Urban Comics -

Bonjour.

Comme vous le savez, mon temps sur Urban Comics est compté et je vais user de ce sujet pour vous remercier, indiquer ce que j'ai aimé, détesté, bien fait, mal fait, etc. sur Urban Comics. Il sera rempli au fur et à mesure, contiendra quelques informations, quelques secrets et quelques moments d'émotion, aussi. C'est évidemment égocentrique et égoïste mais hey, hein, je suis encore le patron ici.
On commence donc par une interview finale par SteF. Vous le savez, vous l'avez vu, j'ai toujours bien aimé ces échanges, ces questions, ces contacts avec les lecteurs. J'ai aimé en faire, en faire faire et être le journaliste ; là, SteF s'est sacrifié pour moi et ça m'a fait très plaisir. Merci à lui. J'espère que vous lirez ça et que vous comprendrez bien que si je pars, ce n'est pas parce que j'en ai marre, ce n'est pas parce que je ne veux plus vous voir, mais parce que je dois passer à autre chose. Urban et vous m'avez aidé à me forger, à mûrir, à devenir ce que je suis. Merci.

Citation :: SteF : Après plus de 4 ans d’Urban Comics, vous allez tirer le rideau sur vos projets Urban. Que ressentez-vous ?
Ben : Un peu de tristesse et de mélancolie, un peu d'impatience de voir comment ça va vraiment se finir et...oui, je l'avoue, un peu de détente. Gérer Urban Comics pendant cinq ans (on a commencé en août 2004, SteF !), d'abord avec Diablo puis seul, n'a pas été simple. Les auteurs se sont succédés, les lecteurs aussi...ça a finalement donné quelque chose qui n'était pas ce que je voulais mais qui fait plaisir à voir. Pourtant, c'est vrai que souffler après ça fera un peu de bien, mais ça sera aussi un grand vide.

SteF : Ca n'a pas donné ce que vous vouliez ?
Ben : Je voulais faire un univers cohérent, simple, épique et très réaliste. On en est loin.

SteF : Pour le cohérent, ça le fait. Mais c'est vrai que pour la simplicité et le très réaliste, on repassera... Selon-vous, comment se fait-il que Urban est tant dévié ?
Ben : Je pense que je suis responsable : j'ai été pris à un moment d'une fibre super-héroïque, d'une envie de faire des choses un peu "blockbuster", de tout faire péter et de m'amuser avec. Ca a donné Green Lantern et Strange, et si finalement ce sont de bonnes séries, on est loin du "Urban". Steelman a aussi eu ce souci, et nous avons eu l'intelligence (sur ta proposition, je crois) d'enlever le "Urban" qui n'avait plus sa place. Je pense être responsable, oui. D'un côté je le regrette, car c'est un peu dommage d'être "parti" loin de l'idée originale, mais...je me suis bien amusé à faire ça, et je crois avoir amusé les lecteurs. Pourtant, c'est un petit regret que j'entends corriger.

SteF : Justement, peut-on savoir ce que vous nous réservez pour votre baroud d’honneur?
Ben : Ca se résume dans le titre de la saga : la fin d'un monde. Après, est-ce le monde ? Le monde Urban ? Le monde des "super-héros" ? Le monde de l'innocence ? Vous verrez, mais j'entends offrir un dernier round à nos personnages - un chapitre dantesque. Jusque là, les "héros" ont surtout dû combattre pour eux-mêmes : très vite, leurs aventures ont consisté à se protéger ou à se venger. On a très rarement vu les personnages sauver des gens de façon désintéressée, sans lien avec le "vilain". L'exemple le plus flagrant est Spider Man, qui doit sauver je pense deux personnes sans qu'il soit concerné par son adversaire sur cinquante numéros. Je m'en veux de ça, d'ailleurs.
L'idée est donc de corriger ça, de montrer les "héros" comme de vrais héros et non pas comme des sociopathes tapant d'autres sociopathes. Je pense qu'il est temps que l'héroïsme soit au coeur d'Urban Comics, que les personnages fassent face à leurs responsabilités. Luther, Doom, Sinestro, Amahl Farouk, Osborn et Zoom décident de s'en prendre au monde par l'intermédiaire des Etats-Unis ; on n'est plus dans une histoire de vengeance, de revanche. Ce n'est plus personnel, ça les dépasse, ça dépasse tout le monde. C'est pour ça qu'ils ne savent pas gérer, car ils ont peur...peur de dépasser le stade de la vengeance pour passer dans le véritable héroïsme ; ils sont terrifiés. Mais ils doivent le faire. Ils sont responsables de la survie de ces êtres, ils sont responsables de la prise de pouvoir de Luther, de la survie de Sinestro, etc. Ils sont responsables, et ils doivent agir. Pas parce que c'est personnel...mais parce qu'ils doivent le faire. Il est temps qu'ils fassent ce pourquoi ils sont là.

SteF : Si l’aventure Urban était à refaire, que changeriez-vous ? Que feriez-vous différemment ?
Ben : Je me taperais sur les doigts avant d'écrire certaines choses ! Je ferais Flash différemment. Je préparerais mieux Urban War et ses débouchées. J'aurais de meilleures relations avec certains auteurs. J'aurais eu moins de séries personnelles et même globales pour éviter la surenchère. J'aurais écris plus de Fantastic Four. En fait, j'aurais voulu être plus urbain et avoir mon expérience de maintenant.

SteF : Avec votre expérience, repartiriez-vous dans un projet semblable à Urban, sur la forme j’entends? Un univers collectif, aussi bien sur le plan collectif d'auteurs que plusieurs personnages vivants dans un même monde.
Ben : Dans un projet professionnel, oui. Amateur non.

SteF : Que vous reste-t-il encore à publier sur Urban Comics? De vous, et d’autres auteurs...
Ben : Pour rajouter sur le projet commun, je tiens à dire que si je dis en professionnel oui, c'est parce que des gens motivés et obligés de l'être sur le long terme en seront. L'amateur demande un intérêt, une envie de toujours faire fonctionner le projet qui n'existe pas toujours, ou qui peut disparaître. J'ai commencé avec Diablo, Firediablo et Nicoalk13 : je suis globalement le seul qui reste, même si FD vient encore faire coucou. Lex, Bakusan et toi êtes maintenant encore un peu actifs, mais votre motivation s'érode aussi. Je suis, finalement, le seul qui est resté car j'avais l'intérêt, l'envie, la foi. Je ne veux pas être confronté à la même chose, je veux travailler en équipe et avec une équipe stable. C'est pour ça que "l'amateurisme" ne me passionne plus pour ça.

Sinon, pour ce qui est à publier encore ? Il reste le Vigilante de Lex, les Azrael de Baragon quand il les finira (ah oui, il est encore actif mais ne fait qu'une série...mais quelle série !), les Tortues Ninjas de FD qui sont très bonnes...et c'est tout. Je finirais la saga et ça sera bouclé.

SteF : Quid de l’avenir pour Urban Comics? Une fois "La fin d'un monde" terminé, et les dernières séries publiées, des auteurs pourront toujours proposer des choses pour l’univers, ou la porte sera-t-elle définitivement fermée ?
Ben : Je pense que ça sera vraiment fermé. A moins que ça soit génial et que ça apporte vraiment quelque chose, je ne vois pas pourquoi d'autres rajouteraient des choses. Si vous avez des idées, pourquoi ne pas vous lancer et faire vos propres créations ? C'est ce qu'on a fait, c'était cool. Allez-y vous aussi.

SteF : Lors des Urban Awards, dans la catégorie « Meilleur moment d’Urban Comics », vous avez dit, je cite : « La création, oui. Mais aussi l'année 2005, avec l'arrivée de beaucoup d'auteurs, beaucoup de séries, Urban War, beaucoup de lecteurs...c'était magnifique et fun. Je suis nostalgique. Mais s’il n’y avait qu’UNE chose à retenir? UN événement ?
Ben : T'en as des questions, toi ! Ca n'est pas facile, ça. Pas facile du tout. Mais je pense dire la fin de Urban Spider Man : je l'avais fait. J'avais tiré d'une série mal foutue, mal née, avec un concept bateau et des personnages stéréotypés une bonne histoire. Oui, je crois que c'est une bonne histoire et que ça a une belle fin. A relire, je trouve ça horrible dans le style mais...c'est une belle fin. Avec des surprises, du suspense et de l'émotion. Le héros a perdu mais il a gagné quand même. Dans la mort, il arrache la victoire à son ennemi et le réduit en miettes en cassant le jeu. Spider Man est mort mais il a gagné. J'en suis fier.

SteF : Dernière question : des plans pour l’avenir, sur le net ou IRL ?
Ben : L'an prochain, j'entre dans un Master spécialisé en la préparation des concours administratifs, et je serais moins présent. J'espère devenir écrivain et je vais me concentrer dessus à temps plein cet été. J'ai grandi avec Urban Comics, Urban m'a fait mûrir et ça se voit dans mon écriture. Je n'oublierais jamais ça, et je ne vous oublierais jamais mais je dois maintenant faire autre chose. J'espère donc que vous retrouverez dans les années à venir en librairie des livres signés de Benjamin T. ! Et oui, c'est mon nom, soyons fous, disons tout.
Et sinon, j'ai aussi été publié dans deux fanzines et bientôt dans un recueil. Que des textes joyeux, bien sûr.

SteF : Vous pouvez glisser les noms des fanzines et du recueil si vous voulez, histoire de faire un peu de pub...
Ben : 2016 #1 et #2, ça se commande ici http://www.buzzcomics.net/showthread.php?t=29904&highlight=2016 et c'est rempli d'oeuvres de gens biens du forum Buzz Comics. C'est fun, décalé et il y a des choses très sympas. En plus, c'est très peu cher et de bonnes histoires à suivre.
Le recueil n'est pas encore publié, j'en parlerais quand ça sera le cas.

SteF : Merci pour ce moment que vous m'avez accordé! Bonne continuation et bonne chance pour vos publications!!
Ben : Merci à toi, à vous tous et à bientôt. Je vous aime.