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 Episode 22 : La fin d'un monde 22

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Episode 22 : La fin d'un monde 22 Empty
MessageSujet: Episode 22 : La fin d'un monde 22   Episode 22 : La fin d'un monde 22 EmptyLun 16 Nov - 10:40

« Oui, Norman. Tu es en vie. »

Lex parlait d’une voix calme, qui ne trahissait nullement son impatience. Ça faisait dix minutes qu’il attendait le réveil de son « collaborateur », censé être imminent ; et il détestait attendre. Le monde était en train de changer grâce à lui, et chaque instant perdu ici l’empêchait de prévoir un coup d’avance sur ses adversaires, de son camp ou de l’autre. Il se savait en danger face à Doom mais il avait tenu à être là lors du retour parmi les vivants d’Osborn. Il aimait être sadique, parfois.

« Ne parle pas encore, tes cordes vocales mettent du temps à se remettre. Tout ton corps est en train de cicatriser. Enfin…l’arrière de ton crâne, surtout. »

Un léger sourire apparut sur son visage alors qu’il croisait les yeux verts de son ancien « ami ». Il le détestait, il l’avait toujours détesté. Ça avait été un plaisir de le faire coffrer, et il continuait de jouir de sa situation. Osborn s’était cru le plus grand, le plus fort en abattant Spider Man et Lex était un peu…jaloux d’une telle réussite. Il n’avait pas supporté l’avènement d’un tel adversaire.
Au fond, si Norman n’avait pas été emprisonné lors de l’attaque contre les Architectes, il aurait pu prendre sa place : maître de la Société du Scorpion, trônant au-dessus d’une grande puissance financière et militaire, il était auréolé de gloire dans leur petit monde pour avoir tué « un-des-leurs ». Luthor avait tout fait pour qu’il n’aille pas plus haut et y était parvenu ; depuis, il prenait un malin plaisir à le faire toujours descendre plus bas, comme pour rappeler à tous que le mythe d’Icare pouvait encore avoir des illustrations contemporaines.

Il était le Soleil ; personne n’avait le droit de s’approcher de sa splendeur sans se brûler les ailes.

« Nicholas Fury, un policier de New York radié et pourchassé, t’a tiré dessus. A la base du crâne. Tu aurais dû mourir sur le moment, mais la balle n’a pas été assez puissante pour ça. Les LexCops t’ont ramené et nous avons fait ce que nous avons dû pour te sauver. Mais…nous avons dû aller loin, pour ça. »

Tout le monde lui avait conseillé de le laisser mourir, de profiter de ces moments d’agonie en écoutant sa respiration étouffée et sa volonté de vivre échouer face à la Mort ; mais il avait refusé. Il voulait encore torturer Norman, comme pour se prouver qu’il était le meilleur…qu’il était encore le plus fort alors qu’on remettait en cause son autorité.

« Vois-tu, la médecine classique ne pouvait pas te sauver : les blessures étaient trop avancées. Tu aurais pu survivre, mais dans quel état…nous n’avons pas eu le choix. Nous t’avons injecté de quoi te remettre, mais il y a eu quelques…effets secondaires. Ça peut déranger, mais tu es vivant, Norman. N’est-ce pas le plus important ? »

Luthor posa sur les jambes de Norman un miroir qu’il avait préparé pour l’occasion. Reculant pour jouir de la vision, croisant les bras, il entendit le cri étouffé d’un homme qui se rendait compte qu’il était tombé encore plus bas ; il ne put cacher son sourire.
Il aimait ça. Il aimait prouver qu’il était le maître. Et voir Osborn découvrir son visage au teint différent, verdâtre, était un parfait exemple de sa puissance.

« Nous t’avons injecté du sang de Joe Fixit. Certes, tu as maintenant une peau…un peu verte, mais c’est un petit prix à payer. Tu es vivant, c’est au moins ça. »

Il croisa alors le regard de l’homme qu’il haïssait et afficha clairement son sourire ; il avait encore plus ruiné sa vie en le transformant en monstre, il adorait ça.

« Et puis…prends ça du bon côté : tu faisais déjà rire tout le monde avant, Norman. Tout le monde se moquait du Grand Osborn tombé si bas, croyant encore en ses chances de remonter. Tu amusais tout le monde, vraiment. Maintenant, avec cette pigmentation de peau, les gens riront toujours mais pour une autre raison. On se moquera, mais on se moquera de ton apparence, pas de ce que tu as fait. »

Lex s’avança vers la porte, l’ouvrit et lança un dernier regard vers Norman. Ça lui faisait du bien de parler à cœur ouvert à un ennemi officiel, lui qui devait jongler entre faux discours et mensonges. Ça le libérait de détruire ainsi quelqu’un.

« T’étais déjà un bouffon avant, Norman : personne ne te prenait au sérieux. Maintenant, tu seras juste un peu plus…vert de rage, on va dire. Prends-le du bon côté et prends un peu de repos, nous n’avons plus besoin de toi. Mets-toi un peu au vert ! »

Et il sortit dans une explosion de rire. Luthor n’avait pas un grand sens de l’humour et beaucoup considéreraient même que sa blague était nulle, mais il la trouvait drôle. Et rire, alors qu’il ne dormait plus et marchait à la drogue et aux survitamines, c’était plus qu’une planche de salut pour lui. C’était miraculeux.



John Jones a mal.
Comme toutes les heures depuis qu’il a été incarcéré ici, les sondes mentales créées par Sinestro et Farouk luttent contre ses capacités, brûlant son énergie et son cerveau pour intensifier sa douleur. Il sait qu’avec le temps, il perd ce qu’il est. Son monde n’a jamais cru au principe de l’âme comme les terriens, mais il croit, comme les siens, que le cerveau contient l’être. Que ce petit bout de corps est le réceptacle d’une force incalculable, bien plus forte que tous les muscles et bien plus complexe. Son peuple lui voue un culte et il s’est longtemps exercé pour en connaître tous les fondements, toutes les merveilles.

C’est pour ça qu’il est si bon télépathe : il fait corps avec son cerveau, il en a découvert toutes les facettes. Et peu à peu, les sondes, produits d’un alliage contre nature entre l’énergie jaune et la télépathie vicieuse de Farouk, détruisent ce si bel outil et prennent ses souvenirs. Lentement, il se sent oublier la sensation du vent natal sur son corps, les caresses de sa mère durant son enfance.
Il sait que s’il cédait, s’il se laissait faire, tout prendrait fin et il pourrait conserver ses précieux souvenirs. Dernier survivant d’un monde mort, il est la mémoire vivante d’une culture qui ne survit que par sa présence.

S’il arrêtait la lutte, il pourrait tout sauver et perpétuer sa race. Il pourrait même construire une sorte de mausolée pour perpétuer les mythes et coutumes.
Mais ça voudrait dire abandonner. Ça voudrait dire nier tous les enseignements de son peuple, ses traditions et son honneur.

Qu’importe l’oubli, qu’importe le désespoir de sentir ce qu’il chérit le plus disparaître. Il sait que sous peu, les souvenirs de sa femme terrienne et des premiers pas de sa fille ne seront plus rien pour lui. Ça lui brise le cœur, mais il ne fera rien pour stopper ça ; il n’abandonnera pas.
Il est un Chasseur, il ne fera pas machine arrière. Luthor, Doom et les autres doivent être vaincus pour le bien de cette planète, mais aussi pour la Justice.

Il est le dernier survivant de sa race, exilé sur un monde primitif qu’il ne comprend pas et qu’il n’aime pas. Il est triste, seul, malheureux et désespéré ; mais il n’abandonnera pas. Et même si tout le reste disparaît, ça au moins, cette volonté de fer que partageait toute sa race, ne s’effacera pas.
Jamais.

« John ? »

Jones sent les sondes disparaître. En un instant, la douleur, le désespoir se stoppent, ne semblent plus qu’un mauvais…souvenir. Clignant des yeux après tant de semaines d’obscurité et de tortures, bougeant des membres auparavant emprisonnés, se relevant tout ankylosé et douloureux, il voit devant lui ceux qui l’ont sorti de là. Il n’a pas besoin d’un scan cérébral pour les reconnaître : les corps sans vie des gardes au sol suffisent.
Un sourire s’affiche sur son visage, chose qui n’était plus arrivée depuis des mois. C’est bon de voir des visages alliés.

« Charles, Hal. Contents de vous voir.
- Je me doute. Prêt pour sortir ?
- Ça va être difficile…
- Je m’occupe du transport. »

Jordan fait apparaître un fauteuil d’émeraude, dans lequel se glisse John. Xavier pousse la lourde machine futuriste inventée par la psyché du Green Lantern, lévitant devant eux. Charles est vêtu d’un pantalon noir avec une chemise blanche et une veste sombre italiennes ; l’élégance même, teintée d’arrogance et de suffisance de venir le libérer ainsi. Comme toujours, il est égal à lui-même.
Hal, quant à lui, ne porte plus son t-shirt vert. Il a simplement une combinaison sombre, se trouvant facilement dans les surplus de l’armée. Plus d’originalité, plus de folie en lui ; son expression comme son regard trahissent les remords et les tourments. Encore une fois, pas besoin d’un scan pour savoir qu’il a changé…beaucoup mûri. Il n’est plus le chien fou lancé à la suite de Sinestro, ni l’idéaliste fondant le Corps en croyant être le plus fort ; c’est un homme conscient de ses fautes et préférant les assumer plutôt que de les fuir.
Jones ne sait pas si Xavier le manipule ou s’il l’a simplement aidé, mais c’est du bon travail. Il n’aurait pas fait mieux.

« Nous avons de la visite. »

Charles fait un signe à Jordan alors que John ne sent rien, sa télépathie sûrement usée par la lutte incessante et ses contacts avec l’extérieur. Se laissant protéger d’un halo verdâtre par Hal, il tente de savoir qui vient à leur rencontre et le regrette aussitôt. Rien que d’approcher de la psyché d’un tel être le révulse et lui donne des envies de meurtre. Dans ces moments-là, il ne se contrôle plus – et Xavier le sait. Il pose sa main sur son épaule, rassurante. Ça ne fonctionne pas.

« Nous nous en occupons, John. Ce n’est pas ton combat. »

Devant eux, Sinestro apparaît, serein comme à son habitude. A ses côtés, une vieille connaissance les fixe avec son seul œil valide, visant la tête de Xavier avec sa flèche ; Connor a changé de camp, la propagande télépathique de Farouk a apparemment fonctionné. Autour d’eux, quelques prêtres de Sinestro apparaissent, prêts à combattre quand leur maître l’aura décidé.
Mais il n’en fera rien. Le Monstre veut s’occuper d’eux seul, avec éventuellement l’apport de Connor. Il est trop imbu de sa personne, trop confiant en ses capacités pour songer que deux télépathes, dont un infirme, et un Green Lantern démotivé puissent le vaincre.

Il pense que Hal va lui foncer dessus et qu’il pourra à loisir le tuer ; Jones sent même sa joie d’avoir retrouvé son pire ennemi pour lui asséner le coup final, se venger enfin de l’existence à laquelle il est condamné. Il se trompe. Jordan ne va pas charger sans réfléchir. Et ce n’est pas lui son pire ennemi aujourd’hui.
John se relève, forçant la création d’émeraude, et serre les poings. Enfin, il lui fait face. Enfin, il va pouvoir combattre le Monstre qui a tué sa fille, sa petite Emy.

La pièce se finit, l’heure est à acte final et à sa folie vengeresse.
L’heure est au sang versé.



« Monsieur le Président ?
- Lex ? C’est vous ?
- Oui.
- Bonjour, mon ami. Vous avez de la chance de m’avoir, je vais prononcer mon discours.
- Je sais, c’est pour ça que je vous appelle, Monsieur le Président. Je voulais vous remercier de nous faire confiance…de me faire confiance.
- C’est naturel, Lex. Le pays traverse une crise majeure et personne ne sait vraiment où nous allons. Je…je sais que je ne devrais pas dire ça, mais vous êtes un peu notre dernier espoir, Lex. Aucun de mes conseillers ne pouvait imaginer que ça tournerait ainsi, et même Papa ne sait pas vraiment quoi faire.
- Je sais. Disons juste que mon programme est arrivé au bon moment chez les bonnes personnes.
- Bon moment, bonnes personnes…oui, oui, c’est ça. Vous avez raison, Lex. Comme toujours.
- Je ne suis qu’un homme, Monsieur le Président. Un simple Américain faisant son devoir.
- S’il y en avait plus, nous ne serions pas dans une telle situation ! Et si j’avais fait mon propre devoir avant…si j’avais fait enfermer ces…
- Vous ne saviez pas, Monsieur le Président. Vous ne pouviez pas prendre de décision. Vous avez bien fait de révéler l’existence des mutants.
- Mouais…j’aurais plutôt dû les faire interner ou ficher. Je n’aime pas les mutants, Lex. Je n’aime pas non plus ces dingues en costumes. Mais avant tout, je veux le bien des Américains, des vrais Américains : je veux qu’ils se sentent en sécurité. Révéler leur existence, ça a conduit à beaucoup de dangers pour eux.
- Oui, mais ça leur a permis de savoir la menace qui pesait sur eux. Vous avez fait ce qui était juste.
- Je…oui. J’ai fait ce que tout Président aurait fait.
- Exact. Vous avez parfaitement agi, Monsieur le Président.
- Je sais, je sais. Je suis un bon Président, en tout cas celui qu’il faut à l’Amérique en temps de crise. Je vais vous aider à sauver le pays, mon p’tit gars. Je vais encore faire ce qui est juste. Je sais que les gens garderont de moi une image de Commandant en Chef actif, mais…c’est pour le Bien de l’Amérique. Vous me comprenez, vous êtes comme moi.
- Parfaitement, Monsieur le Président. Je ne veux que le Bien des Etats-Unis, c’est pour ça que je mets à votre service les LexCops.
- Vos troupes s’entraînent pour stopper ces fous, Lex, mais c’est vous l’âme de tout ça. Je vais annoncer que je transfère la sécurité nationale à l’armée en décrétant une nouvelle étape de la loi martiale, et je vais vous nommer avec vos LexCops en Force de Sécurité Exceptionnelle. Cette FSE aura tout pouvoir pour diriger l’armée et la police, en plus de la Sécurité Nationale. Vous avez déjà officieusement ces pouvoirs, ce sera donc une reconnaissance définitive et officielle de vos prérogatives nationales et internationales.
- Je…je serai en charge de la sécurité du pays, Monsieur le Président ? Dans et hors nos frontières ?
- Exactement, Lex. Vous êtes le bras armé de l’Amérique, sans aucune limite. Vous serez chapeauté par mon propre bureau et vous n’aurez de comptes à rendre qu’à moi. Trop longtemps, la sécurité intérieure a été laissée à des incapables : ça fait longtemps que ces fous auraient dû être stoppés. Nous ne sommes pas à la hauteur pour une telle menace et nous adapter prendrait trop de temps. Je…je n’ai pas le choix, fiston. Je dois tout vous mettre sur les épaules. Je sais que c’est beaucoup, mais c’est pour le Bien de l’Amérique. Pour que la bannière étoilée continue de flotter demain dans toutes nos villes et campagnes.
- Oui, Monsieur le Président. Je comprends. J’accepte.
- Je sais, fiston. Je sais. C’est dur, je n’ai pas le choix mais je suis sûr que tout ira bien. Le monde nous regarde et saura ce que vaut un vrai Américain…quelqu’un prêt à se sacrifier pour protéger les siens. Le monde nous regarde et saura qui a le cran de bien faire les choses. Je suis fier de vous, Lex. Je suis fier d’être Américain grâce à vous.
- Moi…aussi, Monsieur le Président. Moi aussi.
- Je vous laisse, Lex, je vous vois après dans le Bureau Ovale pour finaliser tout ça. Ayez confiance : vous pouvez le faire, vous en avez les capacités. Vous êtes Américain, vous ferez ce que nous faisons toujours : vous sauverez le monde un sourire aux lèvres.
- Oui, Monsieur.
- A tout à l’heure. »

Et alors que George W. Bush raccrochait et s’avançait vers la tribune de la conférence de presse, à quelques kilomètres de là, un rire nerveux s’échappa de la gorge de Lex Luthor.

Il avait REUSSI.
Il avait vraiment GAGNE.



Devant lui, la télévision débite le discours entendu de Lex Luthor, qui accepte son poste à la tête de la FSE, jure de protéger le pays, etc. T’Challa l’éteint d’un geste rageur ; il ne peut pas en entendre plus.

Seul dans son quartier général, volontairement replié sur lui-même, il fait face à son masque, celui représentant sa fonction, son âme. Il est la Panthère Noire, il est le protecteur d’Harlem et RIEN D’AUTRE. Il n’a pas le droit, pour ce quartier, pour ces gens, pour son héritage, d’être autre chose. Les Etats-Unis peuvent tomber, New York brûler, personne ne touchera à Harlem. Il est prêt à tous les arrangements pour ça, et il sait que Luthor les acceptera ; il ne veut pas se le mettre à dos.

Oui, Harlem sera sauvée et les siens ne craindront rien. Il est à l’abri ici, il fait ce qu’il a à faire : s’il ne se mêle pas de l’extérieur, l’extérieur ne viendra pas à lui.
Son père lui a appris à faire ça, et il était plus sage que lui. Il doit respecter ses décisions, ses choix…et c’est ce qu’il fera. Alors pourquoi n’arrive-t-il plus à être fier de porter ce masque ?

En ce moment-même, Fury a envoyé un Steelman à peine remis aider Xavier à sortir Jones de sa prison, alors que Tim Hunter et Donna Troy sont restés ici avec lui pour préparer la défense de New York. Tous savent que Luthor va vouloir frapper un grand coup en attaquant la Grosse Pomme, et sûrement Washington. Il est conscient que ces résistances sont vaines et que les clones-Madrox vont écraser toutes les forces réunies dans cet assaut final.
Toute résistance est vaine, en fait. Lex et les siens ont vaincu, gagnant par la manipulation, la politique et la force. Les jeux sont faits.

Mais ils vont quand même se battre, pense-t-il. Ils vont quand même essayer, ils vont quand même se lever pour fixer leurs ennemis en face et s’avancer pour combattre pour la liberté, la justice et le reste. Longtemps, T’Challa n’a pas cru en tout ça, suivant les règles de ses ancêtres sur la force de caractère et la volonté de survivre uniquement en communauté.
Toutes ces années, ça a fonctionné et ça peut encore les protéger s’il ne fait rien…s’il protège les siens, s’il protège Harlem. Mais…il est troublé. Quand il pense aux siens, il voit ses frères de couleur, mais aussi…les autres. Steelman. Hunter. Daredevil. Troy. Jones. Jordan. Surtout Spider Man. Ceux qui se battent ou se sont battus pour des concepts nobles les dépassant bien au-delà de toute considération morale ou ethnique.

Il sait que le jeune Art, l’Atlante, est crucifié en ce moment-même à Washington pour montrer la puissance de Luthor et faire croire au monde que c’est un acte des « justiciers » pour se venger. Le monde va tomber dans le panneau et déverser sa haine sur ceux qui viendront sauver Art ; mais ils viendront quand même et tenteront de stopper Luthor. Même si c’est perdu d’avance.

Pendant des années, ses ancêtres se sont battus pour faire tomber les divisions ethniques, se sont battus pour que les différences entre hommes ne soient plus basées sur la couleur mais sur la valeur de chacun. Ils se sont enfermés dans Harlem pour se protéger mais ce…rêve demeure.
« Je fais le rêve qu'un jour, cette nation se lève et vive sous le véritable sens de son credo : “Nous considérons ces vérités comme évidentes, que tous les hommes ont été créés égaux” », disait un pasteur noir dans une Amérique aussi perdue que maintenant.

Aujourd’hui, lui, descendant de tels principes, ultime protecteur de son peuple, se demande ce qu’il reste d’un tel combat. Qui est vraiment son peuple.
Et ce qu’il doit faire pour remettre ce masque avec dignité.
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MessageSujet: Re: Episode 22 : La fin d'un monde 22   Episode 22 : La fin d'un monde 22 EmptyLun 16 Nov - 10:41

« Si je vous ai convoqué aujourd’hui, c’est pour rappeler à ce pays ce qu’il a été, ce qu’il n’est pas et ce qu’il doit redevenir. »

Dane Whitman avait la main posée sur le pupitre et tentait de cacher sa nervosité. Coincé dans son beau costume italien, élégant, il sentait derrière lui la présence de Cliff Seccord et de Sara Pezzini, tous deux prêts à le protéger ; seulement, si le premier s’occuperait des attaques politiciennes des journalistes présents, la jeune femme avait un rôle beaucoup plus brutal à remplir.
Il avait peur. Ils avaient tous peur. Et c’était justement à cause de ça qu’il avait tenu à faire cette conférence de presse.

« Je l’ai appris, le Président des Etats-Unis d’Amérique vient de créer une Force de Sécurité Exceptionnelle pour lutter contre le « problème surhumain »…ce sont ses mots. Il considère que la sécurité intérieure est en danger et qu’il faut pour cela donner les clés de l’armée et de la police à cette FSE, dirigée par Lex Luthor. Un industriel au passé trouble, à qui les organisations de contrôle de l’économie ont tenté de se prendre mais sans parvenir à lire ses multiples comptes et à trouver une logique dans sa gestion financière. Un homme d’affaires dont les bénéfices explosent alors que la Crise secoue notre pays. Une personne soupçonnée de liens avec des criminels notoires comme Norman Osborn, responsable de l’attaque de Manhattan il y a quelques mois.
Je ne nie pas les réussites financières de monsieur Luthor et la force de son conglomérat américain. Je ne nie pas les dangers qui minent actuellement notre pays. Je m’oppose par contre au choix de Lex Luthor comme dépositaire de la sécurité intérieure. Je m’oppose à l’instauration d’une milice privée pour protéger nos rues. Je m’oppose à ce que des inconnus ne devant répondre à personne aient tous les droits ! »

Il savait que son combat était perdu d’avance. Pour le peu de journalistes ne relevant pas de Luthor dans la salle, rares étaient ceux qui oseraient se mouiller pour le soutenir. L’opinion publique avait peur, se demandait comment le pays pourrait s’en sortir et était prête à suivre n’importe quel agitateur s’il criait assez fort, faisait bonne figure et avait un gros flingue. Et Lex avait le plus gros de tous les flingues.

Il venait d’en discuter avec Nick Fury, un homme étrange qui était venu à lui pour le prévenir des factions en œuvre. Il avait acquiescé au plan du flic qui risquait sa place et sa vie pour faire ce qui était juste, et il était assez fier d’être reconnu par quelqu’un comme ça ; Whitman l’avait averti de son soutien et ils avaient mis au point ensemble une stratégie qui devrait leur permettre de s’en prendre à Luthor et à son organisation. L’annonce de Bush avait un peu précipité les choses, mais maintenant tout était en œuvre.
Il ne restait plus qu’à faire ce discours et risquer sa vie. En espérant mourir.

Seccord n’aimait pas ça et Sara encore moins, mais c’était bien son objectif. Dane devait être blessé pour que leur cause soit entendue, et ça serait encore mieux s’il mourrait. Fury n’avait pas été entièrement convaincu de l’efficacité de la chose mais avait acquiescé aux bonnes retombées d’une bonne conférence de presse.

Oui, Whitman avait peur. Il avait peur de mourir, peur de souffrir. Il connaissait déjà la douleur, la perte d’un membre et c’était pour ça qu’il était terrifié. Quand on ne sait rien, quand on ne sait pas comment c’est de perdre un membre, on se lance comme un fou, inconscient des conséquences car ignorant ; mais quand on sait…quand on a déjà vécu, c’est différent. Et Dane vivait ça, alors qu’il débitait un discours écrit à la hâte. Il sentait les regards emplis de colère et de haine des journalistes et hommes de Luthor. Il tentait de trouver le visage de celui ou celle qui lui tirerait dessus, qui appuierait sur la gâchette comme pour Ste-Croix.

Il ne le voyait pas. Pas encore.
Mais il resterait quand même là, où il doit se trouver, où il doit marquer l’Histoire. A sa vraie place.



« Tu as tué maman ?
- Oui. »

Barry était assis à un café, en face de l’homme qui se disait être son père et du garçon qui avait été son meilleur ami. Avec tous deux les cheveux rasés, un t-shirt jaune vif et un pantalon beige, ils se ressemblaient quasiment trait pour trait ; ils avaient l’air d’être le même être à deux époques différentes, à trente ans d’écart. Comme père et fils.
Allen inspira longuement ; il devait garder son calme.

« Pourquoi ?
- Ta mère t’a mal traité, en privilégiant Hunter et en ne faisant pas ce qu’il fallait pour te retrouver ou te comprendre. Elle n’a pas été une bonne mère.
- Et tu as été un bon père ?
- Je pense, oui.
- T’as jamais été là. T’as fait croire que t’étais mort.
- Seulement pour te préparer à ton avenir.
- Mon avenir ? »

Même s’il avait peu discuté avec John Jones, il avait appris quelques-uns de ces « trucs » pour rester calme. Il avait longtemps refoulé en lui ses colères, et l’apparition de ses capacités lui avait permis de ressortir tout ça. Maintenant que sa blessure à la jambe l’incapacitait et qu’il sentait sa colère remonter en lui, il lui fallait absolument demeurer zen ; ça n’allait pas être facile, mais il se devait d’identifier l’ennemi, de trouver ses faiblesses et de les exploiter.
Surtout les exploiter.

« Bien sûr. »

La voix de son « père » était mielleuse. Il sentait qu’il voulait le charmer, l’appâter mais ça ne prendrait pas. Sa rage était une colère dévastatrice : elle était froide, posée. Il n’avait pas explosé quand il avait compris que son géniteur n’était pas mort ; il n’avait pas explosé quand il avait compris que sa mère avait été assassinée. Ça faisait des semaines que son monde avait volé en éclats et il était hors de question qu’il perde bien pour l’instant.
On avait essayé de le briser, on l’avait blessé dans sa chair et on voulait user de tout ça pour le faire tomber au plus bas. Ils n’y arriveraient pas.

« Je suis doué des mêmes capacités que toi, Barry. C’est plus ou moins génétique, et un peu compliqué. Nora et moi, nous nous sommes connus à ton âge, alors que je découvrais moi aussi mes pouvoirs. Elle fut d’abord terrifiée, puis nous avons voulus tous les deux transformer ce don en quelque chose de positif. Nous avons voulus faire quelque chose de mes capacités et de sa volonté de rendre le monde meilleur. Ça a marché…pour un temps. »

Hunter ne disait rien, son regard toujours fixé sur son ancien ami. Barry l’observait du coin de l’œil, bien conscient que son père lui avait fait quelque chose qu’il ne comprendrait jamais vraiment. Leur amitié était brisée, comme son passé ; il n’avait plus rien qui le retenait ici, plus rien qui le rattachait à la vie de Barry Allen. Sa mère était morte, sa foi en son père décédé héroïquement était anéantie et son ami était son ennemi.
Il n’avait plus rien à faire ici…hormis régler ses comptes.

« Nous avons fondé une organisation, le Zodiaque. Tu en as entendu parler, non ? Ca a mal tourné, malheureusement. Je t’épargnerai les raisons du choix du nom et de notre départ…ça servirait à rien. Vois-tu, j’ai un jour découvert que je n’avais pas été le seul de notre lignée…que la majorité des hommes de notre famille étaient comme nous. Et qu’ils ont essayé de faire le bien, mais sans vraiment savoir comment et sans vraiment savoir pourquoi. »

Henry Allen commanda un autre café avec des manières bien trop polies et aimables. Barry se rappelait qu’il avait toujours été ainsi, mais il ne parvenait toujours pas à éprouver de la sympathie ou de l’affection pour lui. Des nuits durant, il avait pleuré pour que son père revienne, il avait prié pour que ce jour arrive – et il ne ressentait rien pour cet homme. Sauf de la haine, froide et infinie.
Quoiqu’il dise, quoiqu’il fasse, Barry ne lui pardonnerait jamais son départ, son meurtre. Il l’avait trahi…il les avait trahis. Ça ne serait pas oublié.

« Mais moi, je le sais, Barry. »

Il s’approcha de Flash, se penchant au-dessus de la table. Un immense sourire lézardait son visage bien trop propre.

« Nous sommes les Zoom, Barry. Nous sommes ceux qui allons plus vite que la pensée, plus vite que l’Humanité. Nous devons les mener, tous, vers un monde meilleur. C’est pour ça que nous sommes si rapides : nous devons dépasser tous les obstacles, découvrir les terres inconnues et les pacifier. Mais il n’y a plus rien à découvrir sur Terre, hein ? Tout ce qui nous reste à faire, c’est de rendre ce monde meilleur et de faire en sorte que ceux qui y vivent soient heureux ou au moins en sécurité. C’est ça notre mission, Barry : nous devons être responsables des autres et agir pour leur bien-être. Nous sommes les Zoom, nous sommes ceux qui ont une longueur d’avance sur les hommes qui ne nous comprendront jamais. Nous seuls sommes capables de faire les choix qui s’imposent pour leur bien.
- Quels choix ?
- Ceux qui nous vaudront d’être haïs. Ceux qui nous rendront monstrueux. Ceux qui changeront le monde.
- C’est pour ça que tu t’es allié avec Luthor ?
- Oui. Lex est une ordure, mais je pourrais alors mener les autres dès que je l’aurais supplanté. Nous sommes les Zoom, Barry : nous devons faire des sacrifices que les autres ne peuvent imaginer. C’est notre poids, le revers de notre don.
- Pourquoi est-ce à nous de faire ça ?
- Parce que nous le pouvons. Parce que nous le devons. Nous sommes les Zoom, c’est ainsi.
- C’est quoi, Zoom ?
- Tu le sauras quand tu le seras, Barry. Et ça ne devrait pas tarder. »

Henry Allen tendit sa main au-dessus de la table ; Hunter ne bougeait toujours pas, son regard sombre fixé sur le visage fermé de Barry. La tension était extrême, mais son père ne semblait pas s’en rendre compte.

« Viens avec nous, Barry. Normalement, il n’y a qu’un Zoom par génération, mais j’ai déjà convaincu Hunter de nous aider. Il ne sera jamais comme toi, mais…mais il pourra t’aider. Laisse-moi te passer le flambeau, fiston. Laisse-moi te faire devenir Zoom.
- Et je serai comme toi ?
- Oui. Et plus encore.
- Et je suivrai ta mission ?
- Oui ! »

Les yeux de son père brillaient d’une flamme que Barry avait déjà vue, ces derniers mois. Chez ceux qu’il affrontait en plein combat, enragés. Chez les fous.

« Nous changerons le monde, Barry ! Finie la fuite, fini l’exil ! Les Zoom seront les maîtres, et nous guiderons l’Humanité comme le Zodiaque aurait dû le faire ! Les Zoom accompliront leur mission, et nous serons enfin réunis ! Enfin ! Toi et moi ! Père et fils ! Toi, mon fils ! »

Du coin de l’œil, Flash remarqua qu’Hunter tressaillit ; ça confirmait ses suppositions. Ça confirmait sa théorie sur les manipulations d’Henry Allen et sa folie. Ça confirmait ce qu’il devait faire.

Lentement, il se leva de sa banquette, aidée par sa canne. Son père le regardait avec extase, croyant qu’il allait le rejoindre, qu’il allait le suivre dans sa mission. Barry plongea ses yeux dans les siens, tentant de retrouver un peu du Henry Allen qui avait été son modèle, cet être invincible et courageux, héroïque jusqu’à la mort. S’il était devenu Flash, s’il avait risqué sa vie en sachant qu’il allait mourir, ça avait été pour qu’il soit fier de lui…pour être à la hauteur de son sacrifice.
En le voyant ainsi, Barry savait qu’il avait fait tout ça pour un héros qui n’avait jamais existé. Que le fou en face de lui n’était plus son père, et que la vision mythique qu’il en avait n’avait sûrement jamais été réelle.

Est-ce que ça voulait dire alors qu’il avait fait tout ça pour rien ? Qu’il fallait abandonner ? Qu’il devrait mieux passer les quelques années qui lui restaient à profiter de la vie, à aimer et à être aimé ?
Non. Définitivement non.

Pas quand le monde allait à sa perte. Pas quand Lex Luthor avait gagné. Pas quand il restait un combat à mener.
Pas quand sa mère était morte.

Reculant d’un pas, il cracha dans la main tendue par son père, faisant sortir toute sa rage dans ces paroles qu’il préparait depuis quelques minutes déjà.

« Tu es fou, une ordure qui a tué ma mère. Elle n’a pas été à la hauteur pour moi ? Ouais, sûrement sur la fin…mais pas avant. Pas toi : tu m’as abandonné, pas elle. Tu l’as tué, Henry. Tu as pris la vie de ma mère. Et tu crois que je vais te suivre, tu crois que je vais devenir ton Zoom ? T’as lobotomisé mon ami, tu veux dominer le monde…mec, n’y comptes même pas. »

Se fichant désormais éperdument de son identité secrète, Barry sortit de sa poche son masque rouge et l’enfila sous les yeux fous de terreur d’Hunter et emplis d’incompréhension et de tristesse de son père ; il s’en fichait.

« Je suis membre de la Ligue. Je suis un héros. Je suis Flash, et aujourd’hui je vais te stopper. »

Dans un terrible craquement, ses os se brisèrent à nouveau sous sa volonté et Barry se lança contre son père et Hunter.
L’heure de la plus importante course de sa vie était venue. La dernière.



Une foule compacte, rassemblée autour d’un pupitre. Un homme, seul face à d’autres envoyés pour le briser, se dresse, déterminé. Il ne cèdera pas, pas aujourd’hui. Qu’on le tue, qu’on le blesse : il faudra passer par là pour qu’il tombe. Il faudra en faire un martyr.
Tous ici le savent ; tous ici s’en fichent. Ils attendent le signal, le tir, la sanction lancée par leur Maître. Elle ne tarde pas.

Un craquement, une détonation, une balle qui sort de nulle part, de l’invisible pour filer vers Dane Whitman. Il lui fait face : il sait qu’il ne peut rien contre elle, il accepte son sort. Il accepte de mourir pour la Cause, il accepte d’être sacrifié pour quelque chose qui le dépasse.
Le Temps ralentit, les réactions se font plus lentes. Les respirations sont coupées. Tous attendent l’impact. Tous attendent la gerbe de sang et le râle. Tous attendent la bonne image, l’inspiration pour le bon titre. Ils veulent de la sensation, de la folie, de la rage. Ils en auront.

L’impact est brutal, violent…inattendu. Un homme tombe, atteint mortellement par un projectile inarrêtable. Du sang coule sur le bitume, un cœur lance ses derniers battements comme un défi au monde ; un combat est finalement perdu après des années de lutte, mais un esprit se prépare à s’apaiser enfin. Des cris, des hurlements relancent l’action et sa rapidité, mais déjà la stupéfaction entoure les âmes de chacun.
Un homme est tombé, oui. Pas le bon.

« Cliff…qu’est-ce que t’as fait ?
- Seulement…mon…boulot…
- Protéger des vies, hein ? »

Le vieil homme hausse les épaules dans un sourire las. Le bras protecteur de Dane Whitman l’entoure alors que Sara Pezzini sort de son gant une lame. Ses yeux percent la foule pour retrouver le tireur, la rage au ventre ; le sang coulera ce soir, se jure-t-elle. Le sang coulera, et ça ne sera pas le sien.

« C’est…c’était pas à toi, Cliff…
- Chu…chut…
- Cliff…merde…c’était pas à toi… »

Les larmes coulent le long des joues de Whitman, en silence. Son mentor se meurt sans qu’il n’ait jamais pu lui dire ce qu’il représentait pour lui, quel rôle il avait joué dans son enfance et sa gestion politique. Il veut se livrer, il veut communiquer…mais rien ne vient. Il ne l’a pas vu se jeter devant lui, il n’a pas pensé aux vieux réflexes affutés de l’ancien héros.
Il est un héros, un vrai. Il a mené la dernière guerre juste et il l’a gagné. Il est le dernier d’entre eux qui peut se regarder dans la glace, et il se meurt. Et Dane Whitman continue de pleurer.

« Ne…n’a…
- Chut…ne parle pas…les…les secours…
- N’aban…n’a…n’abandonne…jamais…Dane…
- Cliff, je…j’aurais tant à te dire, je…calmes-toi, je…
- Jamais, Dane…tu…jamais…
- Cliff… »

Il a été là durant la campagne. Il a été là après la défaite. Il a été là face à Luthor. Et il est parti à cause de ses combats, à cause de sa prise de position. Il savait qu’il perdrait son honneur, sa réputation et tout ce qu’il avait, mais il est venu quand même – parce que c’était Juste. Parce que c’est ce qu’il faut faire.

Soudain, alors que le dernier souffle de son ami s’envole dans l’air, Dane entend un autre craquement – plus sinistre, plus sombre. Il lui semble que l’air lui-même est brisé par quelque chose. Une énorme bourrasque de vent vint le plaquer contre le sol, suivi par tous les journalistes présents. Seule Sara essaye de lutter, en vain.

Lentement, Whitman relève la tête, tenant toujours contre lui le corps désormais sans vie de son ami.

« Sa mort sera vengée, Dane. Et elle n’aura pas été vaine. Cette fois-ci, je saurais tout réparer. »

Un homme lui fait face…un vieillard qui n’en a pas l’air. Grand, maigre, quasiment décharné, il porte un simple imperméable et un pantalon de jogging bon marché. Ses cheveux gris sont coupés très courts et son visage est marqué par la douleur et les erreurs passées. Il semble porter le poids du monde sur ses épaules, et il tient entre ses mains le cou d’une jeune fille aux cheveux blancs qui se débat, une arme à ses pieds.
Whitman le reconnaît : il l’a vu sur les photos de Fury. Il a bien mémorisé chaque visage pour savoir de qui il devait se méfier et à qui il pouvait se fier.

Apparemment, les informations de Fury étaient datées – ou alors il y a eu des soucis temporels, il n’est plus à ça près. James Baxton n’a pas vingt-cinq ans, mais au moins soixante-cinq. Et il est loin, très loin d’être dépressif et en manque de confiance.
Au contraire, il semble prêt à détruire le monde si on en lui laisse le temps.
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Episode 22 : La fin d'un monde 22
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