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 Le conte de l’érudit crapaud

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Daedalion
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Daedalion


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Date d'inscription : 24/06/2008

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MessageSujet: Le conte de l’érudit crapaud   Le conte de l’érudit crapaud EmptyMar 24 Juin - 18:43

Ante-scriptum : Cet épisode est une introduction sur une histoire se déroulant pendant puis après le plan Metzger et l'atrocité de la comission Eden. Mon héros, Alphonse Mercier n'est alors qu'un enfant, et sa rencontre avec l'érudit crapaud jouera un rôle déterminant dans son cheminement psychologique. J'espère que cette histoire ne sera pas un embarrassement pour le forum AX et qu'elle ne gêne en rien la trame du rp.


Commencement : Le conte de l’érudit crapaud.


Prologue : L’invisible généreux.

De ses petites jambes charnues, Alphonse Mercier galopait dans toutes les directions. L’imagination est l’un des trésors de l’enfance, et Alphonse, dans sa misère apparente, parvenait à s’imbiber d’un univers si riche que toutes douleurs s’évaporaient en futilités matérielles. Il appartenait aux privilégiés de l’île, non pas qu’il soit l’héritier d’un fortuné exportateur, mais sa mère l’avait cédé contre quelques provisions de riz. Si la méchanceté de l’acte l’eut attristé pour un temps, il se consola grâce à la générosité de sa maîtresse qui ne lui assignait que des tâches lui permettant de gambader dans les petits sentiers de l’île. Car voyez-vous, courir représentait pour ce jeune homme la plus éloquente forme de liberté. S’il parvenait à atteindre une vitesse considérable, il parviendrait à marcher sur les flots, comme l’avaient fait avant lui Jésus-Christ et Bip Bip. L’idée même qu’aucun obstacle ne puisse se dresser sur sa route lui permettait d’espérer la découverte d’une île plus équitable entre les hommes.

Ce jour-là, il pressait le pas plus qu’à l'habitude. Le chemin qu’il avait emprunté n’était pas l'accoutumée trajectoire, et si l’inconnu pouvait séduire par son mystère, il parvenait aussi à effrayer le plus courageux des petits bonhommes. Dans sa lancé, son visage se confrontait aux branches, ses bras s’écorchaient sur les feuilles et son dos ruisselait de sueur. Lorsqu’il chuta, son crâne heurta le sol avec une violence rare qui aurait convaincu le plus brave des guerriers de fondre en larmes. Assommé, perdu dans une clairière déserte et reculé de toutes civilisations, il apparaissait certain que le sort allait emporter Alphonse sur les rives du Styx. Pourtant, dans l’ombre du soleil couchant, une petite silhouette apparue. D’un œil à demi fermé, le garçon aperçu une ombre si petite qu’elle semblait insignifiante. La forme offrait un dos arrondi, un crâne plat et osseux, et les mains, composées d’uniquement trois petits doigts, soulevèrent le corps inerte pour l’emmener dans un étrange lieu.

Le réveil fut rude pour Alphonse. Le bandage serrait son crâne, et dans une formidable cohue capillaire, ébouriffé le visage chocolat du garçon. Son œil droit était injecté de sang, son ventre, légèrement protubérant, portait une étrange empreinte qu’il identifia comme appartenant au plus imposant amphibien. Le lit, d’une taille disproportionnée pour sa stature de bambin, était couvert de drap soyeux et délicat. La tapisserie beige enveloppait l’air en une harmonie paisible capable d’adoucir le plus gros des chagrins. La fenêtre, ouverte, offrait une vue qui prévalait les plus hauts végétaux de la forêt. De ses petits pas, il s’approcha de la lucarne et constata enfin l’étrange objet entreposé juste à l’ouverture. Une sorte de longue-vue, mais dont la portée s’avérait si grande qu’il parvenait à voir Miss Balt. Il la connaissait cette demoiselle, si jeune, si belle. Tous les villageois célibataires convoitaient sa main, et même les mariés n’hésitaient pas à requérir ses charmes. Ce dont elles refusaient évidemment, comme toute jeune femme de bonne famille se devait de faire.

La porte s’ouvrit dans un petit grincement inquiétant qui fit détourner le regard du grand blessé. Une vielle dame fit son apparition, vêtue d’une robe bleutée dans une soie attractive, et, de son visage ridé, sous ses cheveux blancs ébouriffés, se cachaient le plus compatissant des regards. Malgré les ravages du temps, elle apparut à Alphonse tel un ange capable, de sa simple présence, de rassurer la plus désorienté des âmes.

« Qué qu’vous faites debout vil bonhomme, dit-elle avec une brusquerie naïve presque cocasse, v’là que vous v’lez ruiner le boulot de mon bon maître ! » Sans être effrayé, il retourna se plonger sous les couvertures tout en décochant le plus navré des sourires pour avoir ainsi créé une inquiétude chez une si charmante madame. « Hé v’là qué bin mieux ! J’désire pas vous flanquez la frousse, mais vous nous avez fé une bin belle peur à mon maître et à moi même de ma personne. J’ai bin cru que lui-même, dans son intelligence, n’avait pas de remède à vot’ mal. Quelle chance qu’il allait cueillir les fleurs pour soigner ma toux, cé qu’il est bin bon mon maître ! Bin bon !»

Alphonse la regarda avec cette incroyable admiration qu’ont les enfants pour les personnes singulières. Certes son dialecte présentait un manque de tenu évident, mais sous ses aires de campagnardes, on pouvait déchiffrer une véritable dévotion pour le bien être des gens. Le garçon, qui partageait avec l’octogénaire cette gentillesse pure et gratuite qui normalement s’évince avec les malheurs du temps, n’hésita pas à la remercier de sa bonté. « N’allez pas croire que cé anormale, n’importe qui qui trouve un enfant inconscient s’en va le sauver. Sinon on est qu’des bestiaux, et encore, quand on connaît mon maître on pourrait croire que même eux comprennent la justice ! » Si pour l’esprit averti, pour ne pas dire étriqué d’un adulte, ces propos ne possédaient aucune cohésion logique, pour l’enfant rêveur, l’évidence même que le maître était une créature étrange n’interpella qu’à peine ses méninges. Alphonse, dont la curiosité prévalait sur toutes ses qualités, demanda à rencontrer son sauveur. Prit de panique, la vieille dame habilla le garçon et le raccompagna à la sortie, d’une tape sur les fesses, elle le pressa de repartir en lui indiquant la direction. Une fois rentré, il raconta l’histoire à sa maîtresse, qui, d’une bonne nature, ordonna au garçon de retourner à la tour le lendemain avec un plateau de biscuit pour remercier le vieil homme.

Chapitre 1 : Cruelle innocence d’un enfant.

Au levé du soleil, Alphonse se mit en route. Il portait difficilement l’incroyable plateau d’argent couvert de biscuits, et chaque pas s’accomplissait avec une véritable habileté. Lorsque enfin il arriva à l’immense tour de son mystérieux héros, il adopta une grimace d’admiration devant cette architecture envoûtante. On aurait dit une haute colonne de marbres roses, dont l’unique porte massive, sculpté dans du chêne, invité n’importe quel inconnu à visiter le lieu. Il frappa timidement, craignant de déranger en se pointant de si bonne heure. En quelques secondes, la porte s’ouvrit. De nouveau, l’étrange servante l’accueillit et, en une incroyable démonstration de dextérité, s’empara du présent. « Voilà qu’est poli d’ta part gamin, dit elle doucement, j’me nomme Minerva et mon maître me reproche de t’avoir laissé filer. Vient donc avé moi, y veut t’oscultiter. » Alphonse n’osa pas la reprendre sur son erreur lexicale, et silencieux, la suivit sur le gigantesque escalier en colimaçon. Il comprit alors que seul l’étage supérieur était aménagé. L’ascension fut longue et douloureuse pour ses jambes meurtries. Lorsqu’il arriva à destination, il reconnut le couloir et la porte donnant sur la chambre du maître. Ils dépassèrent ce terrain connu pour pénétrer dans une petite bibliothèque où, au fond, assis derrière un bureau, se trouvait la plus pittoresque des créatures.


Un crapaud, géant pour les batraciens mais petit pour les hommes, fumée une immense pipe dont se dégageait une effroyable odeur de tabac. Le visage verdâtre s’agençait avec deux énorme yeux globuleux et distants l’un de l’autre, une barbe blanche qui atteignait les pieds palmés du crapaud, quelques ossatures protubérantes qui soulevaient la chaire, et une petite paire de lunettes rondes entreposée sur des narines béantes et poilues. De sa main dénuée d’annulaire et d’auriculaire, le bestiaux fit virevolter le globe délicieusement posé sur la table.

- Bonjour, mon enfant voilà qui est aimable de ta part de venir me remercier. Crois moi, tu m’as fichu une belle frousse, mais je suis heureux de voir que tu vas bien. Ho ! Des biscuits !

Sans crier gare, l’immense langue de l’érudit jaillit d’entre ses lèvres, se saisit de l’intégralité cookies et, pour les rentrer dans la bouche, il la désarticula en un énorme gouffre. En une aspiration surhumaine, il avala nourriture, délestant au passage quelques miettes qui vinrent atterrir sur ses petites jambes arquées.

- Quel bonheur, tu remercieras ta mère. Normalement je suis plus porté sur les libellules, mais j’aime aussi le sucré. Quelle heure est-il ? Grand dieux, c’est le temps de la lessive, suis moi.

D’un bond, il atterrit derrière Alphonse, s’empara de sa main et le traîna jusqu’à la longue vue. De là, il regarda Miss Balt sortir le linge, laissant occasionnellement le garçon contempler à son tour, qui ne comprenait pas l’extase d’une telle perversité.

- C’est ma fille, déclara le crapaud, la plus jolie femme du monde. Qui l’aurait cru avec un père difforme. Elle ne me connaît pas et je ne supporterais pas de la voir chagriné si elle me savait ainsi. J’ai bien changé, et pourtant je n’ai que 42 ans, mais depuis ma mutation, je vieillis bien plus vite.

Ils discutèrent toutes la journée, Alphonse ne pouvait pas imaginer toutes les choses que l’érudit crapaud connaissait. Autrefois, il vivait sur un continent, il était un docteur connu et réputé. Mais un jour, il changea. Au début, ce n’était qu’un strabisme. Puis sa langue devint si grande qu’elle dépassait ses bras. Sa peau vira au vert. Sa taille régressa. Il finit par comprendre. Il faisait partie de ceux qu’on appelait mutant. Ils étaient chassés, persécutés. Il n’eut guère d’autres choix que d’abandonner son foyer, de venir vivre ici, sur une île. Il découvrit cette tour, l’aménagea pour son confort. Il revit une ancienne de ses concubines, elle portait dans ses bras une enfant dont l’âge exact correspondait à sa dernière visite. Il comprit alors qu’il était son père, et décida de veiller sur elle, dans l’ombre, en espérant que nuls ne viennent troubler sa vie d’Hermite. Un soir, alors qu’il profitait de la lune, il découvrit Minerva à moitié morte, battu par son époux. Il la soigna, et, se sentant redevante, elle jura de le servir. La journée prit fin, mais une amitié naquit.

Tous les jours Alphonse rendit visite au mutant. Il apprenait tellement de lui. Les échecs, les sciences, la lecture, l’écriture, les mathématiques ou la peinture. L’homme paraissait omniscient, ses années de solitude l’avaient conduit à une érudition presque parfaite. Lorsque les villageois demandaient à Alphonse où il s’en allait si hâtivement, il répondait avec naïveté : « Je vais chez l’érudit crapaud ». Minerva aussi participait aux discutions, sous ses airs rustres et paysannes, le garçon découvrit une véritable artiste culinaire. Tout allait bien, jusqu’à ce que les villageois, intrigués par les déclarations d’Alphonse, décidèrent de rendre visite au mystérieux excentrique.

Chapitre final : Shelley avait raison !

Les torches menaçantes reflétaient les visages furibonds des habitants. La nuit, si paisible autrefois, était rythmée au bruit du bélier qui s’écrasait sur la porte. Au sommet de la tour, l’érudit crapaud contemplait la foule venue pour le tuer. Il ne parvenait pas à blâmer Alphonse, qui, dans sa pauvre candeur, ne soupçonnait pas les démons qu’abritaient les grandes personnes. Minerva, cette brave femme à l’attitude si généreuse, affichait une mine d’une pâleur égalant le satellite astral. À leur côté, se trouvait Alphonse, petit bonhomme de neuf ans complètement abasourdis par la cruauté des siens. Il voulait crier, prévenir les gens de la terrible erreur qu’ils s’apprêtaient à accomplir. Il se rappela le visage de sa maîtresse lorsqu’elle découvrit la créature. Cette femme était responsable de la levée des armes, et lui, maintenant prisonnier, ne pouvait que pleurait sa confiance aveugle envers un être qui lui était cher. L’érudit crapaud le regarda de ses yeux globuleux, et d’une voix calme, attendrissante et compatissante, il déclara :

- Alphonse, j’ai une cachette pour toi, ne t’en fais pas. Mais je veux que tu me rendes un service, pour plus tard. Apprend le plus de chose, devient quelqu’un de bien et aide les gens comme moi. Nous sommes à l’aube d’un génocide, d’un massacre qui empêchera l’évolution naturelle de notre race. Il faudra alors des gens comme toi, capable de distinguer au-delà de l’apparence pour découvrir la bonté qui se cache en chacun de nous. Je n’ai pas connu d’ami plus fidèle, d’être plus noble et généreux que toi. Je te supplie de survivre et d’empêcher la fin de mon peuple. Tiens, voilà mon dernier cadeau, un jour, sois en sûr, il te sauvera la vie.

L’érudit crapaud ôta son œil droit, qui, contre toute attente, s’avérait être en verre. Il guida ensuite l’enfant vers une porte dérobée, où un sourire d’adieu et une étreinte de bonne fortune (de la part de Minerva) furent le dernier au revoir de ses deux incroyables amis. Assis dans la pénombre d’une petite pièce poussiéreuse, il entendit les armes casser chaque os de ces innocentes personnes. Discrètement, il regarda par une ouverture la tragique scène et vit la plus effroyable des situations. Miss Balt taper avec une rage démesurée le corps inerte de son père dont elle ignorait même l’identité.
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MessageSujet: Re: Le conte de l’érudit crapaud   Le conte de l’érudit crapaud EmptyMar 24 Juin - 19:31

C'est vraiment pas mal du tout : un rythme pas mauvais, de bonnes bases stylystiques (stylistiques ?), un bon français et des idées. Par contre, je trouve que tu restes un peu trop classique dans ton écriture : c'est bien écrit et j'ai pris plaisir à lire, mais j'ai eu l'impression de lire un roman écrit une vingtaine ou une trentaine d'années auparavant.
Peut-être un peu plus de nervosité, de sentiments intérieurs, d'insultes (pas trop évidemment) et de rage seraient les bienvenues pour donner une empreinte à ton style et à ton récit. Ce que je veux dire, c'est que c'est bien et que j'aime, mais que je n'ai pas l'impression que tu te sois totalement livré ici, que tu ais vraiment écris comme tu le pourrais/voulais : ça ne reste qu'une impression, mais je pense que tu as écrit d'une manière très classique ici.
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MessageSujet: Re: Le conte de l’érudit crapaud   Le conte de l’érudit crapaud EmptyMar 24 Juin - 20:13

C'est tout à fait exacte ^^

L'écriture reflète ici l'état d'esprit du conte, à savoir une histoire mettant en scène un enfant et sa perception des choses. C'est pourquoi il fallait une écriture d'une certaine candeur, avec un recule sur les émotions qui sont brutes et distantes à la fois.

J'ai essayé de rendre le tragique de la situation par un détachement des horreurs du dernier chapitre. J'ai essayé de décrire la joie et le tragique sur le même ton distant pour créer une sorte de malaise. J'ai peut-être échoué dans ma tâche ^^
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MessageSujet: Re: Le conte de l’érudit crapaud   Le conte de l’érudit crapaud EmptyMar 24 Juin - 20:24

Non, ça fonctionne bien mais bon le classicisme a les défauts de ses qualités : c'est un gage de sécurité et de réussite, mais ça n'est pas très novateur et ça n'accroche pas toujours le lecteur, qui sera plus pris par un récit écrit dans un style un peu différent. Ca n'empêche pas que ton histoire et ton essai furent bons. Wink
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