C’était encore un matin comme les autres. Son père, a l’autre bout de la table lisait son journal sans prêter attention a lui. Découvrant les nouvelles du matin il n’adressait la parole qu’au major d’homme. Erwin travaillait à son service depuis la disparition de la maîtresse de maison, et s’était habitué à cette distance qu’il plaçait avec son fils. Chris lui s’était fait une raison et prenait tranquillement son petit-déjeuner. Un autre matin il n’aurait pas insisté et serait partit en cours sans essayer de lui adresser la parole, mais aujourd’hui était un jour spécial. Il prit son courage à deux mains, une grande gorgé de chocolat et réussi à sortir quelques mots de sa bouche :
- Papa ?
Mais aucune réponse ne viens, son père n’avait peut être pas assez de courage pour répondre aujourd’hui, ou pas assez d’envie. Faut dire que Chris n’avait jamais vu son père comme un être grand, fort et courageux…comme un père que tout le monde voulait avoir…non. Le père de Chris était un homme renfermé, souffrant d’agoraphobie et sortant assez peu, craignant les contacts humains…l’adolescent se posait d’ailleurs souvent la question de comment sa mère avait pu l’aimer…
Après quelques pensées, il sortit de table et prit le chemin de sa chambre afin de se préparer pour les cours. Une fois qu’il eu quitté la salle, son père posa son journal et serra sa tête entre ses mains. Le major d’homme s’approcha de lui pour s’assurer de sa bonne santé. Mais Simon Stown n’était pas un homme fragile et il se reprit aussitôt, fixant du regard son valet, qui avait montré une marque de faiblesse, d’une façon autoritaire.
- Erwin, préparé mon costume et la voiture numéro 5, je vais conduire mon fils a l’école.
L’employé sourit à ces mots. Enfin, pensa-t-il, enfin…
« Bien sûr, monsieur, bien sûr… »
Chris était surexcité. C’était la première fois, oui véritablement la première fois que son père l’emmenait à l’école…c’était comme si un rêve se réalisait enfin…le jeune homme n’avait pas arrêté de se pincer durant tout le voyage, alternant entre les pincements des regards furtifs vers son père, cet homme qu’avant il méprisait et maintenant qu’il adorait comme un Dieu vivant, et des regards vers la fenêtre, voyant dépasser les rues longues et droites de Washington, la célèbre capitale américaine.
Tandis que le jeune homme regardait un vieil immeuble qui était en train d’être rénové après que le héros local ait sauvé ses habitants d’un incendie, Simon Stown ouvrit alors la bouche pour parler, chose que Chris ne voyait au maximum que dix fois par mois.
« Chris ?
- Euh, oui papa ?
- Je trouve que l’on ne se parle pas assez, mon grand…je pense qu’il faudrait qu’on ait de meilleurs rapports… »
Le jeune homme n’en croyait pas ses oreilles…si il avait été sur une chaise, il en serait tombé à terre de surprise…
« Qu…quoi ?
- Je sais que cela doit t’étonner un peu, vu nos rapports quasi inexistants, mais tu entres dans un âge où tu changes, où ton corps change… »
Un sourire étrange apparut alors sur le visage de l’adulte, sourire qui disparut immédiatement mais qui n’échappa pas à son fils qui ne laissa rien paraître.
La voiture s’arrêta devant le bâtiment scolaire, et aussitôt garé le père appuya sur le bouton d’ouverture automatique de la portière de son fils. Au dehors, la sonnerie sonnait le début des cours, et si Chris ne partait pas maintenant il serait sans doute réprimandé par son professeur. Mais il ne voulait pas quitter la voiture sans entendre la suite de ce que son père avait à lui dire. Le visage de ce dernier prit alors une tournure sombre pendant l’hésitation de l’adolescent. Sa noirceur se transforma en doute, le doute en peur, la peur en colère.
- Dépêche toi allons, tu n’as pas entendu la sonnerie ? Qu’est ce que tu fais encore assis le jeune homme ? Et ferme vite la porte, je suis attendu en réunion.
- Excuse-moi…
Mais aussitôt qu’il eu posé le pied dehors, son père accéléra et partit en trombe dans la rue, refermant la portière en conduisant. Le jeune avait tant espéré un changement de comportement chez son père, mais il était vite retombé sur terre. Il gagna sa salle, l’esprit plein de doutes et de malaises.
La journée se passa alors rapidement, Chris ayant en tête le début de conversation avec son père…que voulait donc lui dire son géniteur ? Pourquoi avait-il parlé des changements de son corps ? Il avait 15 ans, il était en pleine adolescence, ses hormones se manifestaient, c’était tout…non ? Mais intérieurement, le jeune homme sentait qu’il y avait autre chose, quelque chose de pire, de plus mesquin, de plus retors…une chose qui zonait dans son corps, dans son être, attendant le moment propice pour sortir et frapper…Chris ne pouvait s’empêcher de frissonner en pensant à cela…
Alors que l’adolescent rentrait chez lui après avoir été quelques instants caché dans un buisson à observer Kate Reynolds, la fille qu’il aimait en secret mais à qui il n’osait avouer son amour, il vit une chose incroyable, inimaginable pour toute personne ne vivant pas à Washington. Devant lui, dans la rue longue et sans limite de l’avenue principale de la ville, des voleurs avaient été arrêtés. Certes, jusque là, il n’y avait rien d’exceptionnel, mais c’était la manière et qui les avait arrêté qui était importants. En effet, devant une foule grandissante et pleine de ferveur, se tenait le héros de la ville, son orgueil, sa fierté, le dernier sursaut de la grande Amérique, le légendaire, l’invincible, Eots !!!
Il posait pour les photographes dans son costume de cuir bleu blanc rouge, en exécutant des mouvements similaires à un haltérophile. La foule l’acclamait et afin de pouvoir signer quelques autographes, il s’envole et se posa au milieu du campus. Comme tout les autres du lycée, Chris accouru vers lui afin de gagner le dit présent de la star. Il du jouer de quelque coudes pour arriver près du héros. Au moment où ce dernier lui donna l’orthographe, leurs regards se croisèrent. Le héros s’arrêta net alors puis posa alors sa main sur la tête de Chris, lui décoiffa un peu les cheveux tout en souriant et en se tournant vers les autres.
- Je suis désolé les jeunes, mais ma plutonic-vision vient de détecter un convoi en perdition a 5 km de là, veuillez m’excusez.
Il s’éleva dans les airs continuant a fixer le jeune homme, et quand il eu prit assez de hauteurs, il disparu en une fraction de seconde. Les élèves se serrait maintenant autour de lui, qui avait été le chouchou du héros quelques secondes. Kate a coté de lui osa le questionné :
- Whoua ! Il t’a regardé trop bizarrement ?
- Oui, c’est un des plus beaux jours de ma vie pour sur…
Ils restèrent a regarder encore quelques temps le ciel, théâtre du miracle d’aujourd’hui.
Le soir, quand Chris rentra, il fila directement dans sa chambre, sans même chercher son père, qui de toutes façons ne serait pas là. Il avait acheté un poster d’Eots et un de ses DVD, un de ceux où il disait quelle était la conduite d’un américain moyen modèle. Le jeune homme ferma rapidement la porte, colla l’affiche au-dessus de son lit et alluma sa télé plasma avant d’introduire le DVD, qu’il se repasserait en boucle toute la soirée et toute la nuit, ne prenant même pas la peine de manger…
Quel ne fut pas sa surprise quand sur les coups de 23 heures, son père prit la peine l’appeler sur son portable.
- Oui … Ce n’est pas grave, j’ai acheté le DVD de Eots… Oui, je ne me couche pas tard…. Ok a plus…
Son père ne lui adressait pas la parole, mais il fallait qu’il vienne le déranger au meilleur moment de la journée, juste après le regards de Eots, et le cours de Gym avec Kate.
Un endroit sombre, mal éclairé, plusieurs kilomètres sous terre. Un bureau géant trônait au milieu de la grande salle vide où seule une porte au fond était visible, le tout étant éclairé par une trappe lumineuse au plafond. Un homme était assit au bureau, le visage dans l’ombre, tandis qu’un autre était en face de lui, suant à grosses gouttes et parlant avec difficulté.
« Je…je crois que cela s’e…s’est bien passé aujourd’hui, monsieur…
- Plus ou moins… »
L’homme faillit tomber de sa chaise de peur.
« A…ah ?
- Oui, j’ai été assez peu satisfait de vos hommes, Henry, très peu satisfait même…
- Nous avons eu a faire a EOTS monsieur.
Cette réponse l’énerva au plus au point qu’il se leva de sa chaise en criant sa réponse :
- Je ne vous paye pas assez cher pour pouvoir vous défendre plus de trois minutes ? Vous vous fichez de moi ?
- Excusez-nous sir, les hommes... ils seront pu…punis, Sire…
- Je m’en doute, mais pas par vous…
- Qu…quoi ?
- Vous m’avez déçu, Henry, et je n’aime pas cela…oh non, je n’aime pas cela… »
L’homme se rassis, comme si toute sa nervosité s’était calmée en quelques secondes. Un léger bourdonnement résonna dans la pièce pendant qu’une lueur rouge apparu au niveau de ses yeux. L’homme de main pris peur aussitôt connaissant le danger et s’enfuyant a grande enjambé vers la porte de sortie. Il ne lui aurait fallu que quelques secondes de plus, mais le laser optique de son chef l’atteint avant. Le laser perça en un instant les parois de son crâne de par en part, cautérisant aussitôt, avant que le corps s’effondre par terre, sans vie.
Une fois le calme revenu dans la pièce, l’homme toujours dans l’ombre sortit son téléphone et composa un numéro.
- Allo ? … J’ai un problème sur les bras… EOTS ? Evidement… Ca serait bien que tu… Bien. A demain.