Elle s’est enfin endormit. Voilà trois nuit qu’il la veille. Trois soir qu’elle tremble dans ses bras, qu’elle le supplie de rester. Depuis que Bullseyes s’en est pris à elle, Karen est paniqué. Matt essaye de la tranquilliser, de la calmer. Mais comment transmettre cette paix alors qu’en lui brûlent mille feux. Oui il à la rage. Il sait pour qui bosse le fou furieux qui s’en est pris à sa copine. Il l’a déjà rencontré. Et ce souvenir ramène en lui la colère, la frustration. Lex Luthor. Son odeur de cigare, sa voix, tout ce qu’il connaît de lui le hante.
Sa main quitte les boucles blondes. C’est à regret qu’il s’éloigne d’elle. De son odeur d’abricot, de sa peau douce, de sa respiration… Il se lève et tente de se repérer dans le petit studio. Il n’est pas chez lui mais il vient si souvent que son odeur imprègne les murs. Il tâte son sac de sport. Ses mains l’empoigne et le serre. Il y a là dedans sa vengeance. Le moyen d’exorciser ses démons… Il y a Daredevil… sa décision est prise, la fermeture éclair s’ouvre avec trop d’impatience. Le masque semblait l’attendre… le Diable est de sortie ce soir.
Alors qu’il scrute le bar en face de lui, il fait le point. Beaucoup de choses se sont passées ces temps ci. Une météorite à faillit rayé la cote est de la carte. Mais un homme en costard l’a renvoyé dans l’espace. Les journaux l’ont surnommé Superman… Un incident grave dans le bronx. On parle même de deux Spiderman. Des évènements étrange dans son quartier aussi. Avec des rumeurs sur le Punisher et Steelman. Il s’en est passé des choses. Lui était dans les bras d’une fille qui a été traumatisé par sa faute. On évite de s’en parler. Jamais lorsqu’il discute avec Ben ils n’abordent le sujet… On évite d’y penser. A tous ses dégâts collatéraux… A ses victimes vivantes, celles que l’on sauve mais que l’on laisse si fragiles…
« Ciao les gars !
Bye Ox !
Bien le colosse sort enfin du troquet. Voilà bientôt trois heure qu’il buvait là dedans. Plus 1h pour Matt à repérer son cœur, son odeur. Il calcule qu’il lui reste trois heure avant que Karen se réveille. Il devra passer par la boulangerie pour se donner un alibi. En attendant Ox allait devoir parler de son employeur. Il sauta sans bruit de son abri et chuta droit sur le molosse. Il atterrit les deux genoux dans son dos, ses mains autour de sa tête tirant en arrière. Après un équilibre précaire le gigantesque noir s’écroule au sol. Un bâton rouge vient tapé le macadam avec bruit juste a coté de son oreille.
« Bien… je vois que tu te rappelle de ça. Alors je vais être direct… ou est ton patron ? »
Il a vite parlé. Son souvenir de tête à corne ne devait pas être si agréable que ça finalement… Matthew sourit en pensant qu’il faudrait que sa clientèle ai de meilleur souvenir de lui. Devant lui se dresse un hôtel de luxe. Il sent des odeurs fines, rien à voir avec son quartier. Bien, il doit se trouver dans une suite selon Ox. Il va donc falloir entrer, aucun immeuble alentour n’est assez grand pour qu’il saute directement sur le balcon.
Un trou, une faille. Il l’entend. Une fenêtre ouverte sur le flanc droit. C’est de là bas qu’il entend la douche et la radio… Bien cette chambre va faire entrer le démon venu détruire le mal.
L’espace d’un instant il vole, l’air fouette ses vêtements. Puis il ne sent plus rien et roule avec souplesse sur un tapis qui vaux le prix d’un an de loyer. Pas le temps de réfléchir, il enlève son masque et sort de la chambre.
Heureusement qu’il ne voit pas, car sinon il se rendrait compte qu’il jure avec le décor. Un adolescent roux, des cicatrices autour des yeux, en short large et t-shirt en coton. Non il ne voit pas, mais pourquoi faire ? Pour avoir peur ? Pour avoir honte ? Non il a mieux. Ses sens développés le rendent supérieur aux commun des mortels. Il repère le moteur de l’ascenseur et ouvre à la force de ses bras la cage d’escalier. L’air frais caresse son visage. Puis il saute et attrape les câble. Il glisse sur quelque mètres se brûlant ses phalanges. Il se mord les lèvres pense à Karen et commence son ascension. Doucement petit à petit il se rapproche, à vu de nez il lui reste quatre étages. A vu de nez oui, car il sent que l’odeur de cigare est la plus forte à cette étage. Un peu de nerfs ! Ses muscles sont habitué, ils roulent sous sa peau avec fluidité. A peine transpirant il s’élance et se rattrape du bout des doigts sur le rebord de la porte fermé. Il se hisse et ouvre cette porte. Il ne la voit pas. Mais il l’imagine comme la porte des enfers de rodin. Il avait vu cette image en cours d’histoire. Et cette image été resté gravé en lui. Il se tient dans le couloir. Une seul porte en face de lui. Une simple porte en bois. L’odeur d’un cigare, d’un parfum de femme. De transpiration. Quelque chose cloche. Depuis le début il sent que quelque chose ne tourne pas rond. Un détail lui échappe…
Peu importe. Le simple souvenir des sanglots de sa copine lui font défoncé d’un coup de pied le mince rempart de bois.
« LUTHOR !!!!!!!!!!!!! »
Des alarmes sonne en silencieux. Le temps de la discrétion n’est plus de mise. Son masque est de nouveau sur son visage. L’homme à laissé place à la légende. Et ce soir sa réputation ne va pas faillir…
Aucune réaction. Etrange, pas de son, pas de mouvement, rien. Luthor n’est plus là. Il hurle, fracasse le bureau imitation 16ème siècle. Il s’effondre sur le sol. On lui a volé sa vengeance, on a volé la tranquillité de sa douce. Il n’en peut plus. Il a l’habitude de souffrir, d’avoir mal pendant des jours. Mais il ne sais pas quoi faire lorsqu’elle sursaute au moindre bruit. Lorsqu’elle marmonne a propos de la nuit qui a changé sa vie. Aucun mot, aucune paroles ne l’apaise. C’est pourtant son quotidien, son lot. Toutes ses victimes qu’il a sauvé, toutes ses vies qu’il a protégé. Mais il n’assure aucun service après vente… il ne pense pas au traumatisme. Des pas… les gardes de l’hôtel rappliquent. Il ouvre la vitre et disparais dans une ville qui ne dort jamais.
Elle ne dort plus. Elle reste assise des heures durant. Elle ne peux pas s’empêcher d’y penser. Elektra n’était qu’une fille comme les autres. Puis elle a basculé et le désordre de sa vie semblait sans fin. Mais ce qu’elle sait la bouleverse. Matt, Matt l’aveugle est Daredevil. C’est lui qui fait régner la loi sur Hell’s Kitchen. C’est lui qui lui a sauvé la vie. Lui qui la protégée. Et puis ça a changé, il ne lui parle plus, il l’évite. L’oni en elle réclame doucement sa ration. Il c’est fait tout doux depuis qu’il lui a avoué avoir changé son ami. Il sent la rage en elle et tente de l’éloigner… de la passer sur quelqu’un d’autre. C’est le seul chemin qu’il connaît, la seul relation qu’il comprend.
Elle se lève et sert sa dague. S’il croit qu’il va s’en sortir comme ça c’est mal la connaître. Elle le poursuivra jusqu’en enfer, même si elle s’y trouve déjà. Elle ouvre les bras en se laissant tomber depuis le toit. Un démon protège le quartier ? Bien maintenant un ange de la mort le hante…
Il sert sa gorge, et frappe sa tête contre un mur. Ce putain de dealer va payer. Il sait qu’il ne devrait pas faire payer sa frustration à un autre. Mais le Turc a dépassé les bornes. Il n’a pas écouté les conseils du diable sur son épaule droite. Tant pis pour lui… derrière lui la jeune femme qu’il a tenté de séduire puis de violé. Ce mec ne comprendra jamais rien. Le sang maquille son visage. Sauf que sa maquilleuse n’est pas très douée.
« Je ne vais pas le répéter Turc. Tu va allez voir les flics est faire des aveux complets. Si tu omets un détails je viendrez jusque dans ta cellule pour te faire cracher… compris ? »
Un signe de tête est le voyou peut repartir en courant. C’est le moment pour lui de partir. Il hésite un instant, il entend des pleurs. Elle est accroupit contre le mur, elle bafouille. Il s’approche d’elle. Il pose sa main sur son épaule. Elle sursaute mais il agit avec douceur, il reste calme et parle doucement.
« N’ayez plus peur. Ecoutez moi bien. Tout ce qui c’est passé, toute cette nuit, rien n’est de votre faute. Vous comprenez, rien n’est de votre faute. Turc n’est qu’un gros connard que j’aurais dut envoyé en taule il y a longtemps. C’est ma faute… pardon… »
Il la serre contre lui et cette fois c’est lui qui pleure… Samantha Spade pensait à tout sauf à ça. Daredevil le démon du quartier pleurait contre son épaule. Elle ne sait comment réagir. L’instinct maternel reprend vite le dessus. Elle le prend dans ses bras et caresse ses cheveux.
« Chut c’est finit… »
Karen ouvre les yeux. Elle savoure les quelques secondes qui la sépare du monde réel. De la réalité et de la vérité. Elle s’accroche à sa nuit, à ses rêves comme Peter Pan à sa jeunesse. Puis elle ouvre les yeux. Elle tâte son lit et ne trouve que le vide.
« Matt, Matt ?
La panique commence à monter en elle. Puis elle entend le bruit de sa cafetière. Elle se lève et entre dans la cuisine.
Bonjour ma puce
Bonjour toi
Elle l’embrasse doucement. Puis le sert fort dans ses bras. Lui garde les siens hors de protée, un café dans une main, une assiette de pâtisserie dans l’autre.
Assied toi chérie, je te sert le petit dej’.
Elle s’assoit et lui sourit. Elle oublie un peu ce qu’elle a vécue, elle oublie le clic de l’arme, elle oublie la peur de cette nuit. Elle ne pense a rien lorsqu’il est là. Il lui fait un bisou sur le front et dépose son café devant elle. La jeune fille se demande brièvement comment il fait. Il fait la cuisine, semble plus à l’aise qu’elle dans son studio…
« Pain au chocolat ou croissant ?
Il tâtonne pour retrouvé le sachet, cette aperçu de sa faiblesse lui ouvre les yeux. Lui qui malgré son handicap semble si fort, si droit, il est sans le savoir un exemple pour elle. Comme elle l’aime ! Elle est folle elle le sait, mais elle est amoureuse, peut être que l’un ne vas pas sans l’autre…
Lui tente de ne rien montrer, de pas lui faire sentir que lui aussi à ses blessures et que cette nuit fut horrible. Il ressasse les instants vécus. Il entrevoit des cercles de violences sans fin. Il ne voit pas comment y mettre un terme… mais pour le moment tout cela ne compte pas. Pendant moins d’une heure avant qu’elle ne parte en cours à l’université il cesse d’être Daredevil l’homme sans peur… et deviens Matthew Murdock l’homme amoureux…
Alors qu’il allait se resservir une tasse de café il se figea. Cette odeur… ce cœur…
Et cette voix…
« Prie pour leurs âmes… »
Il se rua à la fenêtre mais elle avait déjà disparut. Celle qui lui avait porté secours, celle qui le trouble. L’inconnue à la dague. Un parfum différent chatouilla ses narines. Une odeur acre, entêtante. Celle du sang…
Il bredouille une excuse et se précipite au dehors. Cinq minutes plus tard il découvre le cadavre d’Ox. Il lance tous ses sens à la recherche de la fille. Rien, il frappe sur le toit en béton de rage. Lex, maintenant elle. Trop de monde se moque de lui… Il allait devoir y remédier… Les cercles dansent dans sa tête. La frustration la fatigue, la haine… Le cocktail mortel pour ses ennemis… Bien que l’inconnue se prépare le démon se met en chasse…