechargé. L’assaillant est apeuré, tremble mais n’arrête pas la course du canon de son fusil qui la traverse pour viser un autre mutant, plus jeune, située derrière elle.
Elle se dégage de l’arme, tend son bras pour atteindre le cœur du tireur du bout de ses doigts, les larmes au bord des yeux.
Le fermier est prit d’une crampe généralisée et à soudainement très soif.
- Si vous bougez d’un poil, je serais forcé de vous tuer. Arrêtez, ne faites pas ça. Allez-vous en, dit-elle simplement dans sanglot étranglé.

Autour d’elle, elle entend les pas lourds des intrus courir sur le parquet à la poursuite de ses camarades qui crient de panique.
Le chaos s’abat entre les murs. Deux jeunes mutants trouvent la mort, piétinés par les manifestants ou abattus froidement d’un coup de feu.
Une larme roule sur la joue de Kitty alors qu’elle glisse sa main sur la clavicule de l’homme qui la regarde faire. Elle ne peut pas passer à l’acte. Elle est trop sensible pour agir en assassin.
Mais elle sait comment faire mal.
Et agit en conséquence.
Elle sort rapidement sa main, redevient tangible, touche l’agresseur et phase ensemble. Leurs deux corps, plus légers, restent en suspens dans l’air le temps d’un battement de cils.
Kitty en profite pour lui asséner une projection.
Aussitôt que leur contact physique se rompt, l’homme frappe de toute sa masse deux de ses confrères et atterrissent lourdement au sol.
C’est par ce curieux procédé que Shadowcat décide de se défendre et ainsi donner plus de temps à ses camarades pour s’enfuir.
Elle glisse le long des murs, profite de son pouvoir pour transformer ces intrus en de véritables marionnettes désarticulées à la moindre de ses attaques.
Dans un recoin, non loin de l’ascenseur menant aux sous-sols, un jeune mutant est malmené alors qu’il tente désespérément de s’extirper de ses agresseurs.
Il veut faire appel à son pouvoir, mais les coups portés au visage et au ventre l’en empêche.
Kitty vole à son secours, tel un séduisant fantôme, et expédie ses adversaires au tapis en faisant de grands gestes. Un cocktail étrange de colère et de peur gonfle ses veines et la pousse à aller plus loin à chaque confrontation.
Mais malgré ce balai sinistre dans les sombres couloirs de l’Institut mouchetés de flux énergétiques et autres rayons à plasma, tous ses efforts sont vains.
En l’espace de quelques minutes, le Manoir devient le tombeau de près de la moitié des élèves, succombant dans des cris d’agonie et de douleurs aux sévices des hommes.
Les statuettes dans les couloirs se brisent au sol, on se bouscule, on crie.
Jubilé et Kitty défendent chèrement leur vie et couvrent les arrières des autres enfants qui s’échappent, le déchirement dans l’âme, par les issues dérobées qui les mènent dans la forêt, plus loin à l’est.
Kitty se laisse envahir par la peur et son instinct de survie et ne comprend pas qu’à ce moment précis de sa vie, elle n’a jamais usé de son pouvoir avec autant de perfection et de maîtrise.
Jubilé façonne un feu d’artifices dissuasif, en vain.
Elle pousse alors sa rage un peu plus fort et crée des explosions meurtrières.
Les murs tremblent, les tableaux frémissent et les lattes de bois vernis craquent sous la bataille.
Le massacre des X-kids fait rapidement place à un chaos innommable. La violence s’intensifie et on perd le contrôle de soi.
Comme de vieux paysans, les intrus décident de tout brûler, tout saccager, de séquestrer les quelques élèves encore vivants sur les lieux jusqu’à leur dernier souffle de vie, pour protester contre ces erreurs de la nature.
L’événement prend encore plus de l’ampleur et de l’intensité lorsque les médias locaux se ruent comme des vautours sur la propriété et en font leur plus beau chou gras depuis l’ouverture de l’Ecole, talonnés par les chaînes nationales, puis internationales.
Tous clament « la fin de l’Ere de Charles Xavier » dans le brouhaha des policiers et de l’armée qui tentent d’étouffer l’émeute qui continue d’éclater dans les cris et les fracas de verres et de bois.
Le lynchage des mutants filmés et retranscrits en direct dans tous les foyers fait horreur pour certains et enchante les autres.
Ce qu’ignorent Kitty et Jubilé c’est que dorénavant, elles doivent lutter avec leurs camarades pour leur survie, encerclé par un mode qui les a définitivement rejetés.
L’anonymat qui leur était autrefois si précieuse, l’aide bienveillante de leur défunt Professeur a jamais brisée les laissent tous complètement démunis dans la nuit froide, affamés et seuls dans les bois sauvages de Westchester.
Et personne, pas même les soldats de la Paix que sont les X-Men, ne peuvent les aider.

A SUIVRE… Dans le dernier chapitre !

CA Y EST, C'EST LA FIN !!
Petite astuce pour apprécier la dernière scène d'action
Arrivé au passage
"Le terroriste conclue avec les Sentinelles qui affichent toutes de nouveau un statut opérationnel.", enclenchez la piste 11 de la BO du film X-Men 1.
Et laissez tourner la galette...
Bonne lecture à toutes et à tous et merci de m'avoir suivi durant tout ce temps !!

Chap 23
La Dernière Marche

Sur la base de lancement des Sentinelles, une folie différente règne sur les lieux.
Plus aucun robot n’est debout, plus aucun garde n’est opérationnel.
Magnéto, les bras et les jambes écartés, les yeux livides, se fixe à quelques mètres au dessus du sol et laisse sa colère éclater.
Plus un instant à perdre.
Tous les éléments métalliques, robotisés ou non, sont pris de furieux spasmes avant d’étreindre l’ensemble des X-Men dans un grincement sinistre.
Ils sont nombreux, Erik le sait, mais personne d’autre que lui n’est autant habité par cette obsession fanatique de mener sa mission à bien.
Et il entend bien achever son œuvre.
Ce soir.
Tous se retrouvent engoncés dans des tubes aux formes anarchiques. Pas un seul mutant ne parvient à s’extirper de la froide étreinte du vieux maître.
Magnéto se laisse d’ailleurs aller à un petit extra en les torturant par de macabres articulations.
Les muscles se tendent plus que de raison.
Pour certains, Wolverine en particulier, les os craquent.
La Nouvelle Confrérie est, elle aussi, emprisonnée.
Quicksilver a la mauvaise surprise de découvrir ses pieds cloués au sol par des pieux de fer qui lui punaisent les jambes comme un vulgaire insecte.
Une punition que son paternel applique avec dureté et sans même lui adresser un regard. Il lui est impossible de faire le moindre pas sans lui arracher un cri atroce.
Blob et Avalanche sont mis hors course avec Wanda dans une carcasse d’acier incrusté dans un mur, à plus de deux mètres du sol.
Ororo, sujet à la claustrophobie, réfrène des cris et des pleurs de terreur dans sa cage cylindrique.
Ses émotions débordent sur son contrôle sur le temps.
La pluie qui fait rage au dehors du dôme magnétique dressé par Magnéto, se mue en une véritable tempête tonitruante.
Les éclairs et la foudre couvrent le bruissement des feuillages et le fracas du ressac sur la plage.
Remy a ses mains emprisonnées et plaquées sur les épaules de Malicia, si bien qu’il ne peut pas charger quoi que ce soit d’autre.
Wolverine, qui a connu une situation similaire lors de sa toute première mission en tant que X-Man lors de l’affaire de la Statue de la Liberté, se retrouve dans une position encore bien plus inconfortable.
Maintenus par de solides poutres d’acier, ses poings ne visent plus ses propres épaules comme autrefois, mais ils visent le poitrail de Cyclope dépourvu de visière à nouveau, la tête tourné vers ses confrères ; et du Fauve, qui se trouve dans sa mire et à moins d’un mètre de lui.
Tout cela à la grande satisfaction de Dents-de-Sabre qui se délecte de la scène en donnant parfois de violentes gifles griffues à Logan.
Colossus a les bras fermement tendus derrière lui, avec d’un coté et le dos tourné et cambré du Hurleur, qui a une tige dans la gorge l’empêchant de proférer le moindre son ; de l’autre, Angel, dont les ailes sont bloquées atrocement par des barbelés.
Si le colosse russe souhaite se défaire de ses liens, ses poings doivent frapper mortellement ses deux confrères à la nuque.
Mais Piotr, devinant l’inévitable et unique éventualité, grogne sourdement.
Un bras tordu dans le dos, Psylocke s’appuie sur la tempe ce qui peut être sa propre dague si elle souhaite la faire surgir.
Et toutes ses attaques psychiques se heurtent vainement au casque de Magnéto.
Dans l’effroi, Iceberg, par erreur, a figé Diablo dans une prison de glace à la forme d’une goutte aux contours accidentés.
L’elfe bleu avait esquiver une poutre diriger par le vieux mutant et s’était retouvé dans le champ de Bobby.
Ce dernier ne pouvait dorénavant rien geler d’autre que l’ensemble de ses compagnons qui se trouent tous dans la ligne de mire.
Même le métal dans lequel il était emprisonné ne cédait pas à ses attaques.
Il suffit ne réalité qu’un seul des X-Men bouge pour que cela cause la perte de tous.
Vu de haut, Magnéto apprécie de voir toutes ces pièces d’échiquier figées par sa seule volonté et esquisse un fin sourire.
Mystique, libre de tout mouvement, poursuit son Hacking sur le programme Lang, qui s’avère bien plus difficile à rompre que ce que la métamorphe ne croyait.
A deux reprises elle manque de se faire repérer par le système fédéral.
Sa manœuvre est primordiale pour Magnéto.
Sans le virus, il ne peut prendre entièrement le contrôle de ses Sentinelles, qui s’auto-détruiraient à sa seule venue.
Elle finit par s’introduire au bout de trois attaques sur le système et lui inocule un puissant virus.
Il s’en suit alors un pianotage assidu des trois claviers placés devant elle.
Toutes les Sentinelles ralentissent leur processus de lancement, avant de se mettre en veille.
Il ne reste plus qu’à Magnéto de frapper.
C’est alors qu’une chose retient sous attention du coin de l’œil.
Depuis la salle de contrôle, un moniteur qui retranscrit l’émission « Lumière sur la Vérité » diffuse la mort de Charles Xavier en direct.
Magnéto monte le volume, pour que toute la cour entende l’incroyable fait.
Les X-men sont frappés de stupeur.
Scott pleure la mort de son mentor en silence tandis que les autres sont partagés entre scepticisme et colère.
Angel hurle de rage, les veines sur ses tempes enflées par l’effort.
Magnéto regarde leur désarroi s’afficher clairement sur leur visage avant de se concentrer de nouveaux sur les robots.
A son insu, Scott élabore un plan avant de murmurer à Logan.
- Pssst ! Hey, Logan, tu peux tourner tes poignets ?
- Pas tout à fait, mais l’vieux à une grosse emprise sur mon foutu squelette.
- Peu importe. Vise l’épaule de Hank, juste un peu au-dessus. Tu ne devrais pas le blesser. Hank, quand Logan t’aura dégagé l’épaule, ton bras devrait suivre ?
- Y a des chances oui.
- Bien. Libères-toi au moins le haut du corps et dis-moi quand tu seras hors de portée de mon rayon.
- Mais Scott, je risque de toucher la p’luche bleu, là…
- OBEIS ! Hank, à quelle heure se situe le central informatique ?
- A dix heures, répond le mutant.
- Très bien. Tu seras suffisamment hors de portée. Allez les gars, exécution !

Logan ravale sa fierté un instant et s’exécute.
Les griffes éraflent la chair velue du Fauve. Montrant ses crocs, l’éminent inventeur ne souffle pas un cri et fait appel à toute sa force pour se dégager de l’étau qui l’enserre.
Il parvient même à se dégager jusqu’aux genoux. Il s’agenouille avant de crier.
- Maintenant !

La rafale de Cyclope explose aussitôt et détruit tout le coté droit de l’installation.
Mystique est soufflé par la déflagration, se heurte à un poteau en pleine tête et se retrouve plusieurs mètres plus loin, au pied d’un mur totalement inconsciente.
Mais Magnéto ne relève pas ce détail et poursuit l’élévation des Sentinelles.
Dans un déblai de terres trempées et de pierres, les immenses robots s’extirpent du sol et lévitent silencieusement à quelques mètres, dans la tourmente de l’orage.
Hank aide Wolverine à se dégager, puis redonne à Scott la visière de rubis à quartz qui est à ses pieds.
Les trois X-Men, dégage dans les gémissements et la fatigue l’ensemble de l’équipe qui se tient difficilement sur leur pied.
Tous assistent à l’œuvre de Magnéto, qui manifeste une rage jamais vue.
Son magnétisme est tel qu’il rebute toutes les rafales optiques et autres rafales d’énergie de Gambit, du Hurleur ou de Tornade; il annihile notamment tous les jets d’objets et même de Wolverine qui est projeté par la force surpuissante de Colossus sur l’écran protecteur de Magnéto.
Contre toute attente, l’inimaginable se produit.
Au loin l’horizon rendu floue par le déluge de Tornade s’éclaircit pour prendre une teinte orangée.
Ce n’est pas l’aurore. Le soleil n’est censé se lever que dans plusieurs heures.
Le ciel est alors baignée d’une douceur sereine, apaisante.
Mais le calme fait place à l’inquiétude, puis à la panique à mesure que la lumière s’intensifie et que la chaleur grimpe.
Quelque chose de petit se déplace vite.
Très vite.
Cyclope sent sa gorge se nouer à la vue de sa bien-aimée auréolée d’une énergie aussi puissante et aussi pure que le soleil lui-même.
Jean Grey se pose lentement, gracieusement, tel un oiseau, parmi les X-Men.
L’aura dégagée par la mutante est réconfortante et intimidante à la fois.
Les Sentinelles se réinitialisent, se calibrent sur les directives de Magnéto et se réactivent dans un vrombissement de rotors.
Les prunelles sombres de la jeune femme font place à de larges globes jaunâtres fumant d’énergie.
Ils frappent ceux de Magnéto qui, dans son élan, stoppe un instant son geste.
Le pouvoir de Jean Grey est tel que son aura enveloppe chacun des X-Men d’une force nouvelle, profonde, bestiale.
Immensément intense.
- Jean, Seigneur, c’est bien toi, énonce simplement Ororo. Nous étions tous persuadés de ta perte à Alkali Lake.
- Je vais bien, dit Jean d’une voix monocorde et plus sombre qu’à l’habitude.
- Ma chérie, je suis si heureux que tu sois en vie, soupire Scott en l’enlaçant dans ses bras.

Mais Jean le repousse immédiatement et le maintient à bout de bras.
Personne ne comprend ce qui se passe.
Un voile invisible se glisse sur le visage de Jean.
Ses cheveux sont fouettés par un vent surnaturel et se dressent au-dessus de sa tête.
//Jean n’est plus. Jean est morte à Alkali Lake. Seul le Phoenix a franchi l’Interdit. Seul le Phoenix demeure, annonce-t-elle dans un écho//
- Alors c’est bien le Phoenix qui a détruit toutes ces usines de construction, affirme Logan.
//Ecoutez, nous avons très peu de temps, rétorque Phoenix. Inutile de ressasser le passé. Seul le présent compte dorénavant. Je sais ce que Magnéto manigance. Son casque ne le protège pas de moi. Plus maintenant//
- Que compte-t-il faire, interroge Sean.
//Les Sentinelles. Elles sont désormais programmées pour traquer et tuer tous les dirigeants de l’ONU avant de s’en prendre à tous les humains vivant au monde. Il va les lâcher très bientôt//
- Nous devons arrêter toute cette folie, enrage Malicia...

Semblables à de longues flammes ondulant au ralenti, Jean caresse les champs magnétiques pour les briser d’un souffle.
Mais Magnéto referme aussitôt son emprise et comble la brèche.
Pas un seul X-Man, aussi rapide soit-il, n’a le temps de réagir.
- Je n’avais encore jamais vu une énergie aussi pure, avoue le vieux mutant. Aussi pure que la puissance d’une étoile.

Le terroriste conclue avec les Sentinelles qui affichent toutes de nouveau un statut opérationnel.
D’un geste sec du bras, une gerbe d’énergie du Phoenix frappe le reste de l’installation informatique qui explose dans un vacarme assourdissant.
Et détruit dans la foulée presque la totalité des Sentinelles, dans une explosion de fumée et de métal fondu impressionnant.
Une poignée de machines a toutefois survécu à l’incroyable assaut.
Magnéto maintient dans son étau les quelques Sentinelles nécessaires pour son projet
Elle s’élève alors à hauteur de Magnéto.
Ses flammes prennent une teinte rougeoyante, menaçante.
Les Sentinelles s’envolent et franchissent en une seconde le mur du son en un formidable craquement.
Magnéto exulte.
Les X-Men, cloués au sol, sont tout à coup soulevés, le buste en avant, par la force brûlante du Phoenix.
Alignés, tous se regardent avec des yeux perplexes.
Magnéto tient à tout prix à ce que son opération n’échoue pas une fois de plus à nouveau à cause des élèves de Xavier.
En dépit de ses nouvelles attaques, avec tout un arsenal d’objets métalliques visant à les retarder le plus possible, Phoenix les rejette d’un petit revers de la main.
Scott se risque à regarder en arrière et voit sa bien-aimée en action.
L’énergie flamboyante qui les enveloppe tous irradie du corps de la jeune femme.
Pour lui, Jean n’était plus celle qu’il aimait auparavant.
La mort dans l’âme, il hurle mentalement sa douleur tandis qu’ils sont tous escortés dans le halo du Phoenix à une vitesse phénoménale.
Le souffle de la vitesse ébranle leurs oreilles.
Même Warren, habitué au vol à très grande vitesse, a le plus grand mal à subir le frottement de l’air et s’oblige à plisser les yeux.
Les nuages virevoltent à leur passage et le Phoenix fait tout pour que l’atmosphère offre le moins de résistance possible.
Ils rejoignent les Sentinelles de quelques mètres, en plein océan, à plus de quinze milles pieds d’altitude.
Certains X-men ont du mal à respirer, l’oxygène se fait rare.
La ligne droite formée par les robots éclate en une multitude de sillons fumants et désordonnés, chacun partant à la recherche de sa cible.
La nuit est claire et les mutants parviennent à distinguer chacune des machines à l’horizon, grâce à la lumière apportée par Phoenix.
Suspendus dans l’air, le groupe forme un cercle nimbé de flammes intarissables.
Phoenix se poste au centre et montre mentalement la pièce interne de la Sentinelle à détruire pour la rendre inefficace.
Dans une gigantesque détonation d’énergie, chaque X-man devient une étoile filante partant à la recherche de sa sentinelle.
L’explosion d’énergie est si puissante qu’elle envahit le ciel.
La forme de l’explosion, ronde au début, adopte la silhouette d’un oiseau de feu.
La vitesse de chaque mutant est doublée.
Leur déplacement est tellement fulgurant que tous ont les bras collés le long du corps et ferment les yeux.
Plus que quinze secondes avant impact.
Possédé par la puissance de Phoenix, chaque X-Man calque sa trajectoire sur celle de la Sentinelle qu’il poursuit.
Puis, inexorablement, tous au même moment, ont un visuel sur leur cible.
Plus que dix secondes avant impact.
Ils sont plongés dans une concentration commune.
Phoenix insuffle aux X-men une énergie incroyable.
Auréolés des Flammes toute puissantes du Phoenix, ils s’apprêtent à frapper.
Colossus se transforme.
Wolverine sort ses griffes.
Sean prépare sa rafale.
Cinq secondes.
Cyclope sent ses yeux brûler dans ses orbites.
Tornade appelle les éclairs dans la paume de ses mains.
Psylocke forme la dague la plus puissante qu’elle ait jamais crée.
Gambit charge sa canne.
Sean sent sa gorge enfler d’une force qu’il ne soupçonnait pas.
Malicia et Diablo serre les poings et les dents.
Les Sentinelles sont à présent au large de la côte australienne, amorçant une manœuvre offensive pour contrecarrer la poursuite.
Les canons sifflent, les yeux scrutent le ciel noir.
Elles voient, chacune de leur coté, un mince trait de lumière foncer sur elles.
Impact.
Dans un cri déchirant le ciel, les mutants éclatent, broient, éventrent, transpercent, et détruisent toutes les Sentinelles comme un seul être.
L’effet est renversant.
Et Phoenix disparaît.
Le souffle des explosions de ce feu d’artifice d’exception est si puissant et dévastateur que toute une petite ville côtière est balayée comme un jeu de cartes.
De l’action menée par les X-men, il ne reste de cette gigantesque onde de choc que des cendres, retombant sourdement à la surface de l’océan dans des clapotis lointains.
Les gens aux alentours de la sinistre scène paniquent totalement, inondant les standards des forces de l’ordre.
L’événement marque au fer rouge les médias avant d’enflammer la population mondiale.
Dans l’accident, en moins de quatre heures, près de vingt milles morts sont dénombrés. Les cadavres recouvrent rues et gravats.
La presse vit une période inédite faisant des surenchères sur le droit à l’image des archives que la jeune femme sauvée par Iceberg dans le paquebot de Magnéto, une dénommée Trish Tilby, possède et défend bec et ongles.
A deux heures du matin, Trish diffuse les images sur Fox TV pour un montant record de 2 millions de dollars.
Toute la nuit, le reportage tourne en boucle, soulevant des questions quand il n’est pas ponctué de nouvelles brèves qui racontent l’horreur sous un angle nouveau.
En dépit des bonnes actions des X-Men, comme témoignés par Tilby, l’opinion publique est d’accord sur le point que les mutants, bon ou mauvais, n’ont pas ou plus leur place en ce bas monde.
Les gens sont dans les rues.
Le désarroi et la tristesse font place à la colère et à la haine.
L’ONU se rassemble à cinq heures du matin et décrète l’état d’urgence, mettant sur pied le projet Aurore et débloque des fonds jamais vus dans l’Histoire pour mener le projet à bien.
Dorénavant, chaque mutant sera traqué et incarcéré à Genosha, qu’il soit dangereux ou non, bon ou mauvais.
N’ayant plus de traces des élèves du défunt Charles Xavier lors des fouilles maritimes qui se déroulent au petit matin dans la baie australienne, les X-Men sont déclarés publiquement et à l’échelle internationale comme morts.
Mais à l’écart des médias, tous les dirigeants se mettent sur le même alignement : Si ils ont effectivement survécus à pareille explosion, alors ils seront considérés comme des hors-la-Loi et pourchassés par l’unité de défense du SHIELD.

Prologue :
Dans le petit groupe de survivants, dans la pénombre d’un arbre épais, une petite mutante pleure.
Kitty tente de la réconforter, mais elle s’aperçoit qu’en l’effleurant, elle voit ce qu’elle ressent.
Xavier mort.
L’explosion des Sentinelles.
Les X-Men laissés pour mort à leur tour.
Magnéto qui a disparu.
Faisant part de l’accablante nouvelle, les jeunes mutants sont soudainement éblouis par un puissant faisceau avant d’être étreint par de puissants câbles d’acier télescopiques…

Prologue 2 :
Dans le désert australien, un vieil indigène se lève aux aurores, guidé par une habitude plus vieille que sa tribu. Sortant de sa petite cabane de bois, il se dirige hors de la petite plaine pour traverser la fine rivière au doux ruissellement.
Tenant dans sa main calleuse la cordelette élimée et sèche, il sent l’objet froid taper sur sa cuisse à mesure qu’il remonte l’imposante colline de granit.
Arrivé à son sommet, les yeux mi-clos, le vieil homme lève son poing vers le ciel et fait tourner son long collier au dessus de sa tête.
La vitesse du pendentif s’accélère.
Plus vite.
Toujours plus vite.
Quand il parvient à déceler un son proche de celui d’une note de flûte à bec, une fumée grisâtre nuancé d’orangé déchire l’air et prend la forme d’un tunnel qui ne mène nulle part…
Des corps en sont éjectés, pantelant, inanimés.
Tous s’effondrent dans un nuage de poussière.
Tous sont calcinés ou portent de très profondes blessures, découvrant parfois des lambeaux de chair, des plumes ensanglantées ou des os rutilants.
Aux pieds de Gateway gisent les X-Men.
Alors, le vieil aborigène ferme les yeux et entame une mélopée funèbre aussi ancienne que les étoiles.


FIN.