Londres. De tous temps, cette ville a toujours intriguée. Légendaire, mythique, dangereuse, voila les objectifs qui conviennent à cette cité ancestrale et toujours connue dans le monde entier. C’est ici que se sont passés au XIXe siècle les meurtres de White Chapel, meurtres du célèbre Jack l’Eventreur. Nul n’a jamais su qui était cet être monstrueux qui tua des prostituées d’une manière horrible. Nul, sauf Stephen Strange.
Il était en train de marcher dans l’East End, un des quartiers dépravés, livrés au crime et abandonnés par les gens riches des quartiers de Chelsea, Fulham, etc. L’East End était un quartier mort touché par le chômage, l’insécurité, les hooligans, et bien entendu, c’était d’ailleurs la raison de la venue de Strange, les arts noirs.
Peu le savaient, mais Londres avait été il y a longtemps la capitale des Arts Mystiques de la planète, et tous les sorciers, magiciens, mages, s’y rendaient souvent alors pour échanger leurs sorts, parler, s’éduquer, devenir plus puissants. Bien que ce temps soit révolu désormais, des relents d’énergies mystiques subsistaient encore un peu partout dans la cité, relents qui pouvaient faire apparaître des démons ou donner des pouvoirs à un petit con. Et c’était pour cela que Strange était venu.
Stephen portait son imperméable beige mouillé par la fine pluie accompagnant le célèbre brouillard londonien du soir. Une cigarette à la bouche, l’homme marchait d’un pas rapide entre les rues sinueuses de Londres à la recherche d’une adresse apprise par cœur. Et il ruminait. Il ne voulait pas être là, dans cette ville pourrie, dans ce quartier pourri, à aller s’occuper d’un cas à la con, comme il disait. Il aurait préféré être au lit avec sa bonne amie qui l’attendait à l’hôtel…mmh…
L’homme arriva finalement dans une petite maison d’une petite rue dans ce petit quartier. Le bâtiment était en briques assez laid, d’un style ancien, fait à la hâte pour accueillir les flux d’immigrants provenant de l’urbanisation de l’Angleterre. Normalement, cette chose aurait déjà dû s’écrouler. Strange se demandait par quelle magie il tenait encore sur pied quand il toqua d’une façon bruyante mais pas trop à la petite porte en bois.
Il attendit quelques instants avant qu’un adolescent qui n’avait pas 15 ans n’ouvrit la porte, le pas mal assuré, les cheveux rasés, le teint fatigué et des signes qui tendaient à croire qu’il prenait de la drogue comme les narines sifflantes et les mains tremblantes.
« Qu’est-ce tu veux, man ?
- Je désire voir Druid.
- Druid ? L’est pas là ! Retournes d’où tu viens ! »
L’adolescent ferma alors fortement la porte, et tourna la clef dans la serrure pour la fermer véritablement sur un Stephen Strange qui commençait doucement à s’énerver. Ce petit con croyait lui faire ça, à lui ? Et en pensant qu’il allait s’en sortir ? Oh, il allait voir qu’il ne fallait pas énerver Strange…
L’adolescent qui venait de claquer la porte était en train de marcher vers l’escalier qui menait à la cave quand il fut projeté sur les marches en béton par le souffle de l’explosion qui avait balayée tout le pan du mur où se trouvait naguère l’entrée de l’immeuble. Après quelques instants pour se remettre du choc, et pour que ses oreilles se réhabituent à fonctionner normalement, le jeune homme vit Strange sortir de la fumée, les yeux reflétant un brasier infernal et les mains entourées d’un halo vert.
« Où est Druid ? »
Un long silence s’installa après les paroles dures et fortes d’un Stephen hors de lui.
« Où est Druid ? »
L’adolescent n’osait rien dire, il avait les yeux fixés sur l’apparition moitié divine, moitié démoniaque de Strange. Il était comme bloqué.
Stephen s’approcha alors de lui, le fixa dans les yeux et prononça des paroles incompréhensibles dans une langue oubliée, ancienne et dangereuse. L’adolescent sentit alors que quelque chose entrait dans son corps, lentement, comme un serpent qui se glisse dans l’herbe pour frapper sa proie. La présence prenait peu à peu le contrôle du jeune homme, sans qu’il ne puisse poser aucune résistance. Ce fut d’abord tout son corps qui tomba sous le pouvoir de la chose. Le cerveau résista un peu, mais ne pu que plier devant cette volonté et ce pouvoir extraordinaire.
« Dis-moi où est Druid. »
L’adolescent ouvrit alors la bouche, mais ce ne fut pas sa voix qui sortit, mais une voix plus lourde, plus forte, une voix d’outre-tombe en quelques sortes.
« Druid se trouve au sous-sol, avec des jeunes gens qu’il instruit à la magie celtique pour quelque argent. Il ne se doute de rien, et la pièce est insonorisée pour qu’il ne soit pas dérangé.
- Ok, merci.
- Dois-je partir du corps ? »
Strange réfléchit quelques instants, puis un sourire diabolique s’afficha sur son visage fatigué.
« Non, restes-y un peu. Amuses-toi dans Londres, cela doit te manquer… »
L’adolescent sourit sans le vouloir, puis sortit du bâtiment avant de commencer une nuit de folie, de luxure et d’abus qui aurait pour conséquence qu’il ne touchera plus jamais à la drogue, par peur de nouveau avoir un bad trip pareil.
Strange, quand à lui, descendit lentement les marches en béton ancien pour déboucher sur une petite pièce avec un téléviseur, un lit et de la drogue un peu partout. Le squat de l’ado qu’il venait de condamner à pas mal de conneries pour la soirée. Après avoir vérifié qu’il n’y avait personne d’autre que lui, Stephen marcha vers la lourde porte de fer qui cachait normalement le « cours » du jeune Druid. L’homme soupira, et la défonça à coup de pied.
Il fut surprit par la scène qu’il découvrit. Au lieu d’un cours d’arts mystiques, Strange était tombé dans une partouze…et une belle partouze, avec 7 hommes et 5 femmes, plus un adolescent aux longs cheveux noirs et à la barbiche touffue au milieu qui était occupé avec trois autres filles. Druid, sûrement.
Tous furent stupéfaits de voir entrer un inconnu, habillé surtout, et vieux en plus. Ils avaient tous peur qu’il soit de la police et que leurs parents soient au courant de leurs vies débridées. Et ça, Strange le savait.
« J’suis pas flic et je me fous de vous et de votre vie. Je veux Druid, et je l’aurais de toutes façons. Alors n’opposez pas de résistance, cassez-vous vite fait. »
Les jeunes gens ne se firent pas prier, et se dépêchèrent de sortir en emmenant leurs affaires avec eux. Ne restait que Stephen, l’adolescent du milieu et ses 3 amies. Et le jeune homme semblait assez énervé.
« Je suis Druid. Qu’est-ce que tu veux avant que j’explose ta face d’américain de merde ?
- Les anglais, toujours aussi polis…
- Va au but, faut que je baise encore ce soir et tu es pas mon style, baby.
- Je te veux toi, et tes talents aussi.
- Mes talents sont très bien ici.
- Tu peux en faire autre chose.
- Désolé, pas envie.
- Je vais devoir te forcer, rosebeaf.
- Viens donc ! »
Druid leva sa main droite, prononça un mot ancien et une rafale bleue d’énergie fut lancée vers Strange, qui ne bougea pas alors qu’il était touché de plein fouet. Le jeune homme ri alors à gorge déployée en rentrant ses doigts pour fêter sa victoire dans les vagins de 2 de ses compagnes, qui poussaient des petits gémissements de plaisir.
« Yeah ! Tu croyais m’avoir fait peur, crétin ? Je suis invincible ! Je suis le plus grand ! Je suis le meilleur ! Hein, les filles ?
- Oh oui, tu es le meilleur du monde… »
Ce n’était pas une des groupies de Druid qui venait de dire cela, mais Strange, qui n’avait pas bougé, les bras croisés. La fumée se dissipait peu à peu, et on pouvait voir qu’il n’avait rien de blesser ou de casser, ce qui surprit énormément Druid.
« Tu…tu es vivant ?
- Oui. Et si tu veux encore pouvoir faire plaisir à tes copines et à toi-même, ne fais plus jamais cela.
- O…ok…
- Bien. Tu vas me suivre aussi.
- Pourquoi ?
- C’est moi qui pose les questions et ordonne ici, ok ?
- Ou…oui…
- Bien. Les filles, cassez-vous. »
Elles ne se firent pas prier, et prirent leurs jambes à leur goût. Mais avant que les trois blondes n’aient dépassé la porte, Strange claqua des doigts et tout souvenir de cette soirée disparut de leur mémoire. Il tourna ensuite les yeux vers l’adolescent nu devant lui.
« Je sais pour tes pouvoirs, Druid. Et je sais pourquoi tu les as.
- Ah ?
- Mais je ne vais pas te le dire. Pas tout de suite. Je te le dirais quand tu m’auras aidé, ok ?
- Oui, monsieur.
- M’appelle pas monsieur, gamin. J’ai que 27 ans. Appelle-moi Stephen ou Strange. Et suis-moi. »
Druid fit des yeux ronds alors en entendant cela tandis que Stephen marchait en direction de l’escalier. Sentant que l’adolescent ne le suivait pas, il se tourna, interrogateur.
« Qu’est-ce que t’as pas compris dans « suis moi » ?
- Vous…vous êtes Stephen Strange ?
- Ouais.
- Le Maître des Arts Mystiques ?
- Ouais.
- Le Sorcier Suprême ?
- Ouais. Mais si tu dis tout mes titres, on a pas fini…
- Qu’est-ce qu’un être comme vous peut avoir besoin de moi ?
- Tu sais que t’es un gosse spécial ? J’te comprends presque pas, mais bon…j’ai besoin de toi pour empêcher le grand barbecue…
- Le quoi ?
- La grosse sauterie, quoi, ce qu’a prévu Nostra’…
- Quoi ?
- T’es con, toi, que c’est pas possible…je parle de l’Apocalypse, crétin.
- L’Apocalypse va arriver ? Quand ?
- On y est déjà, gamin…on y est déjà… »
Soudain, une explosion se fit entendre à l’étage, une explosion de nature mystique, selon Strange. Il était là, cela ne faisait aucun doute. Et il voulait Druid, qui d’ailleurs ne savait pas quoi faire, il semblait dépasser par tous les événements, et commença à baragouiner des paroles sans sens. Bien, au moins cela ferait un souci en moins dans la bataille. En souriant, Stephen monta les escaliers et cria quelques mots à l’adolescent.
« Reste là, j’vais aller m’amuser un peu… »