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 Projet W

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Ben Wawe
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MessageSujet: Projet W   Projet W EmptyDim 14 Mai - 16:22

Salut à tous.

Voici une nouvelle série que je commence, et qui reprend quelque peu mon ancienne série Warriors (lisible ici : http://bookworm54.free.fr/wave/ ), mais ne vous en faites pas : il n'y a aucun problème à lire Projet W sans avoir eu lu Warriors.

En tout cas, merci d'avance pour les commentaires et critiques. Wink
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Ben Wawe
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MessageSujet: Re: Projet W   Projet W EmptyDim 14 Mai - 16:23

Episode #1 : Bons Baisers de Russie 1/3.

2008.
New York.
Siège des Nations Unies.
Une salle sombre et étroite connue uniquement d’une poignée de personnes dans le monde, cachée dans les sous sols de l’immense building qui rassemble les représentants de toute la planète.
Les cinq hommes encore vivants qui étaient informés de l’existence de cette salle étaient présents. Ils étaient déjà vieux, mais la fatigue n’arrivait toujours pas à leur faire stopper leur activité. D’ailleurs, seule la mort pourrait les arrêter. Et ils y avaient trop souvent échappé pour ne plus en avoir peur.

« La situation est grave. »

Tous étaient dans l’ombre, le visage caché, mais il était facile de voir que celui qui venait de parler était grand et semblait charismatique. Sa voix reflétait totalement sa confiance en lui et son arrogance, et les quatre autres hommes présents acquiescèrent avant qu’un autre ne prenne la parole.

« Oui. Mais que pouvons-nous faire ? On ne va quand même pas raser tout Saint-Pétersbourg…
- Non. Mais on peut faire en sorte que l’épidémie s’arrête avant d’envahir le reste de la Russie.
- Ça serait si grave ?
- Dirais-tu ça si on parlait de ta chère Albion ? Je te rappelle quand même que l’on parle de mon pays… »

Les deux derniers membres qui venaient de parler se lancèrent un regard noir, avant que celui qui avait rompu en premier le silence ne reprenne la parole, tentant d’apaiser les tensions.

« Calmez-vous, maintenant. Nous n’avons plus vingt ans, et je commence à en avoir assez de vos querelles. Si vous voulez vraiment vous faire la guerre, dites-le à vos gouvernements respectifs et faites-le ! Un nouveau conflit ne ferait de toutes façons pas de mal à cette planète…C’est clair ? »

Le silence se fit alors pendant quelques longues secondes, personne n’osant remettre en question les paroles de l’homme. Celui-ci reprit le fil de ses dires quand il fut certain que tous s’étaient calmés.

« Cela fait plus de vingt ans que nous agissons dans l’ombre pour rendre cette planète plus sûre…ou plus proche de nos aspirations. La situation à Saint-Pétersbourg est critique. C’est indéniable, et il faut intervenir au plus vite pour empêcher que ça empire.
- Mais comment ? Je ne vois pas mon gouvernement venir en aide au Kremlin…
- Même si vous êtes proches géographiquement ?
- Poutine n’acceptera jamais ça. Je lui en ai parlé avant de venir, il veut faire ça tout seul. Mais merci quand même.
- Quel imbécile.
- Oui. Mais on l’a mit là, à nous d’assumer.
- Assez. Ne nous dispersons pas. Il faut intervenir et stopper l’avancée de l’épidémie. Mais on ne peut raser Saint-Pétersbourg ni intervenir officiellement. Que proposez-vous, donc ? »

Soudain, le silence se fit.
Les anciens espions provenant des cinq pays membres du Conseil de Sécurité de l’ONU ne disaient aucun mot, chacun cherchant une solution à l’affreuse maladie qui les préoccupait. Mais à part une intervention armée, violente et hors de propos dans le contexte mondial actuel, aucun ne trouvait de réponse à ce problème…sauf un.
Resté silencieux depuis le début de la réunion, l’espion français parla alors d’une voix calme et tranquille en s’avançant légèrement sur le bureau ovale, pour être vu et entendu de tous.

« Envoyons le Projet W. »

Tous se tournèrent alors vers lui, stupéfaits. Ils le regardaient comme on observerait un fou en train de manger ses cheveux en chantant « God Save The Queen », dans un asile psychiatrique…Aucun ne comprenait ce qu’il voulait dire, tandis que lui affichait un petit sourire sûr de lui avant de reprendre doucement.

« Ou du moins, un autre groupe. C’est la seule solution.
- Mais…l’idée a été abandonnée quand…
- …quand la précédente équipe de métahumains que nous avions créée fut massacrée dans sa base, oui. Je le sais, je fus des seuls qui osèrent aller faire le constat des lieux. Mais je pense que c’est la meilleure solution.
- Le premier projet fut un échec.
- Et pourquoi ? Engager des amateurs n’était pas une bonne idée, surtout qu’ils étaient sans expérience et qu’on les utilisait comme objet marketing. Nous avons eu de la chance qu’ils meurent rapidement, je n’aurais pas apprécié que leurs défaites nous retombent dessus…
- Mmh…Et pourquoi prendrions-nous le risque de refaire quelque chose de ce type ? Le financement…
- Pas de réel financement. Quelque chose de simple et basique. Nous donnerons aux membres quelques gadgets de nos services respectifs…et les nouveaux, pas ceux qu’on retrouve dans les James Bond. De plus, je pense que des professionnels seraient préférables, et il n’y aurait pas de présence publique…tout dans la discrétion. C’est la seule solution pour mettre fin à ce problème : nous envoyons cette équipe là-bas régler le problème de façon définitive, et nous pourrons la réutiliser si besoin. »

Ils hésitaient.
Alors que quelques secondes plus tôt ils étaient totalement contre, les arguments du français les faisaient réfléchir. L’idée d’avoir une équipe d’intervention discrète et qui s’occuperait du sale boulot était le rêve de chaque gouvernement…et a fortiori des espions qui les contrôlaient.

« Hum…Et qui seraient les membres de cette équipe ? Il faut les rassembler rapidement…
- J’ai quelques idées, déjà.
- Et pourquoi accepteraient-ils cette mission ? Je ne vois pas l’intérêt pour des gens normaux de sacrifier leurs vies pour nous, même si nous nous faisons passer pour l’ONU…
- Il faut des gens expérimentés, mes amis. Nous ne pouvons prendre ceux qui sont dans nos armées respectives : ils sont trop formatés et patriotes. Par contre, ceux que nous avons arrêtés, ceux qui croupissent dans des prisons oubliées et qui sont éminemment qualifiés…Eux, je pense que nous aider pourrait les intéresser…
- En échange de quoi ? Je refuse de libérer des terroristes…
- Je sais. Ton gouvernement le dit assez souvent. Mais je parlais plus d’une liberté d’action supérieure à celle qu’ils ont actuellement…Pouvoir se promener dans leurs pays respectifs, en étant surveillés, mais le pouvoir quand même…c’est une chance, pour eux. Je crois bien qu’ils accepteront.
- Mmh… »

Le français sourit doucement. Il savait maintenant que son idée allait être acceptée : quel autre choix avaient-ils ? Et puis, ces quelques hommes et femmes allaient sûrement leur être utiles dans l’avenir, pour d’autres opérations de ce genre…

« Je suis pour.
- Moi aussi.
- De même.
- Idem.
- Parfait. Motion acceptée, donc.
- Mais qui s’occupera de ces êtres ? Nous ne pouvons intervenir nous-mêmes, et le temps presse… »

L’espion français sourit doucement avant de se lever.

« J’ai la personne parfaite pour ce travail, mes amis…Et c’est une vieille connaissance à nous…John Doe. »








Saint-Pétersbourg.
Quarante huit heures plus tard.
La neige tombait lentement sur l’ancienne Leningrad, tandis qu’il n’y avait plus personne dans les rues. Les habitants avaient eu la consigne officieuse d’éviter toute sortie non indispensable, et s’y pliaient scrupuleusement. Depuis deux mois que la ville était en proie à une étrange épidémie, la priorité avait été donné à la sécurité accrue, et personne ne voulait finir comme les corps qui s’amoncelaient en bordure des routes…

« Putain d’pays… »

Un homme déambulait néanmoins dans les rues de Saint-Pétersbourg, malgré le danger qu’il y courait. A vrai dire, il se fichait bien de la peur des habitants de tomber malades, et il appréciait le fait d’être seul dans les allées biscornues des bas quartiers de la ville. Ça lui rappelait son Angleterre natal, et il arrêtait de râler…mais seulement pour quelques secondes, le temps pour lui de prendre quelques bouffées de sa cigarette anglaise, évidemment.

« Temps de merde, ville de merde, mission de merde…Qu’est-ce que je fous là ? »

Arrivé à un croisement, Seth Harrison stoppa sa marche.
Il s’était perdu, et n’avait pas prit la peine d’étudier le plan que celui qui était venu le chercher dans sa prison au Nord de Glasgow lui avait donné. Imbécile, pensa-t-il alors en se grattant le crâne sur lequel seuls quelques centimètres de cheveux survivaient encore.

« Fais chier…
- Tu ne sais faire que râler ? Ou bien tu as autre chose dans ton vocabulaire ? »

En un clin d’œil, l’anglais s’était retourné et avait dégainé un petit Glock de l’intérieur de son imperméable, le pointant sur le visage de l’homme qui était derrière lui. Assez grand, lunettes noires, cheveux sombres plaqués sur le crâne avec du gel et costume noir avec chemise blanche…le parfait Men In Black. Ou le parfait espion qui n’a pas besoin de se cacher vu qu’il peut tuer n’importe qui comme il le désire…

« Doe ?
- Oui.
- Z’êtes mon contact ?
- Oui.
- Comment je peux en être sûr ?
- Il te faut des preuves, Harrison ?
- Ouais. »

Seth visait toujours la tête de l’homme qui était apparut derrière lui quelques secondes auparavant. Sa voix était affreusement monotone, et l’anglais se demandait si il était réellement humain…et si non, ce que ça lui ferait si il lui explosait la cervelle.

« Tu es Seth Harrison, citoyen anglais ancien employé du MI 0, le service le plus discret du Royaume Uni. Et pour cause : toute l’unité a été supprimée, sauf toi qui survivait vaguement dans une prison écossaise, avant qu’on ne vienne te chercher.
- Mmh… »

Harrison rangea lentement son arme, avant de tirer une nouvelle latte de sa cigarette. Il croisa doucement les bras, avant que l’homme qui répondait au nom de John Doe lui reparle.

« Viens. Tu es le dernier. Les autres sont déjà là.
- Dernier ? Autres ? Là ? C’est quoi l’embrouille, Mister X ? Vous me faites venir au bout du monde, je sais même pas pourquoi, et apparemment y a d’autres types dans la même embrouille que moi…Vous faites quoi, là ?
- Tu verras en temps utile.
- Tu commences déjà à me faire chier, Doe… »

L’anglais suivit néanmoins l’étrange homme durant quelques minutes, avant que celui-ci n’ouvre une porte d’un immense entrepôt. Abandonné depuis longtemps, sûrement depuis la fin de la Guerre Froide, un immense signe cyrillique dessus, c’était un immense bâtiment en taule qui semblait être sur le point de s’écrouler, après avoir survécu des années par miracle.
Rentrer là-dedans tenait du suicidaire, et pourtant John Doe voulait que Harrison le fasse…il était encore plus fou que l’anglais.

« Mais t’es un taré ? Tu crois vraiment que je vais aller dans ce truc ? Je pète et tout nous tombe sur la gueule !
- Alors retiens-toi.
- Et si ça me remonte au cerveau ?
- Quel cerveau ? »

Une autre voix avait prononcée ces deux mots.
Provenant de l’intérieur de l’entrepôt, elle appartenait à une rousse assez grande, aux cheveux extrêmement longs et aux yeux aussi verts que l’absinthe. Elle portait un jean bleu vieux et usé, et avait un t-shirt émeraude avec un trèfle dessus. De plus, son visage était assez rouge et ses gestes peu sûrs, comme si elle venait de boire plus que de raison. Seth soupira lourdement en la voyant approcher avec difficulté…

« Putain…En plus de me faire venir dans ce pays de tarés, où mes couilles gèlent plus vite que le cul de la Reine en Alaska, vous ramenez une irlandaise…On m’en veut, hein ?
- Ferme donc ta gueule, l’anglais.
- Ça vole haut, dis donc. T’as pas appris d’autres vannes ? Tu sais que parler dans ta langue « maux de gorge », ou quoi ?
- Tu veux être castré de suite ou on attend le prochain résultat du Six Nation ?
- Tu connais le sport ?
- Imbécile…Les irlandaises sont moins connes et serviles que les anglaises. »

John Doe soupira lourdement, avant de faire entrer les deux britanniques dans l’entrepôt.
Il n’y avait rien à l’intérieur, hormis quelques rats, quelques cadavres de bouteilles de vodkas et une table avec des papiers dessus et une petite lampe de camping. Autour du meuble se trouvaient deux autres personnes : une femme et un homme. Une noire à l’air troublé et qui semblait ailleurs, et un espagnol qui tenait fermement un crucifix dans sa main droite.
Drôle de couple pensa Seth en s’allumant une nouvelle cigarette alors que Doe fermait la lourde porte derrière eux.

« Seth Harrison, Maggie O’Malley, voici Chrissie Edwards et Fernando Nunoz.
- ‘Lo…Ca va, les freaks ?
- Les présentations se feront plus tard. Nous avons des choses à faire.
- Genre ? Une partouze ? Je préviens de suite, j’me mets pas avec l’anglais…
- O’Malley, la ferme. Vous n’êtes pas là par hasard. »

L’étrange homme qui avait réunit le groupe s’approcha de la table, et il fut bientôt rejoint par toutes les personnes présentes. Des photographies étaient disposées un peu partout : elles montraient des corps humains morts, desséchés et avec une expression de peur monstrueuse sur le visage. Il y avait aussi des agrandissements des dits clichés, où certains endroits de la peau des victimes était carrément ouverts avec précision et en même temps sauvagerie…et des traces de dents étaient visibles autour des plaies…

« Jésus…C’est…c’est immonde…
- Gore, ouais…
- Nunoz, Harrison, silence. Ce sont des clichés pris il y a quelques heures sur les corps retrouvés dans Saint-Pétersbourg. Depuis deux mois maintenant, une étrange épidémie s’est emparée de la ville, et peu à peu des centaines de victimes sont mortes à cause de cette maladie. Les services sanitaires ne savent pas ce que c’est, ils n’ont pas encore trouvés de vaccins. Tout juste savent-ils que tout cela provient d’un porteur, étant donné que la maladie disparaît dès la mort de la victime.
- J’ai rien compris…
- Si tu buvais moins, Maggie, ça serait mieux. En fait, nous avons découverts que la maladie est transmise par un porteur qui l’a en lui : c’est toujours le même. Quand il donne le virus, celui-ci infecte la victime, mais ne peut être transmit par la suite. Seul le porteur, donc, continue de propager l’épidémie.
- Et vous savez qui c’est ?
- Non. Et c’est pour ça que vous êtes là.
- Mais concrètement, qu’est-ce qu’on fout là ? Nan parce que le coup des trucs gores, je pense qu’on aurait pu le faire quelque part où il fait plus chaud…
- Nous ne pouvons intervenir pour stopper officiellement le porteur, de même qu’on ne peut expliquer au monde l’existence d’une telle maladie. Imaginez les conséquences pour la Russie. Votre mission est donc de retrouver le porteur, et de faire en sorte que tout ça s’arrête.
- Comment ? »

Doe sourit doucement, avant de répondre.

« En le supprimant. Définitivement.
- Et si il ne peut rien ? Si ce n’est pas de sa faute ?
- Cela n’entre pas en ligne de compte.
- Mais euh c’est une blague ?
- Non, O’Malley. C’est le nouvel ordre du monde. »


Dernière édition par le Dim 14 Mai - 18:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Projet W   Projet W EmptyDim 14 Mai - 18:09

personellement, j'ai pas mal apprécié cet épisode qui fait un peu plus de 5 pages sous Word ^^ j'aime beaucoup l'idée de mettre un anglais et une irlandaise dans la même équipe, c'est vraiment bien sympa ^^

vivement la suite
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Diablo
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MessageSujet: Re: Projet W   Projet W EmptyLun 15 Mai - 19:37

Moi j'en redemande, c'est du bon. J'aime le coté psychopathe des héros... même si je les trouve aprfois caricaturale on verra ce que ça donne par la suite...

manque que les pouvoirs!
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MessageSujet: Re: Projet W   Projet W EmptyLun 15 Mai - 21:05

je m'imprime l'épisode,je peux pas le lire là...j'éditerai pour la critique Mr. Green
encore un début prometteur...
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Dax
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MessageSujet: Re: Projet W   Projet W EmptyMar 16 Mai - 17:56

Diablo a écrit:
même si je les trouve parfois caricaturaux

c'est justement ça qui est bon je trouve ^^
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Ben Wawe
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MessageSujet: Re: Projet W   Projet W EmptyMer 17 Mai - 0:24

Episode #2 : Bons Baisers de Russie 2/3.

Trois heures du matin.
Sous sol de l’hôpital principal de Saint-Pétersbourg.
Une forte odeur de pourriture et de sang agressait l’odorat des personnes qui entraient dans la pièce, qui s’étendait sous l’énorme bâtiment qui servait de mouroir.
Des centaines d’hommes et de femmes agonisaient dans les chambres et les couloirs de cet endroit qui devait normalement sauver des vies, alors qu’à quelques mètres sous terre, quatre étranges êtres étaient stupéfaits par ce qu’ils voyaient, et n’osaient croire ce que leur rapportaient leurs yeux.

Devant eux s’étendaient les cadavres du peuple de la ville qui avaient succombés au virus qui se déchaînait dans Saint-Pétersbourg. Allongés à même le sol, collés les uns contre les autres, nus, plus ou moins en état de décomposition, ils offraient une vision affreuse, une de celles qui auraient pu glacer le sang de n’importe quelle personne sur la Terre.

« Si vous voulez bien me suivre… »

Ils avaient été amenés ici par John Doe, qui les avait présenté à Dimitri, un médecin qui avait fait ses études en Amérique et était revenu aider ses compatriotes, avant que leur patron ne parte mystérieusement.
Mince, assez grand, l’air slave avec des cheveux extrêmement noirs, le russe ne semblait rire que très rarement, et encore quand il était obligé. Mais bon, c’était le seul membre de l’hôpital qui parlait anglais…le seul encore vivant, en fait.

Dimitri avançait avec difficulté entre les corps pourris et affichant d’horribles rictus de douleur. Maggie O’Malley se mit la main sur la bouche pour éviter de crier, alors que Fernando tenait fortement sa croix, bénie par le Pape, dans sa main droite.
Il avait peur. Extrêmement peur, même si il ne l’avouerait jamais. Voir tout ça lui rappelait les charniers qu’il avait imaginé, enfant, quand on lui parlait de Guernica et de la guerre civile…et il n’appréciait pas ces souvenirs d’enfance, ni ceux des personnes de sa famille. Trop de mauvaises choses en étaient sorties.
Il soupira lourdement, avant de rejoindre ses nouveaux collègues autour d’une table, sur laquelle était allongé un corps. Mort, évidemment. Et en sale état.

« Euh, qu’est-ce qu’on fout…
- Silence. C’est moi qui parle, ici. »

L’accent de Dimitri était violent et dur, à trancher au couteau. Son regard lançait des éclairs au-dessus de ses énormes poches de cernes, alors qu’il montrait du doigt le corps disposé devant eux.

« C’est un corps mort. Il a été infecté par le virus.
- Sans rire…
- Anglais…tais-toi. Si tu veux des informations, c’est moi qui les délivre. Et si tu continues à parler, je ne dirais rien. Et tes chefs seront contents de voir que vous n’aurez servis à rien. Non ?
- Mmh…Ouais… »

Harrison se tu alors, au grand étonnement des autres. Fernando sourit intérieurement, pensant que même cette grande gueule pouvait se taire, à un moment…et que ce n’était pas du tout déplaisant. L’espagnol porta ensuite son regard sur le corps sans vie sous lui, et eut du mal à se retenir de vomir face à une telle vision d’horreur…

Ce cadavre était véritablement horrible.
Allongé de tout son long sur la table en fer, il était évidemment nu, et son visage affichait un rictus de peur et de douleur assez impressionnant. Ses mains étaient crispées, comme si tous ses muscles semblaient s’être tendus au même moment, certainement celui de sa mort.
Les yeux du mort étaient aussi exorbités, tandis que d’horribles plaies étaient disposées sur tout le corps, comme des traces de balles…Mais d’énormes balles, comme celles qui ressemblent presque à des petits obus…Et en plus de ça, des sortes de traces de dents étaient visibles autour des plaies putrides…
Une telle vision fit frissonner chaque personne présente.

« Ses muscles ont été crispé par la douleur et l’envie qui le dévorait. Il ne pouvait plus bouger avant de mourir, et il est resté ainsi pendant huit heures. »

Dimitri leva ses yeux fatigués et ternes vers les quatre étrangers, avant de reprendre lentement.

« Huit heures, oui. On n’a rien pu faire, on le croyait déjà mort. Les plaies sur tout son corps sont boursouflées et infectées, évidemment. Elles ont été faites par des dents.
- Hein ?!
- Oui. Des dents.
- Mais…mais qui est assez fou pour arracher des lambeaux de peau à un type déjà malade ? C’est illogique…
- Vous êtes en Russie. Vous ne trouverez pas quelque qui vous semblera logique ici, irlandaise.
- Mais qui lui a fait ça ? C’est monstrueux, horrible…païen…
- Païen ? »

Dimitri avait levé les yeux vers Fernando, qui n’apprécia pas ce regard. Si dur, si froid, si…inhumain, mais néanmoins doté d’une sorte de curiosité malsaine, comme un pervers qui observait une petite fille à l’école avant de préparer son enlèvement…L’espagnol se retint de prendre une de ses armes et de loger quelques balles dans le visage slave de son interlocuteur par réflexe, mais il savait qu’ils avaient encore besoin de lui…

« Bah…euh…oui…C’est…c’est réprouvé par l’Eglise, et…
- On ne pouvait choisir meilleur mot. C’est bien païen, mais pas au sens où vous l’imaginiez.
- Ah ouais ? Et quel sens, alors ? »

Seth ne s’était pas vraiment préoccupé de ce que le russe avait dit, pour le moment. Il n’avait qu’une envie : sortir de là pour aller s’allumer une clope, et rentrer tranquillement chez lui, à Londres, pour boire quelques pintes. Ce que lui racontait ce type qui n’avait pas dormit depuis des jours…il s’en était fiché.
Mais ça avait changé : que ce taré commence à dire que l’autre espagnol fan du poilu sur la croix avait raison…ça l’intéressait. Après tout, si il devait bosser avec eux, il fallait bien qu’il commence à les connaître, non ? Et puis entre l’irlandaise bourrée, l’autre folle qui ne bougeait jamais et ne parlait pas plus, seul Fernando était encore potentiellement intéressant…

Le médecin tourna lentement sa longue tête vers Harrison, avant de lui répondre d’une voix toujours aussi monocorde et forte.

« Dans le sens que ce qu’il se passe dans cette ville est rejeté par la religion catholique.
- Ah ouais ? Donc y a du sexe, des capotes, des pédés et des filles de joie ? Voir de la drogue ? Et c'est de la bonne ? Ou de la merde de contrefaçon, comme tout ce que vous avez chez vous ? »

Fernando lui lança un regard noir, tandis qu’il serrait au maximum sa croix en argent entre ses doigts. Sa main commença alors à blanchir, alors que Seth sentait qu’il ne venait pas de se faire un ami avec ses paroles…Il était peut-être allé trop loin…
Heureusement, Dimitri rompit le silence pesant qui venait de s’instaurer entre les quatre étrangers, dont Harrison qui était fixé avec haine par les autres, avec son accent toujours aussi fort, et ses mots monocordes.

« Non…Mais quelque chose de pire. Quelqu’un connaît-il les…
- Vampyr… »

Tous se tournèrent vers celle qui venait de parler.
Pour la première fois depuis qu’ils s’étaient rencontrés, ou plutôt que John Doe les avait rassemblé, Chrissie Edwards était sortie de sa léthargie et de son air de folle échappée de l’asile. Même si la bave continuait toujours à descendre le long de sa bouche, et que ses gestes étaient encore désordonnés, les yeux de la jeune femme semblaient avoir pris une teinte de conscience…ou de semi conscience, plutôt.

« Comment ?
- Vampyr…
- Nan, mais on a comp…
- Tais-toi, l’anglais. Elle a raison. »

Dimitri avait encore une fois fait une réflexion qui ne plaisait pas à Harrison. Alors que celui-ci semblait prêt à sauter sur le russe pour lui faire ravaler ses mots, Maggie devait se retenir de ne pas pouffer de rire. L’irlandaise semblait adorer quand son collègue à la grande gueule était remit dans ses vingt deux, comme elle disait, et le médecin semblait aussi apprécier ça…
Mais elle arrêta de penser à cela lorsqu’elle entendit les paroles de Dimitri. Elle avait raison ? Alors qu’elle parlait de… ? Non…c’était impossible…

« Mais…mais non…
- Les vampires n’existent pas. C’est bien connu.
- L’irlandaise, l’espagnol…vous parlez sans savoir. Depuis des semaines, je me bats contre ce virus. Je sais ce que c’est. Je le sais mieux que personne. Alors ne dites pas que c’est faux et que cela n’existe pas. Car ça existe.
- Mais…ce sont des légendes…pour enfants…
- J’suis d’accord avec l’aut’face de mouton irlandais…
- Qui tu traites comme ça ! Connard d’anglais ! Je…
- Ta gueule, ça nous fera des vacances. Et ça pue déjà assez, alors ferme ta bouche remplie d’alcool, ça fera du bien…
- Mais…
- Je disais donc, c’est que des conneries, ça…T’as trop regardé Dracula copié et gravé, mec, ça t’a monté au cerveau…
- Anglais…Je t’ai déjà dis de ne plus parler. Alors obéis-moi. Compris ?
- Attends, mais tu crois que…
- Je ne crois rien. Je sais. Tais-toi. Ou je vous laisse dans la ville, sans autre protection que vos anticorps, et dans les pires quartiers de Saint-Pétersbourg. Compris ?
- Mff…Ouais…
- Parfait. Votre amie a donc raison. Il s’agit bien de vampire, comme elle vient de le dire. Ce n’est pas une légende, mais beaucoup de choses ont été dis ou racontés, et sont fausses. Les vampires ne viennent pas de Dracula. Ils ne viennent pas de Transylvanie. C’est simplement une maladie. Une maladie du sang.
- Du sang ? Et comment ça ?
- Le vampirisme est, selon ce que j’ai vu et appris, une simple maladie sanguine. Elle existe depuis des siècles, mais on ne sait pas d’où cela vient. Elle infecta le tyran Vlad des Carpates, mais il ne fut pas la première victime : simplement la plus célèbre. Tristement, bien sûr.
Les personnes qui en sont infectées ont mal au sang, apparemment. Personne n’y a survécu ou n’a gardé assez sa santé mentale pour nous en dire plus. Les infectés cherchent à tout prix à enlever leur sang, avant de devenir peu à peu fou par la douleur, et de vouloir l’enlever aux autres. A tous les autres. Leur sang brûle, à ce qu’on m’a dit, et ils deviennent donc fous après…et on ne peut rien faire contre ça. Il n’y a pas d’antidote…
- Mmh… »

Ils avaient du mal à y croire.
Depuis toujours, chacun avait entendu des histoires de vampires différentes…et à chaque fois, on en rigolait. Entendre dire que le vampirisme existait vraiment, que c’était simplement une maladie du sang non reconnue…d’habitude, tous aurait ris aux éclats. Même Chrissie, qui aimait bien rire quand elle était shootée, c'est-à-dire vingt quatre heures sur vingt quatre.
Mais là, ils n’avaient pas le cœur à rire. Le regard morne et fatigué de Dimitri, son sérieux, et surtout les corps qu’ils avaient observés…cela incitait à réfléchir. Même pour eux, qui pensaient avoir tout vu…

« C’est un peu tiré par les cheveux, quand même…Je veux bien beaucoup, hein, mais chez moi, on m’a toujours dit que les vampires n’étaient que des légendes…Comme les Lutins, ou…
- On voit bien les références de la province… »

Maggie O’Malley sentit ses joues rosir.
Même si elle savait que ce phénomène provenait avant tout de l’alcool qu’elle avait ingurgité quelques heures auparavant, la colère montait rapidement en elle. Elle avait toujours détesté les anglais, surtout quand ils prenaient son Irlande natale pour leur « province ». Elle ne se contrôlait plus, quand ça arrivait…
Mais alors qu’elle serrait les poings et allait répondre violemment à l’anglais, Fernando fut plus rapide qu’elle, et sortit un Glock avant de le pointer vers le front de Seth.

« Harrison, tais-toi maintenant. Ça fait des heures qu’on supporte tes remarques débiles, alors tais-toi. On a autre chose à faire que d’écouter une grande gueule comme toi. Tu crois pas qu’on a autre chose à faire ? Comme finir la mission ?
Je sais pas pourquoi tu es là, mais moi j’ai de bonnes raisons de suivre John Doe. Alors ferme-la. Comprendo ? »

Harrison bouillait intérieurement.
Depuis quelques minutes, chaque personne, sauf Chrissie, lui disait de se taire…l’humiliait. Et maintenant qu’il avait cette arme plantée vers lui, l’anglais n’en pouvait plus…il ne pouvait ni ne voulait se contenir. Il avait envie de se déchaîner, et il allait le faire.
Même si il allait le regretter, vu ce qu’on lui avait promit en échange de sa participation, Seth ne pouvait résister à la rage qui montait en lui. Il allait massacrer cet imbécile, et lui faire entrer sa croix par un endroit qui n’était pas prévu par cet effet. Et il allait apprécier ça. Sadiquement.

Mais alors que l’anglais allait frapper l’espagnol, qu’il allait lui mettre son poing sur le crâne avec une grande violence, quelque chose se produisit. Quelque chose d’extrêmement inhabituel.
Chrissie Edwards s’écria de toutes ses forces, ses mains se crispant violemment tandis qu’elle tombait lourdement sur le sol. Sa gorge faisait exploser ses cordes vocales, tandis que chacun mettait ses mains sur ses oreilles, tentant de ne pas trop souffrir d’un tel cri inhumain.
La sud-africaine fut prit de spasmes quelques secondes plus tard, la bave descendant encore plus rapidement de sa bouche, tandis que du sang coulait lentement, aussi, de ses yeux et de ses oreilles.

Seth, Fernando, Maggie et Dimitri furent d’abord extrêmement surpris par ce qu’il venait de se passer. Une telle scène, un tel comportement, une telle folie…c’était totalement impressionnant, et aucun ne savait quoi faire…La vision était telle qu’ils étaient figés, vaincus par la folie de la jeune femme…
Mais au bout de quelques secondes, l’irlandaise se jeta sur Chrissie, et mit ses doigts dans la bouche de la jeune femme, pour l’empêcher d’avaler sa langue. Elle tourna sa tête rapidement vers les autres, avant de tenter de crier plus fort que la droguée, qui utilisait toutes ses forces pour lâcher toute sa douleur.

« Mais venez m’aider ! Il lui faut de l’aide !
- Mais…mais… »

Alors que Dimitri ne savait pas quoi faire, malgré ses connaissances en médecine Fernando alla aider les deux femmes.
Il souleva lentement la tête de Chrissie, tandis que Maggie utilisait toute sa force pour tenter de la sauver. L’espagnol posa aussi ses doigts là où se trouvait le pouls de la sud-africaine. Il devint alors immédiatement blanc, avant de se tourner vers Seth et Dimitri, toujours figés par leur lâcheté et leur peur.

« Mais venez nous aider ! Il faut faire quelque chose ! Vite !
- Mais…
- On ne peut rien faire. Enfin, vous ne pouvez rien faire. »


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MessageSujet: Re: Projet W   Projet W EmptyMer 17 Mai - 0:25

Une autre voix venait de s’élever dans la pièce.
Seth et Dimitri se retournèrent, pour chercher qui avait parlé. Mais il n’y avait personne. En-dehors des dizaines de corps entassés, personne n’était présent…et personne n’avait pu donc parler, en toute logique. Et pourtant…

« Euh…J’ai trop fumé, ou bien…
- Non, l’anglais. Quelqu’un a parlé…mais il n’y a personne.
- Faux. Il y a moi. »

La voix avait de nouveau parlé.
Quelques secondes plus tard, les corps amoncelés commencèrent à bouger. Lentement, brutalement, les cadavres étaient bougés, avant qu’un homme assez petit et musclé ne se relève, et fit craquer violemment ses phalanges.
Les cheveux longs et sombres, les yeux rouge sang, de longues oreilles étranges, le corps entièrement nu et plein de plaies…et surtout, le corps terriblement blanc. Livide. Comme mort. Un vrai cadavre…

« Bonjour à tous. Content de vous voir. Je commençais à fatiguer, là-dessous.
- Mais…mais… »

Alors que Chrissie continuait sa crise, et que Maggie et Fernando tentaient toujours de l’aider, Harrison et Dimitri étaient stupéfaits devant la vision d’un tel être…d’un tel cadavre vivant. On aurait dit un mort vivant…et c’était une expérience très troublante, même si Dimitri avaient vus énormément de défunts dans sa vie, et que Seth n’était pas en reste non plus…

« Vous…Enfin…
- Oui, je sais, ça doit faire bizarre. Mais je n’ai pas le temps de vous expliquer, désolé. Doe vous dire tout, quand il arrivera. En tout cas, votre amie va mal, et je sais comment faire pour que ça s’arrête. Et je sais comment vous aider pour le reste.
- Hein ?! Mais t’es un malade, toi ! Tu squattes toute la nuit sous des corps pour te la jouer clown dans la boîte, et après tu te la pètes ! Mais déjà, t’es qui, toi ?
- Désolé, je manque à tous mes devoirs. Je suis Vladimir. Vous pouvez m’appeler Vlad. Et je sais comment vous aider à la sauver, et comment trouver le responsable de tout ça. De toute cette folie.
- Mais qu’est-ce que tu dis, toi…
- Je sais qui est le porteur du virus. Je le connais.
- Et comment ? T’as eu une illumination, sous les cadavres ? »

Le dénommé Vladimir sourit doucement, avant d’enjamber quelques corps et de s’approcher des personnes présentes, Chrissie criant toujours et étant secouée de spasmes de plus en plus violents.

« Nan. Pas d’illumination. Simplement le fait que le porteur…c’est moi. »
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MessageSujet: Re: Projet W   Projet W EmptyMer 17 Mai - 9:24

du bon, du bon! Voila un beau cadavre, des persos moins aricaturaux, bien que j'adore la rugbywoman! et dimitri et vladimir j'adore! donc je pense aimé la suite!
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MessageSujet: Re: Projet W   Projet W EmptyMer 17 Mai - 16:55

très interessant, un peu plus barré que je l'aurai pensé, mais interessant tout de même
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MessageSujet: Re: Projet W   Projet W EmptyVen 19 Mai - 19:25

J'ai eu un peu de mal à bien finir. J'espère que ça plaira quand même, vu que j'ai pas mal de bonnes idées pour la suite...

Episode #3 : Bons Baisers de Russie 3/3.

« Nom de Dieu… »

Fernando Nunoz jurait.
Il avait pourtant promit, étant enfant, que jamais il ne dirait le nom du Tout Puissant en vain et que jamais il ne le pervétirait, mais le réflexe avait été plus puissant que la promesse. Il avait eu besoin de lâcher sa peur et la pression, dans la nuit froide de Russie, et ça avait été le seul moyen disponible.
Et ça lui avait fait énormément de bien, en plus.

« C’est pas vrai…C’est pas vrai… »

Dans les rues sombres de Saint-Pétersbourg, l’espagnol n’osait pas croire ce qu’il se passait. Sa grosse veste chaude était déchirée par les ongles de celui qui l’avait attaqué, et il était désormais chassé…lui qui avait été toujours été un des meilleurs chasseurs du Pays Basque. Et il n’aimait pas du tout ce changement des rôles, surtout en sachant qui le poursuivait…
Armé de son fusil spécial, Fernando aurait normalement dû maîtriser la situation. Mais il n’y arrivait pas : il ne pouvait rien faire, à part attendre qu’on vienne le chercher. Pour le sauver, ou le tuer.

« Gaaaah… »

Une autre voix s’était élevée à ses côtés. Faible, fatiguée et terrifiée.
Alors que la neige tombait grandement sur la ville et sur leur cachette au coin d’une rue sombre, Nunoz jeta un regard inquiet vers la jeune fille à ses côtés. Chrissie Edwards. Il ne savait que ça d’elle, mais il l’avait quand même sauvé de ce qui les poursuivait…et de ce qui avait massacré leurs amis. Il ne savait toujours pas pourquoi il avait fait ça.

En s’approchant lentement de la jeune femme qui n’arrêtait pas de bouger sur le sol, Fernando se rappela ce qu’il s’était passé quelques minutes auparavant…comment l’enfer avait démarré pour eux. Un dénommé Vladimir était sortit des cadavres, dans l’hôpital de la ville, et les avait agressé. Il avait arraché le nez de Dimitri avec ses dents, tandis que Chrissie était partie dans une horrible crise incompréhensible. Seth et Maggie avaient tentés de le stopper, mais ils s’étaient fais mettre KO en quelques secondes à peine, malgré leur arrogance…
L’espagnol n’avait pas eu d’autre choix que de prendre la sud-africaine et de fuir de l’hôpital pour tenter de sauver leurs vies. Il essayait bien de se convaincre que ça avait été la meilleure chose à faire et que quelqu’un devait survivre pour raconter tout ça, mais la culpabilité était grande en lui, tandis que cette honte lui rappelait pourquoi il avait dû partir de son village natal…pourquoi il avait tout quitté et tout perdu…

« Calmes-toi, gamine…T’en fais pas, ça va aller… »

Mais l’espagnol mentait.
Même si il avait été condamné à la prison à vie pour toutes les victimes qu’il avait faites avec l’ETA et qu’il ne craignait personne quand il était armé, et il l’était, Fernando savait bien que ce qui les poursuivait ne pouvait être vaincu par ses balles. Et qu’ils n’allaient certainement pas s’en sortir, comme tous les autres…

« Gaaah…Gaaaah…Je…vois…
- Calmes-toi, Chrissie…Calme…
- Je vois ! Je vois ! Je vois ! Je vois ! Je vois ! Je vois ! Je vois ! Je vois ! Je vois ! Je vois ! Je vois ! Je vois ! »

La jeune femme couchée dans la neige, les mains crispées sur l’asphalte blanche et les yeux exorbités, ne pouvait s’empêcher de dire ces deux mots. Nunoz ne savait quoi faire face à cela : apparemment, elle était sous l’influence de quelque chose…mais quoi ? Drogue ? Ou bien autre substance ? Quelque chose qui avait un rapport avec le dénommé Vladimir ? Qui avait un rapport avec l’enfer qu’ils vivaient ?

« Je…je…je…Enfer…Sang…Damnation…Peur…Amour…Maladie…Peur ! Peur ! Peur ! Et colère…terrible colère…monstrueuse colère…
- Calmes-toi…Calme… »

Fernando avait posé son arme sur le sol, prenant la tête de Chrissie sur ses genoux pour caresser tendrement ses cheveux. Il ne savait pas ce qu’elle vivait, et la jeune femme semblait être dans un état de transe impressionnant…Il ne pouvait rien faire pour la faire s’arrêter ou la calmer, seulement espérer que celui qui les poursuivait n’entendrait pas ces paroles incohérentes…

« Rage ! Meurtres ! Beaucoup de meurtres ! Et…et…sommeil ! Grand sommeil ! Avant réveil ! Terrible réveil !
- Mais qu’est-ce que…
- Elle est douée. »

Une voix froide et cruelle venait d’arriver aux oreilles de l’espagnol. Il leva alors immédiatement les yeux pour voir la silhouette petite et musclée de celui qui les avait attaqués auparavant. Vladimir.
Celui qui était responsable de ce qu’il se passait dans Saint-Pétersbourg était là, devant eux, et souriait comme un prédateur devant sa proie.

« Très douée, même. Je ne pensais pas qu’elle irait si vite pour tout dire et comprendre.
- Qu’est-ce que tu racontes ? Elle ne dit que des choses sans queue ni tête… »

Vladimir sourit cruellement, toujours aussi nu qu’auparavant. Du sang était néanmoins collé sur son torse musclé, tandis qu’il s’approchait lentement de l’espagnol et de la sud-africaine.

« On voit bien ta bonne vieille morale catholique, Fernando. Tu n’acceptes pas ce qui peut être différent ou déviant. C’est dommage…surtout que je ne pourrais pas t’apprendre que des choses comme Chrissie ou moi existent vraiment, en-dehors de ton Dieu…qui t’a abandonné, d’ailleurs…
- Blasphèmes… »

Sa main droite posée sur le visage de Chrissie qui était secouée de spasmes désormais, Fernando tenait fermement dans ses autres doigts son crucifix en argent, tout en envoyant un regard extrêmement dur et déterminé à l’être devant lui. Celui-ci lui répondit par un éclat de rire, avant d’approcher ses longs ongles vers son visage, pour le griffer alors qu’il était sans défense.
Mais cela ne se passa pas vraiment comme Vladimir le désirait : une étrange voix se fit soudain entendre dans la fraîcheur de la nuit russe…une voix que Nunoz semblait connaître…

« Anarchy in the UKKKKKKKK !
- Mais qu’est-ce qu’il est con, cet anglais…Pourquoi tu cries comme ça ?
- Ta gueule et tire, rouquine.
- Quoi ?! »

Vladimir ne comprenait pas.
Il s’était retourné pour voir d’où ces quelques paroles étranges provenaient, et il avait reçut immédiatement plusieurs dizaines de balles dans le corps. Il regarda alors, impressionné et stupéfait, le sang qui coulait lentement le long de son torse, avant d’exploser de rire, tandis que Seth Harrison et Maggie O’Malley arrivaient.

« Pourquoi tu rigoles, connard ? T’en veux d’autres ? Tu veux en revendre au marché noir pour te faire du fric, c’est ça ?
- Oh non, Miss O’Malley…je ne suis pas comme votre famille et vos collègues de l’IRA.
- Connard, je vais te…
- Rien du tout, Miss O’Malley. Vous allez juste mourir… »

Vladimir sauta alors vers l’irlandaise, qui ne pu éviter son attaque.
Elle tomba violemment sur le sol, lâchant les grenades qu’elle avait dans les mains, alors que son agresseur donnait de grands coups de têtes sur son visage lézardé par une cicatrice récente. Une expression de fureur enlaidissait la beauté de la jeune femme, tandis que son adversaire tentait d’approcher sa bouche du cou de la jeune, et qu’il appuyait de toutes ses forces sur sa gorge avec ses avant bras.
Mais alors qu’il allait y arriver, que Maggie pliait sous la douleur et que Chrissie semblait se calmer sous les caresses d’un Fernando figé par ce qu’il se passait, Vladimir reçut un coup extrêmement violent sur le visage. Criant de douleur, il vola à quelques mètres, sentant que son nez était entièrement brisé sous la force de l’impact qu’il venait de subir.
Il ne releva les yeux, après quelques secondes, que pour voir le canon d’un fusil à pompes pointé vers son visage, un Seth Harrison particulièrement énervé derrière la gâchette, avec sa veste déchirée et du sang coulant de son épaule.

« Toi, t’es un connard. Et un tordu. Pire qu’un écossais.
Tu passes des heures sous des cadavres, tu te la pètes, tu tues l’autre russe alors que je devais me le faire moi-même, tu nous attaques, tu nous fais pisser le sang, tu me fais courir dans ce putain de pays, et tu dis que c’est toi le mec qui est responsable de tout ça. T’es vraiment un salopard, limite un français, et j’ai même pas pu finir ma chanson fétiche à cause de l’autre fut de Guiness sur pattes.
Tu comprends donc que je suis passablement énervé, enculé. Et quand je suis énervé, soit je bois, mais votre alcool c’est de la merde, soit je shoote. Et j’ai un flingue, et toi t’es désarmé. Alors donne-moi une seule bonne raison de ne pas te loger la demi douzaine de balles que j’ai, là, dans ta sale gueule de russe de merde. Allez, vas-y, donne. De toutes façons, ça servira à rien, mais ça fera du bien de graver ta tronche dans ma tête avant que je joue à Picasso avec. »

La haine et la colère étaient présentes dans les paroles de Seth tandis qu’il attendait la réponse de Vladimir. Celui-ci resta silencieux quelques instants, du sang coulant le long de sa bouche alors qu’il était accroupit dans la neige, avant qu’il n’explose de rire. Il leva des yeux pleins de défi vers l’anglais, en lui parlant d’une voix extrêmement froide et moqueuse.

« Je savais les anglais arrogants, mais pas à ce point. Tu crois vraiment pouvoir me vaincre, Harrison ? Tu crois vraiment que je ne contrôle pas la situation ? Hein ? C’est ça ? Crétin… »

A la vitesse de l’éclair, le russe posa sa main sur l’arme de l’anglais, qui n’appuya sur la gâchette que trop tard : Vladimir avait déjà dirigé le canon vers la cuisse de Seth, et celui-ci cria de douleur quand les balles pénètrent sa chaire rendue dure par le froid.
Harrison lâcha son arme avant de reculer et de tomber sous le coup de la douleur, tandis que son adversaire se relevait tranquillement. Il s’approcha lentement de l’anglais, qui se tenait sa jambe en gémissant de souffrance, un sourire mauvais sur le visage.

« Pauvres imbéciles…
Vous croyiez vraiment pouvoir m’arrêter ? J’ai cette maladie depuis des années, et ce n’est pas alors que je viens d’être libéré que je vais me faire reprendre, bande de crétins. Je croyais vos chefs plus soucieux de la survie du monde et plus professionnels…Ils ont cru que vous réussiriez à m’avoir…grave erreur… »

Vladimir s’accroupit alors devant Harrison, qui n’arrivait plus à bouger. Les multiples balles dans sa cuisse combinées à l’extrême froid de la nuit russe avaient raison de sa fougue, et il voyait avec horreur approcher les ongles de son adversaire vers sa gorge.

« Je vais t’égorger…Et après, je donnerais le virus aux autres, avant de marcher vers les autres villes…Bientôt, le monde périra pour ce qu’on m’a fait…
- Non. »

Une seconde après ce mot, Vladimir reçut une balle. Là où devait normalement se trouver le coeur. Tiré par Fernando, le coup avait fait mouche de suite, vu que l’espagnol, qui avait observé sans rien faire ses coéquipiers se faire mettre encore une fois KO devant lui, n’avait pu accepter ce qu’il s’était passé. Il avait alors prit son arme, et tiré. Et réussit son coup.
Comme toujours.

Mais alors que l’ancien membre de l’ETA pensait que son adversaire allait tomber violemment sur le sol pour ne pas se relever, alors qu’il était sûr que leur cauchemar allait être terminé…celui qu’il pensait être un monstre de cauchemar tourna sa tête vers lui et explosa encore une fois de rire.
Vladimir se leva et s’approcha de Nunoz, qui tenait toujours son arme dans ses mains mais était trop stupéfait pour faire quelque chose. Et vu que Maggie était inconsciente, que Seth ne pouvait bouger et que Chrissie ne bougeait plus depuis quelques minutes maintenant, plus personne ne pouvait faire quelque chose pour lui…

« Ah, l’espagnol… »

Le russe s’accroupit devant Fernando, qui était pétrifié. Jamais il n’avait vu quelqu’un se relever d’une de ses balles, et il ne sentit même pas quand un des ongles longs et durs de son ennemi le griffa violemment au visage. Celui-ci souriait cruellement, en approchant sa main de la poitrine de Nunoz, qui n’osait bouger, son crucifix serré dans sa main en espérant une aide divine…

« T’aurais pas dû faire ça, vraiment…Toi, surtout, avec ta morale à la con, devrais comprendre pourquoi je fais ça…pourquoi je veux me venger de ce qu’on m’a fait…pourquoi je veux…
- Mais tu peux pas la fermer, merde ?! »


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MessageSujet: Re: Projet W   Projet W EmptyVen 19 Mai - 19:26

Seth s’était traîné jusqu’à son arme. Malgré sa douleur, malgré sa jambe qui commençait à geler, l’anglais avait usé de ses dernières forces pour récupérer le fusil à pompes qu’il avait prit avec Maggie dans la réserve de l’hôpital après que Vladimir leur ait flanqué une raclée.
Il leva alors son arme vers le russe, avant de reprendre, un regard mauvais planté dans son visage de dur à cuire.

« Ca fait des heures que tu causes, que tu causes, que tu causes…et jamais tu fais quelque chose ! Jamais tu mets tes menaces à exécution…jamais. T’es un trouillard, Vlad, voila s’que t’es…
- Ah oui ? Vraiment ? On va voir ça quand je t’aurais planté ma main dans ta poitrine pour en arracher le cœur…
- Ta gueule. C’était ton dernier mot. T’es le maillon faible. Au revoir. »

Harrison visa la tête de Vladimir, tandis que celui-ci souriait en s’approchant lentement de lui.

« Tu as déjà tenté de me tirer dessus…et je suis encore vivant…Le virus fait en sorte que le porteur ne puisse pas mourir, du moins que la perte de sang ne soit pas mortelle…Et mes os ont été renforcé par vos patrons, les mecs, vu qu'on avait besoin de types comme moi il y a une vingtaine d'années…Vos balles ne peuvent pas percer mon squelette. Je sais pas vraiment comment ça marche, mais c’est comme si j’étais immortel…Tu ne peux donc rien me faire, anglais…
- Ah ouais ? Immortel ? T’as trop regardé la télé, étant gosse, mec, et surtout une série assez merdique…même si y avait de la bonne musique, j’l’avoue… »

Seth appuya alors sur la gâchette, et une demi douzaine de balles du fusil à pompes sortirent alors de l’arme. Elles filèrent à grande vitesse vers le crâne de Vladimir, qui ne tenta même pas de les éviter, confiant en lui…trop confiant, d’ailleurs.
Dès qu’elles touchèrent son visage, et qu’elles explosèrent ses yeux avant d’entrer dans son cerveau, il su qu’il avait perdu. Qu’il avait été vaincu. Vladimir pensait que rien ne pouvait lui arriver après des années passées en prison à penser à sa vengeance, mais il avait oublié que les fusils à pompes contenaient beaucoup de balles dans un tir, et que cela suffisait pour pouvoir toucher la seule zone sensible de son corps…ses yeux, qui conduisaient à son cerveau…

« Connard de russe… »

Vladimir retomba lourdement à terre, tandis que Seth tirait une nouvelle salve sur son cerveau déjà mort. Il recommença jusqu’à ce qu’il n’ait plus de munitions, avant de se tourner vers les autres, qui étaient dans un triste état, tout comme lui…
Maggie était toujours inconsciente, sa gorge rougie par la pression qu’avait exercé auparavant Vladimir quand il l’avait agressé…
Chrissie Edwards ne bougeait plus…Son espèce de transe semblait s’être stoppée, mais aucun ne savait ce que ça voulait dire, ni si cela pouvait être dangereux pour le futur…
Fernando, quand à lui, semblait être figé, choqué par ce qu’il avait vu et vécu …Il semblait ne plus pouvoir bouger un muscle avant de longues heures, repassant le film de la journée dans son cerveau, et se rappelant tout le temps sa lâcheté, cette honte qui lui rappelait pourquoi il avait accepté cette mission…pourquoi on le faisait rester ici…

Seth soupira lourdement, avant de prendre son téléphone portable, et de composer le numéro de John Doe, qui avait mystérieusement disparu juste avant leur combat…Fernando le regarda d’un air absent, ne pouvant s’empêcher de revoir tout le temps les mêmes images dans sa tête…
Même quand leur patron arriva, quelques minutes plus tard, et qu’ils furent évacués rapidement, l’espagnol ne pouvait parler, ne pouvait bouger un muscle autrement que d’une façon robotique…Il était choqué par ce que ça lui rappelait, et il se demandait si, un jour, il pourrait se relever d’une telle épreuve…Même si il en doutait, malgré le réconfort que lui apportait son crucifix…et qu’il savait qu’il serait damné à jamais pour ses fautes…








Trois jours plus tard.
La salle secrète et sombre en dessous des bureaux de l’ONU.
Les cinq mêmes personnes qui contrôlent en sous main le destin du monde. Un sourire s’affichait sur leurs visages, avant que l’américain ne prenne la parole d’une voix enjouée.

« L’action en Russie a été un franc succès. Nous pouvons nous féliciter de cette décision.
- Il y a quand même eut des centaines de morts…
- Toute guerre exige des sacrifices.
- Même quand nous affrontons nos propres soldats ?
- Ivan…
- Des compatriotes à moi sont morts parce que nous n’avons pas su stopper un projet commencé durant la Guerre Froide, par quatre d’entre nous, dont moi. Et un homme de valeur est décédé parce que notre équipe n’était pas prête pour affronter cette menace. Je n’appelle pas ça un succès, moi.
- Mais nous avons gagnés, non ? C’est fini ?
- Avec quelles conséquences ? »

Le silence se fit alors. Personne ne savait quoi répondre à l’espion russe, qui ne décolérait pas après ce qu’il s’était passé à Saint-Pétersbourg, et qui n’appréciait plus vraiment cette idée d’équipe, après tout ce qu’il s’était passé. Le français, qui était encore une fois resté silencieux jusqu’alors, prit la parole, et parla d’une voix posée et douce, en plantant son regard sur chacun de ses collègues.

« Je pense que ce fut une phase de rodage. Malgré leur petit échec et le fait qu’ils ont tous été affectés, nous ne pouvons pas dire qu’ils n’ont pas fais ce que nous voulions. Sans eux, ça aurait été pire, et nous le savons tous.
- Que proposes-tu, alors ? Après tout, c’est ton idée…
- Oui, c’est mon idée. Je propose de garder cette équipe, et de l’utiliser quand nous en aurons besoins.
- Et c'est-à-dire ? Je ne crois pas que beaucoup d’expériences russes dans la Guerre Froide sont encore en mesure de nous inquiéter…
- Non… »

L’espion sourit doucement, avant de reprendre.

« …mais chacun a des opposants dans son pays, non ? Ces hommes et femmes pourraient nous servir à rendre le monde plus sûr…
- Plus sûr ? Comment ça, plus sûr ?
- Enfin…plus à notre convenance, évidemment. Je suis sûr que vous voyez quels bienfaits pourraient apporter le Projet W, et ce qui pourrait en résulter… »

Un sourire mauvais s’afficha sur les visages de chacun, alors que tous pensaient à ce qu’ils pourraient faire si ils avaient un tireur d’élite de l’ETA, une ancienne membre de l’IRA, un agent secret anglais et une sud-africaine qui gardait toujours ses secrets à disposition…
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MessageSujet: Re: Projet W   Projet W EmptySam 20 Mai - 12:31

La fin n'est pas mauvaise, on se demande meme ce qu'ils vont faire de nos copains ^^

Bon, je viens de me bouffer les 3 épisodes d'une traite et mon préféré reste Seth ^^

Tres bons épisodes ca m'a un peu rapellé du Resident Evil tout ca Razz

Veux la suite... Avec encore plus de répliques ^^


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MessageSujet: Re: Projet W   Projet W EmptySam 20 Mai - 15:22

j'ai apprécié, et je pense que cette équipe est partie pour foutre le bordel, je l'espère pendant longtemps ^^
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MessageSujet: Re: Projet W   Projet W EmptySam 20 Mai - 17:25

Et bien merci. Smile
Je pensais que la fin serait moins aimée, je suis content que ça semble être le contraire. Bientôt la suite, normalement, et merci encore de lire.
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MessageSujet: Re: Projet W   Projet W EmptyDim 21 Mai - 11:43

ca fait plaisir de lire une fic avec peu ou pas de super pouvoirs pendant les combats(bien vu l'idée du virus^^)
ces derniers dégagent d'ailleurs une ambiance bien différente de ceux d'urban d'habitude(normal,mais c'est sympa de changer aussi)et ca colle bien à l'histoire.J'aime bien Seth mais par certains côtés il rappelle Wolvie ,je sais pas d'ou je fais le rapprochement lol...
tu as parlé d'une suite? Mr. Green
c'est en plusieurs arcs alors? scratch
je n'ai jamais compris ces termes techniques....
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MessageSujet: Re: Projet W   Projet W EmptyDim 21 Mai - 12:44

Un arc (ou story arc) est une histoire en plusieurs épisodes.

Là on a le 1er arc.
Donc on devrait avoir la suite qui sera une autre histoire reprennant le meme contexte, les meme persos mais avec une nouvelle intrigue. Ce sera aussi un arc en plusieurs épisodes ou un one-shoot en un seul épisode.

Ayé, tu comprends mieux? Mr. Green
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MessageSujet: Re: Projet W   Projet W EmptySam 17 Juin - 20:37

Pile un mois après le dernier épisode paru, voici le chapitre 4. J'avoue que je suis pas très content du premier story arc donc j'essaye de relever le niveau ici, en espérant que vous continuerez à apprécier cette série ou que vous commencerez à l'aimer.^^

Episode #4 : Le Mage.


New York.
L’île de Manhattan.
Depuis des années, ce petit bout de terre recouvert par des tonnes d’acier et de béton est devenu la capitale officieuse du monde. La grande majorité de la population terrestre connaît cet endroit, sait ce qu’il veut dire et rêve à son propos, ce grâce à l’argent qui y circule et aux films hollywoodiens qui s’y déroulent fréquemment.
Manhattan est donc l’endroit le plus connu du monde. L’endroit idéal pour organiser une soirée un peu spéciale en l’honneur d’un trafiquant de diamants très riche…et très recherché par les polices européennes, aussi.

Karl Heinrich était un vieil homme qui était né en Afrique du Sud, après que son père, un Général Nazi, ait fuit l’Allemagne quand le vent commençait à tourner pour le Troisième Reich. Adolf Heinrich avait donc élu domicile dans le pays au plus au Sud du Continent Africain, et il avait réussit à se constituer une jolie fortune en achetant diverses mines contenant des diamants. Avec ça, il avait pu commencer une petite « affaire » de trafic de diamants dans les différentes parties de l’Europe, et ça lui avait assuré une belle petite rente, en plus des trésors de guerre que Heinrich avait emmené durant son départ.
Avec ceci, la famille Heinrich avait pu faire disparaître le nom du paternel des listes des officiers Nazis, et Karl avait vécu dans la richesse, l’opulence et l’appât du gain : son père avait toujours désiré que son fils devienne encore plus riche et plus puissant que lui, et le rejeton avait bien suivit les ordres de son père vu les multiples zéros qui se trouvaient sur son compte en banque après une « dure » vie de trafic et de marchandages.

Malheureusement, Karl, à presque soixante quinze ans maintenant, était aller trop loin lors d’une négociation avec des trafiquants néerlandais, et ça avait mal tourné : une demi douzaine de morts, les diamants au fond de la mer et surtout des enfants assassinés par l’explosion d’un de ses camions. Karl avait alors fuit l’Europe, puis l’Afrique, pour partir aux Etats-Unis, espérant pouvoir finir sa vie heureux au Pays de la Liberté. Habitant chez des amis qui avaient organisés une petite soirée de bienvenue un peu spéciale, il désirait simplement écouler les dernières années qui lui restaient avec quelques jeunes femmes et cigares, bien au chaud.
Evidemment, il se trompait. Mais il ne le savait pas encore.

« Doe ? Tu m’entends ?
- Cinq sur cinq, Harrison. Tout se passe bien ?
- Mieux qu’à la dernière Coupe du Monde, mec… »

John Doe soupira alors lourdement.
Installé dans les égouts sous l’immense immeuble au centre de Manhattan qui accueillait maintenant Heinrich, il arrivait difficilement à garder son calme face aux remarques stupides de Seth Harrison, un de ses hommes envoyés sur le terrain. Même pour une mission de routine, cet imbécile d’Anglais ne semblait pas rester calme et tranquille…

En secouant la tête, Doe reprit d’une voix plus énervée qu’auparavant, ses yeux rivés sur les écrans de contrôle de l’appartement où se déroulait la soirée.

« Harrison, fais des phrases simples…Je te rappelle que je ne suis pas un poivrot Anglais fan de foot et de Queen, moi…
- Et c’est un problème ? Nan parce que bon, c’est sûr c’est mieux de s’habiller façon croquemort, de rire qu’on a le cul en feu et d’avoir comme musique préférée le bip de son réveil le maintenant, hein…La vie sociale inexistante, c’est sûr c’est plus sympa’… »

Doe soupira encore une fois. Ce crétin allait le rendre fou un jour…

« Fais ta mission, c’est tout ce que je te demande.
- Ouais…mais moi je l’aime pas, ta mission…
- Elle est pourtant simple : vous observez Heinrich, regardez avec qui il parle et vous prenez des photographies avec vos lunettes spéciales. C’est tout.
- Ouais, ouais…Mais qu’est-ce que l’ONU peut bien en avoir à foutre de ce mec ?! Je veux dire t’éternues à côté de lui, il fait une crise cardiaque en mouillant son pantalon dans un remake du Titanic…L’est pas dangereux…
- C’est un dangereux trafiquant international, et on n’a jamais pu avoir assez de preuves contre lui pour le stopper. Et là, il est responsable de la mort de dizaines d’enfants…et ça, l’ONU n’a pas aimé.
- Pourquoi pas demander aux ricains ? Et pourquoi nous utiliser, nous ? On est pas genre la frappe ultime de l’ONU ?
- Allons…Ne me dis pas que tu ne sais pas que les Américains détestent rendre service aux autres pays, Seth…Et si nous vous utilisons vous, c’est que votre première mission n’a pas été une réussite, et que nous voulons voir si vous pouvez fonctionner dans un endroit plus calme. C’est un peu votre dernière chance…
- Ouais…J’oubliais chez quels connards on se trouvait, ouais. Et merci pour la menace, mec, hein…Bon, je me fais chier ici, je vais voir ce que je peux faire. A plus. »

Seth soupira doucement en descendant son avant bras le long de son corps. Le micro glissé à l’intérieur de sa manche droite n’était pas très pratique pour parler, et il se demandait si l’ONU voulait vraiment qu’ils réussissent cette mission en leur donnant si peu de moyens…
Mais bon, ce n’était après tout qu’une mission de routine pour intervenir plus tard, et peut-être que Harrison aurait enfin les armes qu’il désirait, et pas les simples automatiques qui se trouvaient sous sa veste et dans sa chaussette gauche.

L’Anglais sortit donc des toilettes où il s’était caché pour parler à son patron. Habillé d’un smoking noir, il occupait ce soir-là la fonction de serveur, l’idéal pour pouvoir observer sans réellement se faire voir. Evidemment, c’était devenu un gros cliché du cinéma d’espionnage, mais il était tellement entré dans les mœurs que personne n’y faisait plus attention…et c’était là l’erreur que tous faisaient.
Seth rejoignit donc la salle principale de l’appartement, et soupira discrètement en voyant que rien n’avait changé depuis son départ : les mêmes tarés étaient toujours là, et il avait toujours envie de les flinguer…

En fait, la soirée organisée en l’honneur de Heinrich était très étrange, et c’était ça qui gênait Harrison. Karl était quelqu’un de versé dans l’occultisme et les Magies Sombres, et on avait donc invité pour son plaisir différents représentants des Forces Occultes…des charlatans pour Seth, mais des charlatans qui se faisaient énormément d’argent.
Depuis l’arrivée du diamantaire, donc, plusieurs hommes et femmes se succédaient devant lui sur la scène qui avait été installée à cette occasion, essayant de prouver qu’ils pouvaient invoquer d’étranges énergies mystiques. Vu que tout l’auditoire était captivé par ça ou faisait semblant de l’être, ça laissait tout le temps qu’ils désiraient à Harrison et à ses collègues pour observer Heinrich…

« Qu’est-ce qu’il a dit ? »

Maggie O’Malley venait de glisser ces quelques mots à l’oreille de l’Anglais au crâne rasé. Ses longs cheveux roux coiffés en queue de cheval, elle semblait très belle dans son petit tailleur noir tandis qu’elle portait un plateau recouvert de verres vides, et qu’elle et Seth observaient avec un intérêt feint ce qu’il se passait sur scène.

« Que ta sale gueule d’Irlandaise de merde le révulse, que ton haleine est dégoûtante et qu’il a qu’une envie, c’est de te renvoyer au tonneau de Guiness sur pattes qu’est ta mère vu ton taux de nullité, ma belle… »

Seth sourit doucement, tandis que la jeune femme lui lançait en regard noir en partant avec lui vers le bar, que tenait Fernando Nunoz, le troisième membre de leur équipe. Ils avaient réussis à se faire engager comme équipe pour faire le service, mais plus d’une fois l’Anglais et l’Irlandaise avaient faillis se piéger en se lançant des piques l’un à l’autre.

« Enfoiré d’Anglais.
- C’est tout ? Tu baisses, tu sais…T’as peut-être plus de sang que d’alcool dans les veines, maintenant ? Allez, bois, t’es pas dans ton état normal…
- Et si vous deveniez professionnels ? Je n’ose pas dire adultes, ça n’a pas l’air possible vu vos QI respectifs… »

C’était une des rares fois qu’ils avaient entendus parler l’Espagnol.
Depuis leur retour de Russie, il y avait deux semaines, Fernando avait disparu avant de revenir quand John Doe l’avait convoqué. Il ne parlait presque jamais, et ses phrases étaient extrêmement courtes en général.
Le voir les vanner comme ça, leur faire une telle réflexion…Seth et Maggie n’étaient pas habitués, et c’était pour ça que leurs mâchoires étaient tellement décrochées.

« Fermez la bouche, ça va faire suspect. On a une mission à remplir ici, et Doe me tient assez pour que je lui obéisse. Retournez plutôt là-bas, on risque de se demander ce que vous faites ici… »

Encore plus surpris par les ordres que Nunoz venait de prononcer, l’Anglais et l’Irlandaise repartirent avec des verres pleins en direction des invités, alors qu’une nouvelle personne venait de monter sur la scène. Un regard leur suffit pour voir leur collègue Chrissie Edwards, et Maggie réprima un frisson en comprenant que le moment le plus critique de la soirée allait se dérouler, et qu’elle ne pourrait rien faire…

En proposant diverses coupes de champagne aux convives, la jeune femme se remémora alors ce que leur avait dit John Doe : Fernando, Seth et elle devaient jouer les serveurs et observer les différentes personnes présentes, alors que Chrissie devrait jouer un rôle de possédée et plaire assez à Heinrich pour qu’il veuille des séances particulières, au cas où…
Normalement, tout aurait dû bien se passer, mais vu la nature incontrôlable de la Sud Africaine, l’Irlandaise était prête à tout…

Après quelques secondes d’étirement, Chrissie, simplement habillée d’un soutien gorge blanc et d’un short moulant de la même couleur, planta ses yeux rouges sur Heinrich, avant de tomber violemment sur le sol. Ses mains se crispèrent tandis que ses ongles griffaient la scène, et la jeune femme hurla alors d’une voix extrêmement puissante et si troublante que Maggie faillit faire tomber son plateau…
La Sud Africaine roula alors sur la scène, criant de plus en plus fort tandis que ses longs cheveux noirs formaient une sorte de flaque autour de sa tête. Ses gestes devenaient de plus en plus violents et étranges, comme si elle entrait vraiment dans une sorte de transe…comme si elle était vraiment possédée…

Fernando n’avait jamais vu ce genre de choses, et avait posé les verres qu’il nettoyait auparavant pour pouvoir assister à la représentation. Par rapport aux « candidats » précédents, Chrissie était évidemment la meilleure et Heinrich tomberait certainement sous son charme, mais l’Espagnol n’était pas rassuré…
Jusque là, la jeune femme avait toujours été dans des états catatoniques, et la voir ainsi, bouger son corps à une vitesse et avec une grâce stupéfiante…c’était impressionnant. Trop, même, pour que Nunoz ne s’inquiète pas et ne commence pas à parler dans son avant bras droit à son patron.


Dernière édition par le Mar 7 Nov - 20:23, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Projet W   Projet W EmptySam 17 Juin - 20:38

« Doe ?
- Oui ? Un problème ?
- Un peu…Qu’est-ce que vous avez fais à Chrissie ?
- Elle a un problème ?
- Non, mais elle est si…enfin, ça change de d’habitude, quoi…
- Cela ne vous regarde pas. Chrissie Edwards est une grande fille qui a besoin de nous pour ses problèmes personnels, et elle accepte parfaitement de faire ce que nous lui disons de faire, sans poser de questions. Certains devraient prendre exemple sur elle. »

Doe coupa alors immédiatement la conversation, et Fernando fut encore plus troublé…
Il savait que Chrissie se droguait et qu’elle avait certainement besoin de John Doe pour lui donner ses doses, mais en quoi pouvait-elle être utile à l’ONU ? Sa place était dans une cure de désintoxication, pas ici…

Alors qu’il se demandait toujours comment une femme aussi apathique en général pouvait autant bouger comme une damnée avec un tel naturel, Nunoz ne comprit pas ce qu’il se passait lorsque la Sud Africaine se stoppa alors qu’elle sautait sur place en poussant des petits cris aigus.

« Mais qu’est-ce que… »

Chrissie ne bougeait plus, maintenant, et un regard avait suffit à Maggie pour comprendre que ni Fernando ni Seth ne savaient ce qu’il se passait. Les trois collègues commençaient à s’approcher de la jeune femme en poussant les différents invités stupéfaits, tandis que la Sud Africaine fixait ses pieds étrangement. Soudain, elle leva rapidement les yeux vers la foule, et poussa alors un cri extrêmement strident, les bras ouverts en croix et du sang coulant le long de son nez.

« Putain… »

Maggie se mit les mains sur les oreilles tandis que le son qui sortait de la bouche de Chrissie devenait intolérable, et elle vit alors que plusieurs personnes étaient déjà terre, du sang coulant de leurs oreilles. Elle releva la tête vers la source de tout ça quand elle aperçut alors Seth qui tentait de s’approcher en se protégeant les oreilles du mieux qu’il pouvait…et il avait sortit son arme, certainement pour la tuer et faire cesser tout ça…

L’Irlandaise voulut stopper l’Anglais, mais elle n’en eut pas le temps.
Une énorme explosion balaya l’arrière de la scène et projeta Chrissie au loin, tandis que plusieurs invités étaient tués par la force des flammes et du choc. Seth lui-même vola en arrière en se prenant un bout de bois dans le tibia droit, tandis que Maggie s’était baissée à temps pour éviter l’attaque.

Après quelques secondes, alors que la fumée commençait à s’échapper, la jeune femme releva les yeux, ses deux automatiques déjà sortis au cas où. Une silhouette se dégageait de l’écran de fumée, et s’approchait avec une apparente grâce vers la foule…et Karl Heinrich…
Maggie pensa alors que quelqu’un en voulait certainement au diamantaire, et qu’elle devait tout faire pour le stopper…Du moins, tant qu’ils ne sauraient pas qu’il était avec eux.

« ONU ! On n’bouge plus ! »

L’Irlandaise avait essayée d’être la plus autoritaire possible dans ses mots, mais avec de la crasse sur le visage après l’explosion, son tailleur un peu déchiré et ses deux petits flingues face à celui qui avait fait exploser un appartement en plein Manhattan, c’était bien peu…
Heureusement, elle sentit à ses côtés la présence de Fernando, qui avait aussi sortit ses deux armes et menaçait le nouvel arrivant, dont l’étrange voix arriva rapidement à leurs oreilles.

« Moi ? Pas bouger ? Mais pour qui vous prenez-vous donc, Miss O’Malley ? »

Merde, pensa-t-elle, il connaît mon nom…
Ca voulait dire que c’était quelqu’un de suffisamment puissant pour savoir qu’elle n’était pas morte dans l’attentat de Belfast quelques mois auparavant et qu’elle rachetait sa vie en bossant pour l’ONU…Un type comme ça ne devrait pas exister, se dit-elle tandis que ses doigts caressaient avec envie la gâchette de ses automatiques.

« Pour un enfoirée de fumiste qui a trop fait joujou avec les feux d’artifice…Les mais en l’air, enculé, ou bien je te fais un deuxième trou pour que tes potes en prison puissent être à plusieurs sur toi, mec… »

Seth Harrison, pensa Fernando en souriant.
D’habitude, sa grande gueule énervait l’Espagnol, mais le voir aussi sûr de lui et menaçant le nouvel arrivant avec ses armes le rassurait, pour une fois. A trois avec six automatiques et des dizaines de balles pour l’arrêter, l’agresseur devrait se rendre sous peu…Enfin, normalement…

« Hé, hé…Intéressant, Mister Harrison… »

L’homme sortit alors enfin de la fumée, et tous purent l’observer avec intérêt.
Pas très grand, asiatique, moins d’un mètre soixante dix apparemment, il était habillé d’un pantalon violet, d’une chemise jaune clair et d’une veste de la même couleur que le pantalon. Il avait aussi d’étranges lunettes rouges, et ses cheveux noirs étaient plaqués par du gel sur son crâne.
Et en plus de tout ça, il affichait un étrange sourire arrogant et sûr de lui qui ne plaisait pas du tout aux agents de John Doe…

« Mais je crois que je ne vais pas pouvoir vous aider…
- Reste là, connard ! »

Maggie s’était encore plus approchée, les flingues en avant. L’étrange homme sourit encore plus en la voyant faire, et s’accroupit légèrement pour toucher le corps inconscient d’un vieil homme…Karl Heinrich !
Le trafiquant avait dû être frappé par l’explosion et s’évanouir, et le responsable de tout ça venait de poser sa main sur son épaule droite avant de regarder sa montre et de parler d’une voix plus arrogante qu’auparavant.

« Je crains que non, Miss O’Malley. Le Mage a d’autres choses à faire avant…
- Il se casse ! »

Ce fut Fernando qui tira en premier. Ses doigts jouèrent sur les gâchettes de ses armes avec la grâce du sniper qu’il était, tandis que Maggie et Seth l’avaient suivis quelques secondes plus tard. Des dizaines de balles filèrent alors vers celui qui se faisait appeler le Mage, et aucun ne doutait que celui-ci allait être criblé de trous dans les secondes à venir…
Mais ils se trompaient. Tous.

Les balles avaient été stoppées devant l’étrange homme avant qu’elles ne l’atteignent, et elles retombèrent lourdement sur le sol…comme si quelqu’un avait stoppé leur course en leur enlevant leur vitesse !
Ayant vidés leurs chargeurs, les membres de l’équipe se regardèrent avec stupéfaction avant qu’un étrange crépitement ne se fasse entendre. Le Mage fut alors entouré, avec Heinrich, d’une sorte d’aura rouge, et sourit avec arrogance avant de leur faire un petit salut de la main.

« Au revoir, mes chers petits…
Ne vous en voulez pas, mais vous ne pouviez rien contre moi…Dites à John qu’il devrait arrêter d’essayer de m’arrêter…On ne stoppe pas le Mage, et il risque de trop bien le comprendre si il continue… »

Avec stupéfaction, Fernando, Maggie, Seth et les rares personnes encore conscientes dans la pièce virent alors le Mage disparaître dans un flash rouge…Lui et Heinrich avaient disparus en quelques instants, et il ne restait d’eux maintenant plus qu’une vague fumée rougeâtre qui s’échappait de l’endroit où ils se trouvaient auparavant…
Les membres de l’équipe se regardèrent alors pendant quelques instants, avant que Seth ne lève son bras droit blessé vers son visage, et ne parle d’une voix fatiguée en jetant son arme à terre.

« Doe…On a un problème…Un putain de gros problème… »
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MessageSujet: Re: Projet W   Projet W EmptyDim 18 Juin - 20:00

Ah c'est sympathique! J'aime les persos sont moins caricatural et l'humour est plus affiné...

j'adhere bien, mais il me dit quelque chose le mage...
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MessageSujet: Re: Projet W   Projet W EmptyDim 25 Juin - 20:54

comme je te l'ai dit, j'ai été mitigé sur cet épisode, je sais pas trop pourquoi, surement l'effet de suprise/nouveauté qui n'était plus présent
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MessageSujet: Re: Projet W   Projet W EmptyMar 7 Nov - 20:25

Après des semaines d'abandon et de "plus trop envie", je reviens à cette série avec de nouvelles idées, une nouvelle motivation et une envie de relever le challenge à faire quelque chose de mieux là-dessus. J'espère donc que ça vous plaira, moi j'ai aimé le faire. Wink

Episode #5 : Colère.

« Donnez-moi une raison…
Donnez-moi une seule putain de raison pour que je ne vous fasse pas flinguer sur place après vous avoir fais torturer des heures durant…Allez…Donnez-moi juste une raison, pour rire… »

Manhattan.
Les docks de la ville, pour être exact.
John Doe était entouré d’une douzaine d’hommes armés en combinaisons sombres, du genre de ceux payés pour tuer en douceur et en discrétion, et qui savaient bien faire leur boulot. Leurs fusils mitrailleurs étaient levés vers les trois autres personnes présentes dans cet endroit obscur et abandonné de New York, et ils n’en menaient pas large après l’énorme déception qu’avait représentée au final leur mission de ce soir…Celle qui était déjà normalement leur dernière chance de poursuivre ce qu’ils avaient commencés deux semaines auparavant en Russie…Et déjà par une défaite, à l’époque…

« Calmes-toi, Doe…On va t’expliquer, mais seulement si tu…
- La ferme, Harrison. La ferme ou j’ordonne à mes types de te tirer dessus, et d’achever ta misérable vie. »

Le ton était dur et tendu. John Doe, l’être qui devait normalement contrôler ce petit groupe de personnalités excentriques et finalement peu aptes à travailler ensemble, ne semblait vraiment pas content. Et on pouvait très bien le comprendre : il avait simplement chargé son équipe de surveiller un diamantaire sud-africain aux origines allemandes alors qu’il était en Amérique pour éviter un mandat d’arrêt en européen et bientôt international…En clair, une mission assez simple et pas trop dangereuse pour eux. Oui. Ce n’était pas vraiment compliqué. Mais ça s’était mal passé. Très mal, même.
Le diamantaire avait été assassiné, ses hommes humiliés et pire encore…l’un d’eux avait trahit leur couverture en disant qu’elle bossait pour l’ONU. Et ça, c’était sûrement le pire, vu que maintenant le Gouvernement Américain savait que les Nations Unies avaient fais une opération secrète et violente sur leur territoire sans lui demander son avis…et donc que ça risquait de sacrément chauffer au prochain Conseil de Sécurité…Oh oui…Ce n’était rien de le dire…

« Wow…
Faut se calmer, hein…
Faut pas se prendre la tête pour ça… »

Seth Harrison n’était pas à l’aise.
Blessé à la jambe à cause de l’attaque faite quelques heures plus tôt contre un des immeubles de Manhattan, il n’avait plus vraiment son franc parler et son sens de la répartie si légendaire. Il avait été choqué par l’apparition étrange de cet Asiatique devant eux…et il l’était encore plus en voyant l’expression de rage sur le visage de leur chef…L’Anglais avait déjà vu ce genre d’expression quand ses anciens patrons l’avaient envoyés au trou pendant plusieurs années après une de ses conneries, et il n’avait vraiment pas envie de retourner là-bas…Cinq ans passés dans une taule en Asie, c’était bien assez violent pour qu’il ne veuille pas y refaire un peu de tourisme…

« Nan.
Nan, faut pas se calmer.
Vous vous rendez pas compte dans la merde dans laquelle vous m’avez mise ! »

Doe avait toujours les bras croisés devant les trois personnes qui ne semblaient pas très fières devant lui. Blessés, leurs vêtements en loques, ils comprenaient qu’ils venaient de faire certainement l’erreur de trop, et que leurs destins, déjà précaires jusque là, allaient peut-être basculer vers l’horreur dans quelques instants. Et donc, malgré leurs véhémences habituelles et leurs forts caractères, ils n’osaient rien dire…Ils n’osaient strictement rien dire, tant ils étaient honteux de ce qu’il s’était passé et tant ils avaient peurs de ce qu’il pouvait leur arriver…

« Vous êtes débiles…débiles ! »

John commença à marcher sur la jetée, n’arrivant pas à calmer ses nerfs. C’était la première fois qu’ils le voyaient ainsi, et ça ne leur plaisait pas. Même si ils ne le connaissaient presque pas, le peu qu’ils savaient de cet être était qu’il ne parlait presque jamais, et qu’il ne montrait jamais ses sentiments…Il était surnommé « Iceman » dans le milieu dans lequel ils gravitaient tous, et donc le voir bouger ainsi était assez impressionnant…Terrifiant, bien sûr, mais aussi impressionnant vu ce qu’ils savaient sur lui…Ou croyaient savoir, évidemment…

« Et toi…et toi, alors ! »

Doe se tourna vers Maggie et lui lança un regard glacial. La jeune femme, aux multiples blessures au visage et aux mains, frissonna en croisant les yeux de son patron, et elle comprit immédiatement que les prochaines minutes allaient être très difficiles…Surtout qu’elle était celle qui avait fait le plus d’erreur dans cette mission, et c’était sûrement elle qui allait le plus prendre par son patron…

« Espèce de…de stupide ! Stupide Irlandaise débile ! Qu’est-ce qui t’as pris ? Qu’est-ce qui a bien pu te prendre de dire ça ?! De dire que tu bossais pour l’ONU ? Hein ?!
- Mais…
- Mais quoi ?!
- Mais…Enfin…
- Quoi ?!
- Mais je pensais…
- Tu pensais quoi ?!
- Ben…que c’était ça…qu’on bossait vraiment pour l’ONU, et qu’on avait donc le pouvoir de le dire et d’arrêter ceux qu’on voulait…à cause de ça…quoi… »

Le regard de haine de l’homme en costume noir et blanc se fit encore plus intense et violent dans les yeux de la jeune femme. Celle-ci, malgré son expérience et tout ce qu’elle avait vécue, recula par réflexe alors que son patron recommençait à lui parler extrêmement méchamment et brutalement, les poins très serrés par la rage qui était en train de le consumer.

« Débile !
Crétine ! Irlandaise stupide !
Tu croyais quoi ?! Tu croyais que vous étiez une putain d’équipe officielle, et tout ? Mais t’es conne ou tu le fais exprès ? Merde, vous existez pas ! Vous êtes les ombres de l’ONU, et personne ne sait que vous existez ! Jusqu’à maintenant ! Jusqu’à maintenant, merde ! »

Doe frappa violemment la paume de sa main droite avec son poing gauche, apparemment extrêmement énervé par ce qui était en train de se passer…et ce qu’il s’était malheureusement passé, en fait.
Il soupira très lourdement, essayant de se calmer même si c’était extrêmement dur. Tous étaient alors silencieux à cause de la réaction de John, et même Harrison restait muet devant la rage incontrôlée de son patron, si violente et si surprenante, vu ce qu’ils connaissaient de lui ou croyaient connaître de lui…

« Mais maintenant…maintenant, c’est terminé. »

Il soupira encore une fois avant de leur tourner le dos. Il croisa calmement les bras en regardant l’eau devant eux, essayant de leur parler d’une voix plus calme et posée auparavant même si on sentait encore qu’il y avait une certaine rage au fond de lui, et que ça se voyait encore malgré tout.

« Normalement, vous deviez restés discrets, merde.
Au départ, vous étiez la force très secrète de l’ONU…si secrète que vous avez même pas de statut, hein. Seules quelques personnes connaissaient votre existence et vous finançaient, et normalement vous auriez dû vous occuper des problèmes les plus…difficiles, on va dire, de l’organisation. Mais vu que vous avez merdés deux fois…et sur deux missions simples en plus…et qu’avec ça notre chère Maggie a balancé devant des dizaines de témoins que l’ONU a fait une intervention surprise aux Etats-Unis d’Amérique sans les prévenir…Et croyez-moi, ils ne vont pas apprécier ça… »

Doe se tourna vers les membres de son équipe et soupira encore une fois. Il se pinça calmement le haut de ses narines avant de les regarder et de parler d’une voix lasse et fatiguée, ce qui reflétait apparemment son état d’esprit actuel, après la grosse colère qu’il venait de passer sur Maggie, Fernando (qui était resté extrêmement silencieux jusque là, comme d’habitude en fait) et Seth.

« En clair, vous nous avez mis dans une grosse merde.
Ceux qui vous finançaient jusque là ne vont certainement pas continuer encore longtemps à le faire si vous accumulez les erreurs. Vous avez déjà loupé votre première mission en Russie, même si au final vous avez réussis à vaincre votre adversaire et l’épidémie, et là on attendait quelque chose de mieux de vous. Et au final, c’est pire encore qu’avant, et on risque de devoir faire profil bas pendant quelques temps alors que le Mage refait des siennes…C’est vraiment la grosse merde… »

L’homme en costume fit baisser d’un geste les armes de ses hommes autour des membres de son équipe avant de s’approcher d’eux. Il leur lança un dernier regard noir avant de reprendre la parole d’une voix plus neutre et ordinaire.

« Bon…Vous allez vous faire soigner, et on verra ce qu’on peut faire. Christie est déjà aux soins, vu que ce qu’elle a vécue est plus grave que ce qu’on pensait, et je pense que vous ne la reverrez plus. Elle a subie des choses très dures, et donc on doit s’en occuper encore plus. Donc elle est retirée de léquipe.
- Quoi ? Mais pourquoi ?
- Parce que je l’ai décidé, Fernando.
- Mais…
- Continue à te taire si tu veux commencer à aller contre mon avis. Il vaut mieux que tu te taises, comme d’habitude…je suis vraiment pas d’humeur à accepter qu’on aille contre mon autorité…d’accord ? »

John lui lança un regard noir, alors que Fernando semblait ne vraiment pas apprécier cela et qu’il serrait les poings très violemment tant il semblait être enragé par ce qu’il était en train d’entendre, avant que son patron ne commence à marcher vers la demi douzaine de voitures présentes près des docks, faisant signe aux autres de le suivre. Il reprit alors la parole d’une voix très autoritaire et dure, ayant visiblement reprit ses esprits et le contrôle de ses nerfs après les quelques minutes difficiles qu’il venait de passer.

« Vous avez merdé vos deux premières missions.
Je ne sais pas si il y en aura une troisième, et si vous serez renvoyés ou non dans les trous où je vous ai tiré. Maintenant, ce n’est plus à moi de décider. Alors si vous croyez en Dieu, priez tout ce que vous pouvez…Vous allez en avoir besoin…Vraiment besoin… »
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MessageSujet: Re: Projet W   Projet W EmptyMar 7 Nov - 20:26

« La situation est problématique. Très problématique, même.
- Plus que ça: je ne sais pas si nous arriverons à nous sortir de cette situation. Peut-être est-ce la fin de notre organisation…Je savais que ça arriverait un jour, mais je pensais pas que cela serait si vite… »

Le sous-sol de l’ONU à New York, encore une fois.
Mais au lieu des cinq hommes traditionnellement présents dans cette sale sombre et obscure réservée au « conseil secret » des Nations Unies formés normalement d’un ancien espion Américain, d’un Français, d’un Russe, d’un Anglais et d’un Chinois, il n’y en avait que quatre ce soir-là : le premier cité n’avait pu venir, en fait…ou plutôt, on le lui avait strictement interdit. Et il n’avait pas pu aller contre cet ordre, n’ayant finalement pas le pouvoir de refuser les directives appuyées du Président de la plus « grande démocratie du monde », malgré tout ce qu’il pensait.
En effet, malgré le grand pouvoir de cette assemblée d’être assez vieux et anciens espions au service de leurs pays et de leurs propres intérêts, ils restaient au final contrôlés par leurs Gouvernements, et l’absence d’un des leurs rappelait irrémédiablement aux autres que leur place n’était pas assurée malgré toute leur expérience et leurs actes…Et que le danger demeurait encore pour eux, même si ils avaient fais beaucoup de « bien » pour leurs employeurs…Mais c’était bien connu que la reconnaissance n’avait que très rarement cours dans ce métier qu’ils exerçaient depuis tant d’années, maintenant…Et que les réputations et les avantages pouvaient disparaître aussi rapidement qu’ils apparaissaient…

« Allons…
Nous avons déjà vécus des situations difficiles par le passé…
Et même si tout ceci est extrêmement compliqué vu que nos Gouvernements respectifs veulent un peu reprendre le pouvoir et arrivent à assez nous menacer pour que l’un de nous ne puisse venir…nous arriverons à survivre. Il suffit juste d’être un peu ordonnés et de savoir quoi faire, maintenant…Et de savoir comment totalement utiliser les ressources qui sont à notre disposition dans les affrontements à venir… »

L’Anglais venait de parler calmement. Depuis le début de leur réunion, la tension était palpable entre les quatre vieux hommes, et il sentait même une certaine peur entre eux, ce qui était assez étrange vu tout ce qu’ils avaient vécus ces dernières années…Mais après tout, avec l’âge, tous les hommes pouvaient changer, et l’homme se demandait si il n’était pas temps de changer un peu la composition de leur groupe, même si ça devrait être étudié bien plus tard…D’autres questions devaient être analysées par le moment…D’autres questions déjà assez graves, malheureusement…

« Et comment nous allons faire ça ? Je te rappelle que les Etats-Unis pensent très sérieusement à nous supprimer et à prendre vraiment le contrôle du monde à notre place…Déjà qu’ils n’appréciaient pas notre présence avant mais nous laissaient faire parce qu’ils ne voulaient pas s’occuper de tout ce qui était de notre ressort jusque là, c'est-à-dire les problèmes « discrets » de l’espionnage, alors maintenant…Maintenant, ça va être encore pire. Je ne sais même pas si nous pourrons encore continuer un peu à avoir un tant soit peu de pouvoir sur ce monde…alors comment veux-tu que ça aille encore ?
- Il nous suffit de provoquer un peu notre chance. De faire en sorte que tout ne change pas forcément à cause de ça. Et d’utiliser tous nos atouts, comme je l’ai dis auparavant.
- Et comment tu veux faire ça ? »

L’Anglais sourit doucement en croisant calmement les bras.

« Il suffit de réellement remettre sur pied le Projet W.
- Quoi ?
- Vous savez de quoi je veux parler.
- Non… »

Un froid encore plus important qu’auparavant s’était abattu dans la pièce. Tous mentaient en disant qu’ils ne comprenaient pas ce que voulait dire leur collègue, mais tous avaient surtout peurs d’entendre les mots qui allaient sortir de sa bouche dans quelques instants, vu tout ce que ça voulait dire et tous les mauvais souvenirs que ça remuait.

« Il y a environ trente ans, nous avons découverts que certaines personnes avaient un code génétique…différent. Il suffisait de faire quelques expériences sur eux, contre leur gré malheureusement, pour pouvoir faire apparaître aux grands jours leurs capacités. Malheureusement, l’expérience fut globalement un échec vu que la majorité des cobayes moururent…mais pas tous.
Vous le savez, comme moi, que certains ont réussis à s’échapper, et ont disparus dans la Nature. Evidemment, avec le temps, nous en avons retrouvés quelques uns…que nous avons commencés à utiliser pour nos propres intérêts… »

L’ancien espion sourit doucement en se rappelant cela.

« Le Mage faisait partie de ces êtres que nous avions retrouvés…mais il s’est encore une fois échappé. Et par la suite, nous avons eus la chance de découvrir certains descendants de ces êtres que nous avions expérimentés, jadis…Nous les avons mis dans la précédente mouture de notre groupe actuel, mais ça n’a pas fonctionné. Et maintenant, alors que la majorité de ces descendants sont disparus ou sont morts, et que le Mage est de retour et semble vouloir nous stopper, je pense qu’il est temps de nous rendre compte de la situation actuelle, et d’en tirer le profit qui nous revient. »

Il soupira légèrement en reprenant calmement la parole, alors que ses collègues étaient suspendus à ses lèvres tant son discours leur plaisait et faisait apparaître de bonnes choses pour l’avenir dans leur esprit.

« Les êtres à pouvoir que nous avons créés sont de retour, ou du moins certains nouveaux semblent apparaître. Ils ont atteint leur maturité, et veulent montrer à tout le monde qu’ils existent. Le Mage n’est qu’un début, et nous le savons tous : d’autres vont venir, et des possibilités vont en découler. Et je suis sûr que nous pouvons utiliser ça à notre avantage.
- Et comment ça ?
- C’est simple : nous les avons créés. Ou soit, nous sommes à l’origine de leurs prédécesseurs. Nous sommes en quelques sortes leurs parents, leurs créateurs dans l’absolu. Et il est temps, il est grand temps même que nos « enfants » viennent un peu nous aider…Nous leur avons donné la vie…Nous sommes un peu ceux qui les avons faits…Et donc, je pense que maintenant, il serait temps que nous leur envoyions nos agents pour leur dire que nous avons besoin d’eux, n’est-ce pas ? En plus de donner une dernière, dernière chance à Harrison, Nunoz et O’Malley qui se donneront au maximum de leurs capacités pour éviter de retourner dans leur trou, nous enverrons un message à nos « descendants »…Ils sont nos créations…Il leur faut maintenant payer la facture pour tout nos efforts…non ? »

Un énorme sourire apparut alors sur le visage de chacun des trois autres espions. Tous appréciaient ce qu’il venait de dire…Et surtout, tous imaginaient déjà les retombées de cette idée pour leur avenir, et ce que ça pourrait entraîner dans la situation actuelle…A catastrophique, elle était en train de passer à parfaite…Et ça ne pouvait que leur plaire, évidemment…






11 décembre 1982.



Journal du Docteur Keller.



Vingt-sixième jour d’expérimentation.

Aujourd’hui commence la Phase Trois.
Et je n’ai jamais été aussi excité par ce projet que maintenant.
Je ne sais toujours pas quel est l’intérêt de mes généreux bienfaiteurs, mais je commence à oublier cet aspect de la chose. L’excitation scientifique devient de plus en plus grande chaque jour, et ma conscience commence à disparaître au fil des moments passés à analyser toutes les données. Je ne sais pas si c’est bien ou mal. Il faudra que j’y réfléchisse quand je reprendrais un peu de drogue et quand je me referais un petit trip…mais passons, ce n’est pas le plus important. Il y a bien des choses plus essentielles que ça.

J’ai une bonne dizaine de patients, et je pense que mes collègues en ont autant. Nous sommes une bonne demi douzaine à pouvoir ainsi faire des merveilles, à dépasser les limites de la science…et c’est merveilleux. Véritablement merveilleux.
C’est passionnant de pouvoir ainsi manipuler le génome humain, même si je ne suis pas totalement certain que ces êtres sur lesquels nous passons tant d’heures et d’efforts soient ici volontairement. Même si ils sont constamment en état d’inconscience, et normalement ils ne peuvent en sortir, du moins c’est ce qu’on m’a dit quand j’ai signé…j’hésite quand même, parfois. Ce sont des êtres humains, comme moi, et ce que je fais peut s’apparenter à de la torture…pour certains. Oui. J’hésite…mais parfois seulement.
Quand j’y pense vraiment, ces pensées disparaissent rapidement, étant donné que le côté génial du défi scientifique que tout ceci représente reprend rapidement le dessus, et je plonge à corps perdu dans tout ceci. Avec bonheur et délectation, évidemment.

Oui.
J’aime ce que je fais, et j’ai beaucoup de patients.
Mais un sort spécialement du lot. Je ne connais pas encore ses possibilités et ses capacités, mais c’est celui qui le code génétique le plus étrange que je connaisse. Je n’ai presque rien eu à faire pour activer, en quelques sortes, ce qui le rend différent. Je pense même qu’avec le temps, ce jeune garçon aurait eut tout seul ses « pouvoirs », si l’on peut dire…C’est fascinant…Vraiment fascinant…Le premier de son espèce, certainement…

Mais je ne peux en dire plus. Mes patients me réclament à nouveau, et j’ai trop envie de continuer ce que j’ai commencé pour perdre du temps à écrire dans ce journal qui comptait tant pour moi auparavant. Oui. Je dois y aller. Je dois continuer ce que j’ai commencé là-bas. Surtout avec mon patient. Avec mon jeune patient si prometteur. Je sens qu’on pourra faire de grandes choses avec…Oui…De très grandes choses, même…Ce John Doe est potentiellement le meilleur d’entre tous…Le meilleur, très certainement…J’en suis sûr et certain…

A plus tard, si j’arrive à m’arracher à cette passionnante aventure que je suis en train de vivre et de créer de mes mains. Oui. Passionnant est vraiment le mot pour cette expérience…Pour cette expérience si merveilleuse et si géniale qui me rend un peu ma jeunesse…et qui me fait oublier tous mes principes et toutes mes valeurs…J’adore ça…J’adore vraiment ça…et je ne sais pas si je dois avoir peur de ça…ou m’en réjouir…Et je me demande même si je veux vraiment avoir la réponse à cette question…
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MessageSujet: Re: Projet W   Projet W EmptyMer 8 Nov - 22:41

ca va être lassant à la longue,mais je commence toujours par ça tut simplement parce que c'est vrai; j'ai beaucoup aimé cet épisode Mr. Green
Bon,déjà ca fait plaisir de voir que tu continue.Tout le monde a des périodes vide sur certaines choses,et c'est cool de voir que tu "relances" ta série avec autant d'idées.On a une "vraie fin" à l'épisode précédent avec l'engueulade du début,John Doe est dur mais franc.
La seconde partie laisse plus présager de la suite,mais ca n'annonce à priori que du bon.Je trouve que les "chefs" de Doe se comportent en véritables enfoirés,et c'est plutôt pas mal.Considérer que des cobayes contre leur gré ont une dette envers soi,faut le faire.
Donc voilà,sinon la révélation sur Doe est bien amenée aussi,ca laisse présager de bonne choses.
la suite ! Smile
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MessageSujet: Re: Projet W   Projet W EmptyJeu 9 Nov - 0:16

J'ai hâte de le lire, ce que tu m'as dit l'autre jour sur MSN m'a donné envie, je lit ça dès que possible (j'essaye demain)
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