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| Episode 23 : La fin d'un monde 23 | |
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La Rédac' Rédacteur
Nombre de messages : 1491 Date d'inscription : 02/12/2004
| Sujet: Episode 23 : La fin d'un monde 23 Sam 2 Jan - 12:54 | |
| Episode #23
« Je m’appelle la Question. Certains d’entre vous me connaissent : ils ont déjà visité mon site, vu mes vidéos, entendu les flics parler de moi. Là, vous vous demandez tous pourquoi j’apparais sur vos écrans de TV, sur vos Ipod, dans vos radios. Ouais, je pirate tous les systèmes de communications et toutes les inventions audios. C’est cool, hein ? Ouais, c’est cool. Sauf pour ceux qui l’avaient pas prévu, hein Lex ? Hein, Vic’ ? Ouais, je parle à Lex. Lex Luthor. Celui que vous voyez comme votre « sauveur », l’homme qui doit vous sortir des emmerdes. Ouais, lui. Je vais pas me lancer dans un long monologue pour vous dire que vous vous trompez : ça sert plus à rien. Vous avez eu votre chance de faire quelque chose de bien, d’user des outils à votre disposition pour construire un régime acceptable. Vous venez de porter aux nues Lex Luthor alors qu’il a tout orchestré pour prendre le pouvoir. Ouais, tout est de sa faute mais vous vous en foutez, hein ? Toutes les infos sont sur mon site. Mais c’est pas pour ça que je vous parle aujourd’hui. En ce moment, Cliff Seccord vient de décéder, lui qui secondait Dane Whitman durant son élection. Il vient de mourir en protégeant Whitman, alors qu’une envoyée de Luthor voulait le faire taire. Toujours en ce moment, un terroriste s’envole pour aller faire tomber Washington. Et vous faites rien. Les LexCops s’avancent pour faire taire Whitman, et vous faites rien. Et vous êtes pas seuls. Ouais, c’est pas à vous que je veux parler aujourd’hui. C’est à ceux qui devraient agir et le font pas. Ceux qui portent un masque et sortent pas pour aller faire ce qui doit être fait. Ça fait quelques années déjà que vous faites ça ou que d’autres vous ont précédé, et qu’avez-vous fait ? La Ligue n’est qu’une plaisanterie, elle n’a jamais rien sauvée et parvient même pas à se protéger elle-même. Spider-Man est mort, les mutants se cachent et personne dit rien. Vous vous dites des héros ? Vous l’avez jamais été. Vous avez apporté plus de morts et de douleur, c’est tout. Vous avez jamais été des héros. Les seules fois où vous vous êtes battus contre des ennemis, c’était pour vous protéger : ça n’a toujours été que des affaires personnelles, hein ? Spidey a passé des années à combattre, mais Osborn tirait toujours les ficelles et le gamin faisait que réagir à des menaces sur lui et sa famille. Jamais quelqu’un s’est levé contre une vraie menace et l’a affronté simplement parce qu’il le devait, pas parce qu’il était énervé ou que ça le touchait personnellement. Jamais quelqu’un s’est mis en avant pour faire ce qui était juste et bon. Et il est temps que ça change. Aujourd’hui, la démocratie a encore une fois été frappée, mais publiquement cette fois-ci. Un homme bon est mort. Un soldat. Un héros de guerre. Un héros tout court. Un des vôtres. Luthor va lancer ses hommes, les gars. Vous le savez. Et il est pas tout seul. Washington, New York : c’est là qu’il veut et va frapper pour montrer qu’il a le pouvoir. Vous devez y être. Vous devez faire enfin quelque chose de juste. Il est temps, nan ? Il est temps de mériter votre foutu masque. Il est temps de vous comporter comme des foutus héros. »
Sa volonté retenait les larmes qui voulaient couler le long de ses joues, ses poings faisaient blanchir ses jointures. La rage se lisait sur son visage, la colère à l’état pur, née d’une injustice si flagrante et si inadmissible qu’elle faisait voler en éclats tous ses préceptes. En temps normal, Dane Whitman était contre la peine de mort et voulait trouver une solution pacifique aux problèmes du monde. Mais le « temps normal » venait de s’éteindre dans ses bras.
« Sara, tue-la. »
Lentement, il se releva, déposant doucement et presque tendrement le corps sans vie de son ami. Il aurait voulu le porter lui-même jusqu’à un endroit décent, mais il avait des choses à faire et savait que Cliff comprendrait. Le monde venait de prendre un nouveau tournant et il était hors de question qu’il continue dans cette voie.
« Baxton ? »
De derrière lui sauta Sara Pezzini, qui avait déjà créée une épée et une hache avec son gant. Elle atterrit juste devant la jeune femme qui avait tirée sur Cliff ; Dane la reconnaissait, il était quasiment certain qu’il l’avait vue dans les dossiers sur la bande à Richards. Il avait entendu que Doom avait pris la place du gamin, mais il s’en fichait, comme de l’éventuelle folie de la petite. Cliff était mort, Luthor venait de passer à l’étape supérieure et la Question était de retour. Il n’avait plus le temps pour les méthodes douces. C’était la guerre.
« Oui, Dane. »
Whitman ne connaissait pas Steelman, il n’avait entendu que sa réputation et parler brièvement à Fury. Il ne savait pas qui était cet homme, d’où il venait et ce qu’il voulait ; il n’avait pas non plus le temps pour ça, en fait.
« T’es pas le Steelman de ce monde. - De ce temps, plutôt. - Expliques-toi. »
Autour d’eux, la police et la presse s’affrontaient pour trouver une solution à la curiosité avide des uns et la légitime volonté de calme des autres. Sara lançait des regards noirs à la jeune fille qui était toujours aux mains du vieil homme. Ce dernier semblait ému mais sa poigne était toujours de fer.
« Je…je suis du futur, Dane. Celui où on a perdu, où on n’a pas gagné la guerre. J’ai…j’ai voulu me lancer dans un dernier combat près de la batterie d’Hal, qui s’était lui-même fourvoyé. Et…je sais pas, je pense que l’énergie libérée était assez puissante pour exaucer mon dernier vœu avant de mourir… - Tu voulais changer le passé, c’est ça ? - Oui. Mais en arrivant dans le Nord, l'énergie libérée a fait des milliers de victimes... - C'était toi ? - Je...oui. - Donc pour toi, le destin du monde se joue maintenant ? - Oui. - Que va-t-il se passer ? »
Les policiers avaient de plus en plus de mal à cantonner les journalistes et eux-mêmes attendaient des ordres de la hiérarchie. Ils étaient prêts à arrêter la tireuse mais n’osaient faire face à l’être volant et à la femme lourdement armée ; ils étaient de New York, ils avaient déjà vu et vécu des situations similaires où toute intervention extérieure s’était très mal finie.
« La guerre. Luthor va accéder au pouvoir et lancer deux attaques simultanées sur New York et Washington pour montrer à la fois la violence des métahumains et l’impossibilité pour les « justiciers » de protéger la population. Les LexCops vaincront et tu tenteras de fédérer un mouvement de résistance. Tu…tu seras tué, et d’autres prendront ta place. L’ONU se positionnera contre les LexCops et vaudra un retrait de la part des Etats-Unis. Les gouvernements mondiaux déclareront la guerre au pays et Lex Luthor gagnera ; mais il emploiera pour ça la bombe. - La bombe ? - LA bombe, Dane. - Oh…je vois. »
La foule s’approchait de plus en plus, mais aucun d’entre eux ne bougeait. Ils semblaient figés par la conversation.
« Où attaquera Farouk ? - Washington. - Et où toi étais-tu ? - New York. - Alors tu sais où aller. - Mais… - Vas-y. Répare tes erreurs. Je ferai de même pour les miennes. »
Il lança alors un regard dénué d’expression à Sue Tempest. Celle-ci n’essayait même pas de se débattre : elle était comme tétanisée par la poigne de son adversaire et ce qu’elle venait d’entendre. La guerre ? La bombe ? La bombe atomique ? Ca ne pouvait pas être vrai…ça ne devait être qu’un tissu de mensonges ! Elle faisait confiance à Victor pour empêcher tout ça, pour que tout redevienne normal. Elle voulait le pouvoir et la richesse, oui, mais jamais Sue n’avait voulu la guerre. Elle ne désirait qu’une vie luxueuse et surtout une sécurité qui lui avait toujours été refusée. Elle acceptait de sacrifier quelques valeurs et quelques vies humaines pour ça, mais…mais une guerre ?! Et la bombe atomique ? C’était trop pour elle.
« Bien. Je verrais ce que je peux faire. »
Seulement, ce n’était peut-être pas vrai. Ce type ne venait sûrement pas du futur, même s’il en avait l’âge et l’air dépité. Il la relâcha et elle voulut en profiter pour user de ses pouvoirs : elle avait développé ces dernières semaines plusieurs nouvelles capacités, comme ses champs de force, ses bâtons invisibles ou encore d’autres constructions plus complexes. Elle était peut-être prisonnière, mais ça ne durerait pas. Elle se libèrerait, accomplirait sa mission en tuant ce crétin qui se la pétait et en faisant taire ce vieil imbécile. Elle irait ensuite retrouver Victor et ensemble ils trouveraient une solution. Ensemble, ils empêcheraient cette stupide guerre et…
SCHLACK.
Sue ne put aller jusqu’au bout de ses pensées : la hache de Sara Pezzini avait été plus rapide dans sa descente qu’elle. Sa tête roula alors sur le sol dans un bruit sourd. Le silence se fit sur toute la place, journalistes et policiers étaient tétanisés. James Baxton, lui, s’envolait en silence alors que Sara et Dane se dirigeaient vers leur voiture garée toute près.
Les règles du jeu avaient changées. Maintenant, il n’y en avait tout simplement plus. C’était la guerre. Et ils n’allaient pas la perdre.
« Je veux parler à Victor, et maintenant ! - Il est pas disponible, Luthor. Qu’est-ce que tu veux ? - Je veux parler à ton maître, Fixit. Appelle Victor. »
Sa chaise de bureau avait déjà été brisée en deux, la pièce déjà balayée par sa fureur. Derrière lui, sa télévision tournait, en silencieux, repassant en boucle les terribles images de la mort de Sue Tempest et de la tentative d’assassinat ratée. Sur son ordinateur trônait la figure de la Question, dont les mots résonnaient encore dans ses oreilles. Ce n’était pas le moment de l’énerver.
« Il est occupé. J’crois que ça le bouge un peu, ce qui vient d’arriver. - Je m’en fous. Je veux lui parler. - Tu respectes même pas le deuil ? - Ecoute, connard de sous-personnalité shooté à un produit de merde et anciennement contrôlé par un hippie égyptien de merde. T’es rien, t’es une masse de muscles sans cervelle qui a voulu faire son fier et qui s’est retrouvé aux mains des Architectes. T’as besoin qu’on te rappelle ce qu’Ozymandias faisait de toi ? Qui t’a sorti de là ? T’es juste une sous-personnalité de Banner, une sous-entité d’un mec qui mérite même pas le nom d’homme. Alors maintenant tu fermes ta gueule et tu vas me chercher Doom ! »
Sur l’écran, le visage verdâtre de Fixit s’empourpra mais céda rapidement la place à la face ravagée de Victor. Lex soupira lourdement et reprit de suite la parole, ne laissant même pas au nouvel arrivant le soin de s’annoncer.
« Victor, je veux que Furlarak téléporte Farouk et Sinestro au centre de Manhattan et qu’ils réduisent à néant cette foutue île. J’envoie les LexCops sur Washington et le bataillon new-yorkais devrait s’occuper de ce qui resterait de… - Furlarak n’enverra personne. - Quoi ? - L’association est rompue, Lex. - Mais…c’est…c’est sa mort qui te met dans cet état, Victor ? T’étais…t’étais attachée à cette petite pute ? Ah ! T’étais tombé amoureux ? »
Le rire nerveux de Luthor cessa en voyant l’expression totalement neutre de son interlocuteur.
« La mort de Sue était imprévue et ne devait pas intervenir aussi tôt : je voulais en user pour détruire définitivement Reed. Or, celui-ci s’étant évadé, tout effet négatif aura disparu et cette disparition ne fera qu’intensifier sa rage. Il sera encore plus difficile à stopper. - Reed s’est…évadé ?! - Oui, et il a mutilé Johnny : il nous est désormais inutile. Je l’ai éliminé. - Quoi ?! - Johnny ne pouvait plus rien entendre et voir. Je ne lui voyais plus d’utilité. - Mais…mais… - Il ne reste donc que Grimm et Fixit, ce qui est très peu pour ma défense personnelle face à tes projets. Tu voulais avoir le monde Lex et tu voulais m’utiliser pour y parvenir avant de me sacrifier. Je voulais m’y opposer avec mes collaborateurs et ça ne pourra se faire maintenant. Je le regrette, mais je me retire de notre association. - Mais… - Je vais maintenant suivre mes propres plans et tenter de survivre. Je te souhaite une mort rapide. »
Victor stoppa alors la conversation, et soupira. Derrière lui, Grimm était couché sur le sol, une nouvelle fois bastonné par Fixit, celui-là même qui voulait maintenant tordre le cou de Luthor. Il savait qu’il devrait le calmer, mais il avait tout simplement besoin de temps. | |
| | | La Rédac' Rédacteur
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| Sujet: Re: Episode 23 : La fin d'un monde 23 Sam 2 Jan - 12:55 | |
| Il soupira à nouveau ; il savait que le monde n’était pas juste et équitable. Il était conscient que rompre le partenariat avec Luthor équivaudrait à un suicide si Lex parvenait à ses fins, mais il avait très peu foi en ses capacités de réussite. Il allait maintenant devoir affronter tous les métahumains et justiciers du pays, et il ne parviendrait pas à tous les faire tomber. C’était mathématique. Même avec tous les clones-Madrox, il y aurait toujours un Steelman ou un Batman pour l’arrêter. Leur camp ne pouvait gagner que quand il échafaudait un plan parfait pour contrer les « héros » ; aujourd’hui, il n’y avait plus de plan. Ils ne pouvaient pas s’en sortir.
Lui-même était bien conscient qu’il courait à sa perte. Fixit ne tiendrait plus longtemps, Grimm se rebellerait bien un jour ou périrait sous les coups du montre et Furlarak…Furlarak cesserait bientôt son petit jeu. Doom avait été conscient dès le début que le démon acceptait d’être contrôlé et avait préféré en tirer partie et voir venir ; seulement, maintenant qu’il était plus faible, il était certain que Furlarak l’utiliserait pour accéder à ce qu’il voulait.
Il avait peut-être permis l’avènement d’un nouveau despote, alors que lui-même voulait la place. Ce joli paradoxe ornerait bien sa pierre tombale.
« Victor. »
Il n’eut même pas besoin de se retourner pour savoir qui venait d’ouvrir la porte de son bureau. A nouveau, le jeune homme inspira et soupira lourdement.
« Reed. Déjà de retour ? - Tu me manquais. »
Victor fit finalement face à son éternel tourmenteur. Il était accompagné d’un autre jeune homme à peine sorti de l’adolescence ; s’il s’était coupé les cheveux pour faire plus propre, Doom reconnut quand même facilement Tim Hunter, l’ancien élève de Strange. Pas besoin d’être un génie pour savoir pourquoi Richards l’avait ramené.
« Alors c’est maintenant ? C’est l’affrontement final ? Le moment où tu veux me stopper pour m’empêcher de faire le Mal ? »
Fixit serrait les poings, attendant le signal, signe de son incapacité à aller de l’avant et preuve qu’il était bien le sous-être décrit par Luthor. Grimm était toujours allongé. Et Victor sentait sa neutralité s’écrouler en voyant le sourire en coin terriblement arrogant de son ancien ami ; jamais il n’avait autant haï quelqu’un.
« Nan, Victor. C’est le moment où je viens parce que t’as trop joué au con. C’est le moment où je viens te tuer, pas pour le Bien, mais parce que tu m’as pris ce qui m’appartenait. Y a pas de héros, ici. Et y en aura toujours pas quand je t’aurais buté. »
Sans prévenir, le bras de Reed se tendit aussi inhumainement que d’habitude pour frapper le visage encore marqué et sensible de Victor. Celui-ci accompagna le coup et sortit une arme de sa poche, mais son ancien ami fut plus rapide que lui et entoura sa main de ses doigts étendus. La main fit disparaître sous sa chair son poing et la tension fut si forte qu’il entendit ses os craquer. Il la libéra alors et envoya ses doigts étendus vers les narines de son adversaire, tentant d'atteindre le cerveau ; jadis, il se serait effondré et aurait demandé à Richards de stopper, de lui accorder sa grâce. Mais ce Victor-là avait disparu. Profitant de son autre main, il traça dans l’air quelques signes magiques que Furlarak lui avait appris. Un écran de protection apparut autour de lui, électrocutant Reed qui recula, massant autant sa main de douleur que de surprise. Doom ne se permit même pas un sourire et sortit de son autre poche une pochette plastique qu’il jeta au sol et qui se transforma aussitôt en flammes bleutées qui s’approchaient de Richards.
Cependant, Hunter était aussi présent et se mit aussi à tracer dans l’air quelques symboles que Victor ne connaissait même pas ; légèrement atteint dans son égo, il fut surtout décontenancé en voyant ses flammes disparaître sous l’action de son adversaire. Celui-ci sourit et craqua ses phalanges en lui lançant un regard emplit de défi. Il le haïssait déjà.
« C’est ma partie ça, Vic’. Et t’es pas assez bon pour moi. »
Un cri de rage sortit Tim de son arrogance alors que Fixit fonçait sur lui. Il n’aurait pas le temps de lancer un sortilège et il n’avait plus les capacités « naturelles » qui en avaient fait un des Sept de Strange et l’héritier du Sorcier Suprême. Baxton lui avait volé les siennes, et celles héritées de Stephen avaient disparu à la mort de ses compagnons. C’était un mystère dont il n’avait jamais trouvé la clé, et voilà qu’il risquait d’en payer le prix fort…mais pas cette fois. Fixit fut stoppé dans sa course par une poigne ferme autour de sa cheville. Hunter était persuadé qu’il s’agissait de Richards qui l’avait protégé, mais un regard en sa direction suffit pour voir que le jeune homme s’était étiré pour échapper au danger ; Fury l’avait informé qu’il ne pouvait avoir confiance en lui, mais Reed réussissait quand même à le dégoûter.
Ce n’était donc pas à lui que Tim devait sa survie mais bien à l’être difforme et apparemment vaincu qui gisait à terre – Ben Grimm. Lui qui avait été apparemment tabassé par Fixit depuis des semaines, lui qui ne semblait plus n’être qu’un amas de pierres et de regrets gardait bien serrée la cheville du monstre, qui écumait de rage. Fixit leva son poing pour le frapper à nouveau, mais l’autre paluche de Grimm se leva pour stopper en pleine course son coup.
« Que…quoi ? L’gamin essaye de se rebeller ? C’est pas un peu tard ? C’est moi ton maître, esclave ! C’est moi le plus fort ! - Pas…aujourd’hui… »
Lentement, les pieds inhumains de Grimm se relevaient et pénétraient dans le sol pour soulever sa masse. Hunter ne savait pas grand-chose de ce type mais on l’avait décrit comme quelqu’un de faible, vaincu, sans volonté ; or, il lui suffisait de croiser son regard pour voir combien cet être était déterminé à faire tomber son adversaire. Celui-ci, malgré sa suffisance et sa puissance, comprenait aussi que les choses avaient changé et que sa victoire n’était plus aussi évidente. Il tenta bien de profiter de son relatif avantage en utilisant sa main libre pour frapper Grimm, mais Ben serra si fort son poing que ses jointures craquèrent et sortirent de sa peau. Délaissant la main désormais anéantie, ne faisant pas attention aux terribles cris de douleur de son ancien tortionnaire, la Chose termina de se relever pour frapper avec une violence rare le torse puis la mâchoire de son adversaire, qui faillit s’écrouler suite à ces deux seuls coups.
Titubant, stupéfait, Fixit tenta de se relever et de s’approcher de son ennemi, mais Grimm évita son poing en se baissant et en frappant immédiatement son entrejambe. Un autre cri de douleur s’échappa de sa gorge alors que tous les participants semblaient muets et terrifiés par ce qu’il se passait. Tim lui-même avait déjà vu ce monstre à l’œuvre : il avait bien voulu croire Fury quand il lui disait qu’il avait été contrôlé, mais il l’avait vu vaincre James et stopper Flash. Seulement, la vision dans l’immeuble lui avait fait croire que Nick avait peut-être raison – mais encore une fois ses croyances changeaient maintenant.
Cependant, alors que les coups étaient rares mais d’une puissance rare, Victor décida d’intervenir et Hunter ne le vit que trop tard. Formant à nouveau dans les airs des symboles anciens, murmurant des incantations oubliées depuis des générations, il réussit à terminer son sort avant que le sorcier ne se défende. Un sourire mauvais perla sur le visage de Doom alors qu’il lançait la dernière phase de son attaque.
« INVERSION ! »
Et la seconde d’après, il fut seul. Autour de lui, Hunter, Grimm, Fixit et Richards avaient disparu. Il avait tenté le tout pour le tout pour s’en sortir, et même s’il savait que ce n’était pas honorable et uniquement provisoire, il pouvait maintenant un peu souffler. Son sort d’inversion avait téléporté ces quatre personnes jusqu’au sanctuaire de Luthor à Washington où Jones était emprisonné, et il allait enfin pouvoir se…
« Je sais pas ce que tu as fait, Doom, mais il est hors de question que je laisse l’assassin de ma fille s’en sortir encore une fois. Alors ou tu nous renvoies là-bas et on te tabasse juste en rentrant, ou on te tabasse maintenant et on te tue lentement après. »
Victor se retourna pour faire face à John Jones qui venait de lui lancer ce monologue plein de rage, Charles Xavier, Steelman et un des prêtres de Sinestro, mort. Il avait pensé simplement faire venir des alliés en téléportant les autres, user de leur présence pour s’enfuir et surtout cantonner Furlarak à cet endroit par leur sacrifice mais…il s’était trompé.
Et à quelques mètres à peine, dans une chambre dont il ne pouvait normalement sortir, Furlarak se mit à rire et donna un grand coup de pied dans la porte, qui céda évidemment. Il était temps pour lui de se dégourdir les jambes.
« Où vous croyez allés comme ça ?! - Réunion de crise, monsieur l’agent. Laissez-nous passer. - Je vous arrête pour meurtre et complicité de meurtre ! Vous avez le droit de garder le silence et… - Vous nous arrêtez ? - …tout ce que vous direz sera retenu contre vous. Vous avez le droit à un… - Vous voyez tout ce qu’il y a autour de vous, agent ? Le chaos. Cliff Seccord vient de se faire tuer, Lex Luthor va lancer ses armées contre nous et vous nous arrêtez ? Parce que Sara a fait ce qu’il fallait faire ? Parce qu’elle a stoppé une menace qu’aucun d’entre nous ne pouvait arrêter ? - Qui a dit qu’elle m’avait stoppé ? »
Le crâne de l’agent de police O’Brian fit un tour complet sur elle-même avant qu’il ne s’écroule aux pieds de Sara Pezzini et Dane Whitman. De l’invisible apparut la silhouette de Sue Tempest, un Desert Eagle et un katana entre les mains.
« Victor ne m’aurait jamais laissée aller à la mort sans prévoir un plan de sortie, au cas où Lex déciderait d’aller contre nous. Il a envoûté une pauvre fille pour la faire passer pour moi : elle était persuadée d’avoir mes pouvoirs alors que j’agissais à sa place pour la rendre invisible. Ça m’a permis d’éviter ta jolie hache, machin, et ça va me permettre de venger ma propre mort ! »
Sue lança son katana vers la gorge de Sara, mais elle était meilleure dans l’utilisation de ses pouvoirs que dans le maniement des armes blanches. Pezzini tenait encore sa hache et son épée et para avec la première pour frapper avec la seconde ; cependant, Tempest avait formée autour de son être un halo invisible protecteur, et la porteuse de la Witchblade commença à comprendre que le combat allait être beaucoup moins facile que le précédent. Alors que les coups commençaient à pleuvoir entre les deux femmes, que l’acier teintait et que les balles volaient, la foule recula peu à peu et la police fit de même, apparemment incapable de comprendre ce qu’il se passait. Dane Whitman, légèrement revenu de sa colère vengeresse, décida d’en prendre partie pour en user comme d’un avantage.
S’il n’était pas l’homme le plus intelligent du monde et qu’il avait beaucoup d’erreurs à son actif, Dane était malin et voulait faire le bien. Il commençait déjà à regretter d’avoir demandé à Sara de tuer la gamine, mais il savait qu’il devait se concentrer sur l’objectif au présent, ce qui voulait dire gérer à la fois le combat des deux femmes et surtout la masse de LexCops qui fonçaient sur eux.
L’armée privée de Lex Luthor s’était enfin décidée à intervenir et tabassait tout ce qui tombait sous sa main. Les hordes de Madrox frappaient les passants, certains commençant déjà à agoniser après une douzaine de coups donnée par une douzaine de clones. La puissance se dégageant d’une telle armada était impressionnante mais surtout terrifiante, car Whitman savait que Luthor avait dû donner l’ordre de passer à son plan final.
Si celui de Fury avait fonctionné, Richards s’en était pris à Doom, Xavier avait libéré Jones et la Question devait s’approcher de Lex lui-même. Ça faisait des semaines que certains complotaient dans l’ombre pour forger une telle alliance, et il avait fallu beaucoup de sacrifices pour parvenir à un tel résultat. Ils avaient laissés gagner Luthor pour le frapper au moment de sa victoire, là où ses défenses étaient les plus faibles. Le pari était terrible, mais c’était leur seule solution.
Seulement, pour que ça fonctionne et que tous puissent en profiter, il fallait survivre et surtout il fallait que New York et Washington tiennent. Et il était de son devoir de s’occuper de la Grosse Pomme.
Alors qu’un LexCop allait frapper la foule et surtout une jeune femme qui reculait, tétanisée, Dane fonça sans réfléchir. Il savait qu’il devait organiser la défense mais son instinct était trop fort, ses réflexes trop anciens ; il ne pouvait pas voir quelqu’un subir un tel sort. Il savait qu’elle ne survivrait pas et il était prêt à donner sa vie, malgré le cliché que ça pouvait être, pour l’empêcher.
Courant aussi vite qu’il le pouvait, cherchant désespérément une arme ou une technique de combat dans son esprit, Whitman attrapa par réflexe un balais qui avait servi à nettoyer la place de son annonce et qui traînait près des grillages ; en usant par instinct, il désarma en un coup le LexCop qu’il déséquilibra par la suite en le frappant au torse et aux épaules. Il usa ensuite du balais pour toucher sa nuque et son front, et un énorme sourire apparut sur son visage quand il le vit s’écrouler. L’adrénaline dans ses veines, son cœur battant la chamade, sa poigne se refermant sur un manche…tout ça lui avait terriblement manqué. Mais un simple regard sur son flanc droit lui rappela le poids terrible de telles pratiques et sa détermination en fut renforcée.
« Agents de police ! New-yorkais ! Journalistes ! Vous avez aucune raison de me faire confiance, vous avez aucune raison de me croire ou de m’aider ! Vous êtes tous persuadés que Luthor est la solution à vos problèmes, mais est-ce que c’est ce que vous voulez ?! Est-ce que vous voulez ça dans vos rues ? Est-ce que vous faites confiance à des monstres qui frappent des gens en pleine rue ? Ce n’est pas ça, l’Amérique ! Ce n’est pas ça notre Amérique ! Sortez dans la rue et usez de vos droits : protégez votre maison, protégez votre ville ! New York ne doit pas tomber ! New York ne tombera pas ! »
Dane savait que ce discours, qui lui semblait si creux, ne prendrait pas, mais il fallait bien commencer. Son bras perdu lui faisait comprendre que ce monde n’était pas prêt et adapté aux gens comme lui, et qu’il fallait absolument empêcher ces deux univers de se rencontrer. Non, New York ne tomberait pas aujourd’hui : il se battrait pour ça. Cliff était mort pour l’empêcher de devenir un martyr à la télé, mais il en serait peut-être un quand même. Seulement, il mourrait là dans la rue, l’arme au poing, se battant pour ce qu’il croyait juste et pour défendre les innocents. Il mourrait comme il le voudrait, comme il le devrait. Comme ce qu’il avait toujours voulu être. Comme un Chevalier, et plus seulement sombre.
Il s’appelle Lex Luthor. Il avait le monde dans sa main et il vient de lui échapper. Devant lui, ses écrans de télévision lui montrent une situation qui lui échappe à New York parce qu’il a été trop nerveux en donnant trop tôt l’ordre de réprimer dans le sang ses ennemis pour faire monter la crainte du peuple, sa prison éventrée à Washington et des débuts de rébellion à Chicago. Son téléphone sonne, et il sait déjà que c’est George qui l’appelle pour lui demander ce qu’il se passe. Il n’osera pas lui répondre car il n’ose pas l’avouer.
Il a agi trop vite et n’a pas pris le temps de la réflexion. Il avait le monde dans sa main et il se rend compte qu’on s’est depuis le début joué de lui.
Il s’appelle Lex Luthor et sait qu'il est en train de tout perdre.
« Alors, Jordan, tout seul ? Face à nous, et sans tes amis ? Et obligé de protéger les autres ? »
Sinestro avait tort et raison. Hal n’avait pas à protéger les corps inconscients de Ben Grimm, de Joe Fixit et de Tim Hunter qui reposaient à ses pieds. Même s’il avait été dans la Ligue, le dernier n’avait aucun lien avec lui et il savait qu’il pouvait se défendre ; quant aux autres…il avait d’autres problèmes qu’eux. Mais il était quand même tout seul face à Sinestro et Amahl Farouk. Il n’avait aucune chance. | |
| | | La Rédac' Rédacteur
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| Sujet: Re: Episode 23 : La fin d'un monde 23 Sam 2 Jan - 12:55 | |
| Il tenta bien de créer des parades à leurs attaques, mais l’énergie jaune et verte de ses adversaires était trop forte. Le corps de Clark fut trop rapide pour qu’il puisse se protéger et il encaissa en dix secondes l’équivalent d’une vingtaine de coups de poing d’une violence inouïe. Jordan s’éleva dans les airs et créa autour de lui quelques tonnes d’armure et de boucliers, mais toutes fondirent sous les coups répétés de ses ennemis. Il ne pouvait rien contre eux. Ils étaient trop forts.
Sous lui, les prêtres de Sinestro entouraient un de ceux qu’il avait combattus avec la Ligue lors de leur première réunion – Pietro, un mutant. Ils augmentaient sa vitesse pour qu’il puisse aller jusqu’à New York et surtout emmener des hommes pour aider les hordes de LexCops. Il devait absolument empêcher ce moyen de transport ultrarapide, mais comment ?
Sinestro détruisait ses boucliers alors que Farouk riait de chacune de ses attaques. Il avait beau former toutes les armes, tous les pièges, la puissance d’émeraude en lui et les pouvoirs de Kent le hissaient à un niveau supérieur. Il était peut-être le réceptacle de la puissance de la Batterie sur Terre, il était peut-être le plus puissant des Green Lantern…mais il ne faisait pas le poids contre eux. Comme lors de la destruction du Corps, comme lorsque Blake et les autres tombèrent, Hal savait qu’il ne pouvait rien faire. Seul, il était inutile et perdrait la vie bien trop rapidement.
Et il ne pouvait pas mourir ainsi, maintenant. Le monde avait encore besoin de lui, et même s’il en avait déjà tant fait, il ne pouvait pas le laisser tomber. C’était sa responsabilité, son poids. Il était le chef du Corps…il devait assumer. Même si ça voulait dire perdre son âme.Même si ça voulait dire se perdre lui-même.
Formant à nouveau des protections autour de lui, Hal ferma les yeux et se concentra sur une partie de lui-même qu’il avait toujours rejetée…qu’il ne s’était jamais permis de libérer. Sa haine, sa colère, sa rage, tout ce qu’il éprouvait envers Sinestro qui lui avait pris Emy, qui lui avait pris ses parents, qui l’avait condamné à cette vie innommable pleine de drames. Il avait tué Blake, condamné Guy à des tourments éternels, torturé ses anciens soldats…Sinestro était responsable de tous les drames de son existence. Il devait payer pour tout ça.
Et Farouk…Farouk était le Mal incarné. Xavier l’avait calmé après sa première incursion dans son côté obscur, et lui avait éclaircit l’esprit. Il lui avait montré ce que Farouk avait fait lors de ses premières attaques sur Terre, il avait vu ce dont il était capable. Cruel, sadique, vicieux, il avait été un monstre pendant des années, écumant les champs de bataille, les salles de torture, les arrières cours sombres. Il avait été derrière chaque idée salace mise en action, chaque pulsion de haine se transformant en réalité. Il était le Mal en chaque homme, il était l’être qui représentait le plus le vice. Il n’avait pas l’air d’être ainsi en le voyant et l’écoutant parler, mais Xavier lui avait montré ce qu’il avait fait en Afrique et au Proche-Orient…et il n’y avait pas de mot assez fort pour exprimer le dégoût qu’il éprouvait envers lui. Lui aussi devait payer.
Jordan soupira lourdement. En lui, il décelait les serrures qui emprisonnaient son monstre intérieur. Il se laissait guider par sa haine et tentait de faire tomber tous les garde-fous créés par sa condition de Green Lantern, ceux qui ne doivent jamais se laisser aller à leurs émotions. Il savait qu’il allait tout perdre : réputation, honneur, existence…il savait qu’il allait devenir un monstre et qu’il ferait plus de mal que de bien. Beaucoup de gens mourraient à cause de lui, et sûrement pour l’arrêter. Il le savait mais il le faisait quand même. Car libérer Parallax, libérer cette perversion présente en chaque Lantern du fait de la puissance d’émeraude, lui permettrait de supprimer Farouk et Sinestro. Il avait découvert que Parallax n’avait été qu’un Lantern possédé par la folie qui pouvait ronger chaque être, renforcée par le pouvoir vert qui était basé sur l’imagination et le rejet de toute émotion ; il s’était toujours opposé à une telle idée et il savait maintenant que c’était totalement stupide. Rejeter ses émotions équivalait à créer une boule de haine et de rage suite aux drames que chaque Lantern rencontrait, et c’était ça qui avait permis à Parallax de devenir ce monstre. C’était ça qu’il avait aussi en lui, et que les Nova avaient aussi découverts. Il l’appelait Parallax pour lui donner un nom, mais il savait que le monstre en lui serait bien Hal Jordan tel qu’il l’était au fond. Et il était prêt à le lâcher, quoique ce que ça coûte.
« Je ne te laisserai pas faire, Hal. - Steelman… ? »
Sortit de sa concentration par la surprise, Jordan ouvrit les yeux pour voir en face de lui un James Baxton…âgé, marqué par la vie et habillé comme jamais il ne l’avait vu auparavant. Mais surtout, ce qui le choquait était l’expression troublante de son visage : il exprimait à la fois une haine absolue et une compassion sans borne. C’était incompréhensible.
« Même si je dois te tuer aujourd’hui, Hal, je ne te laisserai pas faire. Ne le libère pas, ne le libère jamais. Même eux ne méritent pas qu’on sacrifie le monde pour les stopper. Même eux ne méritent pas que je doive te tuer pour empêcher ça. Et crois-moi, Hal…je le ferai. »
Alors que des dieux s’affrontaient et parlementaient, plusieurs mètres plus bas, sur la terre ferme, Tim Hunter émergeait. Il n’avait pas su être assez vif pour stopper Victor, et voilà qu’il se retrouvait avec Hal face à Sinestro, Farouk et…un vieil homme aux pouvoirs inconnus. Avec en plus Grimm et Fixit encore inconscients mais qui ne le resteraient pas longtemps. Il était dans de sales draps.
Les autres étaient trop hauts dans le ciel pour qu’il comprenne ce qu’ils disaient, mais il était certain que ça ne sentait pas bon – et spécialement pour lui. Il avait échoué à stopper Doom, il n’avait plus ses pouvoirs et avait perdu ceux de Stephen ; et voilà qu’il n’arrivait même pas à gérer de simples sortilèges lancés par un gamin inexpérimenté comme l’autre balafré ! Certes, il n’avait pas beaucoup d’années effectives que lui dans la profession, mais il avait toute l’expérience de Stephen et de ses prédécesseurs…normalement. Il n’avait réussi à y faire appel, comme à faire revenir ses pouvoirs perdus après la mort des autres. Il était vraiment inutile et…
« C’est fini de chialer sur ton sort ? »
D’où sortait cette voix ? Il n’y avait personne ici : les prêtres de Sinestro avaient été évacués vers New York par Pietro au moment de son réveil, et tous les autres étaient inconscients ou morts.
« J’t’ai déjà parlé, gamin. J’pensais avoir fait meilleure impression. »
Cette voix…il connaissait cette voix. Mais il ne voyait toujours pas d’où elle venait.
« J’pensais que t’étais plus imaginatif que ça. C’est pour ça que je t’ai choisi, en fait : j’ai toujours pensé que t’étais le plus malin et le plus doué. J’me suis trompé, Tim ? »
Il…non, ce n’était pas possible. Il devait se tromper. Ça ne pouvait pas être ça.
« Mais si, mon vieux, mais si. Tes pouvoirs n’ont pas disparu, et tu peux avoir la connexion aux expériences de tes prédécesseurs si tu le veux. Mais t’as été tellement touché par la mort des autres et tu t’es senti tellement coupable qu’inconsciemment t’as coupé tout ça. Tu t’es jamais senti digne de tes pouvoirs parce que tu t’en voulais que Baxton t’ait piqué les tiens et que tous tes copains soient morts alors que t’es le Sorcier Suprême. »
Ça ne pouvait pas être lui.
« T’as rien retenu de ce que je t’ai appris, alors ? »
Devant ses yeux, une lueur aveuglante le força à baisser le regard alors qu’une silhouette bien connue faisait son apparition. De la cendre tomba d’une cigarette alors que des poumons usagers sifflaient encore de trop fumer.
« La douleur fait partie du boulot, Tim, et on l’accepte jamais. Le truc, c’est de faire en sorte d’en ressentir le moins possible et de châtier ceux qui nous en donnent quand même. Mais faut toujours faire le boulot avant toute chose, même la vengeance. »
Devant lui, Stephen Strange se dressait. Habillé comme d’habitude avec son imperméable, son t-shirt, son jeans, il avait ses éternelles cernes, ses cheveux sombres mal coiffés et un peu sales et ses doigts jaunis par la cigarette. Un sourire un peu vicieux apparaissait au coin de sa bouche alors qu’il profitait de cet instant ; il aimait faire ses apparitions.
« Mais…mais… »
Tim n’osait croire ses yeux. Il savait que le monde n’était pas tel qu’il le pensait, mais il avait tendance à le voir aussi noir que désespérant ces derniers temps ; le retour de Stephen était trop beau pour être vrai, trop porteur d’espoir dans cet univers cynique et sadique. C’était juste trop beau pour être vrai, il ne pouvait y croire.
« Arrête avec tes « mais » et ton absence de foi, gamin. Ouais, j’suis vivant, et ouais c’est pas normal. Mais tu sais quoi ? J’suis Stephen Strange, bordel, et personne me retient nulle part si j’le veux pas. J’suis pas venu te faire la morale pour le bordel ambiant, t’en fais pas : j’suis venu parce que j’étais trop léger dans ta formation et que t’as pas géré à cause de ça. Mais bon, si ça s’excuse, ça veut pas dire qu’il faut rien foutre. Washington va voir des dieux s’affronter, New York va être étouffée par une horde de clones et un vieil ami à moi se rappelle à notre mémoire. Il est p’têt temps que les gens se rappellent que « Sorcier Suprême », c’est pas un titre juste pour se la péter, nan ? J’crois moi qu’il est temps qu’on aille taper quelques culs, et j’crois même qu’on aurait dû faire ça depuis longtemps. T’es avec moi, gamin ? »
Stephen ouvrit ses bras, et Tim oublia alors ses doutes, ses craintes et ses faux-espoirs. Oui, rien de logique ne venait expliquer le retour de Strange et ça pouvait être un piège, mais il savait que c’en n’était pas un. Il connaissait son ancien maître et il savait que c’était lui ; et surtout, s’il y avait une personne qui pouvait revenir d’entre les morts pour le sortir de là, c’était bien lui.
Stephen Strange était de retour.
« Hell yeah. » | |
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