Gilraen
Gilraen revenait chez lui d’un pas lourd, la journée n’avait pas été harassante mais ses douleurs le reprenaient depuis quelques temps et elle devenaient de moins en moins supportables malgré les médicaments anti-douleurs qu’il prenait en dose de plus en plus forte sans que cela calme les douleurs. Toujours aux mêmes endroits: omoplates, mains, pieds, ces douleurs ne le lâchaient presque plus au point qu’il n’arrivait plus a dormir et quand il s’écroulait de sommeil c’était pour faire des rêves sans queue ni tête ou une multitudes de créatures lui apparaissaient sans qu’il en comprennent la signification.
Si le journée s’était passée dans le calme, les deux dernière semaines avaient été très mouvementées: son père venait de mourir en lui demandant de lui pardonner son manque d’affection. Mais la préparation de l’enterrement avait accaparé l’attention de Gilraen à un tel point que celui ci ne repensa a tout ça qu’une semaine plus tard, en plus quand il y repensait, la demande de pardon de son père étaient légitime: sa mère était morte peu de temps après sa naissance et son père l’avait toujours culpabilisé pour cela. A cause de cela, Gilraen s’était refermé sur lui même «tel la coquille st Jacques» comme il le disait et était devenu plus qu’asocial, se coupant des autres personnes de son age, préférant rester seul. Toute cette solitude lui pesait, certes, mais il n’avait pas le courage d’aller vers les autres c’était trop tard.
Il arriva enfin chez lui et s’écroula sur une chaise en enfouissant sa tête entre ses mains, il appelait ça «faire le point»; après quelques minutes il se leva, mangea sur le pouce comme a son habitude et partit prendre sa douche, il continuait a réfléchir sur sa soirée: il aurait très bien pu sortir en boite pour essayer de se faire des amis mais il se dit qu’il avait mieux a faire, il s’habilla rapidement et sortit de chez lui. Il se promena longuement sur un petit chemin bordant les falaises puis se dirigea vers le but premier de sa sortie: la tombe de ses parents. Il s’y agenouilla et murmura longuement des phrase que personne n’aurait pu comprendre puis retourna chez lui, se coucha et a sa grande surprise s’endormit sans difficultés malgré la douleur qui le lançait sans cesse.
Un aigle volait en cercle au dessus de sa tête, il se rapprochait peu a peu de lui. Soudain il fondit en piqué sur Gilraen mais au lieu de se cogner contre lui, il entra en lui; la douleur apparut dans son dos, dans ses mains, elle grandit, jusqu’à devenir insupportable. Brusquement la douleur dans le dos disparut, ce fut un soulagement pour lui, mais ses mains étaient comme en flamme, dans une dernière douleur il les vit se changer en serres d’aigle.
A ce moment Gilraen se réveilla en sursaut, le souffle court, complètement déboussolé. Après de longue minute a reprendre son souffle, il reposa sa tête sur l’oreiller, se retournant sans arrêt sans trouver le sommeil lorsque sa main rencontra quelque chose qui n’était pas la d’habitude, il alluma sa lampe et découvrit avec stupeur deux longues plumes brune, exactement de la même couleur que ses cheveux………
A ce moment la, une panique sans précédent envahit Gilraen, «qu’est ce qu’il m’arrive la, c’est quoi cette embrouille ??!!». La panique devint telle qu’il s’évanouit et il ne fut réveillé qu’au petit matin par son radio réveil lui annonçant qu’une nouvelle journée commençait et qu’il allait finir par être en retard chez son employeur. Il se leva, but une tasse de café noir comme à son habitude et partit s’habiller, il se regarda longuement dans son miroir sans rien voir d’anormal, pour voir si son rêve de la nuit n’était pas devenu réalité, puis il sortit de chez lui habillé de son éternel manteau noir, un jean bleu marine délavé et craqué aux genoux et d’un t-shirt noir. Son look n’était jamais passé inaperçu dans son village, et les habitants le prenaient souvent pour une espèce de gothique ou de rebelle, c’était vrai qu’avec son look, ses anneaux aux oreilles, ses pointes de ses longs cheveux bruns teintées en noir et son replis sur lui-même, il y avait matière a pensé et Gilraen savait bien que ses voisins ne s’en privaient pas. Même s’il savait que s’il était en retard son employeur ne dirait rien, il marcha d’un pas vif sur le bord de la route qui le menait a Kermarec. Tout en marchant, il repensait aux événements de la nuit, «ça n’a pas de sens, ce ne sont que des rêves, ça fait des années que j’en fait des pareils, c’est pas parce que je vois des korriganes ou des fées que ça va devenir réalité, et puis de toute façon ça n’existe pas ces créatures, c’est juste des contes qu’on raconte aux enfants.»Perdu dans ses pensées, il arriva devant l’imposante demeure de son employeur, campée depuis des siècles sur la falaise surplombant la mer.
Le manoir de Kermarec comme tout le monde l’appelaient, antique château fort avaient subi de considérables changement au cours du temps et le terme «manoir» avait remplacé celui de «château»: le donjon avait disparu, laissant place a une tour de plus grande superficie, carrée et de moindre hauteur constituant le seul étage du château et regroupant les nombreuses chambres et les salle de bain, le rez-de-chaussée rassemblait quand a lui la cuisine, l’office ainsi qu’une salle a manger et une salle de réception; à l’extrême droite du bâtiment une haute porte de bois s’ouvrait sur une écurie munie de son propre grenier a foin. Au cours du temps et aussi loin que portait la mémoire des habitants du village, le manoir avait été toujours habité; mais aujourd’hui le manoir qui autre fois résonnait des bruits d’enfants et des réception que l’on entendait jusqu’au village malgré son éloignement n’était plus habité que par une seule personne que l’on en voyait que très peu, toujours habillé de noir, monté sur son cheval, partant en direction de la lande en fin d’après midi et ne revenant qu’a la tombée du jour. Jamais elle ne parlait et les habitant le lui rendait bien; des bruit couraient sur elle, on se demandait comment elle faisait pour conduire son cheval sans se perdre dans la lande, on racontait qu’elle pratiquait la sorcellerie, et qu’un sort asservissait son cheval. Mais bien que connaissant les rumeurs qui circulaient sur son compte, elle ne s’en préoccupait pas, elle voulait juste vivre en paix, elle et son cheval, jusqu’à la fin de sa vie.
Mais ce replis sur elle même cachait quelque chose de plus profond, inavouable aux autres personnes car personne ne le croirait. Car qui pourrait croire que derrière l’apparence tranquille de la jeune fille, se cachait au fond d’elle un destin qu’elle se devrait d’accomplir, envers et contre tout ?
__________________________________________________________________________________________
vala dites moi ce que vous en pensez, le chapitre suivant devrait arriver dans pas trop longtemps