Los Angeles. La cité des anges se réveillait doucement, les vacances de Pâques avaient toujours étaient un des instants préférés de Guillermo. Il était assit sur une plage à regarder le soleil se levait. Il venait pourtant à peine de terminer son travaille de serveur sur un des restos qui borde la playa. Le travail n’était pas super mais au moins il gagnait de quoi financer un peu ses études. Enfin surtout le bus qui l’amenait à ce lycée plutôt bien, à coté de la côte Ouest. Sa bourse lui avait assuré le reste et son petit talent au basket venant compléter le tableau. Mais il savait qu’il n’était pas assez doué pour entrer à la fac juste avec le sport. Il fallait donc bosser dur, assez pour ne pas rester scotché devant la télé espagnole toute sa vie en vivant dans les favelas qui bordent la Californie. Le jeune homme se leva essuya le sable de son jean et partit attendre le bus qui n’allait pas tarder…
« Eh ! Cousin !
Voilà Antonio, le cousin de Guillermo, la caisse qu’il conduit a plus de 15 ans mais elle roule et les vielles décapotables sont vendues pour rien par ici. Il passait souvent par-là, une aubaine pour lui, le bus pouvait partir, il aurait une pauvre âme en moins aujourd’hui.
- Alors t’attends le déluge ou tu monte ?
- Ouais ! Si ta caisse tient le coup.
- Ferme-la et monte.
Guillermo ne se fit pas prier et monta en serrant la main de son cousin. Celui-ci travaillait comme monteur pour une grosse entreprise de métallurgie. Ça gagnait pas beaucoup mais sa famille pouvait au moins payer le loyer. La ballade se fit tranquilamente le son des haut-parleurs passait du bon Cypress Hill, le soleil éclairer la ville, mais l’air était encore doux et les cheveux dans le vent, l’hispano goûtait à la sérénité de ses instants. Il ressemblait à la moitié de la population américaine, les cheveux noirs, coupés court, le fute large. Son teint bronzé faisait envie aux jolies filles et donné la haine au Klan. Comme la majorité des américains en gros. L’arrivée dans le quartier populaire de la ville lui inspira une certaine nostalgie, il avait grandit ici, la vie n’était pas toujours rose, et les gangs avaient décimé son cercle d’amis. Mais sa mère faisait encore des beignets d’aubergine, et le meilleur gaspaccio de la ville, alors tout allait bien. Lorsque le vent joue dans vos cheveux, que le son est à fond et que le moteur ronronne, il y a vraiment de quoi se croire invincible. Guillermo se laissa aller sur le fauteuil, une fois à l’aise il se prit à rêver d’un monde meilleur, avec moins de mecs tatoués armés et de coke dans les nez des ses amis. A quel moment on baisse les bras ? A quel moment on se dit que la vie est comme ça, que l’on n’y peut rien ? Pour l’instant, il n’avait pas renoncé à vivre le rêve américain. Juste celui de voir sa communauté loin des clichées de drogue, gang et femme de ménage. Mais les préjugés impriment leurs marques ici. Les rues de son quartier étaient pleines de mecs à la peau plus tatouée que Tommy Lee. Leurs yeux étaient si vides, comme si tous savaient que le souffre serait leur dernier souvenir, seule une balle pour compagne dans le dernier voyage, voilà comment ça finit pour eux. Los muerte ne se comptait plus, certains faisaient le décompte macabre, à coup de tag fluo, comme si ainsi le massacre pouvait passer comme plus joyeux. Voici l’abattoir, ici ne vivent que des moutons pensa Guillermo. La réalité glaça son sang, qui se réchauffa vite au soleil rouge de Californie. Au moins ils avaient le soleil !
« C’est quoi c’tte tronche ?
- Rien… alors comment va Rosa ?
La discussion dériva sur la famille, le mariage d’une cousine et le trajet se finit devant le minuscule jardin des Delega. La mauvaise herbe squattée depuis un bail, depuis quasiment aussi longtemps que ses frères qui buvait une petite cerveza en jouant aux cartes.
- Ola hermano, alors ? Comment vont tes assiettes ?
- Lâche-moi, j’suis crevé…
Guillermo n’essaya même pas de discuter et partit s’écrouler sur son lit minuscule et s’endormit sur la pensée que lui s’en sortirai.
Il est 16h lorsqu’il réouvre les yeux. Son cerveau pédale un peu, puis il se reprend, met un pied devant l’autre, se dirige vers la douche et une fois dedans laisse couler l’eau sur son corps, les muscles se réveillent doucement, le ploc de l’eau sur l’émail à moitié défoncé le sort de sa torpeur doucement, l’eau enlève les effluves de poisson, de sueur et de friture qui lui collent à la peau. Une fois propre et réveillé, il s’habille vite et se cale dans la cuisine.
« Ola papi, como esta ?
- Ça va m’man, ça va…
La vielle femme l’embrassa sur le front heureux qu’il bosse dur, s’inquiétant parfois de son avenir, mais elle avait confiance, Guillermo s’en sortirait. Celui-ci avala ses céréales, puis retourna dans sa chambre pour réviser un peu avant de prendre le bus pour aller bosser. Les journées se succédèrent ainsi, entre son boulot de serveur et ses révisions. Puis le dernier samedi du spring break il put enfin décompresser. Une grosse fête était organisée chez un de ses potes blancs. Mike possédait une sacrée baraque sur les collines de la ville et la moitié du lycée était invité. Pour s’y rendre Guillermo avait emprunté la caisse du cousin, après avoir promis de pas la bousiller et de tuer le premier qui essaye de s’en approcher.
« Qui en voudrait de toute façon !
- Dégage ! »
La voiture démarre et Guillermo se sent libre, les vitesses s’enchaînent et il arrive bientôt en vue de la villa. C’est une grande bâtisse blanche qui trône sur une colline verte, la musique s’entend dès le portail et lorsque Guillermo gare sa voiture à côté des Porsche ou des Ford des amis de Mike il se sent honteux. Mais bon, la honte ne dure qu’un temps, juste le temps d’apercevoir une des ses chicas qui s’habille avec une ceinture et un haut de bikini. La lueur dans ses yeux de biche devait autant à l’alcool qu’à l’ambiance de débauche du Spring Break. Que Dieu bénisse les bikinis… Le jeune homme rentra alors dans la villa, le fond sonore assuré par une chaîne hi-fi balançant de la pop, Britney Spears susurre « I’m a slave 4 u » les filles se trémoussent et la bière coule de partout.
« Guizmo !
Le surnom de Guillermo, ses coéquipiers trouvant son prénom trop long. Le blondinet de 100 kilos de muscle qui a crié c’est Skito, originalement Skitovitch John. D’origine russe, mais ses parents avaient préféré John à Sergueï pour l’aider à s’intégrer. Résultat tout le monde l’appelait Skito.
- Alors Skito, comment va ?
- De la bière, des filles que demande le peuple gars ! Allez viens ! On va s’éclater ! »
Guillermo suivit le pivot de son équipe vers l’hôte de ses lieux. Mike était affalé sur un canapé immense entouré de sa cour, le capitaine aimait être entouré…
« Hello ! Alors quoi de neuf ?
- De la bonne gars ! Tient sens-moi ça !
Mike lança un petit sachet avec une sorte d’herbe à l’intérieur. Guizmo l’attrapa sans problème et l’examina…
- C’est quoi ?
- De la sauge mexicaine, légale et sa défonce plus que la Marijuana. Essaye. »
Un pétard circula jusqu’à lui, il n’aimait pas ça, mais le Spring Break possédait certains rites, dont celui de débaucher la jeunesse le temps d’un printemps. Alors Guillermo mit la cigarette à la bouche et inspira… la fumée pénétra ses poumons, brûla sa gorge et déconnecta son cerveau, c’était de la bonne oui, tellement qu’il tomba dans les pommes…
Le reste de la fête n’est qu’un souvenir halluciné. Un peu nauséeux il s’éloigna vers la limite de la propriété. Alors qu’il se préparait à vomir quelques petits fours, la tête vibrant encore aux sons des grosses caisses, sa main partit en fumée. Littéralement ! Il poussa un cri étranglé, l’adrénaline qui s’engouffrait dans ses veines le réveillant d’un coup. Il ne rêvait pas, bien que sa main redeviennent peu à peu normal, la réalité s’imposa à lui. Il était un muto. Ce qui comme révélation peut gâcher un peu la fête.
Institut Xavier, Salem, New York.
“Scott, Cerebro a détecté quelques cas de mutation... Veux-tu les examiner ?
La superbe femme qui parle est Emma Frost, sa tenue blanche est si sexy qu’elle n’a pas à se forcer pour lire les réactions mentales des élèves masculins du centre à son sujet. Mais elle fait peu cas de tout cela, l’important c’est le rêve. Le reste importe peu.
- Faisons ça, alors qu’est ce qu’on a ?
Scott Summers connaît bien la fonction de chef, mais diriger l’école le trouble un peu, il s’en remet donc beaucoup à sa compagne. Ce qui fait beaucoup jaser dans l’Institut.
- Avant tout Darling, il leur faut un superviseur tu le sais bien… je propose quelqu’un qui ira les chercher, ça instaure un climat plus serein non ?
- Oui tu penses à qui ?
La réponse étonna beaucoup notre ami X-Man…
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