Par Roe.Jour J
Courir ne le mènera à rien et il le sait. Cela n’empêche pas le jeune homme d’allonger sa foulée. Car ce qu’il craint ce n’est pas ses poursuivants mais ses propres démons qui rodent en lui. C’est pour ça qu’il fuit, pour que ses adversaire n’est pas la possibilité de l’énervé…
John Jameson n’est pourtant ce que l’on pourrait appelé un athlète, pas plus qu’un colosse. A dire vrai il ne faisait pas peur mais une chose alors le tracassait : pourquoi ce qui le poursuivait prenait tant de précaution ? il n’avait sentit chez eux aucune peur mais plutôt une froide logique. Et là où son raisonnement le menait faisait froid dans le dos : ils voulaient que le loup sorte. Ils le poussaient à bout jusqu’à qu’il enlève son talisman qu’il avait réussit à récupérer sur un de ses congénères morts. Il ne pouvait pas se payer le luxe que le loup hors de contrôle sorte. La dernière fois avait été assez traumatisante. Il détestait le goût du sang dans sa bouche au retour. Le loup en lui n’avait plus voulut d’une paix depuis qu’il avait forcé de partir par la faute du rouquin John le sentais toujours en lui, n’essayant plus de briser ses chaînes, mais attendant son heure. L’animal savait que le jeune homme craquerait un jour quoiqu’il arrive. Il fallait être patient avant de lui faire payer…
Le bruit se rapprocha son adversaire arriva en face de lui. En se retournant Jameson comprit pourquoi il se montrait enfin. Il était dans une impasse. Il respira à plein poumon. Il devait se concentrer. Il n’était plus un lycéen maigrichon, il abritait en lui une bête enragé et cela avait quelques conséquences. Comme des sens plus aiguisés, des réflexes et une force accrue. Bien sur cela n’avait rien avoir avec la fois où il avait pactisé avec le loup. Mais espérons que cela serait suffisant…
« Que voulez vous ? »
Jour J moins une semaine.
L’heure ?
Dix heures du matin. La majorité des habitants de la ville étaient déjà dans les bureaux et rêvaient déjà de pouvoir rentrer chez eux, retrouver leurs femmes, leurs compagnes ou leurs petits plaisirs personnels. Le moment où la grande partie de la cité était réveillée et en pleine forme, le meilleur instant pour un rendez-vous, évidemment.
Le lieu ?
Le dernier étage d’un building de Manhattan. Une de ces grandes constructions d’acier et de béton qui regardaient de haut ceux qui grouillaient sur la terre ferme comme des fourmis. La pure représentation de l’arrogance humaine, et surtout Américaine, sur le monde et ceux qui le peuplent. Le lieu parfait pour impressionner lors d’un rendez-vous, évidemment.
Les personnes présentes ?
Les êtres les plus puissants de la planète, tout simplement. Présidents Directeurs Généraux des plus grandes entreprises du monde, évidemment Américaines, ils étaient ceux qui décidaient du destin de tout et surtout de tous. Depuis des années, déjà, ils manipulaient la planète et ceux qui y vivaient à leur guise, usant de leur pouvoir décisionnel pour transformer des démocraties en dictatures et des paradis en enfers. Ils étaient ceux qui contrôlaient dans l’ombre le monde, ceux qui faisaient croire qu’ils n’existaient pas alors qu’ils étaient bien réels.
Ils étaient ceux qui avaient le pouvoir. Tout simplement.
« Faites-le entrer. »
Ils étaient cinq.
Ils étaient quatre hommes et une femme.
Assis autour d’une table en arc de cercle, leurs visages dans l’ombre malgré l’énorme baie vitrée baignée de soleil derrière eux. Même si ils se connaissaient depuis des années, ils n’avaient jamais voulus se révéler leurs véritables identités. Tous savaient plus ou moins qui étaient les autres, mais la Vérité n’avait jamais éclatée. Ils ne l’avaient jamais voulus. Mieux valait l’ignorance pour plus de sécurité. Et dans leur vie, la sécurité n’avait pas de prix. Non. Pas de prix.
La porte s’ouvrit doucement devant eux. Un homme pas vraiment grand, environ un mètre soixante quinze, entra tranquillement dans la pièce, l’air assez serein. Il avait le crâne totalement rasé, et ses yeux sombres ressemblaient à deux puits au milieu de son visage, qui arborait un petit sourire amusé et presque arrogant. Il était vêtu d’un costume bleu foncé avec une chemise blanche, et s’assit calmement à la chaise disposée devant les cinq êtres dans l’ombre, ce qui attisa immédiatement une certaine agressivité de par l’homme le plus à droite de la salle.
« Nous ne vous avons pas permis de vous asseoir.
- Je sais. »
Le nouvel arrivant sourit doucement en croisant lentement les jambes, posant calmement ses mains sur son genou levé en l’air. Il signifiait clairement une attitude de défi, ainsi, mais il s’en fichait : les hommes devant lui l’avaient fais venir, ils avaient donc besoin de lui. Et il n’était vraiment pas quelqu’un qui allait aider les autres sans qu’il puisse en tirer partie…
« Mais je m’en fiche.
- Vraiment ?
- Oui.
- Savez-vous la folie que vous êtes en train de commettre ?
- Je ne commets aucune folie.
- Vous nous défiez.
- Oui.
- C’est de la folie.
- Non. Une stratégie. Mais peut-être avez-vous besoin que je vous explique ce que c’est… »
Il sourit encore plus en croisant les bras.
Il savait qu’il se mettait en danger en parlant ainsi à un des hommes les plus puissants de la planète, à un de ceux qui contrôlaient assez l’économie mondiale pour pouvoir se permettre d’acheter un pays Européen si il le voulait, mais…il devait le faire. Il ne voulait pas passer pour le pompier de service, et il voulait être bien considéré par eux. Quitte à risquer à côté de sa survie à ce jour…
« Vous êtes fou.
- Peut-être. Mais vous avez besoin de moi.
- Vous êtes bien arrogant.
- L’arrogance est voisine de la folie, qui est sœur du courage. Vous le savez aussi bien que moi. Je sais que vous avez besoin de moi, sinon vous ne m’auriez jamais révélé votre existence. Je suis certainement celui qui va vous aider, mais je ne veux pas faire ça pour rien. Je ne veux pas être votre larbin. Je veux être respecté. Et je veux une récompense.
- Et…
- Et vous aurez cela. »
Alors que le dialogue ne s’était fait qu’entrent le nouvel arrivant et l’homme à droite, la femme du centre avait interrompue les deux hommes avec une voix extrêmement posée et calme, mais tous savaient qu’il ne fallait pas lui répondre ou aller contre elle.
Elle laissa ensuite quelques secondes de silence pour bien appuyer ses paroles, avant de recommencer à parler, les yeux rivés sur le chauve assit devant elle qui se sentit rapidement moins à l’aise, fixé par cette femme au charisme si grand.
« Vous serez traité comme un collaborateur. Nous avons besoin de vous, vous l’avez compris. Vous serez traité comme un proche collaborateur, et vous savez que c’est extrêmement rare pour nous. Nous avons besoin de vos…talents, et vous serez récompensé pour cela.
- Comment ?
- Vous aurez ce que vous désirerez. Vous savez que la limite n’est pas quelque chose que nous connaissons. »
Le chauve et la femme sourirent en même temps avant qu’il ne reprenne la parole d’une voix plus posée, assez heureux de voir qu’elle le soutenait et qu’ils avaient réellement besoin de lui.
« Quand ?
- Quand ça sera terminé.
- Bien. Qu’est-ce que je peux faire pour vous ?
- Etes-vous prêt à tout pour nous ?
- Oui.
- Vraiment à tout ?
- Vous me promettez ce que je veux, et vous êtes les êtres les plus puissants de la planète, du moins dans les coulisses. Ca fait des années, maintenant, que j’attends d’avoir vraiment ce que je veux. Je serais prêt à tout pour que vous ayez une dette envers moi. Vraiment à tout. »
Il sourit doucement.
Il disait vrai : il était véritablement prêt à vendre son âme ou même celle de son fils pour pouvoir avoir ce qu’il désirait. Cela faisait des années qu’il trimait dans l’ombre, à essayer de monter une structure suffisamment viable pour pouvoir attirer l’attention des êtres devant lui. Et apparemment…ça avait fonctionné. Il avait fait des choses. Beaucoup de choses. Des sales choses, même. Mais ça avait payé. Ca avait enfin payé.
« Parfait. »
Un autre homme avait parlé, plus à gauche. Il fit un petit signe aux autres personnes présentes avant de tourner lentement sa tête recouverte par une ombre artificielle vers celui qui était assit en face d’eux, parlant d’une voix calme et posée en croisant les mains.
« Connaissez-vous ceux que la presse nomment justiciers ? Ou héros ?
- Quoi ?
- Est-ce que vous les connaissez ? »
Il était surprit. Il s’était attendu, évidemment, à une sorte d’interrogatoire, mais il ne pensait pas que cela porterait sur cela. Il avait pensé à une alliance ou un boulot à faire pour eux, mais jamais il n’aurait pensé que cela porte sur ça…Et il n’était pas sûr d’être rassuré en entendant cela…
« Bah…oui, bien sûr.
- Vous avez déjà eu maille à partir avec eux ?
- Hum…
- Répondez.
- Oui.
- Bien. Qui ?
- Hum… »
Il hésitait.
Le chauve avait déjà affronté quelques « justiciers », mais surtout un. Il en avait même fait sa spécialité. Depuis plusieurs années, déjà, il essayait de rendre infernale la vie d’un de ces « justiciers », et il fallait reconnaître qu’il s’en sortait bien.
Mais pouvait-il le leur dire ? Pouvait-il tout leur dire ? Il risquait de faire tomber ses dernières cartes en disant qui il essayait de détruire…et ce n’était peut-être pas la meilleure chose à faire, alors que ses plans approchaient de la fin…Mais en même temps…il avait œuvré toute sa vie pour arriver à ça…Il avait tout essayé pour réussir à être intégré dans ce cercle, pour réussir enfin à les rencontrer…Et ça, ça valait bien quelques sacrifices et quelques risques, finalement…
« Essentiellement Spider Man.
- Celui de Manhattan ?
- Celui de Manhattan.
- Vous a-t-il fait du mal ?
- On peut dire ça comme ça. Mais il ne m’a jamais touché.
- Et votre organisation ?
- Mon organisation ?
- Votre Société. Celle du Scorpion. »