| | Episode 11 : Evasion | |
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La Rédac' Rédacteur
Nombre de messages : 1491 Date d'inscription : 02/12/2004
| Sujet: Episode 11 : Evasion Dim 17 Fév - 16:30 | |
| Les portes d’entrée du bâtiment de Stormwatch s’ouvrirent sur une scène bien étrange. L’un de ses plus jeune agents, qui fut aussi maîtresse du directeur en chef, franchit le seuil à côté d’un caisson de deux mètres de long pour un mètre de large, dans lequel reposait, endormi, le corps de Marc Slayton, alias Francis Herlad Jr, alias Backlash. Peut être un peu trop de noms pour un personnage aussi dense, troublé, et meurtri par la vie, que lui. Le caisson lévitait à un mètre du sol, grâce aux orbes anti-gravité qui étaient fixées dessous. Lauren jeta un coup d’œil au visage de Slayton. Même endormi, son visage était torturé, secoué de tics et de grimaces que lui causaient des cauchemars que Lauren ne voulait même pas envisager. Elle se sentait dégoûtée d’elle-même sans trop savoir pourquoi. La cible n’avait aucune conscience de ce qu’elle représentait avant qu’elle n’apparaisse dans sa vie. N’aurait-elle mieux pas fait de le laisser vivre sa fausse existence de commercial inoffensif et alcoolique, au lieu de le replonger dans ce bain d’acide qu’étaient ses souvenirs de Team One et de Stormwatch ? Elle se posait un peu trop la question, sûrement. Les portes se refermèrent sur elle et Jackson King, flanqué de deux gardes en armures de combat, une mitraillette à la main, l’air féroce d’un chien d’attaque sous la visière bleutée de leur casque.
« Bonjour Lauren, fit Jackson sans la regarder. »
Il posa la main sur le caisson, fixant à son tour la capture de Lauren. Ni ses yeux ni ses traits ne laissaient dévoiler ce qu’il pensait à cet instant. Comme à son habitude, le directeur exécutif de Stormwatch était impénétrable.
« Emmenez le, ordonna-t-il aux deux gardes. »
Les deux hommes s’exécutèrent. Ils prirent chacun une poignée du caisson et le fit glisser dans une salle à l’arrière du bâtiment. Jackson se retourna à son tour, mais Lauren lui mit la main sur l’épaule et la lui serra. Il jeta un regard en arrière, se retourna et croisa ses bras sur sa poitrine.
« Qu’est ce que tu veux, Lauren ? »
Bonne question. Jackson savait toujours poser les bonnes questions, mais quand on le questionnait, il déviait. C’était peut être de ça que les chefs et les leaders étaient faits. D’une surface d’acier polie qui savait vous renvoyer vos propres doutes, mais qui ne pouvait pas être transpercée. La question fut prise avec colère par Lauren. Jackson la prenait, l’a toujours prise, en fin de compte, pour une gamine sans cervelle, tout juste bonne à exécuter les ordres, ou à se coucher pour que Monsieur s’occupe de ses problèmes de virilité. Elle embrassa le hall de l’immeuble du regard. Beaucoup d’employés allaient ça et là, des dossiers dans les mains. Un peu trop de mondes pour s’occuper de ce qui la tracassait. Elle ne voulait pas lancer un scandale. Du moins pas ici. Elle ne voulait pas d’un public.
« Dans ton bureau, Jackson. Tout de suite. »
Jackson leva le sourcil, étonné du ton de son ancienne compagne. Il ne bougea pas d’un millimètre.
« Et pourquoi je t’accorderais ça ?
- Jackson, si jamais tu ne te diriges pas vers ton bureau tout de suite, je vais voir la presse avec des preuves de lobotomie de citoyens américains. Le Bugle devrait adorer ça. »
Jackson serra les dents.
« Tu n’oserais pas, Lauren.
- Tu me connais Jackson. C’est toi qui as mis fin à notre liaison en prétextant que j’étais trop instable et imprévisible. Tu t’en rappelles, maintenant ? »
Jackson soupira d’exaspération.
« Suis moi. »
5 Minutes plus tard. Le bureau de Jackson King.
Jackson ne s’était pas assis, et ça déstabilisait un petit peu Lauren, posée dans un grand fauteuil devant le bureau, énorme et désordonné, où s’entassaient dossiers, factures, photos. Un vrai bordel. Il lui avait servi un verre d’eau, comme elle le lui avait demandé. Elle n’en avait bu que très peu, attendant surtout ses paroles menaçantes comme le début de leur rixe verbale. Debout devant la fenêtre, il semblait apprécier la vue que lui procuraient ses appartements, au sommet de la tour, sur la ville de New York, en perpétuelle ébullition. Il passa sa langue sur ses lèvres avant de se retourner vivement vers elle, comme s’il s’attendait à ce qu’elle le poignarde dans le dos. Lauren ne fut nullement surprise par ce mouvement. Il eut un sourire d’excuse et s’assit derrière le bureau en croisant les mains, effleurant son crâne chauve du bout des doigts.
« Alors Lauren. Qu’as-tu à me dire de si important pour me menacer devant les employés d’un scandale au Bugle ? »
Derrière sa politesse et son sourire type Colgate, Jackson n’avait rien de candide. Ses paroles n’étaient que du miel dans lequel se cachait une multitude de minuscules lames de rasoirs. Il s’agissait pour Lauren de faire dans le lourd, dans le direct, et de ne pas s’attarder sur les formules adéquates officielles.
« C’est quoi cette histoire de « dangereux terroriste » ? Avant que je ne l’approche, Slayton était doux comme un agneau. Pourquoi envoyer un agent comme moi, quand une simple équipe aurait pu s’en charger.
- C’était nécessaire ?
- Nécessaire ? Il aurait été nécessaire que tu me préviennes que Slayton risquait de retrouver ses pouvoirs et ses souvenirs en me voyant.
- Tu as très bien géré l’affaire, ma chère.
- Je ne suis pas ta chère, Jackson. Tu m’as, non. Tu nous as envoyés sur la piste de gars totalement inoffensifs s’ils n’avaient aucun contact avec Stormwatch. Sans nous prévenir de l’enjeu de la mission. En nous disant seulement qu’il fallait sortir le paquet et ne pas nous laisser faire. Et on se retrouve face à de pauvres mecs qui ne comprennent rien à ce qu’il leur arrive jusqu’à ce qu’on dise qu’on vienne de Stormwatch. Et PAF ! C’est eux qui nous en mettent plein la gueule, Jackson. Tu peux m’expliquer pourquoi ?
- On pensait que le risque qu’ils retrouvent leurs souvenirs était trop minime pour qu’on vous prévienne.
- Trop minime ? C’est toi qui m’as dit que Team One était les pires assassins que tu n’aies jamais côtoyés. Pourquoi ne pas nous avoir dit ?
- J’ai fait une boulette, voilà. Ca arrive à tout le monde, même à moi. »
Lauren serra les dents.
« Tu ne t’en tireras pas comme ça Jackson.
- Comment ça, mademoiselle ? »
Lauren sursauta. Le directeur Craven venait de faire son apparition dans le bureau de son protégé. Il avait toujours effrayé Lauren, mais il n’avait jamais été aussi effrayant qu’aujourd’hui. Ses yeux étaient presque rouges à cause d’un manque de sommeil flagrant. Ses traits étaient tirés et il n’avait pas pris la peine de coiffer sa tignasse blanche et hirsute. C’était un véritable fantôme. Il n’était plus que l’ombre de l’homme qu’il avait été jadis.
« Je vous ai posé une question, Miss Pennington »
Lauren se tortilla sur sa chaise, mal à l’aise. La présence du vieil homme exsudait quelque chose d’étrange, comme si son ombre était une entité propre. Elle passa outre son malaise et se leva de sa chaise en reprenant son manteau. Elle l’enfila sans quitter des yeux le vieil homme.
« C’est moi qui suis responsable de cette opération, Miss Pennington. Vous devriez me faire part de vos reproches directement, au lieu d’en assommer notre pauvre directeur exécutif. »
Lauren fut surprise. Ainsi donc, le vieil homme avait repris les rennes du dossier Team One. Mais pourquoi ? Soit, il avait participé à la mise en œuvre du projet, en était même l’instigateur principal, mais il avait quitté la direction pour s’occuper des recherches. Pourquoi revenir sur le devant de la scène aussi rapidement ? Nostalgie de la guerre froide et de ses complots de polichinelles ? Ou bien par peur de voir des secrets un peu trop bien gardés se révéler sous le feu des projecteurs ?
« Pourquoi des agents surentraînés pour des citoyens lambda ? Pourquoi Slayton a-t-il recouvert ses souvenirs quand il m’a vue ? Comment le symbiote est-il revenu à lui, alors que j’ai appris dès mon entrée à Stormwatch que c’était l’une des armes les mieux gardées au monde ? Et pourquoi l’agent Hawksmoor m’a suivi pendant toute ma mission ? »
Le vieil homme éclata de rire.
« Ainsi, vous l’avez remarqué, et ce même avec son camouflage.
- Toute personne, directeur, qu’elle soit invisible ou pas, dégage de la chaleur. »
Lauren leva le bras et claque des doigts. Une flamme apparut entre son index et son pouce.
« Vous n’ignorez pas que c’est mon domaine.
- Non, je le savais, en effet. Je ne répondrai qu’à votre dernière question, mademoiselle Pennington. Les autres me semblent impertinentes et vu votre rang, vous n’avez pas besoin d’en connaître les réponses. Jack Hawksmoor vous suivait car on avait prévu, monsieur King et moi, un agent de remplacement, au cas où. Le procédé Team One a crée les meilleurs espions au monde, et nous ne voulions pas manqué notre coup.
- Quels agents avez-vous envoyé ?
- Des gens de confiance, très chère.
- Qui ? »
Dernière édition par le Dim 17 Fév - 18:28, édité 1 fois | |
| | | La Rédac' Rédacteur
Nombre de messages : 1491 Date d'inscription : 02/12/2004
| Sujet: Re: Episode 11 : Evasion Dim 17 Fév - 16:30 | |
| Le vieil homme grimaça.
« Eh bien, Fuji était derrière Hellstrike. Hawksmoor derrière vous, et Pike derrière Winter.
- Vous avez dit Pike ?
- Cela pose-t-il un problème ?
- Un peu, oui. Pike a été viré de bonne heure, si je m’en souviens bien. Et pas pour rien. Pourquoi l’avoir réintégré ?
- Parce que nous pensions qu’il pourrait nous conduire tout droit à son maître. Malheureusement, non. Pike s’est fait capturer par Jim McArest qui l’a séquestré pour savoir ce qu’il lui voulait. Mais c’était peine perdue. Pike croyait bosser pour son maître tout en bossant pour nous. Ca lui a été fatal. Il est mort, étouffé par sa propre ombre. Nigel Keane a perdu sa cible, Cray, bien avant que Toshiro Misawa ne puisse l’aider. On sait seulement que c’est le maître de Pike qui l’a capturé, grâce aux soins d’un agent de police mutant corrompu. Mais grâce à vous, Team One n’est pas entière entre ses mains. Mais j’ai peur que McArest, ou Majestic, comme vous préférez l’appeler, ne finisse tout comme Cray, malgré la compagnie de Nikolas et d’Alex Fairchild. »
Fairchild, tiens tiens. Nouvelle réapparition. Pourquoi tant de spectres qui reviennent à la vie à cet instant précis ? Et pourquoi diable Craven lui déroulait-il toute son opération, alors que Jackson ne lui avait pas dit un mot ?
« De qui parlez vous ? »
Craven se tortilla les mains, faisant craquer ses doigts. Ses yeux allèrent de droit à gauche, rapidement. Lauren sut, avant qu’il ne prononce un mot, qu’il allait mentir.
« Le CLT. Depuis longtemps, nous les soupçonnons d’asservir des métahumains.
- Ce n’est plus un soupçon depuis un an, monsieur le directeur. Les Enforcers ont libérés de nombreux mutants des geôles du CLT.
- C’est vrai, c’est vrai, répondit-il hâtivement. Mais nous pensons que le CLT peut recruter les anciens de Team One et en faire des armes terribles. »
Oh le gros mensonge.
Lauren tenta de réprimer son sourire de mépris, en vain. Elle salua rapidement les deux hommes et quitta la pièce, horrifiée par tant d’hypocrisie.
Craven s’assit et se servit une tasse de café.
« Pourquoi ne pas m’avoir dit qu’il s’agissait du CLT, monsieur ? fit Jackson, suspicieux, les bras posés sur son bureau.
- Parce que vous n’aviez pas besoin de le savoir, Directeur King. Tout comme cette charmante personne, vous devriez apprendre à vous contenter de ce que vous savez.
- Pourquoi lui avoir dit tout ça ?
- L’illusion, mon cher Jackson. Avec ce trop peu d’informations, notre demoiselle aura l’impression d’en savoir suffisamment pour se taire. Et elle ne nous ennuiera plus.
- Ne voulez vous toujours pas me dire après qui vous en avez ?
- Chaque chose en son temps, Jackson. Chaque chose en son temps.»
Lauren était de retour dans le hall d’entrée du bâtiment de Stormwatch, particulièrement frustrée de la manière dont l’avait éconduite les deux têtes pensantes du groupe international. Elle se sentait très mal à l’aise. Elle avait l’impression d’avoir accompli quelque chose de négatif, mais sans parvenir à mettre la main dessus. Elle sortit son badge Stormwatch passe de niveau 2 de sa poche. Il brillait sous la lumière des néons plantés partout au plafond. Lauren avait chéri ce badge depuis qu’elle l’avait obtenu. Il représentait pour elle toute sa réussite dans sa vie professionnelle. C’était un véritable symbole. Mais aujourd’hui, il lui brûlait les mains. Elle le rangea rapidement et se dirigea vers les laboratoires situés au fond du couloir.
Un homme en combinaison entièrement blanche, qui portait un casque presque identique à ceux des gardes impériaux de Star Wars gardait la porte, un fusil d’assaut à la main. La grande porte d’acier qui conduisait aux laboratoires de niveau 2 ne s’ouvrait pas souvent et ce molosse était là pour le rappeler, en quelque sorte.
Lauren lui présenta son badge sans un mot. Le molosse se pencha vers elle, les mains toujours agrippées à son arme. Il grogna et Lauren prit ce mugissement pour une appréciation. Il tapa sur le clavier devant la porte qui se souleva et alla se cacher dans le plafond. Il salua Lauren qui pénétra dans l’enceinte des laboratoires.
Les murs étaient blancs. Immaculés. Couverts de cette aura quel seul un lieu sanctuarisé pouvait dégager. Lauren se trouvait sur une passerelle sous laquelle des milliers de chambres scientifiques devenaient des lieux d’expérimentations plus ou moins moraux. Lauren ne faisait pas attention aux cliquetis des ordinateurs, ni aux râles et aux cris des cobayes plus ou moins volontaires.
Elle traversa la passerelle et franchit une porte sur sa droite. Elle la referma. Elle produisit une flamme au bout de son index et posa celui-ci sur le commutateur, qui fondit sous la température. Elle ne serait pas emmerdée par une intrusion quelconque. Elle alluma les néons verdâtres qui illuminèrent la paroi d’ombres lugubres le caisson dans lequel baignait Marc Slayton.
Un masque à oxygène sur la partie inférieure du visage, les cheveux houlants dans le liquide, le corps secoué de soubresauts à cause des impulsions électromagnétiques qu’on lui administrait, l’ancien agent d’infiltration semblait être hors du monde que Lauren connaissait. Le caisson vertical était lié à des tas d’ordinateurs qui illustraient son rythme cardiaque, aussi paisible et régulier qu’un métronome, et ses différents taux d’adrénaline et hormonaux. Lauren tapa sur un clavier et le liquide disparut dans le fond de la cuve. Les liens de Slayton se détachèrent et le laissèrent tomber au sol. Lauren ouvrit précipitamment le sas et se pencha sur lui. Elle lui secoua l’épaule.
« Colonel ? Vous m’entendez ? »
Ses yeux s’ouvrirent péniblement. Il fallait qu’ils sortent d’ici le plus vite possible. Elle le prit par l’épaule et le traîna jusqu’à la porte d’entrée. Elle perça la porte avec son pouvoir, et c’est là que les choses se gâtèrent. L’alarme se mit en marche et une voix robotique se mit à parler à plein volume.
Alerte. Intrusion au niveau scientifique numéro 2. Alerte. Intrusion au niveau scientifique niveau 2.
Elle entendit des bruits de pas dans le couloir. Slayton était trop lourd pour qu’elle puisse sortir de Stormwatch saine et sauve.
« Colonel, je ne pourrais pas vous sortir d’ici si vous ne m’aidez pas un petit peu. »
Slayton grogna et parvint à se mettre sur ses pieds. Ils avaient traversé la passerelle et presque atteint le hall d’entrée, quand plusieurs molosses apparurent sur leur chemin, avec à leur tête Jackson King.
« Fais pas de conneries, Lauren. Rends nous Slayton tout de suite, et nous serons indulgents. »
Lauren leva le majeur et se tourna vers Slayton.
« Accrochez vous à moi »
L’ancien colonel s’agrippa à sa taille. Lauren lança son pouvoir dans ses jambes et devint une véritable fusée vivante. Elle percuta le mur de gardes, mais avec son champ de force en marche, elle était tout bonnement invulnérable. Les hommes s’écroulèrent malgré leurs armures. Lauren, à l’horizontale, Slayton sous le bras, franchit le hall d’entrée et manqua de fracasser les vitres en sortant.
Jackson King, accompagné de ses gardes, parvint trop tard au hall d’entrée.
« Capitaine. »
Le garde qui portait une marque rouge à l’épaule se présenta devant lui.
« Monsieur.
-Mettez tout en œuvre pour retrouver l’agent Pennington et le colonel Slayton.
- Bien, monsieur »
Le capitaine s’éloignait.
« Capitaine. »
Il se retourna.
« Encore une chose. Si jamais vous réitérez un tel échec, la cour martiale sera le moindre de vos soucis. »
Déglutissant avec peine, le capitaine salua et rejoignit ses troupes. Jackson regarda l’entrée que venait de franchir son ex, en ruminant.
« Merde, finit-il par mâcher. »
Après avoir franchi plusieurs rues à plues de soixante dix kilomètres/heure, Lauren se posa dans une ruelle, après s’être aussi assurée que personne ne les avait suivi. Slayton se posa contre le mur, frissonnant. Lauren lui donna son manteau. Il porta la main à sa tête et se massa les tempes.
« Ca va ? »
Il la chopa à la gorge et commença à serrer, la foudroyant du regard. Lauren tentait de réactiver ses pouvoirs, mais elle n’y parvint pas. Le fouet de Backlash réapparut et vint prendre la place de sa main. Il lui brûlait la chair.
« Aggh. Arrêt… Arrêtez. »
Le fouet relâcha sa pression juste assez pour qu’elle puisse avaler une grande goulée d’air. Mais pas assez pour qu’elle puisse le combattre.
« Expliquez moi ce qui se passe, agent Pennington. Encore un petit jeu de Craven ? Ca ne lui a pas suffi de nous laver le cerveau ?
- Vous ne comprenez pas. J’essaie de vous sauver.
- Comment être sûr de votre bonne foi, Mademoiselle ? Comment ne pas être sûr que vous faites encore l’agent double ? »
Un bruit les fit sursauter tous deux. Le fouet de Slayton partit dans la direction d’où venait le son. Une silhouette minuscule, armée d’un fusil à pompe, sortit des ténèbres.
« Je suis garant de cette fille, Marc. Lâche là. »
Slayton ne se le fit pas dire deux fois. Le nouveau venu approcha. Lauren n’en crut pas ses yeux.
« Oncle Jacob ? »
Sans répondre, le dénommé Jacob, qui ne devait pas dépasser le 1m40, jeta à la figure de Slayton un jean et un T-shirt aux couleurs des Mets.
« Habille toi. »
Slayton s’exécuta sans un mot. Jacob descendit légèrement le canon de son fusil. Il fumait un gros cigare.
« Alors comme ça, t’es de retour ?
- Oncle Jacob, qu’est ce que tu fous là ?
- C’est pas à toi que je parle, petite. »
Slayton renifla.
« On peut dire ça comme ça. Comment ça se fait que tu sois venu si vite ? »
Jacob commença à fouiller ses poches quand Slayton fit réapparaître ses fouets.
« Pas de gestes brusques, Marlowe. »
Jacob Marlowe acquiesça. La cendre de son cigare tomba un petit peu sur le col de sa veste. Il sortit un émetteur de sa poche et le lança à Slayton, qui le rattrapa au vol.
« Tu m’as donné ça juste avant de disparaître, tu t’en rappelles ? Ca me donnerait ta position dès que tes… implants auraient implosé. Bingo. Je vous ai manqué de peu à la Nouvelle Orléans. T’as cessé d’émettre quand ma charmante nièce t’a remis à ses patrons. Et te revoilà. «
Lauren ne comprenait absolument rien à ce que racontait son oncle.
« Mais qu’est ce que vient faire un armurier d’Adam Street dans cette histoire ?
- On n’a pas le temps, Lauren. Va falloir faire vite. Notre petit concurrent a déjà chopé Cray, d’après ce que j’ai pu entendre à votre quartier général. Et Majestic devrait être dans le coin dans peu de temps. M’est avis qu’on a un rendez vous bien lugubre en perspective.
- Un rendez vous ? Mais où ça ?
- Au cimetière, répondit lugubrement Slayton » | |
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