Depuis des siècles les humains nous chassaient…Depuis que nous existions en réalité…Tous les grands massacres de l’histoire étaient en réalité des génocides de notre race. La société humaine a toujours maquillé cela en guerre de religion…De plus nous devons également subir la colère des vampires…Notre monde est bien dur pour des lycanthropes comme nous…
Seulement j’ai décidé que cela devait changer. Ma famille à subit leurs courroux depuis trop d’années. Il faut dire…je fait parti de la descendance de celui qui fut la bête du Gévaudan…C’est peut-être pour cela que ma forme de lycanthrope est si impressionnante…Mon nom est Dorian Smith. Et je suis à la tête de la secte Lycanthropia, du moins pour sa section américaine. J’en ai pris le commandement après mon père, lui-même l’arrière petit-fils du fondateur de la secte.
Je lissais précautionneusement la robe de gourou que je portais lorsqu’on vint frapper à ma porte. Un jeune homme à la chevelure rousse apparut dans l’encadrement :
-Tout le monde vous attends…
Me levant, je posais mes mains sur les épaules de cette toute jeune recrue.
-Billy…Je ne te l’ai jamais dit mais bienvenu parmi nous…mon frère !
-M…merci monsieur !
Je me laissais quelques secondes de répit puis sorti de ma cabine. La secte avait trouvé refuge dans un énorme bateau déguisé en navire de commerce, ce qui nous permettaient de s’amarrer où bon nous semblait…après plusieurs escaliers et autres couloirs j’arrivais dans une immense cale. Devant moi, une centaine de fidèles attendaient. Souriant, je prenais enfin conscience que toutes ces personnes étaient sous mon contrôle. Pas besoin d’artifice pour cela.
Certaines personnes sont faites pour en commander d’autres. C’est dans les gênes. J’étais de ceux-là. J’avais une sorte d’autorité naturelle. Et j’en usai avec talent, respectant notre race comme le désiraient ceux qui me faisait maintenant face. Comme eux, je voulais porter notre race au firmament. Comme eux, je ferais tout pour que les loups-garous prennent peu à peu la place des humains.
-Mes frères !! lançais-je. Mes frères lycanthropes !! Vous savez comme moi que ce soir est un instant important pour notre race !!! C’est ce soir que nous commencerons à gouverner cette planète !!
Tous les fidèles levèrent triomphalement leurs mains en approuvant mes paroles à grands cris.
-C’est ce soir que les humains devront, sinon nous craindre, au moins nous céder leur terres !! C’est ce soir que…
-Maître !!!
Laissant ma phrase en suspens, je tournais mon regard vers celui qui venait de me couper. Un homme d’une stature assez imposante ce tenait près de l’une des issues. Il tenait un corps d’une main et une torche de l’autre. Je reconnu Billy, inanimé.
-Ce traître voulait mettre le feu au navire !! cria le culturiste. Je l’ai surpris dans les cales !!
Toute l’assemblée fut étonnée de cette remarque, et une rumeur s’éleva rapidement.
Profitant de cela, Billy sembla se réveiller et mordit profondément celui qui le retenait au bras. Il fut relâché et se mit à s’enfuir.
-Prenez les fusils, mes frères !!!criais-je. Rattrapez-le et tuez-le !!
Complètement affolé, je courais à en perdre haleine. Mon plan venait de tomber misérablement à l’eau. Moi qui voulais couler ce bateau et la secte avec, voilà que j’avais cent loups-garous à mes trousses ! Et cette putain de Lune qui ne perçait pas les nuages !! Quand bien même j’aurais pu me muter, je n’aurais pas fait le poids…surtout contre Dorian.
Arrivé sur le pont, je regardait rapidement autour de moi afin d’identifier où se trouvait le port. Là, à gauche. Quelque chose éclata à coté de moi, me rendant à moitié sourd. Un coup de fusil ! Ils me prenaient en chasse !!Nul doute qu’ils avaient bourré leurs balles d’argent, car qui peut mieux connaître vos faiblesses que quelqu’un qui les partage ?
Reprenant mes esprits, je repris également ma course. Je sautais aisément le garde-fou du bateau lorsqu’une autre détonation résonna. Et la Lune apparut.
Presque aussitôt, mon corps ne m’obéis plus. Il se stoppa tout en commençant à se tordre de douleur. Seulement, la douleur, je la ressentait. Même en temps que loup-garou, même si j’était plus résistant qu’un simple humain et même si d’ici quelques secondes je ne sentirait plus rien du fait que le Loup prendra totalement possession de mon corps ; je ne pu m’empêché de hurler lorsque ma peau se déchira . Au moment où j’allais laisser mon esprit disparaître , je priai intérieurement pour que mon double sauvage n’ait pas l’idée stupide de combattre ses congénères.
Mais je n’en sus jamais rien, la Lune disparaissant de nouveau derrière un nuage, me redonnant par la même mon apparence humaine. Récapitulons : ma pseudo transformation m’avait ralenti, affaibli, mais aussi fait déchiré inutilement la presque totalité de mes vêtements ! Seul restait mon pantalon, en lambeaux. Et mes poursuivants, eux, étaient en possessions de leurs amulettes, celles qui les empêchent de se transformer et ce même si ils étaient envoyés sur la Lune !
Lorsque mon dernier poil de pelage tomba à terre, je me remis à courir, si on pouvait appeler cette marche misérable et titubante une course. Toutefois une détonation à ma droite me redonna un coup de fouet. De la sueur me brouillait la vue, je courrais à l’aveuglette, me repérant aux grandes taches de couleurs qu’étaient pour moi les containeurs en métal qui jonchait le quai.
Et je percutais quelque chose…
Apparemment humain, la chose tomba à terre en même temps que moi. Je n’eus pas le temps de voir son visage, tout juste de retenir son odeur, les cris de mes poursuivant se rapprochant. Je réfléchis quelques micros secondes puis, sans réellement m’en rendre compte, je me jeta sur l’inconnu et le mordit au cou.
Je me releva et reprit ma course. Mais ce petit intervalle permit à mes poursuivant de me rattraper. Je fut bientôt totalement cerné…L’un d’eux me mit en joue…J’eut juste le temps de me métamorphosé, sans réellement m’en rendre compte, avant qu’il ne tire.
Lorsque mes hommes revinrent aux bateau, je compris immédiatement qu’ils avaient échoué dans leur missions : ils puait la peur…Presque instinctivement, j’arracha mon amulette, laissant le loup en moi les punir, leur faire comprendre qu’on ne décevait PAS Dorian Smith.
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