Au début, Hannan ne comprit pas l’énigme, il était trop fatigué pour réfléchir, son voyage l’avait épuisé. Il s’adossa contre un arbre. Il n’avait pas l’habitude de chasser seul … enfin si on pouvait seulement appeler ça une chasse.
« C’est une tuerie ! Pas une chasse ! Ça ne peut pas être une chasse. Ou est le gibier à pister. Quelle joie y a t’il un courir après un œuf ou à s’entretuer pour des armes et de la nourriture alors qu’il suffit de partagé… un bruit ? »
Hannan regarda dans les fourrés, il vit en sortir un indonésien avec son foulard rouge. Il semblait aussi perdu que lui. Son regard.. Il en avait déjà vu des centaines comme ça ! C’était celui d’une bête traquée. Hannan comprit d’un coup !
Les gibiers étaient aussi les chasseurs et l’œuf étaient leur billet de sortie.
C’était clair. Il devait écraser ses adversaires s’il voulait survivre. Mais avant tout, il lui fallait une arme ! Il chercha durant des heures dans la forêt, puis la faim commença à faire son apparition. Hannan calma sa faim en mangeant des limaces et des moustiques. Beaucoup auraient trouvé ça écœurant, mais les insectes valent parfois un bon steak, voir deux. Il avait perdu toute notion du temps, quand il trouva enfin un sac… il ne put s’empêcher de crier de joie et courut en direction du sac.
- Vert ?
Le foulard qui entourer la lanière était verte.
- Toi pas toucher !
- Quoi ?
Il se retourna et vit la fille avec un foulard vert.
- Toi pas toucher, pas couleur de toi !
- Mais c’est un sac !
- Sac vert ! Toi jaune ! Pas bon ! Toi être sac jaune. Sinon …amour ! Couic ! (la fille fit signe de s’égorger)
- Comment connais-tu ma langue ?
- Mère de moi amie avec interprète de toi ! Part, pas temps parle, désolée !
Il la regarda s’en allait, il se dit qu’il n’aimerait pas la tué. Et qu’il ferait en sorte de la protéger. Elle paressait si fragile !
Puis d’un coup il comprit l’énigme.
L’île est constituée d’une forêt, d’un volcan, d’une plage entourée d’eau. Les foulards étaient Rouge, Vert, Jaune et Bleu. Il avait trouvé le sac vert dans la forêt… L’eau est bleue, la lave est rouge, et le sable est jaune… comme son foulard ! La plage ! Vite !
Il se mit à courir comme il n’avait jamais couru, le sourire aux lèvres. En arrivant sur la plage, il entendit un crie de joue, il s’en approcha. Son adversaire avait été plus rapide que lui. Il attrapa une de limace qu’il avait dans la main et la mangea. L’autre ne l’entendit pas venir. Il avait faim, il voulait survivre, mais il ne voulait pas attaquer par derrière. Il n’était pas lâche. Il prit un caillou et lui jeta dessus. L’Asiatique se retourna et baragouina un truc. Comment une langue aussi moche pouvait-elle exister ? C’était un assemblage de crie aigus où grave.
Quand il eut fini son monologue, Hannan le chargea comme un Rhinocéros et le percuta de plein fouet. L’autre était souple et semblait habitué à se battre au corps à corps. Mais l’Africain en avait mâté des plus costaud que lui. Son nom résonnait dans la savane et faisait peur à chaque animal. Les éléphants craignaient sa force et les zèbres son endurance ! Ce n’était pas ce nain jaune qui aurait le dernier mot. Les fins grains de sable, lui rentraient dans les yeux et chaque partie de son corps les ressentait rouler sous ses habits. Une envie de vaincre l’envahit. Et le tigre en lui se déchaîna.
Hannan ne sut pas comment il réussit à retourner l’autre sur le ventre et a l’étouffé en lui enfonçant la tête dans le sable. Il sentit le dernier sursaut de vie de sa victime au moment de la lâcher. Il attrapa le sac et s’enfuit en courant. De retour dans la forêt. Au moment d’ouvrir le sac qu’il avait gagné, il se dit qu’il ne pouvait pas agir ainsi. Cet homme méritait une tombe afin de se reposer. Il posa son sac et retourna chercher le corps du perdant. Il fit un trou dans le sable et l’enterra dans les dunes, près d’un arbre mort. Puis il retourna à son sac et regarda ce qu’il y avait dedans : de la nourriture, de l’eau… mais pas d’armes !
« Où est l’arme ! Où est-elle bordel ! »
Il fouilla autour, il fouilla le sac et trouva une sarbacane de 30 cm et six fléchettes. Il décida d’optimiser son armement en cassant la sarbacane en deux. Le morceau le plus petit fut biseauté à l’une de ses extrémités tandis que l’autre morceau fut laissé tel quel et fut accroché à sa ceinture. Il sortit un petit sac qui était accroché à son cou par une simple ficelle.
Ce sac était sensé protéger tous les hommes de sa tribu, mais à la fois de se défendre en cas de besoin, il contenait les herbes nécessaires à la fabrication d’un poison paralysant qui était efficace rien qu’au toucher, et pouvait même parfois amener la mort. Les hommes de sa tribu étaient les seul à savoir le fabriquer, car ils trouvaient que les femmes n’étaient pas assez concentrer. Ce poison enduisait la lame de leur lance durant certaine chasse. Et Hannan commença là le fabriqué en écrasant ses herbes en mélasse dans laquelle il cracha pour se protéger des mauvais esprits puis il la manipula avec une brindille et en enduisit les pointes des fléchettes qu’il planta dans un des bracelets en cuir qu’il portait. Il mit le reste du poison dans un des fruits que l’on lui avait mis dans le sac et l’enroula avec une feuille d’arbre. Il était prêt. Il but et reparti en courant vers le village.
Tandis qu’il courait, il rattrapa un de ses adversaires qui avait un truc dans sa main. En le dépassant, il vit que c’était une lance. Ils arrivèrent en même temps que la fille qui avait un coupe-coupe accroché à la ceinture.
« Elle s’en était tirée ! C’est bien ! »
A peine furent-ils arrivés que le traducteur leur dit que le bleu était déjà sur l’autre île. Hannan regarda au loin et vit une silhouette qui nagé en direction d’une petite île. Sans réfléchir, les deux autres candidats descendirent la falaise pour rejoindre l’eau afin d’attraper l’œuf, mais l’Africain comprit qu’il ne pourrait pas faire un allez retour. L’eau n’était pas son élément préféré, il n’avait pas l’habitude de nager, surtout en mer. Il regarda autour de lui et vit un vieux bout d’écorce ovale qui traîner près d’une hutte. Il y avait deux trous dans lequel il passa ficelle qu’il avait arraché de son collier. Il prit son espèce de bouclier et le jeta sur son dos. Il attrapa le bout de sarbacane cassé qu’il avait rangeait dans son sac et le mit dans sa bouche. Puis il commença à son tour la descente. En dessous de lui, les deux autres se disputaient. Le garçon attrapa un bout de roche qui se détacha de la falaise et le jeta sur la fille en dessous de lui qui esquiva en se penchant sur le côté. Une balafre sur sa joue gauche la dévisageait.
« Sûrement son dernier combat ! »
Le Rouge cria quelque chose à la fille. Le grand noir se dit que ce ne devait pas être des mots d’amour. Puis celui qui gueulé glissa et réussis à se rattraper au dernier moment. Hannan regarda et vit que le bleu n’était plus très loin et que la verte et l’autre brailleur étaient presque dans l’eau. Son retard semblait trop important. Il devait agir vite.
Sans crier gare, le jaune sauta de cinq mètres dans l’eau sous les hurlements de terreur des gens qui l’avait vu et il se mit à nager vers l’îlot en utilisant son bouclier comme bouée. Le bleu commençait déjà à chercher l’œuf, il se retourna et vit que les deux autres n’avait pas osé sauter comme lui.
Après un quart d’heure de nage, il arriva enfin sur l’île, précédé par les deux autres. C’est à ce moment qu’il se rendit compte qu’il avait perdu quatre fléchettes. Il en mit une dans le petit bout de sarbacane qu’il avait dans la bouche en laissant à peine sortir un des bouts afin de ne pas avoir de contact entre sa salive et le poison. Il laissa trois pommes bien en évidence sur les rochers, et il partit à la recherche du sac.
Aucun des concurrents ne s’attaquait entre eux, la tension était présente, même très présent. Les insultes volées dans tous les sens. Chacun chercher l’œuf dans son coin en observant les autres. Tous voulaient gagner, mais un seul survivra. Soudain un cri cella les arrêts de mort des trois autres initiés.
Le bleu, le jaune et la verte fondirent en même temps sur le gibier rouge qui sauta de rochers en rocher pour conserver son œuf et atteindre la mer. Puis un son déchira l’air.
« Vrouvrouvrou… »
Hannan eut l’impression que c’était des moustiques géants. Jamais il n’oubliera se bruit, le bruit d’un boomerang. C’était la première fois qu’il en voyait un. Celui-ci fit un demi-cercle dans les airs et percuta le genou du porteur de l’œuf qui s’écroula au sol en cassant sa lance en deux. La fille en profita pur prendre l’œuf, tandis que le bleu qui avait lancer son arme, la récupéra.
Hannan, pesta en se rendant compte que son arme était moins dangereuse que les autres, heureusement qu’il avait pensé à rajouté du poison
- C’est ça ton arme ! *
Hannan ne comprit pas ce que lui disait l’autre gus.
- C’est pas avec ça que tu vas gagner ! *
L’autre lui pointé sa sarbacane accrochée à sa ceinture et la fléchette piquée dans son bracelet. Puis il se désintéressa de l’Indonésien. Il devait avoir cet œuf coûte que coûte.
La fille courait en zigzag pour éviter tout projectile, soudain son pied se coinça entre deux rochers, elle tomba et se cassa le tibia, l’œuf vola. Le bleu l’attrapa au vol et s’apprêta à continuer la course quand il sentit quelque chose lui piquer le cul. En moins de 30 secondes, il ne sentit plus ses jambes et 1minutes plus tard ce fut le haut de son corps puis son visage. L’Africain était à 5 mètres. Il était écœuré d’avoir rater la colonne vertébrale, la paralysie aurait été définitive.
- tu ne vas pas mourir, dans…
« TCHAC ».
Le soleil commençait à se coucher. Hannan s’était toujours demandé ce qui nous passe par la tête au moment de mourir. Pour le bleu, ce fut le bout d’une lance !
La fille se releva, sa jambe la faisait souffrir. Elle ne vit pas le rouge lui foncer dessus avec la deuxième partie de sa lance prête à lui fracasser la nuque. Mais elle vit le géant noir courir en criant dans sa direction. La lame du coupe-coupe fendit l’air, Hannan n’eu pas le temps de l’éviter, elle lui entailla le torse. Il s’écroula au sol, libérant le contenu de son sac sur le sol. Tandis qu’un bout de bois cassa la colonne vertébrale de la fille et que le deuxième coup lui écrasa le crane.
Le rouge semblait triomphant, il avait toujours été le meilleur. C’était dans ses gènes, les autres n’étaient que des loosers. Il avait eut la chance qu’une poche de gaz percée ait tué le deuxième rouge au moment de récupérer le sac sur le volcan. Et maintenant, ça. Les trois autres s’étaient entretués. Il ne restait plus que l’Africain. En plus il n’avait pas tout mangé ce qu’on lui avait donné. Il restait des fruits.
- Tu ne me comprends pas ? C’est dommage, j’aurais voulu t’expliquer comment tu vas mourir, Africain ! Je suis le Ka’amèoh ! *
- Qu’est-ce que tu baragouine !
- Bon elle t’a commencé, autant te terminer ! *
Il attrapa le coupe-coupe et s’approcha du corps de la fille qui respirer encore un peu et la décapita à moitié. Puis il s’approcha du noir qui tira sa dernière fléchette en visant à côtés.
- Tu as tué une femme ! Monstre ! Je vais te crever !
il saisit une pomme et la jeta sur le dernier indonésien vivant sur cet îlot qui l’attrapa en vol et trouvait que sa victime avait une drôle de voix
- C’est avec ça que tu penses m’arrêter ! Une vulgaire pomme ! L’œuf est à moi ! *
Il se rapprocha du blessé qui se mit à tousser pour cracher discrètement un bout de bois creux. Le rouge leva le bras et le baissa pour frapper ce nègre qui arrêta son geste d’une main, tandis que l’autre lui enfonça un bout de bois biseauté dans la cuisse.
Hannan avait tué des bêtes de cette façon plusieurs fois avec sa lance. Mais là, le trou dans le bout de bois empêchait toute compression afin de stopper l’hémorragie. Hannan avait visé l’artère fémorale, l’autre gus se vida de son sang en quelques secondes.
Il voulait que tout s’arrête, sa poitrine le faisait souffrir. Mais il devait rentrer pour ne pas devenir fou.
Après s’être reposer pendant quelques minute, Hannan voulut repartir. Mais la nuit était tombée et il n’y voyait pas à cent mètres. Alors, il se décida à rester sur l’îlot pour la nuit. Il entassa les trois corps dans un coin, mais les quelques fruits qui lui restaient ne suffirent pas à le rassasier. Alors, il osa faire ce qu’il n’aurait jamais fait auparavant. Il prit le coupe-coupe et sectionna le mollet gauche d’un des deux gars. Comme il n’avait pas de quoi le faire cuire, il le mangea cru.
Mais rapidement il se rendait compte de son erreur. Car en mer, il y a des marées et bientôt l’eau se mit à recouvrir son abri. Il n’eut pas le choix. Il rangea l’œuf dans la sacoche qu’il avait à la taille, il attrapa son bout de bois et ses armes, puis il repartit vers l’île à la nage.
Au bout de dix minutes de nage il crut que tout était fichu. Il se disait qu’il servirait de nourriture au différent monstre marin qui peuplé ses eaux, quant il aperçut une lueur.
« Un feu ! Sauvé ! »
Il redoubla d’effort et nagea dans la direction de la lueur malgré la souffrance que lui procurer le sel de l’eau de mer sur sa blessure.
Mojo et le chef étaient désespéré. Tous deux savaient que peu de personne était revenue indemne de cette course. Leur dernier héros avait été ramené en bateau. Mais aujourd’hui la navette partie chercher le gagnant été revenu bredouille. Les hommes n’avaient trouvé que trois corps et l’un des hommes de l’équipage s’était empoisonné en mangeant une pomme que quelqu’un avait déposé sur l’île.
- Oh grand chef, je crois que nous n’auront pas de héros durant un demi-siècle encore.
- Tu as raison mon règne perdurera encore 50 ans.
- Pensez-vous encore tenir aussi longtemps !
- Seul les dieux le savent Mojo ! Mais jamais tu n’auras ma place !
- Ne vous inquiétez pas, j’ai de plus grand projet !
- Quels projets !
- La télé ! mais ça ne…
- Hé la regardez ! Ka’amèoh ! Ka’amèoh !
Toute la foule scanda comme un seul être ce mot. Car prés de la falaise, tous aperçurent une main sortir du ravin. Puis il tous se turent en voyant le géant noir. Certains pleurèrent les perdant et d’autre hurlèrent encore plus fort !
- KA’AMEOH ! KA’AMEOH ! KA’AMEOH !