Urban Angel
Première partie : « Omnia Mutantur »
« Omnia mutantur, nos et mutatur in illis. »
Tout change et nous avec …. Enfin, certaines choses plus que d’autres. C’est vrai que je n’ai jamais vraiment eu une vie heureuse et ce malgré l’opulence dans laquelle j’ai toujours vécu. J’ai fréquenté les plus grandes écoles, mangé aux cotés de chef d’Etats, séduits les plus belles femmes du monde. J’ai reçu la meilleure des éducations, j’ai toujours eu tout ce que je voulais…mais à quoi bon ? Quand je vois où ça ma mené.
Encore une fois je divague, je m’égare sur les chemins sinueux de mon passé, me créant moi même mes propres illusions, j’essaye de me cacher la vérité, parfois se mentir à soi-même est bien mieux, mais pas dans ce cas. Comment ai-je put me laisser manipuler de la sorte ?… je n’en sais rien… en fait, je le sais pertinemment et c’est là ma honte, qu’avais-je à lui prouver ? Rien… j’aurais du m’y opposer.
Qui je suis ?
Je me nomme Warren Kenneth Worthington, troisième du nom. Je suis le fils d’une des plus grosse fortune de la côte Est des Etats-Unis d’Amérique. Mon père, Warren Kenneth Worthington Junior, a amassé une énorme quantité d’argent dans l’industrie pharmaceutique, la Worthington Industrie,… ça c’était la version officielle, la version officieuse est beaucoup moins avouable.
Jamais mon père ne s’est occupé de quoi que ce soit ayant rapport avec l’industrie pharmaceutique, c’est un chef de la Mafia New-yorkaise, il a engendré la fortune familiale à coup de meurtre, de chantage, proxénétisme, kidnapping, escroquerie en tout genre et d’autres choses horribles. En fait, c’était une véritable ordure, habité par le mal, en fait il était le mal. Traitant tout les gens plus bas que terre, trompant ma mère à droite et à gauche la battant sans arrêt, du moins quand elle était vivante, elle est morte il y a environ un an, elle s’est suicidée. À cause de lui. Il n’avait pas beaucoup d’estime pour moi, considérant mon coté pacifique comme un faiblesse. Hum…
J’avoue n’avoir jamais vraiment été contre ses activités, à partir du moment où j’avais ce que je voulais, le monde pouvait crever la bouche ouverte à la rigueur tant mieux. Mais là, nous avons reçu la monnaie de notre pièce, autant d’années de crimes ne pouvaient mener que là, à la destruction, à la mort.
Cependant je m’écarte de mon histoire, je suis ce que l’équipe de scientifique de mon père appelle, un *mutantur*. Mon code génétique comporte un gène inédit impliquant l’apparition de certain pouvoir chez moi. A l’adolescence, je me suis vu pousser une paire d’aile dans le dos, semblables à celle d’un ange, hasard de la génétique ou revanche du destin visant à me faire expier les crimes de mon père ? Qui le sait ?
Dès lors, le regard de mon père à mon égard changea du tout au tout, je grandissais dans son estime à mesure que mes ailes poussaient. Et je m’en réjouissais, je me réalisais à travers son admiration. Et puis un jour il est venu me voir, m’expliquant que mes ailes étaient un don merveilleux et que je me devais de les mettre à son service. Je ferais sa fierté qu’il disait… et je l’ai cru. Depuis ce jour j’effectuais quelque fois des livraisons pour mon père, bien que connaissant la valeur illégale de ce que transportait, je n’avais pas peur, volant la nuit à travers New-york, parcourant le ciel, slalomant entre les buildings, flirtant avec les nuages, j’était trop content de l’estime que mon père me portait pour me rendre compte que j’entrais dans son jeu.
Un jour que je rentrais d’une de ces livraisons, cela faisait déjà quelques mois que je les effectuais, il vint me trouver, je me souviendrais toujours de ces mots.
« Warren j’ai à te parler.
- Bien Père.
- Vois tu j’ai une mission spéciale à te confier, toi seul peut y parvenir. Il y a de là quelques mois, je me suis rendu sur le terrain pour une affaire… hum... délicate. Il s’est avéré que quelqu’un s’était invité sans notre autorisation, un témoin qui n’aurait pas dut être. Warren ! Demain à lieu mon jugement, je risque la peine de mort ! Il faut que tu élimine le témoin.
- Qu… quoi… pardon père ?
- Il suffit Warren !!! Tu as très bien compris. Tu es ma dernière chance.
- Mais pourquoi moi ? Je veux dire, vous avez beaucoup d’autres hommes de main bien plus qualifiés que moi pour le meurtre !!
- Comme je te l’ai dit, tu es le seul qui en a la possibilité. Je viens d’apprendre que le service de protection des témoins, qui l’avait caché au Canada, le ramenait ce soir dans un avion affrété tout spécialement pour lui. Il ne doit plus jamais atterrir.
- Mais pourquoi n’envoyer vous pas vos hélicoptères s’en occuper ???
- Ils s’attendent à une attaque, ils sauront que c’est moi et le procès n’aura pas raison d’être. Il faut quelque chose de plus discret, toi.
-Bien père j’y veillerais »
J’avais pour objectif, d’approcher le jet, de l’infiltrer, de maîtriser le personnel et les passagers et de le faire se crasher dans l’océan. Vu comme ça ,cela ne paraît pas évident, mais j’était entraîné physiquement… mais l’étais-je aussi mentalement ? Je n’avais encore jamais tué qui que soit, j’appréhendais beaucoup cette mission.
Au fond de moi, je savais pertinemment que ce j’allais faire était mal, très mal, mais mon père me terrifiait, je n’osais imaginer son courroux et savais bien que même en prison, il avait la capacité de me tuer, d’ailleurs il aurait put en sortir facilement. L’homme étant aisément corruptible, il n’aurait eu qu’à sortir son chéquier et aligner un montant à dix chiffres pour que ce soient les fédéraux eux-mêmes qui descendent le témoin, il voulait tester ma loyauté. C‘est ce que j’ai conclu après coup, mais sur le moment j’était sur qu’il avait vraiment besoin de mon aide.
Deux heures plus tard je m’envolai, emportant avec moi le peu de matériel dont j’avais besoin, le plaça dans un sac à dos et m’habillai chaudement, le temps se refroidissait, il y allait avoir du brouillard et je passai un gilet de kevlar.
C’était une nuit sans lune, le vent soufflait fort. Le ciel était couvert.